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3,03

sur 159 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un nouvel Ellroy chez Rivages après de longues années de silence, c'est un peu comme le retour des beaux jours. On piaffe d'impatience. Même si les deux derniers volumes de la trilogie Underworld USA m'avaient déçue, malgré la présence de cette flamboyante ordure de Pete Bondurant, j'attendais beaucoup du retour du Dog.
Dans ce court roman de 135 pages sorti en 2012, Ellroy nous livre les vraies/fausses confidences de Fred Otash, déjà aperçu dans la trilogie précédemment citée et dans L.A. Confidential, pour le personnage de Syd Hudgens de Hush-Hush Magazine.
Dans un long monologue halluciné, Otash , ancien flic pourri, ancien privé, ancien proxénète, fournisseur de ragots pour le tabloïd Confidential, "Tells the Facts and Names the Names", se retrouve au Purgatoire et farfouille dans ses souvenirs bien nauséabonds. Quelques fameuses silhouettes fantomatiques viennent parfois titiller sa conscience quand il devrait faire acte de contrition. Il y croise même ce cabot d'Ellroy qui n'hésite pas à se mettre en scène: "Ellroy est un casse-couilles. Je l'ai connu sur mon déclin, les derniers mois de ma vie. On m'a pourvu d'un pouvoir télépathique total. Je vais tout savoir de ce salopard. Il m'a tout piqué pour camper un personnage de son roman surmédiatisé L.A. Confidential."
On l'aura compris, Ellroy dévide toujours le même écheveau, le rêve américain vérolé, les fonds de poubelle des stars de cinéma et de leurs poissons pilotes ambiance Hollywood Babylone de Kenneth Anger, le voyeurisme, la fascination pour les secrets et les parts d'ombre, les accointances entre flics corrompus et la pègre, bref, sa petite mécanique bien huilée.
Cette resucée fut pour moi décevante même si les thèmes maintes fois rebattus sont sauvés par l'apparition de James Dean en sympathique dilettante qui bénéficie d'une indulgence étonnante et presque attendrissante de la part du narrateur, et surtout par l'image récurrente du chariot poussé par un gamin et qui serait à Otash ce que la luge est à Citizen Kane, un des rares éléments qui suscite sa nostalgie et cristallise son humanité.
Pour conclure cette mise en bouche de 135 pages, Rivages nous colle en fin de volume deux chapitres du futur roman d'Ellroy, Perfidia, histoire de nous donner grandement envie de lire sa nouvelle fresque sur la seconde guerre mondiale, et de nous montrer que l'Irlandais Dudley Smith sera de nouveau dans la place. On finit la lecture de ce volume avec la vague impression de s'être fait extorquer des attentes et des zlotys mais comme je suis faible, je vais guetter avec fébrilité la publication de Perfidia l'année prochaine, histoire de retrouver tous ces personnages répugnants qui nous fascinent mais dont on ne voudrait à aucun prix croiser un jour le chemin.
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Extorsion est une pépite drolatique. Un divertissement d'écrivain. Grand Guignol et la Piste aux étoiles : Ellroy s'en donne à coeur joie : symphonie linguistique, style flamboyant, ping-pong des mots et des sonorités, langage ordurier à tous les étages, ignominies en tous genres à L.A. James Ellroy les deux mains dans la fange, imprime ses empreintes sur Hollywood Boulevard.
Fred Otash est au Purgatoire et se fait copieusement martyriser par ses victimes à longueur de temps. Il faut dire qu'elles ont la rancune tenace et leur vengeance semble sans fin. Malgré les excuses de ce pauvre Freddy, rien n'y fait. Alors, il décide de se confesser. Et cette contrition donne lieu à un déballage hallucinant d'indignités en tous genres et pour tous les goûts. Ce bon Fred Otash n'est pas en reste côté flétrissures : abus de pouvoir, fraudes, rackets, chantages, vols, alcools, drogues, femmes et meurtre. Là, c'est la pierre d'achoppement de cette nouvelle. le style antique d'Ellroy resurgit en quelques phrases. Seulement quelques phrases pour l'amertume et la noirceur.
Fred Otash redoutable et redouté est un chasseur de ragots. le scandale est sa loi. Il traque les faiblesses, les lâchetés et les bassesses de toutes et de tous. C'est le vampire de l'obscur et beaucoup tendent leur cou. le star-system tel Saturne dévore certains de ses enfants et Fred Otash en est le rabatteur. Cette nouvelle, qui ressemble parfois à une blague de potache, m'a fait rire. C'est toujours un plaisir de se laisser happer par l'écriture d'Ellroy. Pour le reste, les turpitudes des uns et des autres ne m'a jamais intéressé et ne m'intéresse pas. Et puis il y a Perfidia. Quelques pages seulement…Mais quelles pages.... James, avec ta gueule de chien hargneux, ton personnage public parfois détestable, tes idées que je ne partage absolument pas, ton romantisme laminé et ta rédemption existentielle, tu as une place à part dans le roman noir.

