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3,75

sur 152 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je remercie les éditions Belfond ainsi que BABELIO pour leur confiance.


Isabelle Desesquelles a obtenu le "Prix Femina des lycéens 2018" pour son livre "Je voudrais que la nuit me prenne". Elle a aussi fondé une résidence d'écrivains, la maison de Pure Fiction. "UnPur" est le titre de son tout nouveau roman à paraître le 22 août 2019. "UnPur" peut s'entendre aussi comme impur, c'est à dire se qui est contaminé, mauvais ou immoral. Ce double sens est une clé d'interprétation de ce livre absolument sublime, traitant d'un sujet difficile, celui du viol et de la séquestration d'un enfant. Benjamin a huit ans. Il n'a pas de papa mais une maman actrice, belle, toujours en décalage par rapport à notre monde. Une maman, Clarice, qui aime follement ses deux enfants qu'elle appelle affectueusement Benjaminquejetaime et Julienquejetaime. Julien est le frère jumeau de Benjamin. Isabelle Desesquelles écrit quelque chose de profondément beau sur cette mère : "La fêlure d'une mère, elle est votre blessure à vie". Benjamin, Julien et Clarice sont à Venise en Italie, en vacances. Ils sont ensemble, ils s'aiment mal mais ils s'aiment et c'est tout ce qui compte au fond. Un instant d'inattention et voilà Benjamin enlevé par un homme, celui qu'il surnommera le "Gargouilleur". A Bari, dans la maison de son ravisseur dans laquelle vit également une femme, l'enfant est abusé, violé selon le bon vouloir de ce tyran pédophile. Pendant cinq longues années, Benjamin vivra l'horreur, l'insoutenable, l'indicible. Il n'est qu'un tout petit et il a les deux pieds en enfer.. le narrateur n'est autre que Benjamin et il s'adresse à une personne en particulier que je vous laisse le soin de découvrir. Isabelle Desesquelles use d'une écriture pleine de gravité mais aussi mêlée de touches de poésie, d'une sensibilité et d'une grâce folle. L'histoire est tragique comme cet enfant qui ne veut surtout pas devenir ce que son ravisseur souhaite faire de lui.. un être "impur".. L'imagination est le terreau fertile où il peut s'évader et s'imaginer une vie.. mais comment survivre à l'innommable, à ce qui détruit en soi la plus petite parcelle d'innocence, comment grandir quand en soi on sent vaciller la petite flamme de l'enfance, quand à côté de soi on ne sent plus la présence chaleureuse d'une maman, mais bien plutôt l'haleine rance et le souffle court de celui qui tue, saccage ce qui devrait être viscéralement un sanctuaire, à savoir l'enfance. Cet être écorché vif, brûlé par la flamme incandescente de la culpabilité sait très bien que, comme l'écrit magnifiquement Isabelle Desesquelle, "La vérité, on en fait ce que l'on veut, ce que l'on peut. On fait avec. Elle est une guimauve que l'on étire. On la tord, et elle prend toutes les formes, revêt l'apparence qu'on lui donne". C'est le premier livre que je lis d'Isabelle Desquelles et j'ai trouvé son écriture, ineffable, délicate et mélancolique. J'ai songé pour la signification du titre au recueil de poésie, "Les Rayons et les Ombres", publié en 1840, Victor Hugo écrit ceci de très beau : "L'enfant, c'est un feu pur dont la chaleur caresse ; c'est de la gaieté sainte et du bonheur sacré, c'est le nom paternel dans un rayon doré ; et vous n'avez besoin que de cette humble flamme pour voir distinctement dans l'ombre de votre âme." C'est cette pureté, cette innocence qui est saccagée par ce monstre. Un roman très sombre qui m'a bouleversé.

Lien : https://thedude524.com/2019/..
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Benjamin et Julien, deux jumeaux, ont une enfance lumineuse auprès de leur mère aimante et fantasque.
Jusqu'au jour où Benjamin se fait kidnapper par le Gargouilleur.
S'ensuivent des années de séquestration, avant qu'il ne s'enfuie.
C'est puissant, terrible, magnifique.
Dès le début j'ai été séduite par l'écriture superbe d'Isabelle Desesquelles.
Il y a une intelligence remarquable dans la manière de mener l'intrigue, de nous mener là où elle veut.
C'est sombre et lumineux à la fois.
Les séquelles d'une enfance brisée, d'une famille démantelée sont décrites avec une justesse rare.
Je ne connaissais pas cette auteure, une lacune à vite combler !
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La belle plume d'Isabelle Desesquelles se retrouve ici avec plaisir dans un roman pourtant dur, sans concession et émotionnellement très éprouvant.

