Une immersion dans le milieu hospitalier carcéral de la prison de Fresnes.
Les protagonistes de ce livre auraient pu être des dossiers, il n'en n'est rien, Anne Duloust a su leur donner leur identité, leur existence en tant qu'être humain.
Ce livre n'est pas un simple témoignage, il implique une vraie réflexion de celui qui le lit. Un sujet d'actualité délicat à aborder et défendre. le lecteur se trouve embarqué à la frontière du milieu carcéral et hospitalier. Thème peu porteur, il est rarement abordé dans les médias. Anne Duloust a osé prendre le contre-pied de l'opinion publique de notre époque pour défendre son métier, ses initiatives et proposer des solutions aux dysfonctionnements concernant le traitement médical et le manque de considération des détenus malades.
Même si parfois, le lecteur pourrait tendance à penser que l'auteure en fait trop, en fait il suffit de suivre sa démarche et de considérer les personnes comme des êtres humains en faisant abstraction des délits qu'ils ont commis. Elle agit en tant que docteur et non juge.
Un appel à la tolérance pour les non professionnels, un appel à la raison et l'humanité pour l'ensemble des professionnels du milieu carcéral et de santé amenés à côtoyer des détenus ou ex détenus touchés par des maladies graves comme le VIH, la tuberculose, la démence et la solitude.
Pour ma part, cette cette lecture m'a touchée. Même si je n'adhère pas à la totalité de son plaidoyer, j'admire la femme de conviction et je reconnais que non seulement elle m'a poussé à avoir un regard nouveau mais modifier certains de mes préjugés relevant de l'indifférence.
Un livre qui mérite d'être mis en valeur pour sa réflexion et ce qu'il apporte en terme de respect pour chaque vie.
Commenter  J’apprécie         120
Je suis médecin engagé et, malgré les obstacles ,je renonce rarement à ce qui me tient réellement à coeur, le respect de la dignité de chaque être humaine, aux missions qui me sont confiées, parmi lesquelles je place en tête l'amélioration de la qualité des soins donnés aux personnes détenues.
Michel n'aura pas vécu longtemps, mais il semble qu'il s'est vite acclimaté et que ses derniers jours ont été heureux.
Les prisonniers méritent-ils les mêmes attentions que les personnes libres? Sommes nous tous égaux? Il semble que non