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Sébastien Spitzer (Autre)
EAN : 9782355849572
304 pages
Sonatine (19/05/2022)
3.71/5   14 notes
Résumé :
C'est l'histoire d'un petit gars qui est tombé dans la nuit et qui s'en est relevé.

« Ce récit est une tragédie. Mon existence tient dans une boîte. Une boîte de nuit de quelques mètres carrés. Nichée en plein Paris, dans le quartier chaud de Pigalle. Vous la connaissez peut-être. C'est le Bus Palladium. Rue Fontaine, y avait foule, comme le chantait Gainsbourg. Il y venait souvent, comme beaucoup d'autres stars.
Mon temps, c'était celui des ga... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
📀Chronique📀

« Je comprends tellement mieux les coeurs brisés. Ils sont pleins de vérités. Leur désespoir palpable les rend bien plus humains que tous les bienheureux, les ravis, les contents. »

Il était une promesse. Un jeune passionné de musique et de tennis. Un jeune amoureux. Il était bosseur, doué, sensible. Mais il a fallu qu'il mette un pied dans la nuit. Qu'il y saute à pied joints. Qu'il s'y perde et qu'il revienne, avec le coeur brisé. Et moi, les coeurs brisés, je les écoute, je ne me lasse pas de les écouter…Dans les ballades Rock, les coeurs en berne, ce n'est pas ce qui manque, mais là, il nous ait raconté au milieu du tumulte, une histoire d'amour au coeur du Bus Palladium. La vie nocturne est pleine de sensations, de tentations, de basculements. Il avait sa lumière, son amoureuse. Mais la nuit est dévoreuse, elle mange les coeurs guimauve, elle entraîne ses adeptes dans de folles danses chronophages…On ne revient pas facilement d'une course noctambule aussi effrénée. On n'en revient presque jamais avec de la lumière, une fois, qu'on a été dansé avec la Brune…La nuit va nous perdre, c'est l'histoire d'un jeune homme qui embrasse la nuit, avec ce que ça implique de pertes et de fracas…

« Quand on devient toxico, on s'entoure d'un tas de paumés auxquels on ne confie rien, on se crée des solidarités de cour des miracles, un réseau de type en vrac. »

Elle est un fléau. Il était distrait, dans une euphorie-tourbillon, dans le pli de la nuit. Il était sur la faille, innocent, épuisé. Mais il a fallu qu'il goûte à la nuit. Qu'il s'y laisse prendre et qu'il en reprenne, encore et encore. Addict, ça sera sa perte. Les lumières, l'argent, les célébrités sont aimantés par ce lieu emblématique: le Bus Palladium. Les ténèbres, l'avidité, les dealers, également. La musique et la blanche passe de main en main, de coeur en coeur, et à se pencher trop au-dessus du vide, certains tombent, dedans…


« L'histoire est un boomerang. Vous croyez qu'elle s'élance, qu'elle court vers l'horizon, loin devant, mais non. Elle vous revient, et vous frappe. En pleine poire. »

Il était le DJ phare du lieu, mais il est parti en naufrage. On écoute juste sa dérive, mais heureusement, il en revient, avec ce livre palpitant... J'ai aimé ce récit, parce qu'il est sans artifice malgré le contexte festif, déluré, très rock. J'ai entendu la nuit, la musique, la sincérité. J'aurai voulu leur chanter Stay, mais ce sont d'autres playlists, qui sont venues... Cet homme raconte son histoire, avec les bons et les mauvais côtés de la vie, le beau et le laid de la nuit. C'est toujours intéressant d'avoir le murmure des coulisses, quand le faste s'empare d'un lieu. J'aurai adoré connaître Josy, faire deux trois pas de danses sur cette piste, mais La nuit va nous perdre quelque part entre nostalgie et rock'n'roll endiablé, alors je referme la page, et puisse l'amour s'élancer…
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Le Bus Palladium, club mythique et salle de concert consacrée au rock à Paris, a définitivement fermé ses portes il y a quelques semaines.
Ce haut lieu de la vie nocturne parisienne est né au milieu des années 1960 avec une idée simple: un lieu accessible aux jeunes, sans code vestimentaire, tourné vers le rock'n'roll.
Organisé autour d'une petite scène et d'un long bar bien éclairé, le 6 rue Fontaine devient vite une adresse incontournable avec sa programmation musicale résolument rock. Tout le monde ira un jour au Bus, certains y auront leur habitudes. de Jonnhy à Dali, de Gainsbourg à Prince, de Mick Jagger à Pete Doherty. Même moi je suis allé au Bus ! C'est pour vous dire 😉