Une vie d'enfant brisée par le rapt, le viol, la séquestration.
Une vie d'homme empêchée par les séquelles psychologiques et comportementales devenues obsessionnelles, par la colère et la vengeance.
Une mémoire salie jusqu'à l'écoeurement par des souvenirs insupportables, atroces, traumatisants.
Un bonheur familial broyé par la séparation, anéanti par le mensonge, la manipulation.
Un lien gemellaire détruit par l'incompréhension, la honte et la peur.

UnPur, c'est tout cela et bien plus..
C'est le rêve qui s'écrase au sol sous le sinistre poids d'une abominable réalité qui s'applique à le piétiner sans pitié...
C'est un rire de maman qui se brise comme le cristal quand il se heurte à l'impossible...

UnPur, c'est une pierre noire enrobée dans le velour des mots.

Merci à Babelio, ainsi qu'aux éditions Pointillés Belfond pour l'envoi de ce très beau livre dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée !
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Un roman sombre, mais lumineux à la fois…
Sombre par le sujet qu'il traite, l'enlèvement, la séquestration et le viol d'un gamin… Lumineux, par le message d'espoir, par la lutte que ce petit bout d'homme va mener contre « le gargouilleur » et contre lui-même…
Unpur renvoie à impur, mauvais, immoral, mais il renvoie aussi à pur, qui n'est pas souillé… Et c'est surtout ce sens-là qui se dégage. La souillure de l'homme, peut-elle contaminer cet enfant ? Peut-elle modifier sa pureté ? Plusieurs questions sont posées : comment peut-on survivre en subissant l'horreur ? Quel impact, notre éducation et notre enfance, peuvent avoir sur notre capacité à faire face aux pires horreurs ? L'amour, peut-il nous sauver ?
Chaque être humain a une capacité à encaisser les aléas de la vie. Le malheur n'est pas une destinée. 
C'est ce qu'on nomme résilience… Cette capacité qu'ont certains enfants à triompher des différents traumatismes subis.
Avec gravité, mélancolie et détachement, l'auteure expose les faits, mais prête sa voix à Benjamin, Benjamin qui ne cessera de penser aux jours heureux, pour adoucir ses journées et subir. Il subit, se détache, se déconnecte, pour rejoindre Julienquejetaime et sa mère…
Le temps du bonheur est terminé, le temps de l'amour est fini, l'insouciance a laissé place à la peur, la honte…
En quelques pages, Isabelle Desquelles, use d'une plume concise, grave, mais sublime, pour décrire l'horreur. Une plume poétique, tout en sensibilité, pour dépeindre le tragique. Elle est d'une pudeur, qui rend hommage aux enfants, aux familles qui s'interrogent et ne font qu'attendre, avec le fol espoir d'un possible retour… Mais le retour n'est parfois pas possible…
C'est un témoignage rarement livré sur l'innocence perdue, sur la culpabilité d'avoir accepté de subir l'horreur ! Mais comment peut-il en être autrement, petit bout d'homme, du haut de ses 8 ans, ne peut que se résigner à subir… Pourtant, 50 ans plus tard, la honte est toujours présente, elle dévore, au point d'avoir détruit le peu d'innocence qu'il restait…
Comment accepter de vivre après l'horreur, comment accepter de voir du beau, alors que l'horreur colle à la peau…
Disons-le, clairement, peut-on vraiment garder son innocence, quand on a perdu cette petite flamme qui maintient notre innocence au creux de nos entrailles…
Benjaminquejetaime écorché vif, a pour seule compagnie la culpabilité, qui parfois fait plus de dégâts… Pourtant, il refuse son rôle de victime passive, et transforme sa souffrance en rage de vivre… Mais le passé le rattrape…
Le tragique côtoie la beauté avec une fulgurance déconcertante !
C'est le premier livre d'Isabelle Desquelle que je lis et ce ne sera certainement pas le dernier, tellement j'ai été bouleversée !
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Lire Isabelle Desesquelles, c'est avoir la certitude de vivre une émotion. Profonde. Intense. de ressentir la violence de l'existence enveloppée dans la douceur d'un texte poétique. On y coule, on s'y noie, absorbée par la noirceur du monde.

