En ce lieu enchanté

Ce roman, c'est l'histoire de plusieurs protagonistes.
Tout d'abord, celle d'un prisonnier dans le couloir de la mort, qui raconte le quotidien du "donjon" où il vit (la prison) d'une manière à la fois très réaliste et poétique.
C'est aussi l'histoire de "la dame" qui cherche à faire annuler la peine de mort d'un prisonnier en fouillant son passé douloureux...mais ce dernier veut mourir.
Et c'est encore l'histoire d'un prêtre déchu, qui tente d'accompagner les prisonniers et sans doute, de se pardonner à lui-même.
Si j'ai particulièrement apprécié la lecture de ce roman, c'est parce que, malgré la dureté du monde carcéral, l'autrice a su nous y emmener avec une plume délicate et poétique. On trouve de la douceur, même dans les personnages les plus affreux. Il ne s'agit en aucun cas d'excuser ou de justifier leurs actes, mais peut-être, de nous donner des clés de compréhension. Tout n'est pas forcément tout noir ou tout blanc. Et j'ai particulièrement apprécié la relation d'amour, peut-être même de dépendance, qu'entretient le prisonnier avec les livres. À quel point ces derniers lui permettent d'échapper à son quotidien et on se demande comment autant de sensibilité peut émaner d'un homme qui fut l'auteur de crimes particulièrement violents. La peine de mort reste encore aujourd'hui un sujet très tabou. Tenter de "justifier", trouver les raisons qui ont pousser les gens à commettre des crimes l'est sans doute encore plus. Mais l'autrice a su pointer du doigt, de manière très juste, que d'avoir un avis ferme sur la question n'est pas si simple que ça.
Un vrai coup de coeur que je vous conseille fortement. Cependant, attention, certains passages sont un peu difficiles.

Que l'on soit de Portland dans l'Oregon ou de Portland dans le Maine (S. KING)
est ce que c'est là qui justifie le talent de Rene Denfeld. ?
Ame sensible s'abstenir, car le récit est horrible, dérangeant. Il faut s'y prendre en plusieurs séances. Fiction... Réalité... Mais oui réalité puisque l'auteure est enquetrice spécialisée dans les peines de mort.... Car mort il y a sinistre, le couloir n'en finit pas de s'allonger. Elle évitera les cellules les plus nauséabondes mais il en reste... Son but ? essayer d'éviter la peine de mort à ces"clients" pour cela il faut remuer le passé, non pour y trouver des prétextes à la commutation des peines, mais pour prouver que les racines du mal sont si profondes et lointaines.... Pas d'excuses mais des faits, des faits troublants. Ajouter à ce passer, le présent dans un "lieu enchanté" qui recèle tant de souffrance et de violence que la terre en tremble....
Mais il reste que malgré la violence, et la désespérance une minuscule lanterne se perçoit à l'horizon.... Bonne lecture

Une découverte ! Je n'avais jamais entendu parler de l'auteure, jamais entendu parler du livre. Une véritable surprise, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre.

L'histoire : Cela se déroule aux Etats-Unis dans une prison, ce lieu enchanté, un monde à part, où nous découvrons les portraits des prisonniers condamnés à mort. Deux personnages atypiques sortent de cette prison : le prêtre déchu et la dame. On ne connait pas leurs noms, on apprend à connaître leur vie, ce qui a pu les amener en ce lieu si particulier pour sauver les âmes perdues, chacun à leur manière. On suit en parallèle le quotidien des prisonniers, leurs espoirs, leurs renoncements. On connaît leur passé en filigrane, ce n'est pas toujours le plus important, ce qui importe ici c'est la manière dont on vit dans ce monde si particulier, hermétique à la lumière du jour parfois, comment sont traités les prisonniers, comment ils en arrivent à commettre des actes indicibles.

C'est bien là tout le secret de ce roman, c'est qu'il n'y a a pas l'once d'un jugement, l'auteure n'est pas là pour nous rappeler que les actes qui ont amené ces criminels ici sont terribles. Elle nous parle juste de leur humanité, ces monstres n'en restent pas moins hommes. Et c'est assez fort de nous faire oublier cela, on a affaire à des hommes face à leurs contradictions. le lecteur ne les juge pas non plus, je ne dirai pas non plus qu'on s'attache à eux, mais on voit leur lumière et non plus uniquement leur part sombre, tout comme la dame finalement qui essaie de les sortir du couloir de la mort.

Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce roman, c'est sa poésie. On ne va pas se cacher c'est un roman très dur, on y parle viol, inceste, peine de mort... Mais ce n'est pas cru, les choses, les crimes même, ne sont jamais nommés, on les perçoit, mais pas besoin d'en dire plus. Tout comme le titre décrit "un lieu enchanté" qui n'en est pas un, l'auteure arrive à nous embarquer dans ce monde, dans ce lieu, on le voit tel qu'il est mais on ne bascule jamais dans l'angélisme ou le cru et le sordide.

J'ai beaucoup aimé ce roman, je ne sais pas si on peut vraiment le conseiller, c'est une lecture difficile par le thème, mais le style est un vrai tour de force. On ressort de ce lieu enchanté un peu bizarre, plus très sûr de nos certitudes. Un vrai tour de force.

le couloir de la mort, c'est dans cette section à part d'une prison qu'un condamné isolé en attente de son exécution va nous livrer ses pensées et les histoires des personnes qui l'entourent : un autre condamné, la dame enquêtrice spécialisée dans les peines de mort, le prêtre rédempteur, le directeur de la prison.
Une histoire très noire mais d'une rare beauté. Une écriture splendide, raffinée, des mots plein de puissance dans cette atmosphère de mort banalisée. Je suis tombée sous le charme de ce livre magnifique et bouleversant , que je relirai pour en saisir toutes les subtilités.

Les auteurs US qui n'écrivent pas des romans-fleuve deviennent rares. En voici une ! Elle aurait pourtant aisément pu broder, car elle entrouvre et commence une dissection (psychologique, biographique) de plusieurs personnages. Plusieurs voix mais une voix centrale, d'un détenu promis à la mort.
Je ne m'appesantirai pas sur l'aspect carcéral, les sempiternels clichés sur la détention et ses affres, ses monstruosités. Beaucoup de films, de livres en ont déjà fait florès et on n'apprend rien de neuf.

Le grand point fort du livre est justement ce joli jonglage entre les divers personnages qui ont un tout aussi délicat entremêlement, et une vraie poésie. L'écriture a une patte, l'auteure est une écrivaine. La traduction nous le fait sentir, je pense à bon escient et efficacement, efficiently.

Sortir le monstre de sa case, le regarder, c'est un humain. Comme toi, comme nous. Et oui. La poésie ça fonctionne. La lecture, puisqu'il en est fort question dans ces pages, fonctionne, écoutons-là, profondément.

Une amie m'a prêté ce livre, et je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre. Il va m'être assez difficile de faire une chronique.
Ce livre est vraiment très particulier et dépasse le simple " J'aime / Je n'aime pas ". Je ne peux vraiment pas dire si j'ai aimé ou pas aimé. Je pense simplement que l'histoire est très rude et triste, et parfois très belle et très bien écrit, mais ... Il m'a réellement manqué quelque chose. Je n'ai pas réussi à rentrer entièrement dans l'histoire, certains passages m'ennuyaient à mourir et j'en ai dévoré d'autres.
Pourtant, il fait seulement 206 pages, je veux dire, c'est censé être vite lu, et j'ai bien cru que jamais je ne le finirai. Quand je vois tous les bons commentaires sur ce livre, j'ai vraiment l'impression d'être passée à côté de quelque chose, et cela, m'attriste un peu.

Le narrateur est un prisonnier et un personnage omniscient à la fois. Il nous raconte son quotidien et celui des autres détenus, la plupart attendant leur exécution. Les conditions de vie ou plutôt de mort sont affreuses. Ces hommes n'en sont plus. Entre la nourriture avariée, l'insalubrité, les maltraitances physiques et morales, la solitude, l'enfermement, les exécutions froides, les gardiens corrompus, les viols ...
Quand ôter la vie devient une banalité...

