AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jamar Martin (Autre)
EAN : 9782505086994
56 pages
Dargaud (16/09/2022)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Pékin, début du XVIIe siècle. Le père Matteo Ricci, un jésuite italien, est tombé amoureux de la Chine. On le surnomme d'ailleurs « le Lettré du lointain Occident ». Depuis dix-huit ans, il parcourt ce pays afin de servir Dieu. Respectueux des coutumes et des religions qui ne sont pas les siennes, il poursuit un rêve : rencontrer l'Empereur en personne. Mais la route est longue et semée de dangers jusqu'à la Cité interdite, la demeure du Fils du Ciel... Les complots... >Voir plus
Que lire après Matteo Ricci : Dans la Cité interditeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On fait la connaissance de Mattéo Ricci qui était un prêtre jésuite italien et missionnaire en Chine impériale au XVI ème siècle. Il est l'un des rares occidentaux à avoir pu pénétrer dans la cité impériale interdite.

Il a surtout étudié la langue et la culture chinoise en acceptant leurs règles et en ne cherchant surtout pas à imposer sa religion au grand dam de l'Inquisition. C'est ce dialogue très fructueux avec des hommes de culture qui nous est conté dans cette BD nous montrant un point de vue tout à fait passionnant.

Certes, il ne cherche pas à convertir avec la force mais avec pacifisme en faisant preuve d'une plus grande habileté comme par exemple convaincre les élites du pays qui par la suite rallierait la population au christianisme. S'il tolère les autres religions, il les considère tout de même comme des superstitions bien qu'il fut très attiré par le confusionnisme et sa pensée.

Les complots, les intrigues de palais, les jalousies et les violences sont autant d'obstacles qui se dressent sur son chemin pour rencontrer l'Empereur de Chine. A force de patience et de ruse, il va parvenir à se rapprocher de la cour impériale.

Il va en effet offrir à l'empereur notamment deux horloges qui est d'ailleurs à l'origine de l'essor de l'horlogerie moderne en Chine au début de la dynastie Qing. Mattéo Ricci devient ainsi le premier missionnaire chrétien des temps modernes, et premier Occidental, à avoir été aussi proche de la Chine de l'empereur Wanli (13ème empereur de la fameuse dynastie des Ming resté célèbre pour leurs vases).

Pour ma part, je retiens surtout l'ouverture aux valeurs chinoises et la tolérance à leur égard. Ce personnage emprunt d'humanisme a révélé une profonde admiration pour la culture chinoise qui constitue tout de même l'une des plus grandes civilisations au monde avant de sombrer malheureusement dans le communisme et le totalitarisme qui sont de pairs.

Je ne peux qu'être favorable pour toutes ces valeurs véhiculées par ce personnage surtout dans le contexte politique d'aujourd'hui. On aurait beaucoup à apprendre. Cette BD y contribue également à sa façon. C'est une BD assez récente mais qui est un peu passée inaperçue malgré son illustre auteur à savoir Jean Dufaux.
Commenter  J’apprécie          420
Une pensée qui ne se nourrit pas de curiosité s'éteint d'elle-même.
-
Ce tome est le troisième dans une série thématique consacrée à des hommes saints, après Vincent : Un saint au temps des mousquetaires (2016) et Foucauld : Une tentation dans le désert (2019). Sa première publication date de 2022. Il a été réalisé par Jean Dufaux pour le scénario, Martin Jamar pour les dessins et les couleurs, avec un lettrage réalisé par Joëlle François. Il s'ouvre avec une introduction d'une demi-page, écrite par le scénariste dans laquelle il évoque l'écriture d'Élisabeth Rochat de la Vallée qui écrit sur Matteo Ricci, sa relation au Christ et sa relation aux hommes, ce qui permit à une rencontre de s'opérer, à une compréhension mutuelle de devenir possible. Puis il cite les deux auteurs Vincent Cronin et de Michela Fontana dont les ouvrages lui ont permis de découvrir ce saint homme.

