Un beau titre, tout plein d'echos, et, sur Babelio, un concert de louanges...
Hélas, hélas, trois fois hélas ....grosse déception en ce qui me concerne!
Rosa Dolorosa ne m'a ni touchée, ni captivée, ni convaincue.
Pourtant le pitch était prometteur: une mère à fils aux prises avec le doute quand on lui annonce brusquement qu'il a tué. Pas original, certes, mais ce pouvait être le prétexte à un beau portrait et à un bel exercice d'écriture, de l'adoration au doute, de l'empathie à la répulsion...
J'attendais en effet un beau portrait de femme, de mère.
J'ai eu un topo assez complet de la phlébite profonde, laquelle, revenant en leit motiv dans le récit, aurait pu être, avec un peu de talent et de second degré, une transposition crurale de la douloureuse instillation du doute dans un coeur de mère aimante.
Mais on en reste au premier degré: symptômes, évolution, doppler, hospitalisation Moi qui déteste qu'on me décrive par le menu des douleurs physiques et la symptomatique d'une maladie, j'ai eu envie de fermer le bouquin tant mes jambes, soudain, fourmillaient (la phlébite pourtant etait un moindre mal, ç' aurait pu être une occclusion intestinale..). J'ai continué,cependant, vaillamment, en zappant quelques symptômes.
Rosa, la mère, adore Lino, son fils, on nous le dit et répète.
Mais je ne l'ai pas senti. L'assertion et l'itération sont brandies comme des mantras, mais ne peuvent en aucun cas tenir lieu d'analyse. Et les situations qui pourraient mettre ce sentiment en valeur sont ou très banales, voire triviales ( projet hotelier, sortie en boite de nuit, rentrée tardive, déjeuner...) ou complètement dramatiques ( arrestation, bagarre, fuite).
Le narratif n'est jamais surprenant ni subtil. Plutôt convenu et encombrant, à mon avis. Quant à l'analyse, point. Rosa passe d'une adhésion totale à une descillation soudaine et aveuglante.
Ultime critique, et non la moindre, car s'il est réussi il fait souvent tout passer : le style.
Las! Il n'y en a pas.
Les dialogues sont plats- je vous invite à jeter un oeil aux citations que j'ai postées pour illustrer mon propos- plats, et même fort relâchés ( exemple ce " quand elle fait chier, ça sort tout seul" qui prouve que nous ne sommes pas face à une occlusion intestinale.... mais je m'égare!) .
Les comparaisons m'ont paru rien moins qu'incongrues: les yeux sont "ouverts comme des ventres" (?) Et que dire de cette sérénité " collée à lui comme un badge de boy scout"(??) . Et voici la plus obscure de toutes: "l'attitude de son amie paraissait aussi étrange, aussi repoussante que la transmutation des rues"(????).
Désolée, ami(e)s lecteurs et lectrices si avez adoré ce livre. Il n'était pas fait pour moi...
Ne m'en veuillez pas, je ne peux pas prendre du plaisir à lire: "Elle sentait une mélasse remonter dans sa gorge, un vomi qui la brûlait encore" , et encore moins : "sa gorge se mit à s'enflammer comme si, les méduses, elle les avait elle-même mastiquées" . (Notez l'élégance de la syntaxe et la tournure emphatique de la phrase, grâce à la disposition des virgules.. 😉😉).
Je n'ai jamais , pour ma part mastiqué de méduses, mais rien que leur effleurement me déclenche une poussée d'urticaire géant.
Bref, après la phlébite, le vomi, et la mastication de méduses, je me retire sur la pointe des pieds, pas très flamboyante..🤢
Michfreda Dolorosa, en quelque sorte..