Lire Isabelle Desesquelles, c'est côtoyer l'âme humaine à s'en retourner les tripes, suspendu à un récit vif et captivant, à une plume envoûtante.

On ne respire plus.

Benjamin est une victime. L'histoire est odieuse. Insoutenable. L'horreur vue par ses yeux d'enfant, vécue par sa mémoire d'adulte. L'homme est de bric et de broc, construit sur les ruines et la laideur. Que devient-on lorsqu'on nous saccage ?

Ce roman est celui de la déconstruction – d'un enfant, d'un frère, d'une mère, d'une famille. Il écrit le délitement de l'âme, la fuite - une course effrénée vers un ailleurs qui ne comble rien, le silence et la honte. le texte est d'une grande délicatesse tout à la subtile analyse d'une humanité malmenée. Il est un souffle à reprendre comme faisait l'enfant immergé dans la baignoire, le corps, la tête, l'esprit, isolé de son bourreau. Il est un cheminement. Un réassemblage.  

Lire Isabelle Desesquelles, c'est faire battre son coeur.


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UnPur, contraction de deux mots, constriction de deux univers, de la blanche qui fait du noir.

Isabelle Desesquelles est une poétesse de l'âme, une défricheuse de la psychologie humaine. Sa personnalité d'écriture est un voyage au plus profond de la psyché. Sa plume atypique, capable d'envolées lyriques formidables comme de passages crus, est un régal.

Mais pour la mettre parfaitement en valeur, il faut une bonne histoire. Noire, de préférence. Celle-ci est d'une intensité folle, un concentré d'émotions et de tensions.

Tout commence par l'enfance, comme dans son précédent roman Je voudrais que la nuit me prenne. Fusionnelle. Mais déchirée. C'est encore plus saillant quand il est question de jumeaux et d'une mère au caractère marqué.

Le cours d'une vie tracée qui part dans le décor, avec l'un des enfants qui disparaît de la scène publique. Qui va devenir le point central de cette histoire d'une vie, ou presque.

L'écrivaine est une conteuse étonnante, qui joue avec la langue autant qu'avec les émotions. Jeux de mots, jeux de maux. Avec l'indicible au coeur.

Quarante ans d'errances, de traumatismes, où l'enfance gâchée reste omniprésente.

Ce n'est pas la première fois qu'Isabelle Desesquelles parle d'une lumière qui vacille. Mais cette fois-ci, elle peine à ne pas s'éteindre. Un roman de littérature blanche donc, et pourtant sans doute l'un des plus sombres que j'ai pu lire depuis longtemps, et je ne suis pas le perdreau de l'année en matière de lectures de romans noirs.

J'insiste sur le propos ténébreux, avec une histoire formidable, prenante et surprenante. Jusqu'à la fin magistrale. Mais ce livre est illuminé par les mots de l'auteure. Pas si facile d'accès de prime abord, une écriture à apprivoiser pour ensuite en être subjugué.

Le vice. Qui vous tord les viscères. Appuyé par une plume viscérale.

Qui devient-on quand on côtoie un monstre et qu'on se (dé)construit à côté de lui ? Qui est on quand les fondements mêmes de l'humanité sont mis au placard ?

Le roman interpelle, choque, questionne. L'histoire prend aux tripes parce qu'on entre dans l'intime et profondément en empathie avec le héros malheureux de l'affaire. Et la manière de la raconter ensorcelle littéralement.