Pékin, 1601. Jusqu'à présent, bien peu d'occidentaux ont pu franchir les enceintes de la Cité interdite. Là, derrière ces hauts murs de briques, vit le Fils du Ciel, entouré de sa famille, de sa cour, de ses concubines et de la caste puissante des eunuques qui bénéficient de nombreux privilèges et de pouvoirs certains. Justement, l'un d'eux, un certain Ma T'ang, collecteur des taxes de Lintsing, reçoit ses agents qui lui apprennent une bien étrange nouvelle. Un étranger s'est installé dans la ville ! Il semble que ce ne soit ni un espion, ni un agent ennemi, mais un lettré qui a su gagner l'appui de certains mandarins. Il dispose d'ailleurs d'un passeport. L'indicateur continue, tout en conservant une posture courbée : l'étranger cherche un intermédiaire auprès de l'Empereur. Il a des présents à offrir à sa Majesté Impériale. de l'or des bijoux, il paraît qu'il peut changer le cinabre en argent. L'eunuque Ma T'ang demande son nom.

Il s'appelle Matteo Ricci. Il est né en Italie, à Macerata. Âgé de 19 ans, il entre au noviciat des jésuites et, après des études au Collège romain, il est ordonné prêtre à Cochin en juillet 1580. Depuis 18 ans, il parcourt la Chine pour y servir Dieu. Par terre, le long des fleuves, au fil des saisons, des déconvenues, mais avec un courage exemplaire qui jamais ne l'abandonne… Il a la grande intelligence du coeur et de l'esprit, de respecter des coutumes et une foi autres que la sienne. Ses connaissances en mathématiques et en astronomie, ses dons pour la philosophie, l'horlogerie le font apprécier des intellectuels et des mandarins qu'il croise sur sa route. Il est ainsi devenu le Lettré du lointain Occident. Mais le plus difficile reste à faire. Il veut rencontrer le Fils du Ciel en personne, car c'est par la tête qu'il veut descendre jusqu'au corps. Rien, cependant, n'est acquis. Impossible de pénétrer dans la Cité interdite sans une invitation personnelle de l'Empereur. Et cette invitation ne peut s'obtenir sans l'aval d'un conseiller proche… Ou d'un eunuque bien en cour. Les deux serviteurs comme les appelle le porte-parasol de Ma T'ang, sont en réalité les compagnons de voyage de Ricci. Il y a là frère Fernandez et le jésuite Diego Pantoja, un missionnaire.

Dans son introduction, le scénariste indique qu'il connaissait peu de choses de Matteo Ricci à l'époque où il a commencé ce projet. Il cite donc la préface d'Élisabeth Rochat de la Vallée : le danger de se perdre quand on ne se cramponne plus aux certitudes données par sa langue et par la raison de sa culture n'est pas à négliger; danger de perdre son identité et même sa foi. le lecteur sourit en prenant connaissance de ces risques : il se dit que cela s'applique parfaitement au dessinateur, plus habitué à dessiner Paris aux siècles passés, en particulier au dix-neuvième siècle. Dans le même temps, il est pleinement rassuré dès la première page : une magnifique statue d'un lion sur une stèle richement sculptée, devant le mur d'enceinte de la Cité impériale, avec trois marchands ambulants, et trois gardes, tous représentés avec une minutie remarquable. Martin Jamar n'a pas perdu sa culture et son talent de raconteur en images, même s'il a dû faire l'effort de s'adapter aux us et coutumes d'une région du monde qu'il n'est pas familier de représenter. Les cases de la bande inférieure montrent l'eunuque Ma T'ang et ses deux informateurs : le lecteur prend le temps de savourer le magnifique manteau orné de motifs complexe du premier. Il sait que la reconstitution historique est tout aussi soignée que celle de Paris sous Napoléon 1er ([[ASIN:2505016518 Double Masque]]) ou pendant la Commune ([[ASIN:2723434877 Voleurs d'empires]]).

Le lecteur accompagne donc le prêtre jésuite italien et missionnaire en Chine impériale, dans cette ville dont l'auteur a choisi de conserver l'ancienne appellation de Pékin, plutôt que celle plus moderne de Beijing. Il peut ainsi regarder autour de lui dans les rues et dans la Cité interdite : une rue enneigée pour commencer, une autre débouchant sur un temple, celle menant aux bureaux du mandarin T'sai Hsu-t'sai responsable des ambassades étrangères, une vue générale en légère élévation du palais des Barbares avec ses murs d'enceinte et ses voies intérieures, différents bâtiments de ce palais. Puis en planche vingt-cinq, le missionnaire passe par une porte d'entrée latérale pour franchir l'enceinte extérieure de la Cité interdite. C'est à nouveau l'occasion de pouvoir contempler la multitude d'artisans et de commerçants qui s'affairent, ainsi que les façades du palais. Lors d'une enquête, Ricci se rend dans la demeure du veuf Wang Chung Nim : l'artiste en offre une vue générale en élévation inclinée, puis montre la vue sur les vastes jardins, à partir d'un petit pavillon de bois. le récit se termine avec une case consacrée à la tombe du prêtre, avec une stèle sculptée, et deux magnifiques arbres de part et de d‘autre, ainsi que les bâtiments de la Cité interdite en arrière-plan. le lecteur a envie de le remercier pour lui avoir donner à voir autant de lieux, d'individus en train de vaquer à leurs occupations ordinaires, dans des cases toujours facilement lisibles, avec une colorisation naturaliste faisant ressortir les éléments les uns par rapport aux autres, les ambiances lumineuses, les différents plans.

