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EAN : 9782918767527
256 pages
Asphalte (02/04/2015)
3.31/5   18 notes
Résumé :
« Non à Bruxelles ! », « La faute de Bruxelles ? », « Les dernières décisions de Bruxelles »… Tant d’expressions galvaudées par les politiciens, les éditorialistes et la presse. Mais de quelle Bruxelles parle-t-on ? Qui connaît les multiples visages de ce millefeuille surréaliste où se croisent au quotidien des dizaines de cultures ? Assurément les treize auteurs de ce recueil. Stars du polar ou jeunes plumes prometteuses, scénaristes de bande dessinée ou journalist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce recueil, treize nouvelles sont déclinées par quartier de Bruxelles intramuros ou par communes associées, par autant d'écrivains bruxellois. Certaines de ces nouvelles sont particulièrement sombres et s'ancrent dans la réalité d'évènements tragiques d'un passé assez récent comme les tueurs du Brabant ou l'affaire Dutroux, d'autres permettent de découvrir un quartier (Seuls les ruisseaux boueux de Patrick Delperdange) ou la langue brusseleir (l'autre guerre de la Marolle) et d'autres analysent les méandres de la nature humaine, n’utilisant le décor bruxellois que comme prétexte ou mise en abyme de la psychologie d'un personnage ou d'une tradition, traités dans les textes de Barbara Abel et de Kenan Gorgün, ce dernier étant particulièrement impressionnant. Un recueil de nouvelles qui permet de passer le spectre des différents facettes de Bruxelles et de confirmer ou découvrir de nouvelles plumes,
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Treize auteurs, treize nouvelles qui vont de l'histoire légère à la plus noire, de la réaliste à une plus onirique et même de la science fiction. Évidemment sur le nombre, certaines m'ont marqué plus que d'autres :

- L'idiot du village, de Edgar Kosma : l'Américain est un petit bonhomme bien tranquille qui par imprudence va voir sa vie un rien transformée. Sur le thème de l'arroseur arrosé, une nouvelle qui joyeusement nous fait suivre un gentil idiot de la rue de Flandres et une cupide jeune femme.

- le tueur en pantoufles, de Nadine Monfils : la preuve en quelques pages que les livres n'apportent pas que du bon. Une nouvelle très drôle d'une auteure connue pour ses écrits dans ce genre (que je n'ai pas encore lus, mais je me promets de le faire depuis un moment)

- La perruche, de Barbara Abel : une narratrice petite-bourgeoise du quartier Saint-Gilles accueille dans sa famille un étudiant étranger, l'étincelle qui va la faire exploser. Et l'on pense forcément à la chanson Les bourgeois de Jacques Brel, tiens, belge lui aussi.

- Seuls les ruisseaux boueux coulent dans l'obscurité, de Patrick Delperdange : un guide pour touristes qui aime bien agrémenter ses soirées en les passant avec des femmes de son groupe doit partir à la recherche du fiancé de l'une d'elle qui a disparu.

- L'ombre de la tour, de Émilie de Béco : traumatisée par l'affaire Dutroux, la Belgique, à la fin des années 90 mène la vie dure aux présumés pédophiles. Certains "épurateurs" pourraient s'en mordre les doigts quelques années plus tard. La vengeance c'est bien connu se déguste froide. Tendu, crispant et machiavélique !

- L'Apiculteur, de Jean-Luc Cornette : Melchior, du temps où il s'appelait Joseph faisait pousser du cannabis dans les jardins dont il s'occupe, même celui du roi. Son trafic fonctionne bien et lui permet de lier connaissance avec quelque personne influente.

Voilà pour ma favorites, et je m'aperçois que j'ai noté surtout les histoires traitées de manière humoristique ou légère (sauf pour L'ombre de la tour). Soit les Belges aiment la légèreté et l'humour. Soit c'est moi. Soit eux et moi. Toujours est-il que les écrivains sélectionnés pour ce recueil rivalisent d'imagination et de talent pour nous intéresser aux différents quartiers et personnages bruxellois. Et puis, pour être complet, je me dois de dire que d'autres nouvelles sont plus sombres, angoissantes parfois comme Dédales de Katia Lanero Zamora qui fait évoluer ses personnages dans un monde futur pas très engageant ou Rituel de Kenan Görgün, la plus dérangeante, qui met mal-à-l'aise, entre récit et fiction, entre reportage et invention ; la religion en est le thème principal et la fête de l'Aïd-el-kebir.

