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sur 405 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Vacances en Italie, entre la plage et les montagnes. Sara, Jacques, l'enfant, Ludi, Gina, Diana et l'homme au bateau passent leurs journées écrasés par le soleil, sans cesse indécis quant au programme de la journée. « Il n'y avait rien à faire, ici, les livres fondaient dans les mains. Et les histoires tombaient en pièces sous les coups sombres et silencieux des frelons à l'affût. Oui, la chaleur lacérait le coeur. Et seule lui résistait, entière, vierge, l'envie de la mer. » (p. 18) du lever au coucher, la chaleur est discutée, haïe et fuie. Les journées s'écoulent mollement entre deux verres de bitter campari, une partie de boules et l'espoir de la pluie. L'indolence saisit chacun et en même temps la haine de cette indolence. « le mal vient de ce qu'on fait tout trop tard, on dîne trop tard, on joue aux boules trop tard. Alors le matin on ne peut pas se lever et on se baigne trop tard, tout ça recommence... » (p. 204)

À se côtoyer de si près et à ne rien faire, les esprits s'échauffent et les disputes éclatent au sein des couples. Il n'y a guère que le projet d'un voyage jusqu'à Tarquinia, pour voir les chevaux sur les tombes étrusques, qui donne une perspective à ce séjour étouffant. Il y a aussi l'ébauche d'une histoire d'amour, les continuels reproches de la bonne, les caprices de l'enfant et l'histoire des deux vieux qui ont entassé dans une caisse à savon les morceaux du corps de leur fils, sauté sur une bombe de la dernière guerre.

La chaleur omniprésente et étourdissante se pose comme moteur de la non-action ou comme anti-moteur de l'action. Elle enraye toutes les volontés et retarde tous les projets. D'elle naissent la lassitude et l'écoeurement. On perçoit une violence latente et un drame en suspend, comme un ressort qui se ramasse et attend le bon moment pour se détendre. Mais ce n'est pas dans ces pages qu'il sautera, tel le diable hors de sa boîte.

Dans le genre lent, chaud et contemplatif, j'ai de loin préféré le désert des Tartares de Dino Buzatti. Voilà le premier roman de Marguerite Duras qui me déplaît. Les pages se tournent finalement sans difficulté, mais quel ennui ! C'était peut-être le but recherché, faire partager au lecteur l'indolence assommée des personnages. Mais ce n'est pas ce que je recherche dans un roman. J'attends d'une oeuvre qu'elle m'éveille à un ailleurs et à un autre que je ne connais pas, pas qu'elle me renvoie à la vacuité d'une existence dont j'ai suffisamment conscience.
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La où les personnages sont enivrés de soleil et de bitter campari, les lecteurs eux sont enivrés de mots et de pensées féministes.
Comme souvent chez Marguerite Duras l'histoire et l'intrigue ne sont pas les leitmotivs de l'écriture mais au contraire c'est l volonté de partager des sensations, des émotions, des réflexions.
Cela peut paraître lent mais quand c'est si bien écrit finalement le temps passe si vite.
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Un été torride en I'Italie, un village entre mer et montagne, l'ennui, des couples qui questionnent leur avenir, leur vie.
Je n'ai pas été sous le charme de la musique des mots de Duras - pas encore à son sommet ici - et parfois l'ennui ne gagne pas que les personnages.
Cepndant la lecture finie, on sent que Les petits chevaux de Tarquinia vont vous marquer pour longtemps et figurer dans les livres qu'il faut lire.
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Ça bavarde, ça bavarde, ça bavarde. Et ça bavarde.

Ça bavarde, ça bavarde, ça bavarde. Et ça bavarde.

Ça bavarde, ça bavarde, ça bavarde. Et ça bavarde.

Ça bavarde, ça bavarde, ça bavarde. Et ça bavarde.

Ça bavarde, ça bavarde, ça bavarde. Et ça bavarde.

