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EAN : 9782262018962
515 pages
Perrin (23/01/2003)
3.89/5   9 notes
Résumé :

Comment la France et les Français -7 000000 de mobilisés, 1 397 000 morts - ont-ils pu supporter une guerre si longue, si dure, si cruelle, si coûteuse ? Pour y répondre, Jean-Baptiste Duroselle a étudié la Grande Guerre de 14-18 sous tous les angles possibles : les phases militaires, naturellement, mais aussi le rôle des chefs, la souffrance des combattants et de leurs familles, les civils, le comportement des gouvernem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je continue à me plonger dans les vastes débats sur les causes et conséquences de la guerre de 14-18. Au risque de lasser le lecteur, j'y trouve des constantes, hélas, et des éléments qui contribuent à la compréhension des relations internationales de notre temps.
L'historien Jean-Baptiste Duroselle (1917 – 1994) fut l'un des plus éminents spécialistes des relations internationales. Il avait publié en 1988 une biographie de Clemenceau et ce dernier ouvrage sur la grande guerre des Français en 1994, avec pour sous-titre « L'incompréhensible ». J'ai suivi avec bonheur son enseignement à Sciences Po au milieu des années 60.
Il avait de bonnes raisons de creuser le sujet : son père avait été grièvement blessé au combat et son maître Pierre Renouvin avait laissé un bras au Chemin des Dames. Après l'analyse actuelle de Michel Goya, cette somme traite d'aspects moins souvent mis en lumière de ces quatre années et trois mois de conflit. Les deux ouvrages se répondent. Pour être encore plus complet, j'ajouterais volontiers le livre de François Cailleteau "Gagner la Grande Guerre".
Il est ici hors de question de résumer un tel ouvrage de référence. Je n'en ai ni les compétences ni le courage. Je dois dire simplement qu'une fois ouvert, je n'ai pas pu le lâcher. Car il aborde bien des aspects moins connus de la vie des Français en temps de guerre : celui des combattants, non seulement les grandes lignes des stratégies et des tactiques mais leurs conditions de survie, les tractations politiques des partis, le rôle de la propagande, et bien entendu l'extraordinaire complexité des négociations internationales avant le déclenchement du conflit, pendant et après, lors de la négociation des traités de paix.
Les chapitres qui m'ont le plus intéressée concernent l'adhésion des partis et des syndicats et la formation de l'Union Sacrée, mais aussi la continuation des manoeuvres pour faire chuter les gouvernements, le financement de l'effort de guerre, l'organisation internationale des transports maritimes – où l'on découvre la patte d'un jeune homme plein d'avenir : Jean Monnet - la reconversion industrielle vers la production d'armement, les crises politiques, sociales et militaires de 1917, le rôle des Américains et la philosophie idéaliste de Wilson avec ses 14 points.
Bien évidemment, le caractère et l'énergie de Clemenceau et sa reprise en mains spectaculaire, les infinies difficultés à faire admettre par les Alliés la nécessité d'un commandement suprême confié à Foch, la personnalité contrastée du général Pétain : loyal, organisateur, proche des soldats et bon logisticien mais perpétuellement pessimiste voire pacifiste, ennemi de l'offensive, influençable, secret.
On comprend aussi comment la demande d'armistice a permis à l'armée allemande de se retirer en bon ordre, comment les exigences faramineuses des vainqueurs ont suscité la revanche, comment en réalité, et selon Foch, cet armistice ne fut qu'un répit dans une guerre de cinquante ans.
Redoutable également est de constater combien les pouvoirs du Président des Etats-Unis sont étendus en matière internationale … Ayant imposé ses buts de guerre aux belligérants avec des arguments chiffrés imparables – au 11 novembre, on compte déjà plus de deux millions de Sammies en Europe, entièrement équipés par la France (4881 avions, 2150 canons de 75, 1684 pièces d'artillerie, 260 tanks) - son pays ne ratifiera cependant ni le Traité de Versailles ni la charte de fondation de la Société des Nations … Cela me rappelle quelqu'un, pas vous ?
Ce premier conflit mondial coûta à la France 1 397 000 morts soit un homme sur sept en âge de combattre (et 49 000 Américains). C'est en effet incompréhensible …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La lecture de cet ouvrage historique, je la dois à une discussion enflammée avec un ami :
lui soutenait que si les soldats avaient tenu 4 ans dans cette effroyable boucherie que fut la guerre 14/18 , c'était par peur des représailles, moi qu'ils étaient habités par un sentiment patriotique qu'on ne peut plus comprendre

aujourd' hui.
Je m' appuyais pour cela sur le livre de Becker : "les Français dans la grande guerre" qui