Je m'excuse auprès de tous les autres auteurs, Paul Colize (Une fraction de seconde), Sara Doke (L'autre guerre de la Marolle), Ayerdhal (L'autre moitié d'une vie), Alfredo Noriega (Ecuador), Bob van Laerhoven (Paint it, black) qui ne déméritent pas, loin s'en faut. Leurs nouvelles sont également très bonnes, ce qui vous le comprendrez hisse ce recueil dans ceux que vous ne pouvez éviter.
Lien : http://lyvres.fr
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Ce recueil rassemble 13 nouvelles rédigées par 13 auteurs de polars, belges ou vivant à Bruxelles. Chacun a choisi de situer le coeur de son récit dans un quartier bruxellois, lui donnant, ou pas, un rôle à part entière. Il suffit de se laisser guider à travers les rues de la capitale, les moins connues, les moins arpentées par les touristes, mais les plus vraies. Ces nouvelles originales dans le fond et la forme nous offrent une diversité de regards sur Bruxelles qui ne peuvent que nous la faire aimer.

Certaines histoires sont assez noires, inspirées de notre passé douloureux et tragique. (Comme Dédales de Katia Lanero Zamora ou L'ombre de la tour d'Emilie de Béco) D'autres mêlent réalité et fiction ou nous font découvrir un quartier populaire au parlé savoureux. Chacune porte la marque de son auteur, de sa plume si particulière mais aussi de l'autodérision et du surréalisme dont seuls sont capables les Belges. Et cela rend le recueil particulièrement riche et intéressant.

Sous la houlette de Michel Dufranne, critique littéraire bien connu et scénariste de bande dessinée, les treize auteurs abordent des thèmes variés et d'actualité comme l'immigration, les OGM, la drogue ou encore l'affaire Dutroux ou celle des Tueurs du Brabant.

De Paul Colize à Jean-Luc Cornette, ce recueil nous entraine en eaux troubles pour notre plus grand plaisir. Je suis heureuse d'avoir lu Katia Lanero Zamora dans un autre genre et je peux dire que le polar lui va bien et d'avoir découvert de nouveaux auteurs comme Sara Doke ou Kenan Gorgün. J'ai quasiment tout aimé mais je ferai une mention spéciale pour « L'apiculteur » qui clôture ce recueil. Une nouvelle irrésistible de Cornette mêlant famille royale et peuple de manière étonnante. Un humour décalé comme on l'aime chez nous.

Citons encore Barbara Abel, Nadine Monfils, Patrick Delperdange, Ayerdhal, Bob van Laerhoven, Alfredo Noriega et Edgar Kosma qui rivalisent eux aussi de talent pour notre plus grand plaisir.
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« Bruxelles Noir » est un recueil de nouvelles à l'ambiance assez sombre publié en 2015 sous la houlette de Michel Dufranne, chroniqueur radio et télé (RTBF) passionné de polars, thrillers, science-fiction et bandes dessinées. 13 auteurs contemporains (tous bruxellois) et 13 nouvelles, avec pour point commun l'exploration du côté « sombre » de la capitale belge.

Avant tout, je dois dire que le polar n'est pas du tout mon genre de prédilection et que je n'avais jamais lu aucun des auteurs de ce recueil. C'est le concept, plutôt original, qui m'a interpellée, et j'ai donc décidé de sortir de ma zone de confort. le résultat est mitigé. J'ai été surprise par les similitudes de style entre les nouvelles, malgré la diversité des auteurs.

La nouvelle de Paul Colize, intitulée « Une fraction de seconde », inspirée par les tueries du Brabant dans les années 1980, est de loin celle que j'ai préférée. « Ecuador » d'Alfredo Noriega n'est pas mal non plus, avec un narrateur assez attachant offrant une vision assez inhabituelle du Bruxelles « européen ». Certains récits comme « L'Autre Guerre de la Marolle » sont franchement peu accessibles à quelqu'un qui ne connaît pas Bruxelles, et s'adressent clairement à un public très local. Les autres nouvelles sont parfois amusantes, troublantes, absurdes, mais souvent trop tirées par les cheveux pour que la magie opère. C'est le cas de « L'Ombre de la tour » d'Émilie de Béco. Ce récit à suspense sur fond de vengeance et de scandale pédophile aurait pu être très puissant si son dénouement n'était pas aussi invraisemblable.

Au final, pas de coup de coeur qui m'incite à découvrir plus en détail l'oeuvre d'un(e) de ces auteur(e)s bruxellois(e)s, mais un concept malgré tout intéressant qui mériterait d'être décliné dans d'autres genres.
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La lecture de ce recueil me laisse sur une impression très mitigée.

