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Citations sur Une vie française (227)

- Hubert, est-ce qu'il peut t'arriver de faire une phrase complète sans dire une grossièreté ?
- Ma chère Odile, ex-socialiste, néo-gaulliste et future quoi, chabaniste ? pompidiste ? edgar-fauriste ? je vais te dire une bonne chose : un vichyste comme moi - puisque tu aimes tant rappeler ce point d'histoire -, qui se l'est fait mettre aussi souvent et aussi profond par ton cher général, peut bien, en contrepartie, le traiter, de temps en temps, de tapette de garnison, non ?
- Moi, en tout cas, je suis d'accord avec ma soeur, trancha Suzanne. Je trouve que de Gaulle a parfaitement posé le problème : le temps de la réforme est peut-être venu - je dis bien peut-être -, certainement pas celui de la chienlit.
Et c'est alors que je lançais cette réplique qui, pour manquer politiquement de substance, recouvrait une certaine réalité :
- Oui, mais, justement, nous, ce qu'on aime, c'est le bordel !
Tout le monde se tourna vers moi comme si je venais de lâcher un énorme pet sonore.
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Moi, si souvent caparaçonné par les pesanteurs de l'indécision, évaluant sans cesse les répercussions du déplacement du moindre pion, je suis depuis toujours fasciné par ces natures capables de déclencher délibérément un séisme domestique, de répudier, en quelques mots, une existence consommée, de vider le corps d'une armoire, de passer d'une maison à une autre, de changer de lit, de partenaire, d'habitudes, parfois même d'opinions, et cela, comme disent les Araméens, en moins de temps qu'il n'en faut à une chèvre pour mettre bas (pp. 159-160).
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- Tu entends ça ? Avec mon nouvel ampli c'est vraiment formidable. Un Harman Kardon, deux cent watts avec des baffles Lansig. J'ai tout changé même les câbles. Tu sens la différence ?
- Le son est bon, mais ce que tu écoutes... Tu pourrais aussi bien passer ce truc sur un vieux Teppaz.
- Je ne comprends pas ce qui te gêne dans la musique qu'on aime. Tu as vraiment des goûts bizarres. Par exemple, tu est le seul type que je connaisse qui n'aime pas les Beatles.
- C'est comme ça.
- Quand même, merde, les Beatles.
- Quoi "quand-même-merde-les-beatles". C'est trop roublard, trop anglais, je ne me sens pas à l'aise quand j'écoute ça.
- Non, mais attends, tu peux pas dire une chose pareille... Redis-moi les noms des types que tu aimes, toi, comme ça, pour voir...
- Curtis Mayfield, John Mayall, Isley Brothers, Brian Eno, Marvin Gaye, Soft Machine, Bob Seger.
- Mais c'est quoi ça ? Putain, j'en connais pas un seul. Je suis sûr que si tu demandes à n'importe qui ici c'est pareil, personne connaît. Je vais te dire une chose : la musique c'est un truc simple. Tu mets deux balles dans la machine et si au bout de trente secondes tout le monde danse pas, c'est que c'est de la merde. Tu t'ai fait pomper ce soir ?
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Une application de tous les instants, une certaine rouerie apprise dans les joutes gauchistes et la grande décontraction de l’époque me permirent de me faire adopter dès la fin du printemps. Avec Grégoire, bien sûr, nous parlions de musique. Il avait des goûts terriblement conventionnels, d’une médiocrité confondante, s’enthousiasmant avec une sincérité renversante pour des groupes affligeants comme America, Ash Ra Tempel, Pink Floyd, Kraftwerk et l’inexcusable Jethro Tull. Il n’y avait aucune sophistication, pas la moindre cohérence dans ses choix. Il possédait autant de discernement qu’un juke-box.
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« Personne ne nous appartient, excepté dans nos souvenirs. »
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Le souvenir que je garde de mon grand-père est celui d'un homme de grande taille, très maigre, toujours vêtu d'une cape noire et serrant dans sa main son bâton ferré de berger. Il parlait peu, mais une grande douceur émanait de son visage.
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Je n'ai jamais prié. Ni compris ces simagrées consistant à mettre un genou en terre et à supplier quand il n'y a nulle oreille pour vous entendre.
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Jamais, sans doute, n'y eut-il, dans l'histoire, une rupture aussi violente, brutale et profonde dans le continuum d'une époque. 1968 fut un voyage intergalactique, une épopée bien plus radicale que la modeste conquête spatiale américaine qui ambitionnait simplement d'apprivoiser la Lune. Car en ce mois de mai, il s'agissait ni plus ni moins que d'embarquer, au même moment, sans budget particulier, ni plan concerté, ni entraînement, ni führer, ni caudillo, des millions d'hommes et de femmes vers une planète nouvelle, un autre monde, où l'art, l'éducation, le sexe, la musique et la politique seraient libérés des normes bornées et des codes forgés dans la rigueur de l'après-guerre.
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Je n'aimais plus vraiment les gens qui m'entouraient mais ne les détestais pas assez pour avoir le courage de les quitter (p. 235).
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L'école ou la faculté ne me sont jamais apparues comme des lieux d'apprentissage ou d'épanouissement mais plutôt comme des centres de tri chargés de remplir, selon la demande, usines et bureaux.
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