J'ai plutôt aimé ce roman d'apprentissage où rien ne se déroule comme attendu. le jeune héros, Laurent Paridael, recueilli par une famille bourgeoise d'Anvers à contre coeur, aurait pu bien tourner: il est intelligent, il a de la réparti et un sens de la justice sociale acerbe. Seulement voilà, de mal en pis, cette oeuvre fleuve décrit comment il ne s'en sortira pas. de son fait, un peu (il est bien têtu); et de celui de la société bourgeoise anversoise, beaucoup. Mais il ne faut pas lire
la nouvelle Carthage pour Paridael, il faut lire
la nouvelle Carthage pour se plonger dans cette ville grouillante d'Anvers et son port à la fin du 19ème siècle; il faut lire
la nouvelle Carthage pour une certaine volonté de critique sociale et pour un portrait au vitriol d'une bourgeoise de fin de siècle. Et si Eekhoud appuie beaucoup sur certaines thématiques - le déterminisme social, la misère du peuple, quite à nous guider dans un monde un peu trop manichéen; ne trace-t-il pas, finalement, le portrait d'un auteur qui dans sa tentation de grandeur cherche à exorciser ses propres démons?