Été 1967. Sita a quarante ans, elle est enceinte de son cinquième enfant mais, aussi absurde que cela puisse paraître, ne veut pas accoucher parce qu'elle ne veut pas que son enfant naisse dans un monde qu'elle estime vide de sens, violent et agité. Elle décide d'aller passer l'été sur l'île de Manori, l'île de son enfance, l'île qu'elle a quitté il y a vingt ans à la mort de son père, l'île où son père est encore vénéré tel un dieu, chaque habitant ayant une histoire extraordinaire à son sujet. Certains racontent qu'il a guéri telle femme de sa stérilité, d'autres qu'il a chassé les serpents de chez telle autre, ... mais ce dont tout le monde se souvient avec émerveillement, c'est qu'il a creusé un puits et que de ce puits sort une eau douce et excellente à boire.
Pourquoi Sita décide-t-elle de s'éloigner de sa vie ? Pourquoi éprouve-t-elle le besoin de se plonger dans ses souvenirs ? de retrouver le calme de l'île de son enfance ? Que fuit-elle ? Son mari, Raman, est fidèle, ne la bat pas, ils vivent une vie tranquille et bien rangée, ils ne manquent pas d'argent, rien ne semble expliquer le mal-être de cette femme si ce n'est son profond ennui de la vie et une certaine envie de fuir l'hypocrisie de la classe moyenne bombayite / mumbaikar à laquelle elle appartient. Débarquant sur l'île avec deux de ses enfants, elle va très vite déchanter et se rendre compte que le lieu est loin d'être paradisiaque : pas d'eau potable, pas de nourriture, une plage qui ne ravit pas ses enfants autant qu'elle l'était lorsqu'elle avait leur âge, des souvenirs qui affluent et qui révèlent que rien n'est aussi roses que les souvenirs idéalisés...
Anita Desai est une grande dame de la littérature indienne et j'avais très envie de lire un de ses romans mais ce livre n'a pas du tout été à la hauteur de mes attentes. Ennuyeux, assez long malgré ses 192 pages, je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire. Je comprends tout à fait que Sita trouve sa vie fade, dénuée de surprise, de créativité mais je n'ai pas compris la méthode, la façon dont elle compte sortir de son ennui et faire comprendre à son mari qu'elle n'est pas qu'un bel objet qui n'a d'autres utilités que de sourire aux invités et pondre des enfants. En tout honnêteté, je n'ai pas compris le message de ce roman et suis sans doute passée totalement à côté. Je devine que l'auteur a choisi d'appeler son héroïne Sita en référence à la Sita du Rāmāyaṇa, celle qui est fidèle et dévouée corps et âme à son mari, au point d'accepter sans sourciller de quitter l'homme qu'elle aime et qui ne croit pas qu'elle ait pu rester fidèle lors de sa captivité puis de revenir avec lui sur simple demande ! La Sita du roman est tout aussi servile en définitive. Elle se rend compte que la vie sur l'île est aussi stérile que celle qu'elle vit avec son mari en ville mais que fait-elle ? Rien, elle a quitté une prison pour une autre et attend tranquillement que son mari vienne la chercher...
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