AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782715225558
197 pages
Le Mercure de France (18/05/2006)
2.92/5   6 notes
Résumé :

" Vous n'avez jamais vu notre Dia de los Muertos, notre jour des morts ? demanda Paola. Nous semons des pétales devant nos portes pour les aider à retrouver leur maison, nous affichons leur photo afin qu'ils puissent être sûrs d'être bien chez eux et nous mettons des bougies pour qu'ils y voient clair sinon ils doivent brûler leurs doigts...

" Eric suivit la jeune femme jusqu'à l'endroit où elle prit un cierge. Lui-même en choisit deux, l... >Voir plus
Que lire après Un parcours en zigzagVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Autre lecture d'un roman d'Anita Desai, autre déception. Pourtant, Un parcours en zigzag n'est pas mauvais, il est correct, peut-être même un peu plus. Pour être complètement honnête, je dirais que je l'ai trouvé intriguant par moments. Mais c'est tout, seulement en de rares occasions. Pendant le reste du temps, cette lecture qui s'étirait et qui m'ennuyait. C'est dommage mais c'est ainsi.

Éric, du nord-est des Etats-Unis, accompagne sa tendre moitié au Mexique et espère, par la même occasion, découvrir le secret de ses origines. Là-bas, il croisera Vera, qui a beaucoup à dire (et à cacher) sur les mineurs anglais qui sont profiter du boom venus cent ans plus tôt et qui, par le fait même, ont contribué à détruire la culture des indigènes de la culture huichol. Visiblement, le grand-père d'Éric faisait partie du lot. Faites un ricochet, ou un parcours en zigzag, par la nourrice Betty qui accompagnait les Anglais et vous aurez le portrait global d'une histoire familiale. Ou presque, mais c'est tout comme.

Anita Desai visite des lieux communs, essaie de rendre plus intéressante son histoire en la complexifiant inutilement. Elle cherche trop à y ajouter des couches de profondeurs à une histoire qui aurait gagné à être centrée sur l'essentiel, sur la quête d'Éric. Quoique, j'écris cela mais ce personnage principal ne m'a jamais réellement plu. Pour tout dire, très peu des personnages me semblaient suffisamment accrocheurs.