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Comme cela est dit dans plusieurs critiques, il y a effectivement deux manières de lire Extorsion.

Soit on le prend comme un nouvel opus du Maître Ellroy, une fête que l'on prépare à l'avance en espérant qu'elle sera aussi réussie que les précédentes (Quator de LA, Underworld USA...), et là, on est forcément déçu. Car ce texte, un peu long pour une nouvelle et un peu court pour un roman, ressemble à une sorte "d'Ellroy pour les nuls", une plongée dans l'univers de l'auteur en 130 pages (à gros caractères) pour néophytes ne la connaissant pas encore. Alors forcément, c'est frustrant car Ellroy vaut bien mieux que cette espèce de caricature de lui-même et de son style qu'il nous livre dans Extorsion.

Soit, comme le dit Darkcook, on prend ce texte pour ce qu'il semble être, une distraction littéraire, une amusette éditoriale "en passant", qu'il faut attaquer au second degré et alors là, oui, les souvenirs de Fred Otash, les effets stylistiques de haut vol d'Ellroy et le trait forcé sur cet âge d'or (!) de la presse trash US deviennent un régal.

Le souci est que, si comme moi, vous n'avez pas lu les critiques avant d'attaquer le livre, vous ne pouvez écrire l'analyse ci-dessus qu'après lecture. C'est à dire trop tard.

Trop tard pour ne pas garder ce goût amer d'être tombé dans un traquenard éditorialo-commercial, renforcé par ces deux chapitres de Perfidia arrivant à propos (de quoi ?) en fin de roman...

Extorsion, vous avez dit extorsion ?
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Le grand petit James est de retour. le petit parce qu'il se la joue petit, justement, en terme de durée quelques pages et également parce qu'il utilise les clichés qui pourraient irriter les profanes de son oeuvre, et le grand parce qu'il a toujours le chic pour nous embarquer rapidement dans son univers.

Au clinquant d'Hollywood il nous propose la face sale et pas si cachée que cela, c'est misogyne, raciste, violent et cynique, moi je suis client et pas très objectif sur Ellroy, j'adore.

La nouvelle donc de 135 pages, Extorsion, nous plonge dans l'Hollywood d'après-guerre, là un ex flic véreux use et abuse de ses pouvoirs afin de pratiquer le recueil de ragots, de photos compromettantes et autres joyeusetés du genre, dans le cours des choses Ellroy sera amené à rencontrer Freddy Otash afin de produire une série télé basée sur ses mémoires, quand on sait qu'HBO avait l'idée d'adapter une partie de son oeuvre et que ça a été abandonné, on peut se demander si James ne règle pas un peu ses comptes, mais bref, c'est corrosif, affreux sale et méchant comme dirait Scola. D'aucuns diraient que James tourne en rond, je suis d'accord, un album d'ac/dc sonne comme du ac/dc, la question est ? Aimez-vous ac/dc ?

Puis la nouvelle finie boum découverte des chapitres 4 et 8 de Perfidia, j'ai hâte mais j'ai hâte c'est tout de même la classe je trouve de se servir d'une nouvelle pour s'assurer le lancement de son nouvel opus Perfidia, quel bonheur de retrouver les lieux, les ambiances, les personnages, Dudley et Blanchard !