UnPur, tout est dans ce joli titre, mais pourtant rien ne vous prépare à ce que vous allez ressentir. Isabelle Desequelles, jongleuse, joue avec les mots autant qu'avec les émotions. Elle trouve l'équilibre entre une grande noirceur et la beauté de son écriture singulière. Une alchimie rare.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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Je tiens tout particulièrement à remercier Babelio et la maison d'édition Belfond pour m'avoir accordé ce privilège de lecture en avant première de la rentrée littéraire 2019.
Premier roman que je lis d'Isabelle Desesquelles et j'ai immédiatement été saisie par son écriture oh combien percutante !
“ A huit ans, ce qu'un grand te dit, tu le crois “
Voilà selon moi la phrase qui résume à merveille ce roman.
Ce livre, c'est l'histoire d'un procès, l'histoire d'une emprise, l'histoire d'une rupture familiale dans laquelle deux frères jumeaux, Benjamin et Julien vont se perdre l'un l'autre alors qu'ils étaient tout l'un pour l'autre.
C'est l'histoire d'une gémellité tellement fusionnelle qu'elle influencera jusqu'au bout et guidera dans ses choix et ses actions le comportement de Benjamin.
C'est surtout l'histoire d'une enfance saccagée et de l'orientation que prend alors la vie d'adulte qui en découle.
C'est Benjamin qui écrit une longue confession à son frère Julien.
Et à travers le récit de cette confession, nous faisant voyager de l'Italie au Mexique tout en passant par La palmyre en France, Benjamin nous conte son histoire et nous explique le cheminement qui l'a conduit à se retrouver sur le banc des accusés lors de ce fameux procès.
Difficile d'en dire davantage sans risquer de spoiler.
Ce livre qui, a plusieurs reprises m'a mis mal à l'aise par la crudité du propos et le contexte malsain m'a pourtant beaucoup touchée. L'écriture est superbe et retranscrit à merveille le malaise du personnage principal face à ce qu'il est devenu.
Le style est incisif et sans fioriture.
Roman lu en deux jours à peine tellement il me fut impossible de le lâcher.
Un livre dur et dérangeant certes mais superbement bien écrit.

Sortie officielle le 22 août 2019.
Ne ratez pas cette date.





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Je suis vide, vidée. Epuisée. L'impression que ce livre m'a tout pris.

Ne plus pouvoir lire. S'arrêter. Reprendre. Aimer. Adorer. Se demander si c'est normal de tant accrocher. Oui. Au point que mon coeur est gros au moment où je referme ces pages, si gros que je le sens battre au fond de ma gorge. Il a souffert. Ne savait plus comment battre.

J'en ai lu des histoires difficiles, des livres éprouvants. Mais là, par moment... la bile pas loin des dents. Et le malaise. Et la rage. Et les poings. Et puis, de l'autre côté, l'admiration pour cette écriture folle.

Lire l'enfant qui disparaît, et l'enfance qui le suit. L'homme qui n'en a que le nom. L'horreur qui suit. Et l'abîme, profond, qui engloutit.

Lire les chocolats chauds, l'amour maternel, le fraternel, l'insouciance. Puis le rapt et l'horreur. le monstre. La souffrance. L'ensuite. L'enfant mort resté au fond du corps d'adulte. L'adulte brisé qui cherche comment vivre encore. Comment vivre après. J'ai lu tout ça. Lu à ne plus en pouvoir, de la place San Marco jusqu'au fond du pire.
Mais j'ai surtout lu une merveille d'écriture, de celles qui vous emmènent, vous prennent la main et ne vous la lâchent que bien plus loin. Ne vous la lâchent plus.

Parfois on entre dans un livre comme dans un moulin, et parfois non. Il est des livres qui nous font nous arrêter sur leur pas, ne pas le presser. Cette fois-là, j'ai essuyé mes pieds, pris le temps, regardé. Je m'étais doutée. Et à peine ma tête passée, je l'ai vu, le tapis persan d'encre, et les mots travaillés, et les phrases ajustées. On n'est pas chez n'importe ici. Madame Desesquelles on dit. Celle qui a écrit beau le laid. Celle qui a poétisé l'immonde. Celle qui a écrit le coeur abîmé et l'esprit mutilé. Celle qui vous prend à la gorge et vous coupe le souffle du bout de sa plume.

