J'avais à peine terminé l'autobiographie de
Gisèle Halimi,
Une farouche liberté, que je suis tombée sur cette bande dessinée à la médiathèque. Je me suis dit qu'elle viendrait approfondir tous les éléments qui, au cours de l'enfance et de l'adolescence de l'avocate féministe, ont provoqué sa vocation.
Peut-être ai-je trop enchaîné les lectures, la première étant encore fraîche dans ma mémoire. Les couleurs sont lumineuses et les planches agréables à lire, cependant j'ai trouvé que le scénario mettait trop l'accent sur le contexte politique du pays (et le pipi au lit qui dura étonnamment longtemps) et je n'ai pas tout de suite reconnu les propos tenus par Gisèle dans son propre livre.
Ce qui est flagrant, c'est la méchanceté de la mère et sa volonté de maintenir ses filles dans l'esclavage patriarcal qu'elle a toujours connu. J'ai aimé retrouver la fameuse scène où la fillette refuse catégoriquement de servir à table sous prétexte qu'elle est une fille ("On n'est pas les bonnes")! Toute petite, elle trouve déjà injuste l'inégalité de traitement avec son frère, d'autant que c'est un mécréant alors qu'elle est toujours première à l'école. Son éclat de rire lorsqu'elle entend son père dire que son unique fils est sensé "sauver l'honneur de la famille" est communicatif!
D'abord excédé de n'avoir que des filles (et perdu un garçon), celui-ci finit par se montrer plus attentif à cette gamine curieuse et déterminée qui pose tant de questions sur le monde qui l'entoure. C'est au lycée que Gisèle commence à s'intéresser à la politique: elle défend les Arabes qui, selon elle, doivent avoir les mêmes droits en Tunisie que les Français. le pays est alors secoué par des manifestations pour l'indépendance. Quand Mussolini déclare la guerre à la France en 1940, Gisèle lutte à sa façon en créant l'Union des jeunes filles de Tunisie rassemblant des adolescentes de toutes cultures.
Le père de Gisèle est tolérant, mais quand sa fille annonce sa volonté d'être avocate, il ne peut s'empêcher de dire que "ce n'est pas un métier pour les filles". Qu'à cela ne tienne, la jeune femme veut "être libre et libérer toutes les filles de cette vie de soumission" et après la guerre, elle harcèlera l'administration tous les jours jusqu'à ce qu'elle obtienne l'autorisation d'aller faire des études de droit à Paris: "Ne pas me résigner... Jamais".
La partie graphique s'arrête ici mais la biographie se poursuit ensuite en texte.
Lien :
https://www.takalirsa.fr/une..