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EAN : 9782253156826
552 pages
Le Livre de Poche (09/05/2012)
3.55/5   230 notes
Résumé :
À bord du Narcissus, la croisière organisée en l’honneur de la diva Dorriaccie revêt des allures de drame amoureux. Des passions secrètes se tissent au sein de la cohorte de bourgeois réunis et rompent la tranquillité mondaine. Il y a Olga Lamouroux, starlette française, dernière protégée du cinéaste Simon Béjart; la riche Edma Bautet-Lebrêche et son ennuyeux mari Armand; Julien Peyrat, commissaire-priseur plein de charme; le jeune Andréas Fayard, gigolo professionn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Françoise SAGAN nous emmène en croisière avec des personnages haut en couleur, mais en couleur seulement. En effet, ici c'est à chacun son fard et à celui qui en met le plus. Il y a là comme une bouche trop rouge qui appelle une passion qui ne vient pas. Une subtilité dans l'écriture qui nous démaquille tout ce joli monde. Un milieu quelque peu snobinard où chacun endosse tour à tour un statut qui n'est pas le sien. le faux riche, le faux peintre, le mal aimé... Une cohorte de mensonges qui naviguent de cabine en cabine et des personnages qui arpentent le pont d'où s'élève une pauvreté d'âme.
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L'Air des bijoux (« Ah ! je ris de me voir si belle en ce miroir ») est un vrai air d'opéra de Gounod, mais c'est l'air fétiche de Bianca Castafiore,... et Haddock peste et se bouche les oreilles ! On dirait que Françoise Sagan s'est amusée à reprendre « Tintin » pour faire une critique sans pitié des snobs, surtout des nouveaux riches.
.
Je découvre Sagan : elle écrit bien, et surtout, surtout, c'est un peintre admirable : quels portraits magnifiques des personnages !
.
Dans une croisière pour riches, snobs et surtout vieux mélomanes accompagnés de jeunettes, qui me rappelle ….
« Eternity Express » ;
mais qui me fait aussi penser à un huis clos d'Agatha Christie ;
au colonel Moutarde,
et encore à « la croisière s'amuse » ;
ou même à Haddock se bouchant les oreilles devant la Castafiore à Moulinsart !
Haddock, c'est le bourru capitaine Ellédocq, et la Castafiore est Doria.
.
Bref, Françoise Sagan, pleine d'humour, fait sa gamine qui y va au culot, s'en donne à coeur joie pour, malgré la caricature, analyser finement et démolir ces riches de naissance et ces parvenus qui …
me font imaginer les stagiaires débarquant à l'UCPA, quand nous, les moniteurs, repérions les filles comme dans « Les bronzés », car les couples se défont et se refont sur ce bateau... sauf que là, Françoise est une sacrée féministe, et les bonhommes en prennent pour leur grade, mouchés par l'imposante diva Doria, ou l'extravagante Edma !
Une fois les personnages posés et le scénario bien ficelé, je trouve dommage que la fin traîne en longueur.
.
Bien imbriqué dans cette micro-société qu'est la clientèle d'un huis-clos ( le bateau ), un drame se joue entre …
le butor ;
l'intello de gauche qui fume des cigares hors de prix ;
le condescendant ;
aux sarcasmes pleins de morgue, etc...
j'ai nommé Eric, le rédacteur d'un journal communiste ;
et...
la pauvre Clarisse, née Baron, fille d'un gros industriel, mais tellement dépréciée par Eric, son mari jaloux, qu'on qualifierait aujourd'hui  de « pervers narcissique », tellement dépréciée donc, qu'elle cache son beau visage eurasien derrière un fard épais, clownesque.
« La femme fardée », est-ce elle, ou bien le personnage du faux tableau du peintre Marquet que Julien essaie de refourguer à l'un des riches passagers pour le prix d'un authentique ?
.
« La femme fardée » pourrait être aussi Françoise Sagan qui, d'après sa biographie, me semble être une personne mal dans sa peau.
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Ce livre a des petits côtés « la croisière s'amuse » de quand j'étais petite : Françoise Sagan rassemble sur un bateau de luxe quelques bourgeois, aristocrates et parvenus notoires, les fait se côtoyer, de découvrir, s'aimer, se déchirer. Plus particulièrement, nous suivons avec attention Clarisse, « la femme fardée ». Jeune aristocrate ayant épousé un gauchiste aigri qui ne l'aime que pour sa fortune, que parallèlement il critique, elle masque sa tristesse sous son maquillage à la truelle et quelques verres d'alcool fort.


