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EAN : 9782764626047
224 pages
Boréal (01/10/2019)
3.41/5   37 notes
Résumé :
Léa est institutrice. Tous les mois de septembre, elle accueille la vingtaine d'enfants qu'elle accompagnera pour la prochaine année. Chaque fois, elle brandit le dictionnaire devant eux, leur expliquant que c'est comme un coffre au trésor de vingt-six lettres. Elle leur dit qu'ils ont là tout ce qu'il faut pour raconter le monde. Même ce qui ne se raconte pas. Même les secrets qu'ils n'osent dire à personne. Même le silence. Le secret, le silence, n'est-ce pas just... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Après la mort de sa grand-mère, une femme va en Turquie à la recherche de ses racines arméniennes.

Manam : mot arabe qui signifie « songe », mais c'est aussi le nom de la ville où est née son aïeule. Avec un point de départ et l'aide d'un charmant guide local qui connaît le pays et les particularités des usages et des langues.

On y apprend un peu les horreurs du génocide, les cadavres et les marches dans le désert. Mais le roman, c'est surtout l'esprit des survivants qui conseillent d'aller de l'avant, d'oublier le passé. Sa grand-mère qui refusait de parler de ce qui s'était passé, qui changeait de sujet pour commenter plutôt la dernière partie de hockey, le grand-oncle qui continuait à boire son café quand les tirs faisaient éclater les vitres de ses fenêtres.

L'auteure a choisi de ne pas s'attarder au contexte géopolitique, pour se concentrer sur les témoignages des gens croisés par son héroïne. Elle mentionne cependant que la Turquie n'a toujours pas reconnu le génocide et qu'à Istanbul, il y a encore une rue au nom d'un chef génocidaire.

Un sujet intéressant, des chapitres courts, une écriture tout à fait maîtrisée, mais une fin qui m'a un peu laissée sur ma faim…
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Manam est un mot arabe qui signifie «  songe » et c'est dans une sorte de songe que Rima Elkouri suit la trace de ses ancêtres. Plutôt que le récit, elle choisit le roman pour ce faire, ce qui lui permet de se servir de divers témoignages pour peindre le génocide arménien de 1915. On suit bien sa trajectoire mais la dispersion de la narration empêche quelquefois l'émotion de se faire jour et l'on demeure des spectateurs, des spectateurs certes outrés par les souffrances vécues, mais spectateurs tout de même. Nous avons peut-être cette même distance que son aïeule a prise avec sa vie d'antan. C'est presque dommage, car nous avons l'impression que le message ne passe pas pas plus que le dénouement d'ailleurs qui nous renvoie à cette distance dont nous ne voulions pas...
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Rima Elkouri est journaliste à LaPresse, elle-même dit de son roman que « C'est une quête d'espoir dans un monde désespérant. »
Lorsque sa grand-mère meurt elle décide de faire des recherches pour trouver des réponses aux questions qu'elle n'a pas posé à sa grand-mère, ou du moins qui n'ont pas trouvé réponse par cette femme qui préférait ne pas s'apitoyer sur son sort en regardant devant plus que derrière.
Ne vous attendez pas à une histoire avec un début, un milieu et un dénouement, on lit plutôt une quête de souvenirs et un rassemblement de plusieurs bout d'histoires qui sont ceux des ancêtres arméniens ayant trouvé refuge à Montréal lors du génocide; Un hommage aux résistants et un salut à ceux qui ont pris de grands risques pour sauver des Arméniens durant le génocide mais tout autant des Juifs durant l'holocauste et des migrants aujourd'hui.
La journaliste, fait vivre dans ce roman, une professeure ayant un parcours similaire au sien mais ne nous raconte pas intégralement son histoire personnel, sans que l'on puisse donc obstiner sur les détails, elle nous informe sur des brèches de l'histoire qui sont toutes malheureusement arrivées.
Une belle façon d'honorer le passé en s'assurant qu'il ne soit pas complètement oublié parce que souvent ces gens, d'il y a trois générations maintenant, qui ont vécus ces atrocités n'en parlaient peu, étouffaient leurs souvenirs pour donner de l'importance au beau comme les savon d'Alep, l'ambiance du Hammam, le goût des pâtisseries… Ce dont elle nous fait aussi profiter par la lecture.
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L'écriture est vraiment très belle.
L'objectif de Léa est bien définit et j'ai adoré ressentir son bonheur d'enseigner.
L'histoire est intéressante, mais le volet historique est bouleversant. J'ai eu un petit creux dans le milieu, mais la fin arrive rapidement et est coup de poing.