Les prises de vue en intérieur sont tout aussi riches, informatives et vivantes. le lecteur ouvre grand les yeux pour ne pas en perdre une miette qu'il s'agisse des cadeaux à offrir à sa Majesté Impériale, de l'aménagement et de la décoration intérieur d'un temple bouddhiste, du pavillon de Yogour Kahn, de l'atelier d'horlogerie où s'exerce Lin Yu, et bien sûr de la salle du trône. L'artiste s'est fixé pour but de reconstituer chaque lieu, chaque accessoire, chaque tenue vestimentaire, pour que le lecteur puisse en voir le plus possible au cours de son immersion. Il réalise des plans de prise de vue d'une clarté exemplaire, en mettant un point d'honneur à représenter les arrière-plans le plus souvent possible. Sa direction d'acteurs appartient au registre naturaliste, avec des postures qui s'avèrent en parfaite adéquation avec l'occupation du personnage, et permettent de se faire une idée de son état d'esprit. La narration visuelle donne une impression d'évidence et de facilité au lecteur, alors qu'il lui suffit de prendre une case et de réfléchir aux recherches nécessaires pour pouvoir s'imaginer le travail qui a dû être nécessaire.

Comme pour les deux tomes précédents, le scénariste a retenu une approche qui rend hommage au Vénérable, c'est-à-dire qu'il ne gomme pas sa foi, mais il ne fait pas acte non plus de prosélytisme. Matteo Ricci évoque sa foi quand il est questionné dessus, il prie, il a amené avec lui un crucifix, des images pieuses. Pour autant, il n'assène pas le credo de sa foi à toutes les personnes qui passent à sa portée. Il fait preuve d'un humanisme chrétien dans son comportement, dans sa façon d'envisager les rapports avec autrui, et de tolérance. Il est venu pour une mission d'évangélisation, avec l'intention de commencer par l'Empereur lui-même. Son voyage l'amène à fréquenter aussi bien des savants, que des individus aguerris en politique, ou aux intrigues de palais. Outre les valeurs morales et la charité chrétiennes, Ricci fait montre de son ouverture d'esprit à plusieurs reprises. Alors que des voleurs se sont introduits dans sa maison et ont été mis en fuite par Lin Yu armée d'une épée, il explique à celle-ci qu'il les laisse fuir car il a bien conscience que ces voleurs obéissent probablement à des ordres qu'ils ne peuvent refuser. Quelques pages plus loin, il discute avec Lin Yu et elle lui demande pour quelle raison il fait tout cela pour elle : il répond tout naturellement qu'il serait un mauvais chrétien s'il n'aidait pas les gens en difficulté ou en souffrance. Elle poursuit et souhaite savoir s'il pourrait lui apprendre, si c'est son Dieu qui parle ainsi. le scénariste fait preuve à son tour de malice puisque Ricci répond que Partager une règle de vie avec un ami qui vient de loin est une grande joie. Il ajoute qu'il s'agit d'une maxime de Confucius, alors que le lecteur s'attendait à ce qu'il cite les Écritures.

L'enjeu du récit réside donc dans le chemin qui mène à l'audience avec l'Empereur. Jean Dufaux met en scène le protocole, les semaines d'attente, les intrigues de palais, les alliances de circonstance, les embûches créées par les jaloux, les envieux, les profiteurs ou les inquiets de leurs privilèges. Matteo Ricci apparaît comme un homme sage et posé, confiant en la Providence, avec une réelle expérience des êtres humains. de la planche trente-et-un à la planche trente-six, il participe à une enquête sur un cas de malédiction, avec une perspicacité et une efficacité qui évoquent celles du Juge Ti, personnage créé par Robert van Gulik, et enquêteur hors pair d'une série de romans policiers. Au fur et à mesure des rencontres avec les autorités, avec les divers représentants, il se dessine en creux une vision de la capitale chinoise, du mode de fonctionnement de cette partie de cette société, à la fois des us et coutumes, à la fois sa capacité à accueillir les étrangers et à établir un réel échange avec eux.

