Dans l’intime d’un chemin : disciple et compagne

Un récit autobiographique exceptionnel et riche d'enseignements

Voici certainement l'une des meilleures autobiographies que je n'ai jamais lu. Écrite excellemment bien, elle se lit d'une traite en moins de trois heures.
J'ai été sensiblement ému à sa lecture. de plus je ne suis pas familier d'Arnaud Desjardins ni de l'Adhyatma Yoga (la voie créée par son maître Swâmi Prajnânpad de Calcutta) et cette lecture m'a permis d'y voir plus clair là-dessus.
Nous plongeons aussi dans ces années 70-80 avec leur atmosphère si particulière, désormais loin de nous, emplies d'émulations et de recherches spirituelles en tous genre (mais ça, se poursuit encore de nos jours : que faut-il en penser ?).
On entre ainsi, comme il est annoncé, dans l'intimité de la vie de Véronique Desjardins, qui ne nous cache rien de sa « première vie » d'avant sa rencontre avec son maître, puis de sa seconde quand elle devient sa disciple puis sa compagne en seconde noce (née Véronique Loiseleur – lire : Véronique LOISELEUR – Anthologie de la Non-dualité).

Véronique Desjardins a traversé avec courage et détermination des épreuves terribles au cours de son existence, qu'elle raconte avec une honnêteté impressionnante et sans empathie : car ce passé, elle l'assume si bien qu'elle peut en parler franchement.
de toutes manières, Véronique Desjardins nous apprend « qu'adhérer » pleinement à la réalité fait partie de l'Adhyatma Yoga (qui fait appel aussi aux notions suivantes : Méditation yogique, Rappel-de-soi, Vigilance, Ashram, Dharma, Dharma-talk, Sadhana, Sagesse, Transformation, Libération).
Car l'Adhyatma Yoga propose une voie de transformation complète : abandonner l'être ancien pour renaître de nouveau. C'est ce que voulait Véronique Desjardins : évoluer favorablement, devenir autre et se déconditionner.

Il est difficile de déterminer qui est au centre dans cet ouvrage : Véronique ou Arnaud Desjardins ? Car on constate dans les lignes du récit la finesse d'esprit d'Arnaud Desjardins et sa parfaite compréhension des idées de son guru Swâmiji, qui le suivit neuf ans. On voit aussi toutes les précautions prises par lui envers ses disciples, et ses extraordinaires intuitions et précognitions. Il faisait, comme Swâmiji, preuve d'une grande écoute, d'une humanité et d'une psychologie profondes.
L'homme de radiotélévision et écrivain était prédestiné à devenir lui-même un maître occidental d'une doctrine façonnée en Inde, et Véronique, sa disciple avant tout. Cependant, il faut éclairer le fait qu'Arnaud puisait sa sagesse également dans les divers courants religieux asiatiques et de la tradition ésotérique occidentale, sans s'en cacher, au contraire.

On découvre également comme le maître, qu'il soit Arnaud Desjardins ou Swâmi Prajnânpad, tient éminemment compte de l'existant – de la vie donc – de son disciple : ils s'adaptent parfaitement aux conditions, aux obstacles singuliers de leurs disciples et leur élargit la conscience, jusqu'à tout abandonner de leur vieux Moi pour devenir ÇA ou CELA.
Il faut aussi relever que Véronique Desjardins avait pris des notes soigneuses : ainsi son récit est très précis. Il a par ailleurs été en partie révisé et relu par son mari (1925-2011). Je vous avoue que désormais… je vais lire les ouvrages et regarder les films de son défunt mari.

Lisez cette magnifique autobiographie, véritable ouvrage de référence ! Merci pour ce partage Véronique Desjardins !

Bonne lecture !

Zui Ho.
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