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3,41

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

« Mordre au travers » ou Eros et Thanatos version smicard, sans thunes, en surpoids et au R.M.I.

Dans le paysage littéraire Virginie Despentes détonne.

D'abord elle n'est pas d'origine littéraire bourgeoise et le revendique, elle fait entendre une musique particulière, plus proche du Hell Fest que des musiques de chambres des écrivains académiciens qui narrent les douleurs secrètes de maitresses de maisons dans la discrétion des villas d'été au milieu des oliviers. 

La permanence des sentiments humains transcende les âges et les classes, mais leurs modalités et notamment le rapport au confort, à l'argent et l'éducation varie considérablement et il advient toujours un moment où l'identification au héros du livre s'arrête : oui on souffre aussi, oui on aime aussi, mais pas dans les mêmes palais, dans les mêmes banquets, avec les mêmes ambassadeurs, devant le même personnel de maison.

Ce sont des pentes dangereuses, crues, noires et glauques sur lesquelles nous entraine Virginie. Si résister à la tentation c'est y céder, le désir peut aussi consumer son sujet. Posséder, dominer, domestiquer, se soumettre est-ce s'annuler dans le désir de l'autre ? et pourquoi ce que Freud appelait la pulsion de mort succède-t-elle à la pulsion de vie ?

Un style tout à fait à part, extrêmement visuel, des nouvelles où meurtre et pornographie se mêlent dans une fatale violence, sans tragique, quasi normal.
L'érotisme chez Despentes n'a pas de sexe : elle se glisse avec la même facilité dans la chair d'un narrateur masculin que féminin (contrairement à ce que laisse entendre la 4ème de couv, un livre sur La Femme et son désir…un peu réducteur).

Sagan parlait des bleus à l'âme, avec Despentes c'est la tumeur généralisée.

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Ce bouquin m'a fait de l'oeil lorsque je me baladais dans les ruelles de ma librairie préférée. Je l'ai acquis, petit prix, bon achat?
Je connaissais la dame mais ne l'avais jamais lue. J'avais entendu du bien, du mal, des avis mitigés et partagés de "Vernon Subutex". J'avais encore dans la tête les échos de "Baise-moi" .
C'est donc sans a priori que j'ai lu!
Des nouvelles, 11, toutes aussi noires, terriblement noires, horriblement noires. Des femmes, des filles et des hommes, tous des paumés, des déglingués de la vie. Tous dans l'attente d'un autre chose, d'une embellie, du ciel bleu entre deux averses, une fois, juste une fois!
Ces textes courts expliquent la vie, la vraie, la dure, celle de tas de gens.
Ils n'ont pas de quoi manger, elle se débrouille, elle est mal accueillie au guichet à la poste, elle fait avec. La boulangère ne fait pas crédit pour une baguette, elle crache sur la vitrine parce qu'elle ne peut pas uriner dessus. Elle prend des coups, elle en redemande.
La dernière nouvelle, très fantastique, est assez surprenante.
Le choc, cela aura été le style! Inimitable, parler vrai comme dans la rue, les mêmes mots, durs à l'oreille, qui grattent la gorge quand ils sortent, acceptés, acceptable ou pas, des phrases comme des coups, forts, des qu'on oublie pas. C'est sûr à relire un jour, sans nom d'auteur, je saurai : c'est du Despentes, comme on dit : c'est un Modigliani ou du Debussy.
Une découverte.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Onze nouvelles de Virgine Despentes, à savourer avec modération comme de petits piments oiseaux pour relever la littérature française souvent trop fade. Ecrites entre 1994 et 1999, ces nouvelles font écho à ce qu'écrira Virginie Despentes dans King Kong théorie en 2007 : "J'écris de chez les moches, pour les moches ..." Ames sensibles ou amatrices de feel-good, passez votre chemin, Mordre au travers n'est pas pour vous.