Je pense tout simplement que je m'attendais à être touchée davantage.
Lien : https://youtu.be/gXvYxlSmO70
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critiques presse (1)
LeDevoir
07 octobre 2019
On aura tôt compris que si ce roman fouille les ramifications profondes et parfois insoupçonnées de la mémoire traumatique, il parle aussi du présent et rappelle finement que quiconque s’émeut du sort des victimes du génocide arménien devrait aussi, minimalement, s’émouvoir de celui, par exemple, des réfugiés syriens.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Des Justes, des vrais, comme ceux qui ont sauvé des Juifs durant la Shoah, il y en a eu au cours du génocide de 1915. En Turquie, on les appelle les Consciencieux. Il y a eu Celal Bey, qui a été gouverneur d’Alep, puis gouverneur de la province anatolienne de Konya. Deux fois plutôt qu’une, il a refusé d’appliquer les ordres de déportation. Cela lui a valu d’être démis de ses fonctions. Sa désobéissance a permis de sauver la vie de milliers d’Arméniens.
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—  On dit chez nous qu’Istanbul est la capitale de la mélancolie. En turc, on dit « hüzün ».
—  Hüzün ? En arabe, ça veut dire « deuil » ou « tristesse », non ?
—  Oui, c’est un mot d’origine arabe. La version turque a une signification un peu différente qui est difficile à traduire… Orhan Pamuk en parle. C’est l’état d’âme d’un enfant qui regarde à travers une fenêtre embuée. C’est à la fois une tristesse profonde et un deuil inachevé. Personne dans la ville n’y échappe.
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"J'essaie d'imaginer le courage infini qu'il a fallu pour garder espoir malgré tout. Et je me demande ce qu'il reste de la résilience et de la douleur des survivants dans le corps et la tête de leurs descendants. Hérite-t-on du courage comme on hérite des névroses? Qu'est-ce qui survit au déni? Qu'est-ce qui survit à l'oubli? J'aime à croire que ce qui n'a pas tué les survivants rend leurs descendants encore plus forts."
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… car la mémoire est un pays en soi. Un jardin souverain où ce que l’on croit fané vit encore.
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… la mort, même quand elle est attendue et prévisible, surprend toujours. Comme un moteur qui s’arrête en plein vol. « Tous les hommes sont mortels : mais pour chaque homme, sa mort est un accident et, même s’il la connaît et y consent, une violence indue.
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Vidéo de Rima Elkouri
Le Salon dans tes oreilles - S1E63 - Des femmes qui bâtissent leur monde
Rencontre avec trois femmes d'exception qui ont placé le féminisme au centre de leur carrière: Rima Elkouri, qui est journaliste et autrice; Maïka Sondarjee, qui est chercheuse postdoctorale et qui veut rendre audible la voix des femmes marginalisées; ainsi que Christine St-Pierre qui, dans sa biographie, explique à quel point il est difficile d'être une femme en politique.
Avec: Christine St-Pierre, Auteurrice Maïka Sondarjee, Auteurrice Rima Elkouri, Auteurrice Matthieu Dugal, Animateurrice
Livres: La liberté n'est pas un crime Perdre le Sud : Décoloniser la solidarité internationale Ici Christine St-Pierre. de l'école de rang au rang de ministre
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