Critique :
Petit livre qui est le texte adapté de conférence de Dolto, elle s'adresse à des adultes, pour s'occuper mieux d'adultes et aussi d'enfants. Mais ce livre n'est pas exclusivement ciblé enfants !
La mort n'existe pas dans notre inconscient, affirme plusieurs fons la Françoise, en tout cas notre mort, celle des autres bien, seules sont présentes la souffrance, le risque de blessures.
La vie serait une sorte de moment entre deux "morts", la naissance comme expulsion d'un état de non existence... vie... jusqu'à un retour dans l'état primordial.
Une mort qui se mérite, donc, à travers cette vie que l'on a et que l'on mène.
Une mort qui arrive quand il est bien qu'elle arrive, quand on est prêt quand on sait qu'on a fini de vivre, cette idée peut soulager, même et surtout un enfant qui s'interroge. de même qu'il est fondamental de mettre de la parole sur cette mort qu'on ne peut pas connaître et qui donne du sens à notre vie.
J'ai bien aimé l'idée que chez les enfants, les garçons joue avec la mort (pan t'es mort) et les filles joue avec la vie (bébé en plastoc etc) mais qu'au fond, nous dit Dolto, ça revient au même. Ca revient-il au même. Ca me perturbe-parle.
Ce livre est trop court évidemment, il ne dresse que quelques idées de base, à approfondir partout, par ailleurs, si on veut, si on a le temps, si on veut prendre le temps. Courage, fuyons.
Je n'aime pas spécialement Dolto, mais force est de reconnaître qu'il y a pas mal de justesse dans ses propos et qu'ils peuvent utilement faire réfléchir qui les lira...
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Petit essai parlant de la mort, il est d'une simplicité et se lit très rapidement avec seulement 56 pages. Ce livre peut-être utilisé pour aborder le sujet de la mort avec un enfant. Même en tant qu'adulte se livre apporte des réflexions, une autre perception de la mort, du deuil.
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... il est certain que les humains ont besoin de jouer avec la vie, en donnant la mort et en jouant à être mort. Tous les enfants jouent à être morts et à donner la mort. Justement parc qu'ils sont dans la vie, et ils ont tout à fait raison parce que c'est en donnant la mort imaginaire que la vie, dans sa réalité, prend tout son sens, toute sa verdeur, seulement c'est une mort imaginaire. "Pan pan ! je te tue. - Ah, ça y est, je suis mort !"
Evidemment, j'ai peut-être, comme tout le monde, très peur du
vieillissement, très peur de n'avoir plus les moyens de communiquer? Je
suis désolée quand je vois que je perds un peu la mémoire, surtout celle
des noms - c'est un commencement de vieillissement - et je me dis :
"Qu'est-ce que je gagne en échange ?" Pas beaucoup, je trouve. J'espère
qu'il y a quelque chose que je gagne en échange, je ne sais pas, mais comme
théoriquement je le pense, alors je me dis ;: "Ca doit être vrai." (Rires.)
... si nous avons souffert d'un deuil, cela fait partie de l'histoire de la famille et de ceux qui naîtront après, ça leur appartient car ce mort qui a vécu fait partie de la richesse vivante, symbolique de la famille, et il ne s'agit pas de le laisser comme un petit parce que son corps était petit, si
c'était un jeune enfant quand il est mort. Dire ; "Ton frère ainé", et ne jamais donner le nom de cet enfant mort à un autre.
... les fantasmes sadiques, ce n'est pas de la méchanceté de quelqu'un, pas du tout, c'est quelqu'un qui a subi - peut-être au moment de sa naissance ou peut-être plus tard - des souffrances qui n'ont pas été parlées, et qui à cause de ça est obligé de les revivre, en développant plus tard comme une petite cicatrice qui devient très grande, quand le corps se développe. C'est la même chose avec ces fantasmes d'agression que quelqu'un a subis, et qu'ensuite il fantasme dans sa vie quand il n'a pas eu la possibilité de faire de psychanalyse.
C'est important pour les psychologues qui reçoivent des gens soi-disant déprimés, et qui disent : "Ma vie n'a plus de sens..." Demandez-leur : "Mais alors, pourquoi survivez-vous ? Qu'est-ce qui vous fait vivre puisque vous dites que c'est tellement triste de vivre ?" C'est très important de les faire parler du sentiment de mort qu'ils ont, et c'est comme cela que vous les aiderez à en sortir, ce n'est pas du tout en remontant le moral des gens. Remonter le moral, c'est tout le contraire.
Les enfances, y compris la sienne, sont au coeur de l'oeuvre si ample de Françoise Dolto.
Née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne, la petite « Vava » semble avoir un destin tout tracé. On la voudrait rangée, elle dérange. Personne pour répondre à ses questions pressantes.
À huit ans, elle déclare : « Je serai médecin d'éducation. » Bientôt la violence de la guerre, les deuils, la mort de sa soeur aînée ravagent l'équilibre familial. Rejetée par sa mère, Françoise réussit néanmoins à imposer son choix et s'engage dans des études de médecine.
En deuxième année, elle s'effondre. Une psychanalyse scellera son destin.
En 1939, elle soutient sa thèse, "Psychanalyse et pédiatrie", seize cas minutieusement observés et accompagnés de dessins, qui contient déjà en germe son oeuvre future.
Pour elle, tout est langage, et ce depuis la vie prénatale.
Jacques Lacan est impressionné par son aptitude à approcher la névrose et la psychose infantiles.
Théorie et pratique, chez Françoise Dolto, vont de pair, l'une nourrissant l'autre : "Le Cas Dominique" en est la parfaite illustration. Elle ne cessera jamais de partager ses découvertes inaugurales avec son public favori : pédiatres, psychiatres, psychologues, parents et professionnels de l'éducation. Ses écrits répondent à une nécessité personnelle qui lui permet d'élaborer ses concepts fondamentaux, dont l'image inconsciente du corps sera le point d'orgue.
Parallèlement, toujours poussée par un souci de prévention, elle accepte une émission de radio grand public. Son « parler vrai », le grain de sa voix, le charme unique de ses mots font merveille. Elle est ce médecin d'éducation qu'elle rêvait d'être. Elle a changé à jamais le regard que l'on portait sur l'enfance.
Dans cette édition sont réunis les textes d'une pensée toujours vivante, en prise avec l'actualité la plus brûlante. Martine Bacherich, psychanalyste et auteure, en offre un éclairage sensible et inspiré.
"Françoise Dolto. Les voix de l'enfance", dans la collection Quarto : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Voix-de-l-enfance
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