Jean-Charles Dupuy n'a que 18 ans quand il découvre le Bus. Venu passer la soirée avec des amis, ce passionné de tennis et de musique tombe sous le charme de la prog hyper pointue. Il découvre le seul endroit dans Paris qui propose la musique qu'il écoute dans la vie de tous les jours,
Il se lit d'amitié avec le DJ et petit et petit fait des remplacements jusqu'à en devenir le DJ résident pendant 20 ans. Ses début ressemblent à un rêve mais quand sa copine le quitte, la nuit le dévore, la drogue entre en scène.

Un témoignage qui revêt plusieurs dimensions. D'abord il y est question de musique. On sent toute la passion du DJ qui ne vit que pour le son. qui constamment essaye de dégoter des nouveaux morceaux inconnus en France.
Ensuite c'est une photographie de la nuit parisienne et du Pigalle des années 80. On croise des stars et des inconnus, des journalistes et des serveuses, des gardiens de parking et des dealers. Un monde foisonnant et bien souvent attachant à l'image de Josy.
Enfin, c'est aussi le parcours et le combat d'un homme tombé dans la drogue.
Les deux premiers points sont à mon avis les plus intéressants (des témoignages sur la toxicomanie, on en a tous lu d'autres) mais c'est un tout qui retrace la vie de ce petit gars de Courbevoie qui va régner sur la nuit avant de s'y perdre.
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Je remercie Babelio et les Éditions Sonatine pour m'avoir confié cet ouvrage dans le cadre d'une opération « Masse Critique ».

Jean-Charles Dupuy est un jeune homme presque comme les autres, il est prof de tennis mais sa plus grande passion est la musique.

Un soir, il se laisse entraîner par sa bande d'amis « les poireaux » au Bus Palladium et y fait la connaissance du DJ, Sergio, qui remarque très vite ses connaissances musicales et ses goûts pointus en la matière.

Lorsque Sergio lui propose de faire un essai aux platines, Jean-Charles est aux anges, il a trouvé sa vocation.

Jean-Charles effectue d'abord quelques remplacements et un concours de circonstances le propulse très vite DJ de la salle mythique parisienne. Il vit de sa passion, c'est un conte de fées, en tout cas au début, avant la descente aux enfers.

Dans un style direct à la première personne, l'auteur nous embarque dans les nuits enivrées parisiennes du Bus où nous croisons une multitude de célébrités comme Gainsbourg, Baschung, Prince, Patrick Dewaere, Yannick Noah, David Bowie, Robert de Niro, … (la liste est longue) .

J'ai beaucoup apprécié l'humilité présente tout au long du récit. Tout le monde connaît la renommée du Bus et la programmation musicale y était pour beaucoup (*), la passion prime sur l'ego.

Les passages difficiles où l'auteur aborde ses problèmes de drogue sont décrits tout en pudeur. Ce livre est exempt de vulgarité, ce qui en fait un ouvrage tout public. C'est en même temps le seul petit bémol de ce témoignage, je m'attendais à ressentir davantage les ravages de la drogue : l'isolement, la culpabilité, la honte, le manque aussi, …

Ce que j'ai aimé par-dessus tout est sa nostalgie communicative pour une époque où on savait faire la fête simplement (ou presque), où les gens savaient se serrer les coudes, où les amitiés étaient vraies, je pense particulièrement à Josy dont on imagine le coeur immense.

(*) Et cerise sur le gâteau : une playlist « la nuit va nous perdre » est disponible sur Spotify pour accompagner cette lecture et c'est carrément bon, j'adore, des heures de bonheur musical.

