AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,16

sur 125 notes
C'est le roman de la réconciliation entre Philippe Djian et moi. Les trois derniers m'avaient déçue, au point que j'avais décidé de ne plus le lire. Mais 37 ans de djianisme ne s'effacent pas aussi facilement, alors j'ai encore une fois cédé, et bien m'en a pris.
Luc est écrivain et aimerait bien terminer son dernier livre. Il vient de quitter Edith, première femme à avoir intégré les forces spéciales, et sympathise avec son nouveau voisin Marc. Mais Edith réapparaît sans prévenir -et en piteux état, rompant la tranquillité de Luc. Et comme toujours avec les bonnes femmes, les ennuis (re-)commencent.

Il n'y a toujours pas de tirets ni de points d'interrogation dans ce roman, ce qui nécessite un petit effort d'attention supplémentaire, mais confère également un charme un peu tordu à la lecture. Charme accentué par l'utilisation dans les dialogues d'expressions un peu désuètes comme "mon vieux", ou l'emploi d'un titre pour chaque chapitre ; cela m'a ravie. Et j'ai encore succombé à l'ambiance Djian, sa façon de planter un décor en trois phrases et de donner l'impression qu'on y est rien qu'en lisant. J'adore, et j'y vois la démonstration de l'immense écrivain qu'il est, inlassable manipulateur de mots en quête de beauté et d'équilibre.
Quant à l'histoire, elle est étonnamment rocambolesque, et plaisante à découvrir et deviner. Car Djian multiplie encore les ellipses, et j'aime cette façon un peu désinvolte de ne pas se préoccuper de l'intrigue, de laisser le lecteur croiser les informations, relier les faits, et imaginer ce qui a bien pu se passer entre deux paragraphes.
Enfin, si Djian cultive toujours cette manie de créer des personnages féminins au corps parfait et vêtu de lingerie raffinée (pitié !), il ponctue toutefois son roman de réflexions d'une grande justesse sur les femmes : " On finit toujours par les rendre malheureuses, enfin la plupart du temps, d'une manière ou d'une autre. C'est rare qu'on soit à la hauteur sur le long terme." (quelle lucidité remarquable !) J'ai également été touchée par ses observations sur le vieillissement, le temps qui passe etc., et j'ai ressenti toute la sagesse de l'homme de 73 ans.