S'il a lu les deux précédents tomes, l'un consacré à Saint Vincent de Paul, le suivant à Charles de Foucauld, le lecteur a déjà l'eau à la bouche à la simple idée de découvrir celui-ci. Il n'est pas déçu : les dessins sont toujours aussi fournis avec une lisibilité immédiate, pour une reconstitution historique remarquable. le scénario évoque quelques mois de la vie de Matteo Ricci, son séjour à Pékin, et son invitation à entrer la Cité interdite, sans gommer sa foi religieuse, ni en faire l'apologie, montrant comment son ouverture d'esprit et l'étendue de ses connaissances lui permettent d'être accepté dans cette société à la culture si étrangère à la sienne.
Commenter  J’apprécie          200
Belle découverte.
Un pan d'histoire méconnue qui m'a été offert par le père Noël.
L'histoire étonnante d'un prêtre catholique ayant pour mission de convertir la cour de l'Empereur de Chine.
Les intrigues autour de cet empereur "séquestré" empêchent Mattéo de progresser dans sa quête.
Sa mission évangélique semble avoir transmis une véritable Église locale et même des terrains près de la Cité interdite.
Curieux récit avec un joli dessin.
À découvrir.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (2)
BDGest
04 novembre 2022
Même s’il frôle constamment l’apologie, Matteo Ricci a le mérite de ressusciter une figure méconnue et de mettre en scène des confrontations idéologiques et cultuelles, qui sont toujours d’actualité.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
26 septembre 2022
Jean Dufaux démonte les mécanismes, les pressions, y ajoute une part romanesque mais ne dévie pas de sa volonté de rendre hommage à Ricci dans cette biographie passionnante. Les décors sont superbes, le lettrage parfait. Masque de démon, intrigues de palais, empereur et impératrice en sous-main, Li Matou non en chinois de Matteo arrivera-t-il à ses fins ?
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Et c’est ainsi qu’après bien des déboires et du temps gaspillé, les cadeaux de Matteo Ricci se retrouvèrent dans le palais impérial. Dans une petite salle où, pendant plusieurs jours encore, personne ne se présenta. Jusqu’à ce que passe la mère de l’Empereur, l’Impératrice douairière. Elle tomba en arrêt devant une belle horloge ouvragée. Et il lui sembla que, dans le tic-tac qu’elle émettait, il y avait comme le chant d’un temps qui lui échappait. Elle en fut ravie, sauf que… Le lendemain, le tic-tac cessa, le balancier s’immobilisant ! au même moment, Ricci enseignait à Lin Yu la mécanique des montres et des horloges. Il n’y avait dans cet apprentissage nul hasard. Simplement, Ricci s’en remettait au temps pour protéger la jeune femme. Et le temps se mit à prendre une meilleure tournure, porteuse d’espérances. […] Et c’est ainsi qu’au matin suivant, un palanquin amena Ricci, Pantoja et Lin Yu a palais du Fils du Ciel. Ils s’arrêtèrent devant une porte latérale, l’entrée principale étant refusée à tout étranger. Alors se déployèrent devant eux, premiers occidentaux à être reçus en ces lieux, les splendeurs du palais impérial qui semblait s’étendre à l’infini… Et ils passèrent la première enceinte qui séparait du reste du monde la personne sacrée de l’Empereur, le plus puissant de la Terre, plus grand que les plus grands sous le Soleil et la Lune. Là, une foule bigarrée de courtisans entourait l’horloge de Ricci. Tous semblaient émerveillés de ce prodige censé marquer le temps. Sauf qu’il n’en parquait plus rien du tout ! La grande aiguille pendait lamentablement, l’horloge s’était arrêtée. C’est alors que l’eunuque, chef du protocole, les accosta, leur demandant de le suivre.
Commenter  J’apprécie          40
Un mois se passa avant que le grand moment n’arrive. On fit revêtir au père Ricci, une robe de damas rouge et un casque vermeil. Il lui fut donné une tablette d’ivoire dont il devait se couvrir la bouche en prononçant son hommage solennel. Car l’haleine d’un simple mortel ne pouvait souiller le Fils du Ciel. C’était nuit encore quand il se dirigèrent vers la porte de l’enceinte impériale. Ils franchirent les portes de la Suprême Harmonie et de la Céleste Pureté. Pour accéder à la cour du Trône de la Paris parfaite. Et s’avancer vers un édifice à portique sculpté de dragons en haut-relief. Là où se dressait le Trône du Dragon. Un trône inoccupé. Le Fils du Ciel ne daignait pas encore se montrer. Puis un haut dignitaire, ami de l’Impératrice, s’approcha du père Ricci. Mais rien ne se passait. Et le silence devint pesant. Et le père Ricci resta ainsi, prosterné, un très long moment. Pouvait-il se douter que derrière le paravent adossé au trône, deux yeux perçants l’observaient ? Enfin, l’on permit au père Ricci de se relever. Celui-ci ne put cacher sa déception. Ce ne fut qu’en fin de matinée qu’il put rentrer chez lui où l’attendaient ses compagnons.
Commenter  J’apprécie          40
Il s’appelle Matteo Ricci. Il est né en Italie, à Macerata. Âgé de 19 ans, il entra au noviciat des jésuites et, après des études au Collège romain, il fut ordonné prêtre à Cochin en juillet 1580. Depuis 18 ans, il parcourt la Chine pour y servir Dieu. Par terre, le long des fleuves, au fil des saisons, des déconvenues, mais avec un courage exemplaire qui jamais ne l’abandonne… Il a la grande intelligence du cœur et de l’esprit, de respecter des coutumes et une foi autres que la sienne. Ses connaissances en mathématiques et en astronomie, ses dons pour la philosophie, l’horlogerie le font apprécier des intellectuels et des mandarins qu’il croise sur sa route. Il est ainsi devenu le Lettré du lointain Occident. Mais le plus difficile reste à faire. Il veut rencontrer le Fils du Ciel en personne, car c’est par la tête qu’il veut descendre jusqu’au corps. Rein, cependant, n’est acquis. Impossible de pénétrer dans la Cité interdite sans une invitation personnelle de l’Empereur. Et cette invitation ne peut s’obtenir sans l’aval d’un conseiller proche… Ou d’un eunuque bien en cour. Les deux serviteurs comme les appelle le porte-parasol de Ma T’ang, sont en réalité les compagnons de voyage de Ricci. Il y a là frère Fernandez, fils d’un riche citoyen de Macao. C’est en compagnie de Matteo Ricci qu’il accomplit son temps de probation. Et le jésuite Diego Pantoja, un missionnaire qu’aucun danger ne semble émouvoir. Tous trois reçurent leur hôte avec toutes les marques de courtoisie nécessaires, mais Ma T’ang abattit aussitôt ses cartes.
Commenter  J’apprécie          20
Le palais des Barbares. Où se côtoyait un millier de personnes, de toutes provenances, de toutes couleurs. Corée, Cochinchine, Siam, Birmanie, Tibet, Mongolie, Indes… Mais Ricci et ses compagnons furent les seuls Européens à s’y retrouver. […] Et les jours passent, et aucune nouvelle du Palais. Autour de Ricci et de ses compagnons, c’est tout un monde qui se déploie, fait de contrastes, de calculs, de curiosité, de méfiance aussi. Mais, chaque jour, loin de tout ce tumulte, il y a la prière du soir, le recueillement quand tous trois se souviennent des paroles d’Ignace de Loyola : Notre vocation est d’aller d’un lieu à l’autre et de vivre en n’importe quelle partie du monde où l’on espère un plus grand service de Dieu et une plus grande aide pour les âmes.
Commenter  J’apprécie          30
Notre empire est suffisamment vaste pour que nous ne nous inquiétions pas du monde qui s’étend au-delà de nos frontières. Nous ne dépendons pas des pensées qui nous viennent d’ailleurs. Que peuvent-elles nous apporter ? Rien. Nous avons tout. Une pensée qui ne se nourrit pas de curiosité s’éteint d’elle-même, mon fils. Ne vous contentez jamais de ce que vous savez. Il y a dans certaines de nos ignorances une part de vérité qui nous échappe.
Commenter  J’apprécie          50

