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sur 152 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Elle dure longtemps, la fin d'une enfance les poings serrés sans pouvoir les décoller de son corps. Demain a fini d'exister. »

Comment survivre à la vie lorsque celle-ci vous a volé votre innocence ?

Pour un short trop court, pour une jolie petite tête d'ange, pour des petites fesses bien fermes, ton chemin s'arrêtera dans une chambre tombeau, Benjamin, par la faute d'une ombre qui se posera sur toi.

Comme un requin ferrant sa proie en d'inexorables cercles concentriques, comme un étau se resserrant sur ton corps d'enfant, comme une tornade emportant tout sur son passage, le monstre aura raison de toi, jour après jour, nuit après nuit, au plus profond de ton âme et de ton corps. Il te salira, te blessera, te déchirera jusqu'aux entrailles et ne laissera en toi qu'une semence au goût de merde et d'écume salée qui consumera pour l'éternité ta peau de ses brûlures vives.

Tu avais huit ans. Et cinq longues années à passer dans cette chambre, loin de ton jumeau. Pourquoi toi et pas lui ? Pourquoi ? La faute à pas de chance. Et combien d'autres avant toi ? Combien d'autres après ?

Tu auras beau tenter de vivre en apnée durant toutes ces années, te créer ta bulle d'oxygène pour ne pas remonter à la surface où le monstre t'attend, te récurer à l'eau des chiottes jusqu'au sang pour tenter d'annihiler les souillures subies, on n'enfuit pas son passé sous un oreiller, à double tour dans une chambre.

Et même si tu parviendras à t'en échapper, le monstre aura fini par inoculer en toi ses démons. Ce sera alors la fuite en avant, quarante ans durant, jusqu'au Bout du Bout, là où tout commence et là où tout doit finir.

Surtout ne pas se réveiller. Surtout ne pas se laisser tenter. Mais comment sortir de ce cauchemar ? Tu réclames... Tu veux jouir des mêmes plaisirs... Tu n'es que tisons et braises incandescentes que le moindre souffle d'enfant viendrait enflammer.

Tu vis toi aussi de vouloir transgresser l'interdit, te repaître de chair fraîche, jeune et tendre, assiégé par ces démons qui auront dormi sur ton oreiller durant ces cinq années auprès du monstre. Tu aimerais éclater cette bulle, respirer à nouveau mais tu te tortures entre fantasme et réalité.

Le réel a ses frontières mais peut-être parviendras-tu à trouver la force de ne pas les franchir toutes ? Au-delà, la schizophrénie veille.

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Après Je voudrais que la nuit me prenne, qui m'avait bouleversé de par la thématique abordée (qu'il n'est toutefois pas possible de dévoiler ici sans en dévoiler trop – cf mon billet sur ce roman), Isabelle Desesquelles revient avec un roman fort sur un thème à nouveau difficile, presque insoutenable. Un roman écrit à la première personne, par la voix de Benjamin, petit garçon à l'enfance violée. Des phrases courtes, imprégnant un rythme élevé, haletant, à ce roman.

Les mots d'Isabelle Desesquelles sont ardus... ils sont hard... ils sont Art aussi.

Comme pour son précédent roman, Isabelle Desesquelles nous offre une prose imagée remarquable, suggérant plus qu'elle ne montre. Les nombreuses métaphores employées peuvent toutefois à nouveau conduire le lecteur en eaux troubles dans ce roman car il n'est pas toujours aisé de comprendre la trame de l'histoire qui se lit comme une succession de petites pièces que l'on assemble en un puzzle qui ne se dévoile que par bribes et n'apparaît réellement qu'une fois la dernière pièce posée.

Au-delà de la thématique sensible abordée dans ce roman, appuyée par certains passages crus, le style imagé pourrait donc également rebuter certains d'entre nous à cette lecture. Un roman qui reste cependant pour moi d'une grande qualité, après l'excellent Je voudrais que la nuit me prenne.