On est donc sur un très bon cru. J'ai retrouvé mon Djian préféré et ça fait un bien fou. C'est le genre de livre qui me comble et me laisse penser que tout ne va pas si mal en ce bas monde, puisque de tels écrivains continuent de nous enchanter. Un conseil : laissez-vous enchanter à votre tour.
Commenter  J’apprécie          3220
Reproche t-on à Patrick Modiano d'écrire toujours le même livre, à quelques nuances près ? Philippe Djian, dans un style très différent, ne fait pas autre chose et s'il est vrai que ses romans ont un grand air de famille et partagent des obsessions communes, chacun d'entre eux possède suffisamment de spécificités pour éviter la routine (ou pas). Double Nelson aborde une fois de plus la question des rapports entre homme et femmes, les conflits qui s'ensuivent et l'insurmontable constat que les uns et les autres sont aussi incapables de vivre ensemble que de s'éloigner durablement en choisissant la solitude. le thème est éternel et les variations innombrables, ce à quoi l'auteur de Double Nelson s'attelle depuis des décennies. Sans être un millésime remarquable, ce dernier roman n'a rien d'infamant, loin de là, à partir du moment où l'auteur se contrefiche du réalisme, s'attachant en priorité aux relations tumultueuses entre ses deux personnages principaux, un écrivain et son ex, qui pourrait ne plus l'être, membre des forces spéciales d'intervention de l'armée. Djian, qui ne manque pas d'humour, a donné à son héroïne un métier musclé qui brouille encore plus le rapport de genre entre les deux protagonistes, faisant de l'homme un personnage soit passif, soit seulement réactif. Un renversement des rôles traditionnels avec lequel le romancier s'amuse beaucoup, quitte à revêtir de temps à autre la panoplie du vieux ronchon misogyne, qu'il se plait à être ou à jouer. Outre le couple ci-dessus évoqué, le récit introduit aussi une jeune femme érotomane dont les apparitions et les actes oscillent entre le grotesque et le dramatique. Moyennant quoi, avec quelques recettes narratives toujours efficaces (les ellipses, les subits changements de perspective psychologique, les révélations a posteriori des événements les plus importants), Double Nelson maintient son cap et l'intérêt du lecteur, à condition que ce dernier repère, comme d'habitude, la virtuosité derrière l'apparente nonchalance d'un style largement éprouvé. Hommes et femmes, mode d'emploi : Djian ne cessera donc jamais de travailler sur le sujet.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          200
Deux couples se séparent, Luc d'avec Edith et Marc d'avec Iris, les deux mâles échangent leur expérience avec force arguments, convaincus que leur décision de se séparer de leur compagne est forcément justifiée et irrévocable. Puis…..,les circonstances, les regrets, les atermoiements les conduisent à revoir leur copie. Un roman vaudeville abracabrantesque fleurant l'artificiel et la psychologie bas de gamme dans un style peu agréable à lire. Luc, un romancier qui renseigne sa compagne engagée dans des forces spéciales d'intervention sur les raisons d'une absence de captage possible des conversations de terroristes, Michèle, une érotomane désorientée, Georges, père de Luc, médecin, qui soigne aussi bien le blessures physiques que les peines de coeur, voilà les protagonistes d'une narration indigente dont on peut fort bien se passer.
Commenter  J’apprécie          151
Philippe Djian est l'un des rares auteurs dont j'ai lu la quasi intégralité de l'oeuvre et dont j'attends la parution des livres. Je suis rarement déçu car j'aime son style, ses ambiances ses personnages. Avec Double Nelson ça ne loupe pas ... retour d'un Luc d'une Edith d'un Marc ... de leurs histoires compliquées... du bord de l'océan ... le gin tonic remplace la Corona. Style un peu déjanté comme d'habitude...ceux qui aiment le structuré n'ont qu'à lire Zola ou Flaubert ...
Bref: je recommande
Commenter  J’apprécie          131
Et voilà que Djan se mettrait à écrire des histoires d'amour impossibles ? Des vraies, dans le plus pur style, avec des caractères antagonistes, des écueils, des rabibochages et, on espère, une fin heureuse avec un épilogue genre « ils ont traversé bien des épreuves, mais l'amour a été le plus fort ». Si oui, quelle bonne blague !

Philippe, reprends toi !

Reste une écriture magnifique, des effets de style bluffants, une densité impressionnante et, pour une fois depuis bien longtemps chez l'auteur : une vraie histoire !

Blague ou non ? Je vous laisse voir. Elle est militaire des forces spéciales, il est romancier, il y a des voisins curieux, une prise d'otage, des blessés et… de l'amour qui peine mais plein d'espoir
Lien : https://www.noid.ch/double-n..
Commenter  J’apprécie          110
Philippe Djian est un romancier français né en 1949 à Paris. Longtemps présenté comme un héritier de la Beat Generation en France, il est notamment l'auteur en 1985 de 37°2 le matin qui lui apporta la popularité mais depuis, son style et son inspiration ont beaucoup évolué. Son nouveau roman, Double Nelson, vient de paraître.
Luc est un écrivain à la peine pour finir son roman. Il a vécu plusieurs mois de bonheur intense avec Edith mais ils viennent de se séparer et il en souffre. Petite précision qui ne manque pas de piquant, Edith dirige un commando des Forces spéciales ! Et justement, rescapée et blessée à la suite d'une mission, elle trouve refuge chez Luc, lui demandant de l'héberger et de la cacher. Bigre !
Oui, bigre ! Car depuis que Philippe Djian a décidé qu'il était temps d'écrire des bouquins avec une histoire, cette fois il s'est lâché. Les Forces spéciales avec des missions secrètes, une prise d'otages et tout le tralala, le Philou ne se sent plus. Bon, je vous rassure (ou je vous inquiète) nous sommes bien chez Philippe Djian, cet angle de son bouquin est complètement abracadabrant, inutile de vous précipiter dessus et venir ensuite geindre dans mon gilet que vous êtes déçus. Ajoutons une voisine érotomane qui lui colle aux basques et l'affaire est pliée quant au scénario. Mais ce n'est qu'une toile de fond, un décor sans plus.
Son propos reste le même depuis toujours, les rapports compliqués entre les hommes et les femmes, « Tu sais que moi, en tant qu'écrivain, les amours impossibles, c'est mon gagne-pain » alors il remet son ouvrage sur le métier dans chacun de ses livres. Je t'aime moi non plus, les portes claquent, la lingerie vient de chez Victoria Secret. La question que l'on est en droit de se poser, ce filon n'est-il pas tari ? Car même moi qui suis un fervent admirateur de l'écrivain je commence à me lasser…
Reste son écriture, légère et aérienne, sans gras superflu et ce je ne sais quoi qui fait son charme ; une sorte de second degré ou d'humour discret généré par l'exagération des situations afin de développer dans la bonne humeur son propos.
C'est court, ça se lit très vite, ce n'est pas désagréable. Point.
Commenter  J’apprécie          90
Grande déception !
C'est la première fois que je lis un livre de Philippe Djian. Devrais-je dire plus exactement que je tente de lire un livre de cet auteur. Quelle déception : l'histoire n'a pas d'intérêt et l'écriture est réellement insipide. J'ai abandonné à la page 81 en me disant que mon conjoint avait vraiment de la chance de lire le portrait de Dorian Gray !
Commenter  J’apprécie          90
Lors d'un match de catch, un « double nelson » est une prise qui vise à soumettre son adversaire qui n'a d'autre choix que d'abandonner la partie. Dans le dernier roman de Philippe Djian, le match se passe à domicile, celui de Luc. Avec Édith, ils se sont aimés, passionnément. Lui est écrivain, tandis qu'elle, elle fait partie des forces spéciales d'intervention de l'armée. le genre de boulot que vous ramenez à la maison, qui empiète sur votre quotidien… au point de détruire tout ce que vous avez construit. Alors, voilà, Edith et Luc se sont aimés, puis quittés.