Je souhaite tirer mon chapeau à la reconversion de « DJC » qui s'est ensuite investi pour aider au sevrage les personnes dépendantes. Bravo Monsieur.
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Une plongée vibrante et chaotique dans les ténèbres nocturnes.
J'ai absolument tout aimé dans ce témoignage.
C'est l'histoire de paillettes qui pulsent et propulsent, de dansent qui tournent mal et de rencontres qui bouleversent.
La vie d'un homme et ses combats.
Sublime !
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Un témoignage super agréable à lire !

On suit JC dans sa plongée dans le milieu de la nuit de Pigalle. C'est fascinant et inquiétant à la fois. Ses débuts, sa descente aux enfers et sa résilience.
J'ai aussi beaucoup aimé les références aux stars de "l'époque" (je suis d'une autre génération).

La vie de Josy a l'air passionnante aussi !
On a du mal à croire que tout est vrai tellement c'est digne d'un film.

C'est un livre qui parle aussi beaucoup de musique. Côté édition, c'est dommage que la playlist finale ne soit pas sous forme de QR Code Spotify ou Deezer.

Livre reçu gratuitement dans le cadre de Masse Critique
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les paroles de « Dieu fumeur de havanes » me rappellent un ami qui tient la Cloche d'Or, rue Mansart. J'y vais souvent la nuit, quand j'ai fini de bosser. Kessel, Cocteau, Piaf et Cerdan y avaient leur table. Y a des photos partout. Cette institution attire aussi bien les férus de théâtre que les nuiteux en rade. Jean-Claude, son directeur, est petit, joufflu, quelques cheveux épars qu'il semble avoir coiffés avec les dents d'un râteau. Costard noir. Cravate rouge. Une tache de gras sur le complet. Un peu M. Loyal. Tellement mal fagoté. Il se dégage de lui quelque chose de lunaire, un enfant du paradis à la Carné, tombé à pieds joints dans le chaudron de Pigalle. Il suffit que je me pointe pour qu'il se radine.
«Tu es seul?
- Yes. »
Il s'installe devant moi. Il taille un bout de bavette et je m'envoie un pavé. Il est badin. Léger. Mais je sais qu'au fond de lui quelque chose s'est cassé. Il me parle souvent d'elle. La fille du bar, là-bas. La belle qui se loue. Une pute parmi tant d'autres.
«Un jour, tu verras, je nous paierai une maison. Je m'occuperai d'elle. Elle aura plus besoin de retourner au turbin. J'aurai assez pour deux et pour la rendre heureuse. »
Il m'en parle comme si elle n'attendait que lui. Mais le pauvre se plante, bercé d'illusions. La fille bosse et gagne. Ses « je t'aime » sont en toc. Son amour vaut que dalle. Elle s'offre à qui mieux mieux dans des chambres louées à l'heure. Je n'ai jamais connu d'homme aussi sottement épris. Elle se moque de lui. Elles se moquent toutes de lui, avec ses gros costumes et son air de blaireau, qu'elles couvent délicatement pour lui soutirer gentiment un maximum d'oseille.
C'est un sensible, Jean-Claude. Un vrai. Qui croit tout ce qu'on lui dit. Et qui mourra seul.
Je comprends tellement mieux les cœurs brisés. Ils sont pleins de vérité. Leur désespoir palpable les rend bien plus humains que tous les bienheureux, les ravis, les contents.
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L’histoire est un boomerang. Vous croyez qu’elle s’élance, qu’elle court vers l’horizon, loin devant, mais non. Elle vous revient, et vous frappe. En pleine poire.
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Je comprends tellement mieux les cœurs brisés. Ils sont pleins de vérités. Leur désespoir palpable les rend bien plus humains que tous les bienheureux, les ravis, les contents.
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Quand on devient toxico, on s’entoure d’un tas de paumés auxquels on ne confie rien, on se crée des solidarités de cour des miracles, un réseau de type en vrac.
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Pigalle draine alors des vestiges interlopes, un petit monde de truands attirés comme les mouches par les bars et les jeux. Je vais le découvrir, petit à petit, du bout des oreilles et du coin de l'oeil. Pour entendre ce qui ne se dit pas, pour découvrir ce qui se trame à l'ombre des quartiers chauds, c'est en fermant sa gueule qu'on en apprend le plus.
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