D'une part parce que les nouvelles imaginées par ces auteurs ne m'ont pas passionnées. Les personnages sont vils, malsains, à l'esprit dérangé ou animé par la vengeance donc peu attachants. Certains auteurs citent un tas de noms de rues sans s'imaginer que le lecteur ne connait pas forcément le quartier dont il est question et que ces informations ne lui sont donc d'aucune utilité. Et ce n'est pas la carte hyper simplifiée de la ville, fournie en première page, qui va être d'une grande utilité.

D'autre part, alors que certaines nouvelles nous projettent dans un avenir peu engageant (Dédales), la plupart d'entre elles s'ancrent dans la vie actuelle, s'inspirant même de faits réels, et témoignent ainsi des sujets qui ont marqué les belges ces dernières années : les tueries du Brabant, l'affaire Dutroux, la mort de Semira Adamu en sont quelques exemples. Cet aspect est intéressant car, en ouvrant ce recueil, je n'imaginais pas lire des histoires en lien avec cette actualité brulante, qui fait encore couler beaucoup d'encre aujourd'hui.

Mes nouvelles préférées sont celles d'Edgar Cosma (L'idiot du village) et de Barbara Abel (la perruche), qui m'ont donné l'envie de me (re)plonger dans leurs précédentes publications.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La Genèse [11 : 1-9] nous apprend que Dieu, fâché de voir la tour de Babel s’élever jusqu’aux cieux, décide de brouiller le langage des hommes et de les disperser à la surface de la Terre ; le texte oublie probablement de préciser qu’un morceau de cette tour a dû atterrir au cœur de marais, au nord de la Gaule, là où les peuples sont les plus braves (car les plus barbares) selon les dires de Jules César, et donner naissance à… Bruxelles !
Bruxelles la cosmopolite, la multilingue, la capitale. Bruxelles, dont la géographie et la démographie rappellent une ville de campagne. Bruxelles, que les touristes traversent en quelques heures, qui ploie sous sa complexité et ses identités multiples. Bruxelles aux mille visages, une cité au cœur de l’Europe, où les communautés vivent (presque toujours) en paix et harmonie tant elles se croisent sans jamais chercher à se rencontrer. Bruxelles, enjeu réel de toutes les querelles belges… Bruxelles, épouvantail européen agité en tous sens par les europhobes… Bruxelles…
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Nous décidons de faire une escale au Shalimar afin de fêter ça. L'établissement est tenu depuis le Moyen-Age par un vieil ami à moi, dont les traits rappellent étrangement ceux de Yul Brunner dans Tarass Bulba, le bonnet d'astrakan en moins.
(Seuls les ruisseaux boueux ...Patrick Delperdange)
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Les amis de Quito, tu les retrouve jusque dans ta soupe, ils sont capables de te faire des remarques sur ta vie avec plus d'ardeur que ta propre mère, avec plus d'arguments en tout cas, vu qu'ils te connaissent autant sans t'aimer comme elle.
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De fait, l'enclos ne crée pas le troupeau de moutons, pas davantage que le marché ne crée celui des hommes. Le troupeau crée le berger. Par ce même instinct, les hommes créent les dictateurs.
Rituel - Kenan Gorgün
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Léa descend dans les galeries pour prendre le métro ligne 2.
Elle sort son passeport et son permis de travail, puis se place dans la queue du guichet des navetteurs en provenance de la Région wallonne. De l’autre côté d’une vitre, les navetteurs flamands se soumettent à la même inspection douanière. Comme chaque matin, l’agent prend le passeport de Léa, inspecte son permis de travail, y appose un cachet avec la date, et lui dit, encore moins cordialement qu’il n’y paraît :
- Bienvenue à la capitale européenne.
Extrait de Dédales – Katia Lanero Zamora
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Vidéo de Michel Dufranne
Le 31 mai 2021, Michel Dufranne, dans le cadre du 6-8 (RTBF) nous présente LE SANG DE LA CITÉ premier roman de Guillaume Chamanadjian, publié aux éditions Aux forges de Vulcain, première partie de la trilogie Capitale du sud - et première entrée dans le cycle de la Tour de garde, co-conçue avec Claire Duvivier, autre de UN LONG VOYAGE.
"Un roman ambitieux, une fresque, avec plusieurs angles de vue !"
Dabs toutes les bonnes librairies.
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