Roman reçu dans le cadre d’une masse critique privilégiée.
Merci à Babelio et aux éditions Belfond
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Voici un livre de la rentrée littéraire qui ne laissera sans nul doute personne indifférent !
«UnPur » est le second roman que je lis d'Isabelle Desesquelles après "Je voudrais que la nuit me prenne". Et quel roman !
Dur, très dur même, limite dérangeant et qui m'a valu quelques moments quelque peu éprouvants. Je viens de fermer la dernière page et ma gorge se noue. Difficile de faire la critique d'un tel livre, très difficile. Mais c'est aussi cela la littérature : ce qui dérange, ce que l'on n'a pas envie d'entendre, l'inavouable.

Benjaminquej'aime et Julienquej'aime c'est ainsi que leur mère les appelle. Elle les aime follement ses deux jumeaux. Ils n'ont pas de père, c'est elle qui l'a choisi ainsi. Tous les trois forment une famille un peu « lunaire » en décalage avec notre monde mais dont les visages sont toujours orientés vers le bonheur. C'est tout ce qui compte après tout, l'amour ! Et cela sera toujours comme cela, elle leur a promis.
Mais le sort en a décidé autrement : trois minutes suffisent pour enlever un enfant, juste un bref instant d'inattention. Trois minutes qui vont changer à jamais le destin de trois personnes. Tout simplement parce qu'un inconnu a croisé leur chemin et que celui-ci a décidé de jeter son dévolu sur Benjamin.

Il a 8 ans, il ne le sait pas encore mais son enfance s'arrête là. Son insouciance va disparaitre à jamais. Pourquoi ? «Parce qu'à 8 ans, tu crois ce que te dise les grands ». A Bari, dans la maison du monstre qu'il surnommera le gargouilleur, l'enfer l'attend. Pendant cinq longues années, Benjamin va vivre l'horreur, l'insoutenable, l'innommable selon le bon vouloir de son ravisseur. Abusé, violé, humilié, totalement brisé, il va trouver la force de s'échapper.

Quarante ans plus tard s'ouvre le procès du ravisseur. Mais il n'est pas sur le banc des accusés car c'est sa victime que l'on juge.

Le narrateur du roman n'est autre que Benjamin. Il s'adresse à son frère jumeau dans une longue confession dans laquelle il va tenter d'expliquer l'inavouable.
Mais quand l'enfance nous est arrachée, qu'advient-il de l'adulte ? Quel humain cela fait-il de nous ? Son histoire tragique a-t-elle fait de lui ce que son ravisseur voulait qu'il devienne : un monstre, un être « impure » ? Comment survivre à une telle tragédie alors que la culpabilité vous consume à petit feu tout le long de votre vie ?

Vous l'aurez compris «Unpur » est un livre d'une noirceur absolue mais il est également lumineux et fort grâce à la sublime écriture d'Isabelle Desesquelles. Ses mots sont d'une gravité bouleversante. Nous nous trouvons à tout moment entre la frontière mouvante de la fiction et du réel. Rien que le double sens de son titre nous en dit long sur ce qu'elle souhaite nous dire…. Benjamin Unpur ou Impur, l'enfant pur ou le monstre mauvais, immoral.

Ce roman m'a totalement bouleversé, mis mal à l'aise mais m'a également beaucoup touché. Avec un style incisif, sans aucune concession, extrêmement sensible, superbement bien écrit, la romancière m'a embarqué avec elle dans cette tragédie jusqu'au dernier instant.

J'attends à présent sa sortie en librairie afin de lire les futures critiques qui je pense ne manqueront pas d'intérêt au vu de cette histoire.

Pour finir, je remercie chaleureusement Babélio et les éditions Belfond de m'avoir permis de découvrir ce roman en avant-première lors d'une masse critique privilégiée.
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Une mère en vacances en Italie avec ses deux jumeaux Benjamin et Julien. Les deux gamins jouent sur la place, s'interpelant par leur prénom tandis qu'un pervers surveille à la recherche d'une proie. Il repère très vite le jumeau qui est un peu plus fragile et qu'il peut attirer à l'écart.

L'auteure décortique tous les processus caractérisant les pédophiles : perversion, perversité, manipulation, chantage de toutes sortes, allant jusqu'à faire de lui un complice pour les futures proies.

Elle évoque aussi le voyage dans l'imaginaire : est-il vraiment aller à l'autre bout du monde ? Se reconstruire après avoir été à ce point déstructurer ?