Les passagers la trouvent ridicule, mais ils trouvent son mari encore plus détestable alors ils la prennent plus ou moins en pitié. Et plus l'eau de la piscine enlève son maquillage grotesque, plus les autres passagers découvrent en Clarisse une personne charmante et désarmante qui souhaite simplement se protéger derrière un masque. Julien notamment, un faussaire embarqué ici pour arnaquer quelques riches idiots, finit par tomber follement amoureux de cette femme mariée. Cet escroc amoureux s'attirera alors les sympathies de quelques passagers qui, préférant le gentil faussaire au mari méchant, se rendront complices d'un adultère sous-jacent.


*****

L'auteur sait tour à tour nous charmer, nous passionner ou nous faire rire en nous racontant l'histoire de ces nombreux personnages attachants et différents, allant du personnel de bord aux passagers, en passant par les stars de la chanson embauchées là pour l'occasion. L'envie, le pouvoir, l'argent, l'amour, le mépris : Tout est abordé dans ce livre que je suis vraiment ravie d'avoir découvert !
Des couples se font, se défont, des rencontres sont décisives, d'autres seront oubliées. Certains connaîtront une fin tragique, d'autres le bonheur ; Tous, en tout cas, laisseront une trace dans la mémoire des gens présents, qui formulent déjà les cancans incroyables qu'ils pourront raconter à leur entourage resté à terre !


Il est toujours intéressant d'observer les liens sociaux se mouvoir, les affinités se déplacer, les préjugés se démentir et des complicités se créer là où on ne les attend plus. Certains dialogues m'ont parfois rappelé les aventures de Tintin lorsque la Castafiore déforme les noms, taquine le capitaine, etc…
Je m'attendais à un livre moins vivant et je crois que j'ai été justement séduite par ce juste milieu qu'a su trouver l'auteure : Un livre rafraîchissant mais qui a beaucoup de sens. Bref, une jolie satire sociale !
Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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A bord du bien-nommé "Narcissus", la croisière ne s'amuse pas toujours, mais le lecteur, lui, beaucoup. le temps d'une croisière musicale avec escales en Méditerranée, se croisent à son bord un petit groupe de passagers de la classe "de luxe" ; certains sont des habitués, d'autres viennent pour la première fois, mais ce presque huis-clos aura des conséquences pour chacun d'eux, à court ou long terme.
L'autrice est impitoyable envers ses personnages, brossant à travers eux le portrait du snobisme, de la grande bourgeoisie, des amours contrariées, et contrariantes. Ainsi se font et se défont les couples, rarement en secret et plus fréquemment au vu et au su de tous les passagers, chacun pouvant alors y aller de ses commentaires compatissants, ou plus souvent, acerbes.
Françoise Sagan dépeint ce petit monde avec un souffle presque proustien, où la vanité des uns n'a d'égal que l'aveuglement des autres.
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Une anglaise qui chronique une des plus grandes dames de la littérature française, une trentaine d'années après la sortie du livre, ça n'a sûrement pas beaucoup de sens Cependant, mes recherches ont montré que les avis sur ce livre sur le web ne sont pas si nombreux que ça, alors j'y vais du mien !

C'était mon premier Sagan et je sais que ce ne sera pas le dernier. J'ai été tout de suite séduite par sa plume impeccable, son acuité du regard, son style virevoltante et sensuel et sa perspicacité psychologique.

Ici, nous sommes à bord le Narcissus, un luxueux bateau pour une croisière musicale en Méditerranée, parmi une petite dizaine d'hommes et de femmes, des “beautiful people” du monde du cinéma, de la musique de la presse, du finance …

C'est donc un huis-clos qui se déroulent sur quelques jours seulement, nos protagonistes étant les luxueux prisonniers de ce beau navire. Les chassés-croisés amoureux emmêlent la jeune Olga, starlette de cinéma, Simon, le cinéaste, Julien, le séduisant commissaire-priseur, Eric, le patron de presse de gauche et sa femme, Clarisse, sans oublier la diva Dorriaccie et le jeune gigolo, Andréas. le tout sous les yeux de la richissime Edma, son mari plutôt fade, Armand, Charley, le très camp commissaire de bord et le morose Capitaine Ellédocq, .

C'est une belle brochette de personnages qui se désirent, s'aiment, se jalousent et se défient, avec des airs d'opéra comme bande sonore. La tension est palpable à chaque page, la musique et le champagne savourés par les passagers du bateau parvenant même à enivrer le lecteur, tellement l'ambiance est trouble.

C'est un regard acerbe des hautes sphères de la société où la vraie nature de chacun est finalement si peu différente du commun des mortels. Il y a quelques moments d'empathie, mais surtout de la cruauté dans ce satire social, où mal de mer se confond avec un mal bien plus profond.

