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3,41

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Recueil de onze nouvelles publiées entre 1994 et 1999, donc pendant la période 'Baise-moi', 'Les chiennes savantes', 'Les jolies choses'. Années agitées pour Virginie Despentes, qui semble avoir trouvé un peu de sérénité depuis, sans avoir perdu son mordant et son pessimisme.
En exergue de l'ouvrage, ces mots de Kurt Cobain : « I hate myself and I want to die ». Le ton est donné : lose, galère, misère sociale, exclusion, prostitution, amours impossibles... Tout pour avoir une haute estime de soi et voir la vie en rose. D'ailleurs, ça se termine en général avec des cadavres - terrorisme, meurtres, suicides, avortements, infanticides...

La dernière nouvelle m'a particulièrement interpellée et captivée, un mélange des légendes de Mélusine, petite sirène, louve-garou, femme-gorille/guenon... qui peut donner lieu à plein d'interprétations (bipolarité ? coming-out bisexuel ? transsexualité ? rechutes d'une pathologie physique ? règles ?)...

Hormis dans ce dernier récit, je n'ai pas été éblouie par le talent de l'auteur, et j'ai lu ce recueil dérangeant à petites doses. Il a le mérite de montrer l'évolution de l'écriture de Despentes, aujourd'hui plus travaillée (critique sociale plus argumentée et humour grinçant), où le trash/gore est moins gratuit, même si les thématiques restent les mêmes. Et c'est d'ailleurs le seul reproche que je peux faire actuellement à cette auteur que j'apprécie et admire beaucoup : les personnages se ressemblent beaucoup d'un ouvrage à l'autre. J'ai par exemple vu Vernon plusieurs fois ici, versions masculine et féminine.
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Je me considère plutôt comme une lectrice avertie, rompue aux scènes sanglantes et horreurs en tout genre, pas prude (oh que non!) mais j'avoue que ce recueil a heurté ma sensibilité...

D'une nouvelle à l'autre, c'est l'escalade. de plus en plus noir, de plus en plus acide, de plus en plus violent...jusqu'à l'apothéose, "à terme", dont la lecture est insoutenable. Une nouvelle d'à peine deux pages et demi qui prend aux tripes tellement fort qu'on a du mal à la lire en entier.

Et si c'était justement ça le talent? Camper un personnage en trois lignes, lui faire vivre une histoire en deux pages et conclure, comme ça, en deux lignes, laissant le lecteur sur le carreau, complètement sonné. Parce qu'il en faut du talent pour être aussi concise et aussi percutante. Pour décrire la misère sociale, humaine, les manques affectifs, les traumas avec si peu de mots...

MAIS

je ne peux pas dire que j'ai pris du plaisir à lire ces nouvelles. Je les ai d'ailleurs lues à petites doses, espacées pour ne pas trop m'imprégner de tant de noirceur, au début du moins. Ensuite, j'ai tout lu d'une traite pour en finir plus rapidement et passer à autre chose.

Même si quelques phrases m'ont interpellées et fait sourire - comme ce petit clin d'oeil à Eric Zemmour ( la phrase est dite par un psychopathe "fils à papa"):

"J'y connais rien aux jeunes ni à leur sous-culture débile..."

dans l'ensemble, j'ai été trop gênée pour considérer que j'ai vraiment aimer ce recueil.



Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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La misère, l'obésité, la maternité, vues par Despentes. Ca claque du gore !

Du brut de brut. Un peu comme un champagne sec qu'on boit quand on nous le sert, alors qu'on préfère le moelleux. Ca pique, c'est rêche et rude mais on peut pas dire qu'on aime pas, parce que tout le monde se doit d'aimer le champagne. On avale quand même le bouquin, même si c'est pas agréable. On a un goût de trop peu malgré tout, à cause du format "nouvelles".
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Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir ! le désespoir, c'est ce que j'ai ressenti après avoir terminé ces nouvelles écrites par Virginie Despentes. On est au coeur de la misère sociale, affective et intellectuelle qui pousse les individus aux pires extrémités. Chaque nouvelle est plus sombre et glauque que la précédente. le langage est cru, les situations parfois insoutenables (l'infanticide) et l'ensemble des textes est déprimant.
Et pourtant j'ai bien aimé parce que c'est brutal, choquant et direct. En quelques lignes, Virginie Despentes prend aux tripes et retourne les sangs. Elle a un vrai style _ pas toujours plaisant mais au moins ça fulmine et ça rage. C'est vivant.
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J'aime beaucoup Virginie Despentes mais la lire n'est jamais un long fleuve tranquille… c'est au juste plus ou moins éprouvant, « cher connard » mis à part. Ces nouvelles ne sont pas à mettre entre toutes les mains, âmes sensibles s'abstenir et je ne sais qu'en penser. Je dirais : « plus ça va plus c'est pire » été certaines sont à la limite du soutenable… pour autant, reste le style et la patte de Despentes avec ce mélange de provocation, de violence, de sensibilité extrême et de grande intelligence.
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Autant les premières nouvelles m'ont paru intéressantes, autant les suivantes m'ont ennuyée pour ne pas dire plus. Les thèmes ne sont pas captivants et le style n'est pas travaillé comme il pourrait l'être en fonction des personnages.Certaines nouvelles sont franchement dérangeantes, d'autres un peu plus faibles.L'écriture est parfois entrecoupée de fulgurances, je ne vois pas d'autre terme. Je me dis alors que je suis face à un grand écrivain, loin de cette image sensationnelle, qui l'éclipse au profit du personnage médiatique.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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"Un recueil percutant et touchant."

