Le scénaristes belge Michel Dufranne semble dans cette série rendre hommage à ses aïeux, et avec le dessinateur serbe Alexis Alexander et le coloriste français Jean-Paul Fernandez il offre une reconstitution très intéressante de cette époque charnière entre XVIIIe et XIXe siècle car force est de constater qu'il est très intéressant de voir l'épopée napoléonienne vue du bas. Tout dans cette démarche m'intéressait, et ce serial BD n'est pas loin de démériter, mais rien à faire je n'ai pas accroché (la faute aux lacunes narratives récurrentes des scénaristes belges qui ne savent plus raconter un histoire correctement, genre cette affreuse préitération qui annonce tout à l'avance alors qu'il n'y a déjà guère de suspens !)
Dans ce tome 2 intitulé "Les Enfants de la veuve", je me suis particulièrement ennuyé...
Je vois bien où le scénariste veut en venir en opposant les discussions de salon où on débat de la politique religieuse de l'Empire Français entre Franc-Maçonnerie et Grand Sanhédrin, et un village paumé de la campagne polonaise où la peur et les superstitions conduisent à un pogrom en bonnes et dues formes.... Mais qu'est-ce que c'est mal raconté !
On suit toujours « le Belge », « Mâtin » et « J'y étais », et nous sommes toujours en Pologne en 1808. L'Empereur Napoléon Ier négocie avec le Tsar Alexandre, et les soldats rongent leur frein... le 2e Chasseur en envoyé surveiller la frontière du Duché de Varsovie nouvellement créé, dans une zone de non droit où bandits et déserteurs des deux camps font la loi ! Il y a un histoire de village assiégé par des bandits russes déguisés en loups-garous, une histoire de Marie-Thérèse Figueur qui tient absolument à régler ses comptes, une histoire de conflit hiérarchique avec le commandant Decouz qui s'acharne sur le troufion dénommé Kohnen, mais tout cela est mal amené et mal exploité, et ce n'est pas avec tous ces phylactères en polonais, en russe, ou police taille 6 qu'on peut approfondir le récit... Et pour rien gâcher, les dernières sentent quand même la bande dessinée finie plus ou moins à l'arrache...
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Pendant que leurs camarades se couvrent de gloire (pensent-ils) en Espagne, les hommes du 2è régiment de chasseurs à cheval sont coincés dans des cantonnements pourris en Pologne, à surveiller une frontière. L'oisiveté les menace avec son cortège de duels, bagarres, désertions et autres réjouissances.
Ça commence par un duel, dont on ne saura pas l'objet.
Ça continue par une cérémonie d'entrée dans la franc-maçonnerie, dont il ne sera plus question.
Ça se poursuit avec un repas où l'on devise pendant plusieurs pages sur divers sujets d'époque sans lien avec l'intrigue.
Le belge surprend ensuite trois soldats après qu'ils aient fait une grosse connerie, on devinera laquelle un peu plus loin, mais on ne saura jamais de quelle manière les coupables ont été punis.
Ça continue avec l'attaque d'une meute de loups affamés contre un train de cavaliers armés... Totalement invraisemblable. Dufranne s'est-il renseigné sur les moeurs des loups ?
Ça s'embourbe dans une histoire de pogrom dont je n'ai pas réussi à connaître le point de départ, et pour cause, il y a trois ou quatre pages de dialogues en polonais non traduits. Je veux bien que l'auteur ait le souci de justesse, mais il devrait aussi se soucier que le lecteur comprenne quelque chose à son histoire.
En fait, c'est présenté comme des chroniques, presque comme un journal, avec des évènements non liés entre eux, mais ça donne rapidement l'impression d'un "saupoudrage", et ça nuit clairement à l'intérêt qu'on a pour cette histoire qui n'en est plus vraiment une.
Bref, c'est plein de bonnes intentions mais c'est sévèrement raté.
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Le premier tome ne m'avais déjà pas plu, mais je me disais que ce second album avait peut-être corrigé certains aspects négatifs du premier opus, et bien… non. Entre les mots d'époque mais surtout l'écriture en pattes de mouche, certains phylactères sont illisibles… je n'arrive pas à comprendre comment l'auteur ne se rend pas compte de cette aberration. Alors ça laisse plus de place au dessin dans la vignette mais c'est pour moi trop rédhibitoire pour une bonne lecture.
Quant à l'histoire, elle est toujours aussi mollassonne et manque cruellement d'intérêt car elle est tout bonnement aussi illisible que les textes des phylactères qui sont censés la raconter.
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Suite du séjour polonais du 2éme chasseur pendant les campagnes napoléoniennes, un groupe de forts en gueule qui multiplie les provocations et les défis au sabre stériles en l'absence de combat immédiat. Et pourtant à quelque distance de leur base, loups, et humains se camouflant sous ce déguisement, sèment la terreur. Face aux attaques, la population civile menée par une vieille exaltée s'en prend aux juifs du coin.
Ces aventures du brigadier ferrier Marcel Godart et de ses compagnons constituent une belle reconstitution historique, portée par le dessin précis de Alexander. Dommage toutefois que le fond de l'intrigue de ce tome ne soit pas plus prenant.
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Avant toute cette boucherie, j'étais instituteur... Je ne sais combien de mes anciens élèves je serais encore capable de reconnaître... Et combien d'entre eux seront encore bien portant quand tout ceci prendra fin.
Une religion de plus ou de moins, qu'est-ce que ça change ? Tant que les grands iront consulter en cachette Mademoiselle Lenormand, il ne faudra pas s'étonner que les paysans croient en la sorcellerie...
- Les hommes manquent d'action, les duels se multiplient, les frustrations aussi. Et ce ne sont pas les jeunes coqs qu'on nous envoie qui rassureront les vétérans.
- Pour ma part, je crains toujours de voir les paysans se lever contre...
- Rien à craindre d'eux. Le danger vient des brigands russes qui passent la rivière et viennent piller les villages.
- D'autant que ce sont tous d'anciens soldats ou des déserteurs.
- Il est là, le vrai danger. Les déserteurs ! Pas les russes... Les nôtres. En dix ans de campagne, je n'ai jamais entendu autant parler autant de désertion ? De désobéissance, de trahison...
- Les dernières victoires nous ont coûté trop cher en hommes de qualité.
- Pourquoi on se donne tout ce mal pour des villageois qu'on ne comprend même pas ?
- Parce qu'on est des héros... Et surtout parce qu'on s'ennuie.
- Quelqu'un a-t-il eu l'occasion de lire le Mathilde de Madame Cottin ? Comment peut-on publier de telles inepties ! Mais que fait la censure ?...
Le 31 mai 2021, Michel Dufranne, dans le cadre du 6-8 (RTBF) nous présente LE SANG DE LA CITÉ premier roman de Guillaume Chamanadjian, publié aux éditions Aux forges de Vulcain, première partie de la trilogie Capitale du sud - et première entrée dans le cycle de la Tour de garde, co-conçue avec Claire Duvivier, autre de UN LONG VOYAGE.
"Un roman ambitieux, une fresque, avec plusieurs angles de vue !"
Dabs toutes les bonnes librairies.