Sinon, ça bavarde.
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Première fois que je lis Marguerite Duras.
Pour faire simple, le style m'a plu, pas mal même, mais ça n'en fait pas un grand livre.

Je m'en souviendrai comme d'un livre sur l'ennui, la lâcheté, la peur de se lancer, de se jeter, de changer. Un livre sur l'apathie quoi.

Grâce au style, je m'en souviendrai également comme d'un livre sur les sens, très charnel. le meilleur exemple, au delà de la chaleur etc., c'est le rapport des personnages, Ludi notamment, à la nourriture. J'ai comme une envie de pâtes aux vongoles, de tomates farcies au maigre, de rougets et fenouil ... et même de poissons frits de l'hôtel (mais pas tous les jours!).

En résumé: pourquoi pas! D'ailleurs c'est court, ça facilite la découverte.
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Quelle bonne idée j'ai eue d'avancer dans l'oeuvre de Duras ces jours-ci où la canicule force au ralenti , propice donc aux lectures d'ambiance où on prend son temps en s'installant confortablement .
Nous voilà au sein d'un groupe d'amis , jeunes intellos en couples pour la plupart en vacances estivales . C'est l'Italie . Entre mer et montagne . Il fait chaud. Les filles sont belles . On "farniente " dur et grave tout en se donnant du courage pour continuer en buvant Bitter campari sur Bitter Campari . Parce qu'il en faut du courage pour se laisser aller à être soi quelquefois dans ces parenthèses de vie que constituent les vacances qui peuvent devenir rapidement l'enfer sur terre .
Et bien sûr les tensions s'exacerbent dans ce climat de touffeur et d'inertie . On se regarde autrement . On hésite entre le délitement du couple ou remettre un petit coup de braise sur la flamme vacillante . Et puis il n'y a pas grand chose à faire dans ce village du bout du monde , à part faire l'amour ou la guerre et jouer aux boules le soir . Tout tourne au ralenti , la lassitude s'installe .
Heureusement l'arrivée de "l'homme " sur son bateau à moteur , inconnu au "bataillon" apportera une bouffée d'oxygène ainsi qu'un danger potentiel .Mais dès lors une nouvelle dynamique se crée , le désir se réveille , jalousie et séduction en fil directeur de tous les émotions qui se réveillent simultanément .
L'homme restera pourtant l'homme ....Sans identité précise . Au milieu de Sara , Jacques , Diana, Gina et Ludi . Parce que c'était lui mais que ça pourrait être un autre bien sûr .
Heureusement aussi il y a le vieux et la vieille dans la montagne . Des inconnus eux aussi , venus chercher la dépouille de leur fils mort par accidents lors d'un déminage . On se réunit autour , on cherche à comprendre le refus de la vieille de signer l'acte de décès , ça fait diversion et permet de tenir en respect ses affects de la journée ....
Peut-être pour oublier le regard de l'Homme sur Sara pour Jacques , Peut-être pour oublier sa colère , pour Gina qui semble ne plus savoir aimer Ludi autrement ,peut-être pour oublier les trahisons à répétitions de Jacques pour Sara ...Ou peut-être pas ...
Quatre journées sur un rythme languissant dans une ambiance oppressante où rien ne semble réel ...Et où l'ennuie pèse dangereusement .
Alors oui Duras s'affirme , plus encore que dans le marin de Gibraltar . Sa griffe s'émancipe : tout en gardant un classicisme dans le fond ,elle ose quelques barbarismes et solécismes savoureux , elle use de la répétition pour enraciner quelques informations " peut-être " ,' Bitter Campari " , elle déplace la psychologie des personnages de la parole à la sémiotique et c'est là son plus grand talent ....Rien n'est donné dans les normes habituelles pour le plus grand plaisir du lecteur qui aime à déchiffrer autrement que par les artifices ou codes habituels .
Alors oui je tiens ce roman pour meilleur que le marin de Gilbratar encore . L'univers DURASSIEN prend forme !
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