Un roman choc ! qui montre que Isabelle Desesquelles a bien étudié tout le mécanisme qui fait la force de ces pervers monstrueux et leur permettent d'avoir une telle emprise sur leurs victimes.

Il y a des détails glaçants qui perturbent cette lecture, à la limite de la suffocation (on n'est pas du tout dans l'apnée qu'on peut éprouver avec un bon polar) et qui ont eu du mal à passer. Je suis arrivée au bout et cela valait vraiment le coup.

Le choix de la gémellité n'est pas une lubie de l'auteure.

#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Une mère célibataire passe des vacances de rêves avec ses jumeaux de 8 ans, Benjamin et Julien, à Venise, point d'orgue d'une grande complicité familiale.

Tout s'effondre soudainement lorsque un des deux enfants, Benjamin, est capturé et séquestré au détour d'une sombre ruelle de la place Saint Marc. 40 ans plus tard, un procès a bien lieu mais Benjamin se retrouve au tribunal non pas dans à la place de la victime, mais dans le box des accusés...

Le récit se concentre autour de Benjamin , on le suit dans son enfance, son adolescence puis sa vie d'adulte et son rapport avec son bourreau, qu'il nomme le Gargouilleur, le monstre de Bari qui l'a capturé.

Isabelle Desesquelles aborde un terrain glissant en traitant de ce sujet des prédateurs sexuels et des incidences gravissimes qu'ils font endurer à leurs victimes avec ce combat permanent que livre 'un Benjamin devenu adulte contre des pulsions qu'il tente de rejeter

Avec ce qu'il faut de retenue, de suggestion, mais également une certaine frontalité, la plume d'Isabelle Desesquelles évite totalement le côté casse gueule du sujet avec ce sujet potentiellement glauque.

Isabelle Desesquelles ne cherche pas à provoquer facilement (on n'est pas chez Yann Moix), mais n'hésite pas à ausculter les tréfonds de l'âme humaine avec une écriture aussi concise que parfois poétique qui s'offre de jolis allers retours entre passé et présent .

Une lecture éprouvante certes, peu confortable, mais poignante et prenante, qui fait partie des belles surprises de cette rentrée littéraire 2019...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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****

Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les Éditions Pointillés Belfond pour leur confiance...

Benjamin et Julien, huit ans, sont jumeaux. Ils passent leur vacances en Italie avec leur mère, une actrice fantasque et originale. Quand Benjamin se fait enlever, c'est toute la vie de cette famille qui est comme suspendue. le ravisseur, un pédophile brutal et dominateur, utilise le jeune garçon et en fait son complice. Commence alors pour Benjamin une lente descente aux enfers...

Le dernier roman d'Isabelle Desesquelles est terrible... Une véritable torture même... Mais il est tellement bien écrit qu'on en redemanderai presque !!

UnPur est le calvaire d'un enfant de huit ans, enlevé, séquestré et violé par un homme qu'il appelle le Gargouilleur. Durant cinq ans, il va supporter ces jours difficiles, la violence de son ravisseur et la culpabilité de devoir être complice d'autres enlèvements d'enfants.

UnPur est l'histoire d'un adulte brisé par cinq années de sévices. Un homme en proie à des pulsions causées par la séquestration. Un jeune garçon perdu, effrayé par un monstre...

UnPur est aussi un roman doté d'une écriture toute en finesse, fluide et légère, belle et lumineuse, en totale contradiction avec son sujet. C'est aussi là que réside le côté percutant du roman. On se sent coupable d'en aimer les pages, les mots, alors qu'on lit l'indicible et l'inacceptable.

UnPur est l'enfance broyée, l'innocence piétinée et la volonté de survivre. C'est le combat d'un homme contre lui-même, sa culpabilité et son dégoût pour ce que son ravisseur a fait de lui...

C'est un magnifique roman, tout simplement...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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«  Que veux - tu m'avouer aujourd'hui que tu as enfoui si longtemps ?

La vérité , on en fait ce que l'on veut , ce que l'on peut .On fait avec.
Elle est une guimauve que l'on étire .
On la tord, et elle prend toutes les formes , revêt l'apparence qu'on lui donne » ...