J'ai beaucoup apprécié le Directeur, un homme plutôt doux et chaleureux avec ses détenus, ainsi que la Dame, dont la mission est d'empêcher la mort d'un détenu en rouvrant son dossier et en enquêtant de nouveau sur son passé, afin de trouver une preuve permettant un nouveau jugement.

Rene Denfeld est une journaliste spécialisée en peine de mort et on la sent très sensible face à cela. Son roman est une véritable claque. Sans défendre l'impardonnable, elle nous fait ouvrir les yeux.

Tuer un meurtrier ne serait-il pas commettre un meurtre ? Commettre nous aussi l'irréparable ? Peut-on vraiment avoir un pouvoir de vie ou de mort sur quelqu'un ? Qui sommes-nous simples humains pour avoir le droit de décider de cela ? Tout ceci donne à réfléchir..

Lien : http://libebook81.blogspot.f..

Une grande claque, voila ce que j'ai ressenti! Voilà l'effet que ça m'a fait! Comment peut on rester insensible après ça? Après ça, je ne verrais plus les choses comme avant. L'auteur, Rene Denfeld, spécialisée dans les peines de mort, à certainement dû voir et entendre des choses que nous ne pouvons même pas concevoir tant elles sont inimaginable d'horreur, de tristesse, d atrocités. Et pourtant, tout au long de son livre, ressort ce message: certe, ces monstres vont mourir et ils le méritent absolument , meme eux en sont conscient mais n'oublions pas qu'ils ne sont pas nés monstres, ils le sont devenus. Peu importe dans quelles circonstances (maladie non soignée (pour comprendre il faut le lire et ceux qui l'ont lu comprendront) , enfance monstrueuse, événements traumatisants.....), ils furent des foetus dans le ventre de leurs mères puis des bébés et ensuite des enfants. A ce moment là, ils étaient sans défense, innocents jusqu'à ce que la vie les pervertisse, en fasse les monstres qui les a mené dans ce couloir de la mort.

Combien d'enfants encore ayant vécu ou qui vivront de telles horreurs deviendront eux aussi des monstres? Et certainement que nous avons sincèrement plaint ces enfants pour ce qu'ils ont subis avant qu'ils ne deviennent ces êtres que nous haissons. Malgré toute la colère et la haine que nous pouvons ressentir pour eux, ils n'en reste pas moins des êtres humains. C'est ce que j'ai ressenti, mon esprit totalement transporté dans ce lieu enchanté, un euphémisme quand on prend connaissance de tout ce qui arrive dans cet endroit. Mais même ces gardiens corrompus, ces agressions et ces meurtres nous sont contés avec poésie, avec douceur, contraste saisissant par rapport à leur nature violente et animale.

Je n'ai pu m'empêcher de penser à ces hommes comme aux bebe qu'ils ont été, aux petits garçons qu'ils sont devenus. Je ne peut m'empêcher de me dire qu'il y a une mère, une tante pour certains qui va souffrir et pleurer quand le bébé, le petit garçon qu'elles ont aimé va quitter ce monde. Et si c'était notre bébé, notre petit garçon qui se retrouvait à leur placeun jour, ll'en aimerions nous moins? N'aurait il plus droit à notre compassion car sous prétexte qu'il a commis des horreurs, il n'en serait plus humain? Ce que j'ai apprécié, c'est que quelque soit ce dont on parle, rien n'est détaillé mais tout est suggéré. Ainsi pas de détails horribles à donner des cauchemars mais peut être est ce pire car comme chacun sait, l'imagination humaine peut être fertile.

Pour finir, merci pour ce voyage dans ce lieu enchanté qui grâce au talent de son auteur à su me faire franchir cette prison pour enmener mon esprit vers la liberté.

Lien : http://les-lectures-de-fan-t..

