«Soon, oh soon the light
Ours to shape for all time, ours the right
The sun will lead us
Our reason to be here. »
Merci infiniment à Babelio et à masse critique pour ce très beau cadeau de Noël, formidable livre sur un groupe mythique aux multiples facettes, à ce jour au trois quart décimé, ne lâchant rien, toujours productif que ce soit en studio ou en vadrouille par monts et par vaux.
Que de belles révélations et de merveilleux souvenirs remarquablement détaillé tout au long de ce péplum somptueusement imagé sur le parcours de cette brochette de musiciens hors pair, optant tout le long de leur carrière pour une production morcelée de nombreuses parcelles curieuses et innovantes.
Un premier contact pas toujours facile suite à leurs nombreuses variations thématiques autant idylliques, planantes et initiatrices que robustes et vitaminées.
Changement d'atmosphères auxquelles il faut s'accoutumer lentement galette après galette sans frémir devant ses nouvelles tonalités inquiétantes semblant surgir d'un autre monde.
Parsemé d'une voix ésotérique sur le toit du monde, valorisant dans un état second, les textes de mélopées complexes, longues et décousues, éparpillées dans des albums concepts parfois difficile à cerner.
Une approche presque céleste aux propos abondamment cryptés, envoutant ou agaçants d'éventuels nouveaux adeptes prêts à se démunir d'un confort de lecture, constant et gentillet.
Ici on est ailleurs, surtout pour écouter, apprendre, analyser et ressentir l'offrande de nouveaux accords et de nouveaux sons, perturbant une oreille habituée à capter des conceptions linéaires beaucoup plus disciplinées.
Déroutée devant un processus original et déstructuré, n'appartenant qu'à ceux qui l'exprime par d'insolites émanations éclectiques, compilées sur des plages complètement débridées n'étant plus esclave de leurs minutages.
Une véritable provocation dont on ne ressort pas indemne menaçant la tolérance d'un auditoire conventionnel ronronnant paisiblement dans son patrimoine.
Accepter une telle mutation n'est pas simple et nécessite dans un premier temps une attention et surtout une tolérance appuyée.
Le vacarme et l'accalmie, tourbillon docile et désordonné en alternance de Gates of delirium est un bon exemple.
De gros efforts à faire dans une nouvelle dimension presque quantique, sonorité divergente d'un ensemble qu'il faut avoir le courage de visiter sans craindre de se perdre.
Tenir sans claquer la porte suite à la disette de certains repères, complètement annihilés au contact d'une palette déconstruite voir inaudible.
Comme si le groupe prenait la clé des champs sans se soucier un seul instant des conséquences de ses décrochages.
Tenter l'aventure sans craindre de se réinventer en parcourant concentré au maximum une autre manière de faire s'exprimant parfois à la limite du supportable.
Yes, sorte de théorie du tout, mur de Planck, frontière entre l'ordre et le désordre va néanmoins devoir afin de mieux se faire connaitre aplanir temporairement ses productions et produire de la matière un peu plus digestive.
Ce qui va nous donner le dispensable « owner of a lonely heart.» plus abordable qu'une « pléthore » d'albums concepts ne s'adressant qu'à des initiés.
Quelques escapades seront néanmoins réussies dont l'album « Drama » représente du moins selon mon ressenti le plus beau fleuron.
Le groupe amputé de plusieurs cadres majeurs possède le mérite de continuer d'enregistrer et de tourner.
Chris Squire et
Alan White, ne sont plus de ce monde.
Jon Anderson est évincé, pendant que Rick Wakeman caritatif défend la cause des chiens errants maltraités tout en poursuivant sa carrière en solo.
Il ne reste plus que Steve Howe toujours au top pour faire tourner la baraque, très bien entouré par de nouveaux membres perpétuant la continuité d'un groupe de légende qui sans ses pièces maitresses continue néanmoins de s'exprimer.
Pourvu que ça dure.