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EAN : 9782843379178
250 pages
Anne Carrière (24/08/2018)
2.94/5   9 notes
Résumé :
[LIVRE RÉSERVÉ À UN PUBLIC AVERTI (ÉROTIQUE)]

« Monsieur, pourquoi n’écrivez-vous pas un livre sur Saint François-Xavier ? me lance un jour mon père.
Vous portez son nom. Vous êtes Basque. Et vous avez voyagé en Chine, au Japon, en Inde. Comme lui. » C’est l’histoire d’un fils qui feint de raconter la vie de Saint François-Xavier pour être à la hauteur des attentes de son père. De Roncevaux à Rome, de Lisbonne à Goa, il part collecter chacun de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il y a des années, au cours d'un repas, le père de François-Xavier Delmas sort de son mutisme habituel et s'adresse à son fils :

« Monsieur, pourquoi n'écrivez-vous pas un livre sur Saint François-Xavier, vous portez son nom, vous êtes basque et vous voyagez en Chine, au Japon, en Inde comme lui ».

Ce n'est que beaucoup plus tard alors que ses parents ont vieillis, que François-Xavier Delmas part à la recherche de son Saint patron, ou du moins de ce qu'il en reste. Un humérus à Macao, un bras et deux orteils à Rome et le gros du squelette à Goa.

C'est que ce sacré François-Xavier a parcouru la moitié du globe pour christianiser l'Asie en faisant des miracles : guérisons et résurrections en veux-tu en voilà, connaissance des langues sans les avoir apprises, transformer l'eau de mer en eau douce et le plus chouette de tous, la lévitation, mais la liste n'est pas exhaustive car au XVI siècle voyager loin de chez soi sans problème est déjà un miracle.

En partant à la recherche des reliques du Saint homme, François –Xavier Delmas va surtout rassembler des fragments de souvenirs d'une enfance bourgeoise étriquée et froide à Neuilly. Six frères et soeurs, père grand commis de l'Etat aigre, taiseux et méprisant, mère bigote mal-aimée et mal-aimante. Un monde clos et délétère ou personne ne se parle.

Avec une aisance impressionnante, le romancier embarque le lecteur du port de Lisbonne à la cuisine d'un appartement bourgeois ou d'une église basque aux contreforts de l'Himalaya et de la vie mystique et doloriste d'un homme du XVIe siècle aux souvenirs d'un jeune homme du XXe siècle se découvrant différent.

Un récit lucide, pudique et cru pour cicatriser les blessures de l'enfance dans la lignée de « Féroces » de Robert Goolrick ou « l'étreinte fugitive » de Daniel Mendelsohn.

Un des bons romans de cette belle rentrée littéraire 2018, publié depuis début septembre aux éditions Anne Carrière.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les premiers romans, c'est rarement facile à évaluer, à commenter, à critiquer. C'est rarement parfaitement maitrisé un premier roman, il y a nécessairement des choses qui clochent, des choses qui agacent, mais la question est de savoir si « cette » voix nous parle, ou tout au moins, nous porte.

On peut dire que François-Xavier Delmas, dans Ma vie de saint, a quelque chose qui fait qu'on le suit, avec attention, dans cette quête quelque peu étrange de partir à la recherche des morceaux du saint Francisco Javier, éparpillés un peu partout. Xavier écrit l'histoire du saint homme, sous le conseil de son père, lancé comme ça pendant un repas. L'idée des reliques lui vient de sa grand-mère et de son goût pour les miettes.

S'il est dit en 4e de couverture que « le narrateur s'en fiche » de la vie du saint, je nuancerai et dirai que cette histoire est malgré tout essentielle, car tout le récit est construit autour. Même s'il est vrai que cet « illustre homonyme » lui sert principalement à parler de lui-même, de sa relation à son père, sa mère, ses frères aînés, ses tantes excentriques, ses hommes qui ne s'intéressent pas à lui, et autres réflexions personnelles, c'est par la vie du saint homme, par le voyage qu'il entreprend que tous les souvenirs et les souffrances de Xavier réapparaissent. C'est par des digressions permanentes, que Xavier tissent le fil de son récit. Et il faut le dire, c'est plutôt bien fait. Xavier entremêle avec habileté les faits historiques liés avec Francisco au 16e siècle, avec une anecdote sur lui-même, en y ajoutant un commentaire sur la situation actuelle en Inde,... Avec des phrases incisives, il parvient à créer du rythme, on suit comment ça se passe dans sa tête. Il y a aussi l'humour. On retrouve plusieurs passages drôlatiques, un humour assez particulier, je vous l'accorde, avec nonchalance, l'air de rien, et où il se moque souvent de lui-même.

Certains aspects en revanche sont plus faibles, moins aboutis. D'abord, il y a la ligne directrice du récit, en crescendo. Si cette idée n'est pas mauvaise en soi, et même qu'au contraire, le crescendo fonctionne bien en littérature, formule gagnante, ici la formule est peut-être trop apparente, voire trop mécanique. le début tout le monde est gentil, une famille respectable de Neuilly, un Xavier pur et chaste, mais au fur et à mesure tout devient sombre, tordu, déchiré, à l'image de la fervente fidèle qui arrache et avale deux doigts de pied du saint homme.

Dans la première partie, il m'a semblé que plusieurs détails sonnaient faux, étaient en trop, comme si le fait de donner des détails insignifiants rendaient le récit plus vrai. Certains se veulent drôles, sont là pour nous faire rire, sans pourtant vraiment y arriver.