Lire un extrait
Videos de Jean Dufaux (66) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Dufaux
Murena est une série de bande dessinée historique belge écrite par Jean Dufaux et dessinée par Philippe Delaby puis Theo. La narration décrit le règne de l'empereur Néron dans la Rome antique de 54 à 68 et, en parallèle, l'évolution du héros éponyme, Lucius Murena. La série est éditée par Dargaud depuis 1997. L'histoire se déroule dans la Rome antique, au Ier siècle, sous le règne des empereurs Claude puis Néron. Claude exprime des remords d'avoir négligé son fils biologique Britannicus au profit de son fils adoptif, Néron. de plus, il regrette d'avoir épousé Agrippine et il envisage de la répudier, car il souhaite se marier avec son amante Lollia Paulina. Devant cette double menace, l'impératrice intrigue pour assassiner sa rivale, avec l'accord passif de Néron. Or, Néron est ami avec Lucius Murena, fils de Lollia Paulina et héros éponyme de la série. Agrippine, par ailleurs, sollicite Locuste pour empoisonner Claude et installer Néron sur le trône. le récit met en parallèle l'évolution de Néron et celle de Lucius Murena, qui basculent progressivement dans la folie.
À la suite de l'assassinat de Claude, Néron monte sur le trône. Britannicus meurt à son tour dans des circonstances troubles et la rumeur attribue ce nouveau décès à Néron ; ce dernier devient la proie d'une folie, réelle ou supposée, qui le consume. À travers ces épisodes, nous voyons comment Néron sombre dans la cruauté, par un concours de circonstances, un jeu de manipulation et de vengeance…