Ce titre, très poétique, traite d'un sujet qui l'est beaucoup moins : les prisonniers qui attendent dans le couloir de la mort.
Le point de vue de l'auteure (à mon avis) est le suivant : les hommes qui attendent dans ce couloir ont commis des crimes horribles, mais leurs conditions de détention en attendant la mort doivent-elles être inhumaines?
Car le lieu enchanté dont nous parle l'auteure, cette prison, est dans un état de vétusté incroyable, les conditions de détention sont indescriptibles, et les comportements des détenus sont à la limite du tolérable. Pourtant, Rene Denfeld nous décrit ce milieu carcéral avec poésie. Tous les détails sont là, mais ne heurtent pas le lecteur de plein fouet. Pas de vulgarité, seuls les mots justes pour nous parler de détenus, de leur vie et bientôt de leur mort, d'un prêtre qui est revenu sur ses voeux et d'une « dame » qui consacre sa vie à ses hommes coupables à qui elle tente d'éviter la sentence suprême.
De par son thème principal, de par l'angle de vue, de par ses personnages, de par son style, ce livre est tout entier un ovni dans mes lectures actuelles. le changement d'habitude provoqué par cette lecture a été salutaire, j'ai apprécié sortir des sentiers battus. Les questions que je me suis posées ont parfois trouvé des réponses, parfois sont restées en suspens, mais l'important n'est pas d'avoir un avis tranché sur les questions de moralité, d'humanité, soulevées par ce livre, l'important c'est tout simplement de prendre le temps d'y réfléchir...

En ce lieu enchanté ne raconte pas une histoire, à proprement parler mais plutôt des histoires. Celles des condamnés à mort et du monde qui les entoure.

J'ai débuté cette lecture sur un coup de tête, sans s'avoir à quoi m'attendre. le narrateur est un prisonnier et un personnage omniscient à la fois. Il nous raconte son quotidien et celui des autres détenus, la plupart attendant leur exécution. Les conditions de « vie » (ou plutôt de mort ?) sont affreuses. Ces hommes n'en sont plus. Nourriture avariée, maltraitances physiques et morales, solitude, enfermement, exécution des plus froides. Quand ôter la vie devient une banalité…

Rene Denfeld est une journaliste spécialisée en peine de mort et on la sent très sensible face à cela. Son roman est une véritable claque. Sans défendre l'impardonnable, elle nous fait ouvrir les yeux. Tuer un meurtrier n'est-il pas un meurtre pour un meurtre ? Peut-on vraiment avoir un pouvoir de vie ou de mort sur quelqu'un ? Cela donne à réfléchir.

Ce roman dépasse le simple « j'aime/je n'aime pas ». Il est tout bonnement inclassable. Et écrire un avis sur un tel titre est on ne peut plus difficile. Je salue tout de même le talent de Rene Denfeld pour l'écriture. Une très belle plume, tantôt incisive, tantôt enchanteresse.
Lien : http://romansurcanape.fr/en-..

Un livre passé inaperçu lors d'une rentrée littéraire ... et pourtant ! le lieu enchanté est ... le couloir de la mort d'une prison américaine et c'est par les yeux d'un condamné que nous observons les protagonistes de l'histoire. Un condamné qui ne parle pas, mais lit beaucoup et a développé un imaginaire d'une beauté étrange et décalée. Ici, la machine à injection létale est une forêt de lianes, les secousses sismiques qui agitent régulièrement le site : des courses de chevaux d'or, il y a des nains dans les murs et des goules mystérieuses qui se nourrissent des cendres des morts de la prison.
Nous rencontrons également :
- un condamné à mort qui veut mourir pour trouver la paix,
- une femme travailleur social qui a pour but d'essayer de sauver certains condamnés, en présentant des éléments de leur passé qui peuvent expliquer leur comportement, tout en tentant de survivre à sa propre histoire
- un prêtre déchu, qui tente d'oublier ses peurs
- un gardien de prison véreux,
- une gardienne de prison honnête,
- des patrons de gang amateurs de chair fraîche (dont ils devraient se méfier)
et un directeur de prison aussi humain que possible en ces lieux, dont la femme meurt lentement d'un cancer.
Au delà des actes commis par les prisonniers de cette aile spécifique, les personnages quels qu'ils soient, sont particulièrement humains et "attachants". Malgré la mort, la maladie, l'histoire de chaque personnage finit sur une note d'espoir et trouver de l'espoir dans un couloir de la mort, n'est pas si commun ...