Donc, Un parcours en zigzag est très inégal. Conséquemment, je me demande pourquoi l'auteure est aussi encensée, tant en Inde qu'à l'étranger. Peut-être ne suis-je pas encore tombé sur son chef d'oeuvre ? Peut-être est-ce ce relent d'anti-colonialisme culpabilisant qui cherche à se faire pardonner en portant aux nues des oeuvres et des auteurs du Tiers-Monde ? Je crois que je ferai mieux d'arrêter ici ma pensée.
Commenter  J’apprécie          290
Anita Desai, son nom ne révèle pas d'emblée ses origines, est née en 1937 d'un père bengali et d'une mère allemande. La plupart de ses livres évoquent l'Inde et mettent souvent en scène des personnages en quête du sens de leur existence, quand ils ne sont pas restés totalement en marge de la vie sociale et de ses exigences. Pour ce roman, elle a choisi un autre arrière-plan à l'histoire qu'elle nous conte : le Mexique.
Eric, un étudiant en 3ᵉ cycle à Boston, peine à travailler sur le livre pour lequel il a reçu une bourse. Quand sa compagne Emily l'informe qu'elle doit partir plusieurs mois au Yucatan pour des travaux de recherche sur le paludisme, il se raccroche à ce voyage avec l'espoir de relancer son intérêt pour son propre projet. Conscient qu'il ne peut suivre sur le terrain Emily et ses collègues, il décide de se rendre dans la Sierra Madre occidentale. Au début du XXe siècle, dans cette région minière, son grand-père et d'autres mineurs cornouaillais avaient été recrutés pour exploiter une mine d'argent. le jeune homme arrive donc dans une petite ville à l'état de quasi-abandon la veille du "Dia de los Muertos". Il s'est souvenu que son père est né dans cette bourgade et que sa grand-mère y est enterrée.
Anita Desai nous entraîne dans un récit à la fois poétique, fantastique et initiatique. Faut-il croire aux revenants ? En fait, ne sont-ils pas les souvenirs que les vivants refusent d'évoquer et qui les hantent année après année ? Il est difficile d'exister pleinement en ignorant – volontairement ou pas – les liens qui nous rattachent à ceux qui nous ont précédés ou accompagnés. Ainsi, Eric est un somnambule parmi ses congénères, il ne trouve sa place ni au sein de sa famille ni auprès d'Emily, maladroit à nouer des contacts et incapable de mettre des mots sur ce qu'il veut. Sa quête, vague, informulée, se fait presque malgré lui, initiée par un ténu souvenir d'enfance lors d'un séjour en Cornouailles.
L'écriture d'Anita Desai est empreinte de douceur pour accompagner des êtres au bord du vacillement, comme Eric ou sa grand-mère Betty Jennings dont nous découvrons l'existence fugace. Mais, sa plume sait aussi se faire ironique et cruelle pour montrer le dessèchement des êtres et l'impasse où les conduit leur froide intransigeance. Doña Vera a pris fait et cause pour les Indiens huichols et tourné le dos à un passé peu glorieux, mais cela ne l'empêche pas de bannir toute empathie et générosité à l'égard de la plupart de ses congénères. Elle vit une réconciliation impossible avec le genre humain, faute d'avoir exorcisé ses propres faiblesses. Son âme tourmentée convoque les fantômes du passé.
Une poésie lumineuse affleure sous les mots de l'écrivaine, pour accompagner la magie de la métamorphose et la réconciliation du coeur et de la mémoire.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
«Je pense que sur un plan ou un autre, c'est ce que nous faisons tous, dit-il enfin. Les individus, les pays. Si nous pensons à nos péchés, c'est un lourd fardeau que nous portons.» Il se gratta la tête. «C'est pour ça qu'ici les gens vont si volontiers à l'église - chaque jour, plusieurs fois par jour même, quand ils passent devant. Ils entrent, font le signe de croix, comme ça, disent une petit prière, allument un cierge et ressortent - pardonnés, prêts à se remettre en route.
- Et ceux d'entre nous qui ne sont pas croyants?»
André haussa les épaules. «Il faut peut-être que nous nous pardonnions à nous-mêmes.»
Commenter  J’apprécie          120
Eric posa le livre sur sa poitrine pour affronter, sans en être gêné, le même courant d’air que celui qui soufflait sur les mineurs et les forçait à adopter cette démarche titubante, en zigzag, qu’il lui semblait avoir imitée pendant son voyage. Était-ce là le monde qu’avait trouvé son grand-père quand, après avoir traversé l’océan, il était parti à la recherche d’un nouveau territoire où poser ses marques ? L’effort qu’il fit pour entrer dans ce passé, semblable à une mine où ne perçait aucune lumière et où ne circulait aucun souffle d’air, épuisa Eric, qui s’abandonna avec soulagement au sommeil.
Commenter  J’apprécie          30
"Vous n'avez jamais vu notre Dia de los Muertos, notre jour des morts ? demanda Paola. Nous semons des pétales devant nos portes pour les aider à retrouver leur maison, nous affichons leur photo afin qu'ils puissent être sûrs d'être bien chez eux et nous mettons des bougies pour qu'ils y voient clair sinon ils doivent brûler leurs doigts... " Eric suivit la jeune femme jusqu'à l'endroit où elle prit un cierge. Lui-même en choisit deux, les alluma, puis les planta dans une couche de cire chaude en prononçant à haute voix le nom de ses grands-parents : " Davey Rowse ", " Betty lennings ".
Commenter  J’apprécie          30
Il croyait que les scientifiques étaient des gens fascinants : après tout, ils connaissaient mieux que personne l'être humain et le phénomène de la vie.
Commenter  J’apprécie          110

Video de Anita Desai (1) Voir plusAjouter une vidéo

Anita Desai : La claire lumière du jour
Olivier BARROT présente le livre d'Anita DESAI : "La claire lumière du jour": un roman sur l'Inde avec peu d'action : l'épouse d'un diplomate revient dans sa maison en Inde ; mais sa "maison" est aussi l'Inde tout entière, "veuve" du Pakistan après la partition de 1953.
autres livres classés : indeVoir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Le textile en s'amusant

Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

le nylon
le feutre
le ramie

10 questions
152 lecteurs ont répondu
Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

{* *}