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C'est la première fois que je lis du Virginie Despentes. Je la connaissais de nom et de réputation, j'avais entendu dire que son écriture était incisive, cash et sans tabous. C'est tout à fait vrai. Les nouvelles de ce recueil, découvert par hasard, sont pertinentes de par les sujets qu'elles abordent (la jalousie, le dégoût de soi-même, la pauvreté, l'envie, etc.) et le style utilisé par l'auteur pour immerger le lecteur dans ces tranches de vie est brut, sans fioritures. J'ai aimé me plonger dans ces histoires, parfois malaisantes et macabres, parfois trop violentes ou réalistes, parfois très tristes, et découvrir la plume et l'univers de Virginie Despentes (tellement particuliers qu'ils ne s'adressent qu'à des lecteurs avertis) qui ne m'ont pas laissée indifférente.
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Des textes sans doute un peu trop crus, un peu trop durs pour moi, d'où cette notation partagée...
Certaines nouvelles m'ont bouleversé, remué l'âme comme un cri lancé dans la nuit, la violence devient moyen d'expression, violence contre la société, l'état de fait, le monde entier, mais avant tout violence contre soi. Despentes sait y faire, manipule les mots comme des lames de rasoirs, dépeint un univers noir et si terriblement réel...
D'autres nouvelles m'ont laissé tout simplement la nausée. Je dois être un peu trop fragile pour ça...
Mais n'est ce pas le propre de l'art que de provoquer des émotions, des réactions? Et en cela, Despentes est une artiste.
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D'habitude, je n'aime pas trop lire de nouvelles, car j'ai besoin d'un minimum de développement et de longueur dans le texte pour me plonger dans une histoire, mais là, adorant l'autrice, je me suis lancée dans cette lecture et je n'ai pas été déçue !
Ce recueil est trash, cash, et punk, comme l'est toujours Virginie Despentes. C'est pour cela que je l'aime et j'ai adoré retrouver sa plume. Elle aborde des sujets forts et toujours très féministes, portés par des personnages hauts en couleur. Je recommande vivement !
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Si vous n'aimiez pas Despentes, il est peu probable que ce recueil de nouvelles publiées avant l'an 2000 vous fasse changer d'avis. Il y a là toute la puissance des thématiques abordées régulièrement par l'autrice : le viol, le meurtre, le corps, le sexe et la laideur. Tout se termine mal et nous procure parfois des hauts le coeur (mais on aime ça !). J'aurais pu mettre une note plus élevée mais, comme c'est le cas pour de nombreux recueils, toutes les nouvelles ne se valent pas. Si les premières et les dernières nous plongent dans un décor de cinéma, certaines au contraire ne nous laissent pas vraiment de trace et sonnent comme des redites. « Mordre au travers » n'en reste pas moins une compilation extrêmement graphique, brutale, « despentienne » en somme, âmes sensibles s'abstenir donc (ou courir l'acheter, c'est selon).
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Si j'aime beaucoup les livres des littératures de l'imaginaire, j'aime aussi énormément les écrits plus sombre, plus trash et plus cru. J'aime donc particulièrement Virginie Despentes ou Charles Bukowski par exemple. J'avais trouvé ce recueil de nouvelles dans une boite à livres, du coup j'étais assez contente puisqu'il complète ma petite collection des livres de Virginie Despentes. Je pense que soit on aime, soit on déteste cette auteure. Ce qui est certain, c'est qu'elle ne laisse pas indifférent. Pour ma part vous l'aurez compris, je l'apprécie beaucoup. Elle n'a peut-être pas une plume séduisante et un style poétique, mais elle décrit des personnages vrais, des femmes qui souffrent, qui en bavent dans la vie, des femmes qui s'assument, qui sont humaines...
Lien : http://pugoscope.fr/1026-mor..
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Rapide, changeant, violent, sordide, surprenant.

Une petite chose qui s'avale et se recrache possiblement.

Il faudrait comme d'habitude écrire 250 mots, je préfère être brève. du coup, à chaque fois j'écris un plus long paragraphe au sujet de la règle des 250 caractères qu'au sujet du livre.
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Mordre au travers est un livre à part dans la carrière de Virginie Despentes, puisqu'il s'agit du seul recueil de nouvelles de la grande auteure française.

Le format de l'édition est particulièrement agréable.

Un format un peu à part de Librio (pour 3 €, il faudrait être fou pour se priver !), plus grand qu'un livre de poche, couverture et papier crème, pas très loin du look de la blanche Gallimard, avec une police de caractère particulièrement lisible et une mise en page quasiment sans marge (la première ligne flirte avec le haut du papier).

Publié en 1999, donc à la fin de sa "première période", celle entamée peu de temps plus tôt par le fameux Baise-moi.

L'époque de la Despentes brute, révoltée, un brin pornographe, provocatrice, violente, décidée à traduire sur le papier ses errances, ses addictions.

Du Despentes brut, pas de doute. Mais pas brut de décoffrage car, ce recueil de onze nouvelles recèle déjà tout ce qui fait d'elle la plus importante auteure française de ce dernier quart de siècle.

Un style au scalpel, beaucoup de dialogues, souvent des phrases courtes, mais sans jamais abandonner une élégance d'expression que l'on imagine naturelle. Il y a même une nouvelle-poème, Comme une bombe, près de vingt pages en vers libres.

[Lire la suite de ma critique sur mon site le Tourne Page]
Lien : https://www.letournepage.com..
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