📰 Résumé :
Ce recueil de 10 nouvelles retrace la vie de plusieurs personnages, hommes et femmes.
Des êtres brisés, déchirés, désespérés et souvent désoeuvrés en proie à une forme de violence intérieure qui les pousse à commettre des actes épouvantables ou à subir des situations tout aussi épouvantables.

👩‍💻 Mon avis :
Je ne connaissais Virginie Despentes qu'à travers le film Baise moi que j'avais vu en 1999 et qui m'avait marqué. J'avais, pour une raison que j'ignore, gardé en mémoire son nom et aujourd'hui, à la sortie de son dernier roman Cher connard, j'ai voulu découvrir son style d'écriture après l'avoir également vu dans la 1è émission de la rentrée de la Grande Librairie.
Il me fallait connaître cette femme qui dépeint la violence sans retenue et sans pudeur.
C'est chose faite avec ce recueil de nouvelles qui se veut cru, percutant et touchant aussi. Parce qu'il y a chez Virginie Despentes une forme de tendresse qui rend cette violence parfois inouïe, plus "acceptable".
Difficile de ne pas spoiler ce recueil mais vous y découvrirez des femmes qui souffrent d'un manque d'estime, des hommes qui s'octroient des libertés sur ces femmes en souffrance et d'autres personnages encore à la cruauté sans nom. le tout écrit avec des mots trash, des phrases à peine terminées ou peu construites comme pour souligner une forme d'urgence, pour aller à l'essentiel. C'est un peu déroutant mais finalement complètement raccord avec l'auteure.

J'aurai donc plaisir à lire Cher Connard prochainement puisque qu'il me sera livré avec mon tout 1er numéro de le Magazine Littéraire auquel je me suis abonnée😊
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Des nouvelles cru et courte, toutes très diverses mais avec a chaque fois un dénouement dont on ne s'y attend absolument pas.
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Des nouvelles incisives qui mériteraient d'être + développées. C'est à la fois dérangeant, choquant et tordant. On y retrouve bien les thèmes principaux que Despentes met habituellement en avant. ‬
‪Pas forcément nécessaire si on connaît déjà bien l'auteure, ceci dit.
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Mordre au travers est un recueil de nouvelles de Virginie Despentes qui ont été écrites entre 1994 et 1999, c'est-à-dire dans les années qui suivent le succès de Baise-moi ; années où elle publiera également les romans Les chiennes savantes et Les jolies choses. Il suffit de lire ces romans pour se rendre compte à quel point son écriture à changé ces 25-30 dernières années.

Avec Mordre au travers, on est beaucoup plus dans l'esprit de Baise-moi que dans celui de Vernon Subutex. le propos y est rageux, désespéré, sale et violent. Les héros et héroïnes sont systématiquement des perdant-es, des pauvres, des prostituées, des perdu-es qui détruisent et s'autodétruisent. On sent la fascination de Despentes, à cette époque, pour la violence physique, les inégalités sociales, la mort aussi : presque toutes les nouvelles inclut un meurtre ou un suicide, souvent sanglant, parfois insoutenable.

Despentes joue avec les registres d'écriture. Si le ton est souvent proche de l'oralité, une oralité plus brute et moins travaillée que dans ses romans actuels, certains textes sont en vers libres, d'autres sont plus classiques.
Le résultat est assez inégal. J'ai plongé avec plaisir dans les premières nouvelles car elle décrit bien les galères quotidiennes des derniers de corvée, la rage que ça peut donner au ventre d'être intérimaire, pute, RMIste. Mais il y a trop de nouvelles qui sont extrêmement sombres. Certaines sont très difficiles à lire. Je parlais de fascination pour la mort violente : c'est vraiment ça, on a même un récit de torture, des détails de meurtres. le recueil parle de rage et de folie, de pervers et d'inégalités.

Un livre qui retourne le ventre, assez fort pour produire un malaise comme quand j'avais lu et vu Baise-moi. Des textes qui illustrent bien dans quel état tourmenté devait être Despentes à cette période (elle s'est beaucoup assagie, voire embourgeoisée dans ses écrits et prises de position). Et en même temps tellement de noirceur que la lecture de ce bouquin m'a mis dans un mauvais mood.
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