«  Il est l'ogre,le loup , le féroce , le cruel , un bloc de mal . »

Deux extraits de cet ouvrage lu d'une traite.
Des pages bouleversantes , une réalité sordide et noire, dérangeante, l'histoire de deux jumeaux brutalement séparés par un ravisseur, alias Gargouilleur , Étrangleur, zigouilleur, terreur , bourreau , monstre, une hideuserie innommable !!

Le puzzle est dévoilé par bribes : Benjamin, jumeau de Julien sera abusé et violé sauvagement pendant cinq longues années.

Il vivra l'innommable,l'insoutenable selon le bon vouloir du Gargouilleur.

Une enfance lumineuse arrachée, brisée net où l'auteure dont j'avais lu : «  Je voudrais que la nuit me prenne » , décortique à sa façon, à l'aide de mots graves, entre fracture du réel et imaginaire , les mécanismes minutieux, sordides, des pédophiles : tromperie , chantage, manipulation, sadisme.

Mais comment survivre à l'arrachement après tant d'années d'accoutumance à l'épouvante?
Quand l'enfance nous est arrachée , quel humain cela fait- il de nous?

Comment ne pas perdre la raison ?

Quel adulte devient - on ?


Le récit coupe le souffle: doté de détails glaçants, crus.
L'écriture est incisive , sans concession, le style imagé et poétique , lumineux, grandiose.
Un texte sombre dont personne ne peut sortir indemne.
Une audace qui révèle l'inavouable , bouscule et éclaire l'indicible, à la frontière floue entre onirisme et réel : voler une enfance est terrible.

Ce roman implacable soulève aussi la question de la trahison et du pardon.

Et je ne parle pas de la fêlure irréversible d'une mère ...une blessure à vie !
Une oeuvre choc , à la noirceur absolue !
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Un voyage en Italie qui tourne mal... Benjamin et Julien, jumeaux, sont en vacances à Venise avec leur mère. Quelques minutes suffisent au «  gargouilleur » pour enlever Benjamin.
Nous allons vivre le calvaire à travers les yeux de Benjamin devenu adulte qui relate cet épisode à l'occasion d'un procès.
Isabelle Desesquelles choisi les mots pour décrire l'horreur. Pas de pathos ou de vulgarité. Les moments insoutenables sont décrits avec finesse, même si on est au bord du malaise.
Une très belle construction de l'histoire, les informations sont distillées avec minutie. Un véritable puzzle est reconstitué au fil des pages.
Belle écriture pour un sujet tellement difficile.
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Été 1976, Benjamin et Julien, jumeaux partent avec leur mère, solaire, en vacances en Italie. Un inconnu aux desseins machiavéliques rôde, et essaie de faire son choix : enlèvera-t-il Benjamin ou Julien ? « Écrasé par des années de saccage », le roman s'ouvre sur les paroles de Julien, l'enfant resté près de sa mère, celui qui n'a pas vécu pour autant, celui qui a manqué d'air. « L'irréparable est une tache noire sur nos vies, tu auras beau frotter tu ne l'effaceras pas. » Un procès. Au banc des accusés, le kidnappeur brille par son absence, c'est la victime, Benjamin qui raconte… des années de sévices, ses actions dictées par son ravisseur, sa fuite, sa vie d'après.

« Unpur » fait partie de la rentrée littéraire 2019, catégorie littérature blanche. Ne vous y méprenez pas, c'est l'un de romans les plus noirs qui m'ait été donné de lire. Vous n'y trouverez pas de scènes de violences explicites comme dans « Dompteur d'anges » de Claire Favan qui aborde des thématiques similaires, nous y trouverez tout ce qui n'est pas dit avec des mots, l'implicite, tout ce que votre esprit va pouvoir imaginer sans l'avoir lu, tout ce que vous allez deviner entre les lignes.