HistoryBD est une chaîne consacrée à l'univers de la BD, des bandes dessinées classiques aux comics en passant par le manga, les dessins, planches originales, dédicaces, sérigraphie, tirages de tête et de luxe avec des éclairages sur les dernières nouveautés sorties.. A travers nos vidéos, vous retrouverez également des objets de collections comme des figurines et même vos jouets et heros d'enfance, comme Goldorak, Capitaine Flam, Albator, ou encore Candy, ainsi que diverses figurines de collections de chez Cartoon Kingdom, Sideshow, tsume, jnd, prime1 studio. Vous retrouverez également tous vos auteurs et dessinateurs favoris comme Hergé, Bloz, Uderzo, Franquin, Jéremy, Achdé, Cauvin, Goscinny, Carl Barks, Marini, Duchâteau, Van Hamme, Tibet et bien d'autres … et vos personnages: astérix , obélix, lucky luke, jolly jumper, tintin, milou, capitaine haddock, spirou et fantasio, marsupliami, thorgal, lanfeust avec la très jolie et sexy cixi, blake et mortimer, alix, gaston lagaffe, caporal blutch, le capitaine chesterfield dans les tuniques bleues, les schtroumfs, iznogoud, batman, largo winch, spider man, hulk , thor, iron man, wonder woman, Superman, Mickey, Donald, picsou, popeye, agent 212, Achille Talon, Blueberry, Durango, Blek le Roc, boule et bill, cedric, clifton, cubitus, robin dubois, ducobvu, ric hochet, gil jourden, litteul kevin, l'attaque des titans, pif, tetram, titeuf etc… Nous présentation aussi des affiches de film avec des grands acteurs comme Stallone , clint eastwood, arnold schwarzenegger.... On parlera aussi des prix de ventes, des enchères, et surtout des côtations et valeurs que peuvent avoir vos bandes dessinées ou objets de collections. --------------------------------------------------------------------------------------------------- Rejoignez cette chaîne pour bénéficier d'avantages exclusifs : https://www.youtube.com/channel/UCJFsqZrkiTLXpJac-jMMxFA/join **************************************************************************** La Page : https://www.facebook.com/Historybd-110788777713396 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- le groupe facebook le monde de la BANDE DESSINEES / https://www.facebook.com/groups/5020332754661322 ------------------------------------------------------------------------------------------------ Instagram : https://instagram.com/historybd1?utm_medium=copy_link ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Contact : historybd29@gmail.com ____________________________________________________________________ lien vers TIK TOK https://www.tiktok.com/@historybd1?lang=fr
Historybd achat /vente /échange de bandes dessinées, comics et figurines https://www.facebook.com/groups/550312513208044 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Lien vers le chaine YouTube du parrain de History BD, le monde d'Hillmick si v
+ Lire la suite
autres livres classés : religionVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Murena, Premier Cycle : Le Cycle de la Mère

Les auteurs, Jean Dufaux et Philippe Delaby, sont...

Belges
Français
Suisses
Italiens

12 questions
26 lecteurs ont répondu
Thème : Murena - Cycle 1 : Le Cycle de la Mère de Jean DufauxCréer un quiz sur ce livre

{* *}