Le ton est décapant, incisive, l'écriture un vrai régal … même si les histoires mondaines ne m'attirent pas à priori, j'ai été immédiatement emportée par l'extrême élégance de la plume de Françoise Sagan. Un vrai bijou et une magnifique découverte !
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critiques presse (1)
Telerama
29 juin 2011
Acuité du regard, grande pénétration psychologique, netteté du trait, empathie non exempte de cette cruauté que génère l'excès de lucidité, précision et élégance extrême d'une phrase au classicisme impeccable et sûr de lui : Sagan est là, bel et bien, en pleine possession de ses moyens.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Charley Bollinger était fasciné. Il y avait en elle quelque chose qui lui donnait confiance et qui en même temps l'effrayait. Il sentait que même sans quille, sans gouvernail et sans moteur, le Narcissus, dès l'instant qu'elle était à bord, reviendrait au port sain et sauf. Il était presque aussi sûr que l'autorité suprême à leur retour aurait changé de main, et que la Doriacci disposerait à Cannes d'une casquette bleu marine et d'un porte-voix ( dans son cas inutile ) pendant que le capitaine Ellédocq croupirait dans la cale, les fers aux pieds et étroitement bâillonné.
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"Heureux...je suis heureux", se répétait-il les yeux fermés, encore ignorant des raisons de ce bonheur mais déjà prêt à s'y abandonner. Et il se refusait à les rouvrir à présent, comme si ce beau bonheur involontaire eût été captif de ses paupières, et prêt à s'en enfuir. Il avait bien le temps : "On ferme les yeux des morts avec douceur, et c'est aussi avec douceur qu'il faut ouvrir les yeux des vivants." D'où cela venait-il...? Ah ! oui, c'était une phrase de Cocteau découverte dans un train vide... Et Julien crut encore sentir l'odeur grise de ce train, et il crut même revoir la photo plate du grand pic neigeux qui lui faisait face dans ce wagon désert, et il crut revoir la phrase de Cocteau et ces signes noirs sur la page blanche.
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- Vous êtes bien bêtes, vous les hommes, déclara-t-elle en allumant une cigarette et en la lui mettant dans la bouche. Vous avez des notions sur l'amour... Est-ce que tu sais ce que c'est, un bon amant, seulement, pour nous les femmes?
- Non dit Andréas intrigué.
- C'est un homme qui nous trouve bonnes maîtresses, c'est tout. Et qui est de la même humeur que nous en faisant l'amour : triste si l'on est triste, gai si l'on est gai, et pas le contraire. Les techniciens, c'est de la légende.
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- Toute la journée, j'ai eu l'impression d'errer dans le désert, avec des obstacles que je ne voyais pas au dernier moment. J'avais l'impression de de parler faux, et que cela se remarquait et que j’étais ridicule. j'ai eu l'impression de ... ... .. ...
J'étais en proie au désordre, à la confusion, à l'ennui... A un doute de moi qui me martyrisait... Martyrisait... J'ai passé des heures martyrisée. Maintenant, à grâce à ça...(et elle fit tinter son oncle sur le verre) je suis en paix avec Clarisse Lethuillier, née Baron, trente-deux ans, visage fade, Clarisse Lethullier, alcoolique.Et même pas honteuse de l'être!...
- C'est que vous n’êtes pas alcoolique à proprement parler. Quant à ce visage fade, il faut vous croire sur parole!... Vous avez la fadeur si fardée... Madame Lethuilier! En tout cas, "Clarisse Lethuillier: solitaire"... là je vous croirais.
- La riche héritière solitaire... Ça doit vous rappeler des hebdomadaire à gros titres... ... ... de toute façon je ne vous serais jamais assez reconnaissante pour avoir forcé la serrure... Si je pouvais compter sur vous, de surcroît , pour cacher quelques bouteilles dans votre cabine...
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Le reste du temps, elle haïssait trop en elle-même cette fadeur implacable et définitive qu'il lui reprochait sans un mot mais sans cesse, et avec raison, cette fadeur qu'il n'avait pas vue avant de l'épouser grâce à la myopie de l'amour, cette fadeur insurmontable qu'elle ne parvenait plus à dissimuler même sous les fards les plus épais, et qu'elle était juste arrivée à rendre tapageuse.
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Vidéo de Françoise Sagan
Extrait du livre audio « La Laisse » de Françoise Sagan lu par Stéphane Ronchewski. Parution numérique le 27 mars 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/la-laisse-9791035413873/
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