Sur arrière-plan de bonheur à trois, profond, doux, lumineux, plane l'ombre du mal. le contraste entre la mère, « changeante, inattendue, mère agitée par temps calme », et le Gargouilleur, « l'ogre, le loup, le féroce, le cruel, un bloc de mal », le lecteur passe sans cesse du coeur qui exulte face à ce bonheur parfait, aux martyres du coeur d'un enfant qui souffre. le récit alterne la vie d'avant, les cinq années de rapt, et la vie d'après, le procès. Il n'est pas toujours aisé de suivre la pensée de l'auteur, mais les évènements, comme un tourbillon, se mélangent et se confondent entre barbarie, félicité et regrets, comme les pensées de Benjamin, comme s'il n'avait pas assez de temps pour tout dire et que ses pensées allaient plus vite que sa diction.

C'est un roman court : je ne rentrerais pas dans le détail de l'histoire. Je veux simplement vous parler du style d'Isabelle Desesquelles, de son écriture qui m'a totalement désarçonnée, soufflant la douceur idyllique alors qu'une énorme baffe m'attendait à la page suivante. Son style est extrêmement poétique, et même poétiquement dérangeant dans l'obscénité crue de certaines scènes. Elle ne décrit pas, elle « féeérise » stylistiquement une monstruosité par l'emploi de mots sensés atténuer le propos parce qu'ils ont l'air plus innocents. C'est tout l'inverse qui se produit. Ces non-dits disent tout, révèlent tout et provoquent, ont provoqué chez moi en tout cas, des réactions physiques : révulsion, tachycardie, maux d'estomac. L'empathie suscitée pour cet enfant enlevé, évolue, se transforme, et passe de bienveillance à répulsion dans la seconde partie du roman. Des réactions épidermiques de haine naissent alors que notre esprit devrait analyser les choses d'un strict point de vue psychologique. C'est un roman qu'on lit avec ses tripes, bien avant de le disséquer avec son cerveau.

La thématique de l'enfance saccagée est omniprésente, toujours chapeautée par cette sempiternelle question : quel adulte devient-on lorsque l'enfance a été brisée ? La seconde partie répond progressivement à cette interrogation et je dois bien avouer que le récit m'a alors révulsée et a saccagé toutes les idées philosophiquement positives que je pouvais avoir sur une telle interrogation. Quand les circonstances atténuantes, les mauvaises pensées mélangées à la raison, l'empathie et la répulsion sont projetées ainsi toutes à la fois, parfois dans une même phrase, le lecteur ressort livide.

Je suis ressortie exsangue de cette lecture, avec cette horrible chanson dans la tête « Be Bop a Lula, she's my baby, be bop a Lula i don't mean maybe », et des images insoutenables devant les yeux, de voiture et de tableau de bord, ancrées pour longtemps dans mon esprit. L'association musique répétitive et sévices fonctionne admirablement bien, l'auteur vous fait le cadeau empoisonné de ne jamais vous permettre d'oublier son personnage UnPur.

Je ne sais pas vous dire si j'ai aimé ce roman. Je ne sais pas vous dire non plus si l'on peut aimer ce genre de roman. En revanche, je peux vous dire que l'écriture d'Isabelle Desesquelles est aussi envoûtante que répulsive. Sa façon de mettre de la poésie dans l'horreur m'a parfois terriblement torturée, ne sachant que faire des émotions, positives ou négatives qu'elle générait.

Ce roman est singulier. Ce roman va faire parler et secouer ses lecteurs. Ce roman va déclencher des choses que vous ne vous attendiez pas à trouver en littérature blanche. Il est bien plus difficile à encaisser que de nombreux récits de littérature noire. Vous voilà prévenus…

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Benjamin et Julien sont jumeaux et vivent seuls avec leur mère. Mais un jour, Benjamin se fait enlever par un pédophile et sa vie devient alors un enfer. C'est lui qui raconte son histoire en s'adressant à son frère Julien. Quarante plus tard, Benjamin se retrouve sur les bancs d'un tribunal.
J'ai beaucoup aimé l'écriture et c'est sans doute grâce à elle que je n'ai pas lâché le livre car lorsque j'ai su que Benjamin était victime d'un pédophile, j'ai bien failli arrêter ma lecture. Mais Isabelle Desequelles réussit à nous parler d'un sujet grave et terrifiant sans en aborder les aspects glauques.
Merci à NetGalley et aux éditions Belfond.
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Une lettre ouverte à son frère jumeau... Qui lui a échappé au ravisseur.
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