En résumé, bon plan pour découvrir Ellroy, quoique que ce n'est de loin pas son meilleur en format court, préférez-lui Dick Contino's Blues.

Et si parmi vous il y a des fans d'Ellroy j'ai ce petit quizz pour vous

http://www.babelio.com/quiz/3057/James-Ellroy

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Voici les confessions de Fred Otash depuis le purgatoire à un certain James Ellroy, qui « a pondu quelques romans merdiques et [qui] veut adapter l'histoire de [sa] vie en série télé ». Ces confessions démarrent en 1951, quand Otash est un flic des moeurs à Hollywood. Ses pratiques sont si douteuses qu'il est contraint de quitter la police et de monter sa propre agence de détective spécialisée dans la surveillance et le chantage. Dès lors il devient très vite le pourvoyeur de scoops du magazine Confidential, spécialisé dans la mise au jour des pratiques sexuelles plus ou moins déviantes du gratin de Los Angeles...

La thématique de cette nouvelle de James ELLROY a été maintes fois exploitée dans ses romans. le personnage de Fred Otash apparaît même directement dans deux des romans de sa trilogie Underworld USA (American Death Trip et Underworld USA). Pour qu'elle se démarque il reste le style inimitable de l'auteur et, surtout, sa propre mise en scène dans le récit. C'est amusant à défaut d'être véritablement incontournable.

A noter que l'ouvrage contient également les chapitres 4 et 8 de Perfidia, le prochain roman d'ELLROY à paraître en septembre 2014 aux Etats-Unis, en 2015 en France.
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"Hey Otash ! Tu veux que j'te dise ? T'es le plus grand dégueulasse que la Terre ait jamais porté !"

"Extorsion" est une novella de James Ellroy. Il fait revivre Freddy Otash, déjà apparu dans ces deux romans Américan Death Trip et Underworld USA. Ce personnage, qui a réellement existé, est au purgatoire pour sa mauvaise conduite et se confesse à l'auteur. Par brides chronologiques, on découvre la construction de ce salopard...

En 1945, Fred Otash devient flic au LAPD, la corruption et l'appât du gain coulent dans ses veines ce qui fera de lui un ripou. Il mettra sur pied une bande de matafs qui dépouillera certains commerces. Par la suite, il deviendra détective privé et même proxénète. Il est prêt à travailler pour tout le monde, sauf les communistes, et à employer tous les moyens, sauf celui de tuer. Ce dernier détail a été bafoué un jour de 1949 quand un flic s'est fait tirer dessus. Grièvement blessé, on pense qu'il va y passer. Harry Fremont envoie Otash dessouder l'auteur du crime, Ralph Mitchell Horvat...

En 1952, Otash a dissous sa bande de loufiats. le nouveau directeur de la police, William H. Parker, lui mène la vie dure, le surveille. Freddy vit avec sa misérable paye de flic, et quand il gagne une voiture en jouant aux cartes, on le soupçonne de l'avoir obtenue avec de l'argent sale. Il en subit un dur interrogatoire.

Cette même année, pendant une patrouille, Otash se rend sur le tournage d'un film afin d'y repousser les curieux. Mais il va surtout intervenir dans une querelle de couple. Il défend une starlette face à son ex-mari, Joi Landing. Une relation va naître entre elle et Freddy. Ce dernier ne le sait pas encore, mais Joi est la clé qui va lui ouvrir le monde d'Hollywood. A partir de là, Otash va plonger dans l'immersion la plus totale de la corruption et devenir le maître chanteur du tout Hollywood...

Si vous lisez Extorsion, vous ne verrez plus certaines stars du passé du même oeil ! Marilyn Monroe, Elizabeth Taylor, Marlon Brando, James Dean, Katharine Hepburn... tous sont mêlés à des histoires plus salasses les unes que les autres. Ellroy nous livre une confession qui nous dévoile les penchants hollywoodiens des années 50-60. La seule chose qui peut encore sauver les meubles c'est qu'elles ne sont pas forcément toues vraies, mais lesquelles ? cela reste un mystère, bien joué Mr Ellroy !!
YB.
Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
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James Ellroy est un peu la mascotte de Rivages. Celui dont le succès a permis à la collection noire de l'éditeur de s'implanter solidement, l'inamovible tête de gondole. Et donc, même si Ellroy ne publie pas énormément, Rivages se doit de combler régulièrement les attentes des fans en sortant quelques écrits de son auteur phare. En attendant donc le premier volume du nouveau Quatuor de Los Angeles, Perfidia, dont on pourra lire à la fin d'Extorsion deux chapitres inédits mettant en scène – ô joie ! – ce salopard de Dudley Smith et Lee Blanchard, voilà donc un inédit d'Ellroy, moins roman que novella, dont le héros, Fred Otash est bien connu des fidèles du Dog.

