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EAN : 9782070405411
176 pages
Gallimard (04/09/1998)
3.41/5   16 notes
Résumé :
" Depuis que ma mère nous avait découvertes, enlacées, sous la verrière, depuis qu'un petit cri de rage, poussé par Mina, l'avait alertée comme un couinement, depuis qu'elle s'était précipitée pour se pencher, ses cheveux tristes pendant au-dessus de nous, Mina s'était détournée de moi.
Comme pour isoler une vieille toiture basse, elle tapissa la verrière de journaux épais, qu'elle scotcha. Puis, dans les interstices, elle bourra son tablier de cuisinière. La... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce qui vient de me frapper, en reprenant le livre quelques jours après l'avoir refermé, c'est qu'il n'est nulle part fait mention du prénom de l'héroïne-narratrice.. On ne la connaît qu'à travers son "je", à travers cette verrière aussi. Elle en fait sa frontière d'ailleurs, entre le monde hostile et la découverte d'un autre, entre le rien et l'éternité..

Pas de prénom donc, pour celle qui se laisse bercer par les bras de Mina, l'habitante derrière la verrière, celle qui occupe un espace exigu. Un si petit espace pour les si grands déserts de solitude de Mina, qui n'aspire qu'à rentrer chez elle, au pays, là-bas, après la Méditerrannée. Sans elle, sans "je".

"Je" habite avec ses parents, un appartement complexe, difforme, dans un immeuble tordu de partout.. Ses parents ont dû se mouler aux encoignures, aux angles aigus, à force de se cogner à leur étroite vision des choses, de la vie, de leur fille. Ils ne réalisent pas la quantité d'air dont elle a besoin pour respirer, la largeur de sa porte de chambre dont elle a besoin pour pouvoir y entrer, et non pas y être enfermée. ils ne comprennent pas que des livres doivent être synonyme de liberté, et non pas de porte blindée. On n'empêche pas une adolescente de découvrir, son corps, son coeur, dehors. Alors elle quitte un espace confiné pour un autre, se leurre dans un amour de femmes, chacune solitaire, à sa manière. Enfin une main caressante, enfin de la tendresse. "Je" découvre la notion de plaisir.

Mina, elle, a des couleurs, les couleurs de là-bas, du safran, du henné et du piment. Elle a se soleil de son pays dans les yeux, mais le voile aussi. Oh, c'est de "je" qu'elle voile la face. Elle aussi, finalement, ne lui montre rien d'autre que sa fatigue à vivre dans un tel univers.

Et puis Mina s'en va, les parents jubilent, ils rient en voyant leur fille descendre chercher le sable du désert de Mina dans la boîte aux lettres. Et n'y trouver que le vent, vide, creux, cruel. Mina l'a oubliée. Mina est comme morte.

Alors "je" fuit. Contre toute attente. Se retrouve dans une petite bande de jeunes. Pas voyou, un peu sauvage, les pieds dans l'eau. Ils habitent une péniche. Et puis Denis s'éprend du "je". Enfin je crois. Et là, c'est l'embrasement. Mais pas celui auquel vous pensez. Non. Un autre..

Lisez. Vous saurez...
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Nous suivons dans ce récit le passage à l'âge adulte de la narratrice, qui petit à petit va apprendre à se libérer des chaînes ou plutôt de la "morale" que ses parents lui imposent. Éprise de Mina, ouvrière marocaine qui n'aspire qu'à retrouver son pays et les siens, elle va connaître sa première déception amoureuse, qui la tient finalement emprisonnée tout comme ses parents. Jusqu'à ce qu'elle se cherche, jusqu'à ce qu'elle trouve en elle-même la force de s'en sortir, jusqu'à ce qu'elle provoque un drame à la hauteur de son désespoir.
C'est le récit d'une adolescence dure, mais aussi l'écho du difficile passage à l'âge adulte que l'on a tous pu connaître. Un récit très bien écrit, dans lequel je suis facilement rentrée et que j'ai eu du mal à lâcher.
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Collée à la verrière qui sépare la maison familiale du garage, une adolescente, cabossée par ses parents, partage son amour avec Mina, ouvrière marocaine, plus âgée qu'elle.
Mina, vit dans une tanière. Elle, vit en bas ; l'adolescente, vit en haut.
Rien ne les muselle. Murmures gazouillés, caresses hâtives, toutes deux partagent cet enchantement amoureux. Enchantement parfois interrompu par la mère scandalisée par l'adolescente, qui, lasse de voir sa fille penchée régulièrement sur la verrière, y déploie, dès que possible, « l'étouffoir à Mina ». Plongeant ainsi Mina dans l'obscurité et coupant ainsi court à cet intime tête-à-tête.

Huis clos, où petit à petit, chaque personnage va étouffer sous l'étouffoir. Les sentiments vont déchirer. L'incendie va se déclarer.
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Oui, et non? Cette histoire m'a un peu mise mal à l'aise pour l'exaltation de la narratrice, mais qui peut-être vraiment propre à cet âge? A moins que je m'y retrouvais trop, dans la manière d'écrire et dans le genre de sentiments que ma maman me reprochait à tord?..
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La bibliothérapie à pleine voix : les livres soignent et transforment ! Lire pour soi, lire pour l'autre. Après **Les livres prennent soin de nous** paru en 2015, Régine Detambel revient avec un ouvrage de bibliothérapie créative qui recense quelques-unes de ses sources théoriques et les grandes lignes de sa pratique.
**Lire pour relier. La bibliothérapie à pleine voix**, un essai de Régine Detambel en librairie le 6 septembre 2023.
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