Luc, petit à petit, reprend possession de sa vie et trouve un équilibre entre l'écriture de son roman et son quotidien. Malgré l'immense vide laissé par Edith. Puis, un jour, Edith resurgit dans sa vie : sa dernière mission a mal tourné et elle a besoin d'un endroit où se cacher le temps que l'histoire se tasse. Avec son retour, c'est leur vie à tous les deux qui va basculer… obligeant une des parties à s'incliner.

Dans son dernier roman, Philippe Djian livre un récit plus proche, à mon sens, d'une ébauche de film à la Tarantino, que d'un roman. C'est complètement déjanté, plein d'humour noir et très bien écrit. Sous sa plume, nos deux adversaires se livrent une lutte acharnée de laquelle aucun des protagonistes ne ressortira indemne. Ne vous attendez pas, ici, à un récit du réel : pour l'apprécier, il va falloir lâcher prise… parce que, peut-être que le double nelson, finalement, c'est le lecteur qui en est la victime.

Bref, l'amour sauce Djian, ça vous met K.O.
Commenter  J’apprécie          80
Une absence de ponctuation autre que points et virgules ; des dialogues insérés dans le texte sans utilisation du moindre tiret cadratin ; des descriptions de personnages et de lieux absentes ou réduites au minimum ; un art consommé de l'ellipse ; une attention extrême portée aux personnages aux dépens d'une intrigue cependant toujours bien relancée mais, ma foi, non essentielle… Djian, dans son style inimitable exaspérera une nouvelle fois ses détracteurs et ravira ses admirateurs.
Une bouffée d'air annuelle salutaire dans ce monde littéraire aux ouvrages trop souvent figés.

Commenter  J’apprécie          60
La vieillesse est un naufrage, et DJIAN n'en finit pas de vieillir...
Une fois encore, il nous livre ici un récit qui n'a aucun sens et qui ne mène nulle part. L'histoire est totalement absurde et les personnages tellement connus qu'eux mêmes semblent fatigués d'être réutilisés roman après roman...
Quelle nouvelle énorme déception...
Le père de Zorg s'est une nouvelle fois perdu dans les méandres de son écriture, et cette fois ci il est parti loin.... très loin...

Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (230) Voir plus



Quiz Voir plus

Philippe Djian - méli-mélo de titres

Avant d'attaquer ses titres, on commence par son année de naissance.

1939
1949
1959
1969

12 questions
102 lecteurs ont répondu
Thème : Philippe DjianCréer un quiz sur ce livre

{* *}