Personnage réel et controversé, Otash, dans sa version ellroyenne, est en effet déjà apparu dans la trilogie Underworld USA dans son rôle de fouille-merde/maître chanteur. Dans Extorsion, c'est au purgatoire que l'on retrouve Otash, se faisant piquer le cul par les fourches de ceux et celles – Montgmery Clift, JFK, Marylin ou Ava Gardner – qu'il a fait chanter ou dont il s'est employé à détruire la réputation pour le tabloïd Confidential. Une seule solution s'offre à lui pour quitter cet endroit, raconter sa vie à un plumitif minable qui voudrait vendre ses souvenirs pour en faire une série télé : James Ellroy.

L'habitué retrouve donc là tout Ellroy en concentré, le meilleur comme le pire : l'égocentrisme de l'auteur, ses obsessions tournant autour de la sexualité cachée des stars, la manipulation et le chantage et une écriture hachée, qui court après les pensées du personnage et de l'auteur qui s'enchaînent sans discontinuer. James Dean rabatteur pour Otash, Marlon Brando avec une bite dans la bouche, Liz Taylor lancée dans des parties à trois ou quatre avec Otash et ses maîtresses… Hollywood côté face cachée des stars.

Sorte d'exercice de style un peu anecdotique tour à tour amusant et agaçant qui permet à Ellroy de s'amuser avec un personnage qui, de toute évidence, le fascine, Extorsion a pour fonction essentielle de faire patienter le lecteur avide de lire la nouvelle série de romans d'Ellroy. On le conseillera donc plus aux inconditionnels de l'auteur qu'à ceux qui voudraient le découvrir.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un ancien flic pourri arrive au purgatoire, et relate ses souvenirs d’un Hollywood peuplé de stars débauchées craignant le scandale.

Je suis déçue par cette œuvre d’un auteur que j’apprécie beaucoup. C’est plus une nouvelle qu’un roman : 135 pages, et encore… Avec des marges très très larges !

On commence à peine à entrer dans l’histoire, à repérer des fulgurances dans le texte… que c’est fini ! C’est frustrant, surtout pour un écrivain de romans noirs.

J’ai bien vu, après ma lecture, des commentaires indiquant qu’il s’agissait en réalité un écrit parodique de l’auteur destiné à être diffusé par un ami sur internet, et non à être publié comme roman.

Mais voilà, c’est vendu comme un roman. Aucun élément sur la quatrième de couverture ne permet de comprendre ce contexte. Peut-être est-ce la faute de l’éditeur et non de l’auteur, mais toujours est-il qu’il n’y a aucun moyen de le savoir en abordant simplement le livre comme un lecteur ordinaire. Mon sentiment de déception ne disparaît pas, même si le texte comporte de très belles perles.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Du classique James Ellroy que j'ai trouvé un peu facile. On prend les mêmes et on recommence. Ce que j'aime chez Ellroy c'est que j'ai toujours l'impression qu'il donne de sa personne dans ses livres. Il mélange sa noirceur, ses démons, et les démons de l'époque qu'il décrit. C'est fouillé, documenté, complexe.
Extorsion parait simpliste en comparaison du reste de son oeuvre. C'est agréable à lire car on retrouve son style, ses personnages et ses histoires glauques mais j'ai plus l'impression d'avoir lu le résumé d'un livre de James Ellroy.
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Je préfère ses romans. 130 pages d'expressions langagières du "Milieu". Intéressant mais pesant. Otash caricature du flic corrompu. Médiocre. A découvrir, cependant et à conserver dans un coin de sa mémoire.
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