J'ai fini ce livre un soir, tôt, mais pas moyen pourtant d'en ouvrir un autre. Il me collait et m'empêchait d'y voir clair. Au matin, presque une gueule de bois, l'ivresse de la veille restait encore. J'avais bu trop de ses mots pour rester sobre. Mais je ne m'arrêterai pas là, je vous lirai à nouveau Mme Desesquelles, et ma tête tournera encore. Et encore. Et encore.
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Bataille de polochons, rires fugaces éternellement éclatant, jalousie passagère, regard malicieux et sourire en coin, chatouilles chatouilleurs, câlins rassurant, bras réconfortant, complicité hors norme, Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, deux étoiles suprêmes dans un univers unique. Des rêves de grandeur dans cette vie brisée.


Chaos instantané, froid engourdissant, bruit récurrent, odeur démoniaque, ombre sinistre d'un avenir sordide. Un traître de ceinturon, un tapis moelleux engloutissant toute dignité, une chambre satyre et une vie décharnée. Un super héros désillusionné qui ne compte plus rien. L'espoir a fui, le soleil s'est terni, les abysses sont son nouveau terrain de jeu.


Le temps s'écoule. L'enfant grandi, objet abjecte d'un néant destructeur, façonné par une main experte, détruisant peu à peu une imparfaite pureté. Les souvenirs vacillent, l'espoir s'est fait la malle laissant la peur bien droite dans ses bottes. Pourtant un jour, la fuite vient toquer à sa porte. Voyages insondables vers une fuite, la rédemption à l'autre bout du monde. Des rencontres, des secrets inavoués et tordus, un homme brisé qui tente encore d'échapper à l'enfant volé et souillé qu'il est devenu.


Isabelle Desesquelles, plume fine où la subtilité poétique parachute dans un monde désoeuvré, décharné et dépourvu de bonté. Mots cachant l'insoutenable dans un souffle peinant et encombrant de tant de vérités à jamais tus. Mots fous et perturbés dans une illusion qui n'a plus de limite. Mots crachés, venimeux, haranguant la colère contenue. Mots espérés et choyés d'un pardon bien trop irrévocable.


Isabelle Desesquelles aime bousculer, aime déranger dans cet étrange ballet où les paradoxes et l'âme humaine mettent sur table leurs plus beaux atouts comme leurs plus redoutables. Amourachée et éberluée devant une histoire qui ne peut que questionner sur un impossible dont il est inenvisageable de penser. Foudroyée par cette osmose aussi magique que destructrice délivrant ce message de douleur, de recueil, de reconstruction, de rédemption et de pardon. Secouée par la vivacité de cette plume intransigeante qui percute sans aucune concession. Abasourdie par ce cycle macabre sonnant le glas de tout espoir.


Isabelle Desesquelles signe un nouveau roman bouleversant et émouvant.
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UnPur.
Un livre dramatique et merveilleux.
L'effroi se mêle à la prose fabuleuse d'Isabelle Desesquelles, et c'est mon cœur de mère qui s'est retrouvé en apnée.
Certains passages sont très durs mais ils sont contrebalancés par la plume merveilleuse de l'autrice, qui décrit l'indicible et l'horreur, de toute beauté.
J'ai peur d'en dire trop, de dévoiler le fond de l'histoire. De révéler pourquoi.
Mais j'ai encore la plume avec Benjamin, ce petit garçon, car finalement, a-t-il vraiment grandi depuis son enlèvement en Italie, alors qu'il n'avait que huit ans ? Et pourquoi lui, et pas son frère jumeau ?
On frôle l'abîme avec lui, qui nous livre son histoire, par le biais de ce livre écrit comme une lettre à son frère, bien des années après le drame.
Je suis émue par tant de délicatesse dans le propos.
Avec l'impression que Benjamin est là, quelque part, peut-être un voisin.
La déchirure est féroce et meurtrière, surtout lorsqu'il ne suffit que de trois minutes pour détruire une famille, un socle. Car qu'y a-t-il de pire que la mort, à part l'absence et l'inconnu... Cette douleur invisible qui ronge l'existence alors que nous ne sommes déjà plus.
On s'accroche aux souvenirs.
On les voit défiler, sur les murs, dans la tête et les écumes. Mais
Le cœur ne répond plus. Alors on les regarde, les mains dans les poches et les yeux baissés. Écartelé, martelé, derrière une vitre infranchissable.
UnPur.
La belle littérature, c'est écrire l'ignominie avec magnificence.
Isabellequejetaime.
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