m'avait beaucoup appris sur ce sujet.
Pour continuer le débat, j'ai donc lu ce livre qui m'avait été offert il y a 3 ans.
C'est un livre passionnant et qui est facile à lire alors même qu'il est d'une grande exigence intellectuelle.
Tout ce qui concerne la première mondiale guerre est rassemblé dans ces 500 pages que je viens seulement de quitter .
On est abasourdi par la légèreté avec laquelle des nations on conduit tant d'hommes à la mort.
Le déclenchement est à peine croyable , ensuite la machine étant lancée, il restait à l'arrêter .
Tout cela on le sait tous un peu. Ce qui m'a le plus intéressée c'est le portrait des différents acteurs du conflit.
Il y a une galerie de portraits inoubliables, les hommes politiques ne ressortent pas grandi surtout en comparaison avec le courage et l'abnégation des simples soldats .
L'historien Jean-Baptiste Duroselle est, je pense, un homme de coeur et un travailleur acharné . Il ne cache pas ses inimitiés ni ses sympathies qui sont nées à la lecture des textes ,des archives et à la confrontation des différents travaux de recherche.
Je croyais que Pétain avait été le grand vainqueur de la guerre , évidemment influencé par ce qu'on sait de la guerre 39/45 , Duroselle a analysé la moindre de ses réactions . Et l'on voit déjà que c'était un général hésitant , se laissant facilement convaincre et concentré sur la défense .
Briand que je croyais un grand homme, n'a guère ses faveurs trop politicien à son goût . Par contre Clemenceau reste bien à sa place au panthéon de ma mémoire.
Alors pour mon débat , je dirai après cette lecture que le patriotisme est bien le moteur qui a poussé les hommes au combat et qui les a fait partir a la guerre. Mais ensuite?
Pour Duroselle , si la peur de mourir est constante la peur des représailles n'est pas ce qui a été le ciment de cette armée incroyablement valeureuse , c'est vraiment l'envie d'en finir et de bien faire ce qu'on avait commencé qui est l'explication de tant de bravoure .
Il explique, par exemple,que les mutineries de 1917 ne sont pas dues au refus de combattre mais à la perception par les combattants que l'armée était mal dirigée et que s'il fallait mourir il fallait au moins que ce soit pour quelque chose.
Je recommande ce livre à toutes celles et à tous ceux que cette période interesse , je ne m y suis jamais ennuyée j'ai tout compris alors que je ne suis absolument pas historienne.
Lien : http://luocine.over-blog.com..
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J'ai acheté ce livre parce que j'avais quelques lacunes en ce qui concerne la première guerre mondiale. J'ai donc choisi ce livre parce qu'il couvrait tout les aspect de la Grande Guerre: militaire, politique, sociale, psychologique, économique, culturelle.... Tout est abordé et en cela je n'ai pas été déçue.

J'ai appris énormément, je n'ai pas eu tant que ça de difficulté à le lire, je ne me suis pas ennuyée, notamment grâce à la répartition du chapitre. Ce n'est pas un découpage établit par années, mais par aspect et en cela, la lecture est beaucoup plus digeste.

au delà de la pédagogie qui ressort de ce livre, on sent aussi le travail de toute une vie, une documentation surréaliste, et une véritable passion et tendresse pour l'Histoire de tout ceux qui ont été affecté par les atrocités de cette guerre.

Tout en pudeur, j'ai autant apprécié qu'appris grâce à cette lecture, je recommande vivement à ceux qui s'intéressent à ce sujet, où ceux comme moi qui voudraient combler des lacunes. Je conseille aussi aux lycéens ou collégiens qui ont la 1ère Guerre mondiale au programme, pour approfondir le sujet.
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Effectivement, un livre majeur. Une synthèse où les aspects strictement événementiels laissent une large place à tous les autres points souvent négligés. Je me souviens, enfant, des discussions à table des grands parents et des amis et cousins qui “avaient fait la guerre de 14”, sous les quolibets des dames “vous n'allez pas encore nous bassiner avec la guerre”. Et bien si. C'était leur belle jeunesse, pour ceux qui en sont revenus.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Alors pourquoi se bat-on?....Le soldat de 1916 ne se bat ni pour l'Alsace , ni pour ruiner l'Allemagne, ni pour la patrie. Il se bat par honnêteté , par habitude et par force. Il se bat parce qu'il ne peut pas faire autrement . Il se bat ensuite , parce que après les premiers enthousiasmes , après le découragement du premier hiver est venue ...la résignation ... On a changé sa maison contre un gourbi... On a taillé sa vie dans la misère , comme autrefois dans le bien-être ... On s'imagine même plus que cela puisse changer. On l'espère toujours, on n'y compte plus."
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Cette formidable organisation , dont l'Exécutif des transports maritimes est à la tête , symbolise parfaitement ce qui a probablement été le phénomène économique essentiel de la guerre : la substitution du dirigisme d'Ètat à l'initiative privée.

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" Quant aux vivants , que nous accueillerons quand ils passeront sur nos boulevards , vers l'Arc de triomphe , qu'ils soient salués d'avance! Nous les attendons pour la grande oeuvre de reconstruction sociale . Grâce á eux , la France , hier soldat de Dieu, aujourd hui soldat de l'humanité , sera toujours le soldat de l'ideal."
Commentaire de l'auteur
On pouvait employer des formules comme celle-là en 1918 , le 11 novembre. De tels moments sont rares dans l'histoire d'un peuple. Une telle intensité de sentiments ne peut être qu'éphémère
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Que pensent ces hommes avant le moment fatal? A part quelques exaltés (Hitler en était) , tous ont peur - la coutume étant de ne pas l'avouer et surtout de ne pas en accuser les camarades.....Les combattants ont su , pendant quatre ans et demi, que sans cesse une épée de Damoclès menaçait de les détruire.
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Enfin pour présider le tout, le célèbre Ernest Lavisse "personnage prépotent de l'Université devenu très gros personnage de l'État ; on ne pouvait rien faire sans lui qu'on ne lui parût entreprendre contre lui.... Il accepta sans la moindre réticence"


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Video de Jean-Baptiste Duroselle (2) Voir plusAjouter une vidéo

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