Au milieu du récit, lorsque Xavier est bien parti, dans une chapelle perdue en Inde, ou sur une plage, et qu'on a compris que cette histoire de partir à la recherche des os, ça l'arrange, ça lui permet de prendre la fuite, il s'adonne à une nouvelle digression, plus importante que les autres, celle du cinéma l'Atlas. Sans trop en dire, ce cinéma particulier, où certains travestis font le bien, « délivrez-nous du mal » ou « ceci est mon corps », on sent que le récit change de registre, que le Xavier nous cachait bien son jeu, derrière cette vie sage et rangée.

Par contre, la déception est grande lorsque les quelques pages suivantes nous livrent une morale teintée d'exotisme assez primaire. Francisco va en Inde avec l'idée de faire le bien, d'indiquer la bonne direction à prendre, quitte à piétiner les autres dieux, alors que Xavier veut faire le contraire, se laisser guider par ce pays qui le passionne. Il ne veut pas dire aux Indiens comment vivre, mais l'inverse, que ce peuple vienne l'éclairer.

Dans les dernières pages, malgré tout, comme une éclaircie, Xavier parvient à dessiner une relation père-fils touchante parce que tout en nuances, avec ses paradoxes et ses contradictions. On ferme le livre et on se dit que la douceur ne se trouve pas toujours où on l'attend.
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"Ma vie de saint" est un premier roman bien complexe. L'auteur y règle ses comptes avec ses parents, son père en particulier, lequel est des plus fantasque. Son dédain envers son propre fils est palpable et c'est avant tout pour mériter un brin d'estime que François Xavier Delmas va relever le défi d'écrire un livre sur ce saint éponyme. Ses pérégrinations sur les pas du saint homme vont avant tout permettre à l'auteur de s'éloigner, de se libérer de cette empreinte paternelle trop longtemps subie.
L'écriture est paradoxale; souvent d'un niveau soutenu, la plume se permet parfois des grossièreté assez crues; ce qui peut paraître déstabilisant pour le lecteur. Personnellement, je n'ai pas aimé le style de François Xavier Delmas, et je n'ai pas vraiment apprécié la façon dont est mené le récit.
Question de style...
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Voilà un premier roman que j'ai bien du mal à évaluer.
Alors que le résumé nous assure que l'auteur ne se consacrera pas trop à raconter la vie de St François Xavier, au profit de sa propre histoire, il le fait finalement beaucoup. C'est d'ailleurs totalement le sujet du livre, alors que le résumé laisse penser le contraire. Mais en même temps c'est aussi absolument son histoire personnelle, ses déboires avec ses parents, ses regrets, ses rancoeurs. du coup, difficile à résumer, surtout sans spoiler.

Le récit concerne quand même en bonne partie (une grosse moitié ?) sa quête des divers petits morceaux éparpillés du saint homme à travers le monde. Un homme qui avait la bougeotte de son vivant et qui l'a conservée un fois décédé, ses reliques s'étant promenées dans plusieurs pays sous les désidératas tantôt de ses compagnons, tantôt de rois ou de papes.
Et j'avoue que ces moments, et la biographie allant avec, ne m'ont pas passionné plus que ça.
Après, l'autre partie, celle où le narrateur se promène et où ça se déroule au présent, est plus agréable. Pas beaucoup plus énergique, car le rythme est très posé tout du long, mais en quelque sorte réconfortante.

Parfois j'ai tout de même eu du mal à suivre l'auteur. Les réguliers sauts dans le temps, du vivant de Francisco, pendant la jeunesse du narrateur et lors du moment présent, sont parfois très embrouillés. Et si, vers la fin surtout, je pense que ça ait été entièrement fait exprès, ça n'est pas toujours totalement maitrisé.

Finalement je ne sais pas exactement ce que j'ai pensé de ce récit. Certaines choses m'ont plus, d'autres beaucoup moins, mais je reconnais que, s'il ne s'agit pas d'une littérature qui à la base m'attire beaucoup, oui, il y a un style plutôt maitrisé et une qualité d'écriture certaine.
Un auteur à suivre, sans aucun doute, mais pas forcément par moi.

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Tromperie sur la marchandise serais-je tentée de dire. La personne qui m'a offert ce livre et la lectrice que je suis avons été doublement trompées par le titre et l'auteur. Avec le titre on pourrait s'attendre à une hagiographie, celle de St François Xavier, ou éventuellement le récit de quelqu'un qui marcherait à la suite du saint ou partirait sur sa trace. Si le narrateur se met bien en route piqué au vif par la phrase lancée par son père "Monsieur, pourquoi n'écrivez-vous pas un livre sur François Xavier ?", ce n'est en fait qu'un prétexte à un règlement de compte avec ce père, sa famille, son éducation… de saint ce livre n'a que le titre et quelques allusions à la vie du saint en question, le reste est plutôt sulfureux. Bref je n'ai aimé ni la tromperie, ni la provocation, ni la perversité, dont l'auteur, lui, semble se complaire.
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critiques presse (1)
Lexpress
31 août 2018
Entre roman d'apprentissage et enquête sur un jésuite nomade, le premier roman de François-Xavier Delmas explore moult sentiments.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour raconter la vie de Frantzisko Xabierkoa, après des recherches qui ne m’ont pas éreinté, je dispose de trois textes. Un document signé d’un certain J.M.S Daurignac ; une biographie de plus de quatre cents pages de François-Xavier Bouhours, jésuite de son état, tout entière écrite à la gloire du saint homme ; un texte désopilant de Voltaire qui brosse un tableau féroce de la biographie précitée, moquant le zèle de son auteur à donner foi à d’invraisemblables miracles et à prendre dans le même temps le lecteur pour plus niais qu’il n’est
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J'aime l'idée de surmonter ce mélange de déception et le sentiment de médiocrité parfois perceptible dans son regard quand il le pose sur moi.
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Videos de François-Xavier Delmas (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François-Xavier Delmas
François-Xavier Delmas - Ma vie de saint
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