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3,03

sur 159 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Retrouvailles avec James Ellroy, des années après Un tueur sur la route!
Il était quand même bien gratiné, style saletés, le Fred Otash!
Ce personnage, véritable malsain, s"est goinfré des frasques hollywoodiennes dans une carrière hallucinante de dissolution!
Ellroy, par le regard perverti de Otash, offre un spectacle réjouissant au lecteur curieux de regarder par le trou de la serrure ou (plus moderne), l'objectif de la caméra.
Cette Californie hollywoodienne des années 50 apparaît comme fascinante de ce mélange entre pognon, anti-communisme primaire et transgression de la morale et des principes... La soupe résultante est sacrément épicée!
Et une demi-étoile en moins pour moi qui n'en ait pas eu assez!
Oh boy! Ça décape!
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Il faut absolument faire monter la moyenne d'Extorsion sur Babelio, c'est un véritable scandale!! Je l'ai déjà dit aux uns et aux autres, mais je le répète : ce n'est qu'une nouvelle rédigée pour le fun par Ellroy, destinée à la publication sur le net pour un ami, entre les deux mastodontes que sont Underworld USA et Perfidia, qui va débouler très bientôt en France. Seulement voilà, Rivages l'a sorti en grande pompe l'année dernière, avec venue de l'auteur (et une rencontre irréelle où le Chacal m'intronisa en tant que Sasquatch, après que je lui ai dit que La Malédiction Hilliker était "The Holy Bible about love and lust for women"!!!), et le grand public a raqué plein pot pour un écrit anorexique, rigolard, fun, mais pas du tout de l'ampleur de ses grands romans, et a cru le Maître en baisse de forme. Que nenni!!! C'était un entremets voulu! Promu comme un plat de résistance, mais simple amuse-gueule...

Et ça, Ellroy nous amuse. Avec Extorsion, c'est le summum du Ellroy show, tel qu'on le connaît dans ses interviews et sorties médiatiques, que les gens prennent souvent au premier degré... Enfin bref. le pitch : Fred Otash, flic pourri faisant chanter les stars sur leurs coucheries, qui a inspiré Jack Vincennes pour L.A. Confidential, est au purgatoire, torturé par Marilyn Monroe, Ava Gardner, et toutes ses anciennes victimes. Il n'aura accès au paradis que s'il écrit sa vie par le biais d'un plumitif du nom de James Ellroy!!! Vous m'avez bien lu!!!

S'ensuit un récit par-delà les limbes complètement hilarant, où Ellroy se met en scène lors de ses rencontres avec Otash du vivant de celui-ci, et ne se prive pas pour se qualifier de tous les noms possibles et imaginables, par la voix d'Otash... Otash lui-même parle de son style d'écriture qu'Ellroy lui a piqué, et cherche à garder le sien, fait d'allitérations, détail sur lequel il insiste. Et là, les littéraires et amateurs de langues (on est chez Ellroy, mais je parle bien des idiomes) en restent baba : 130 pages de nouvelle, 130 pages d'allitérations, de jeux sonores constants dans une traduction française absolument incroyable, il faut dresser un pont d'or à Jean-Paul Gratias, dont le travail est époustouflant. Je vous renvoie aux citations de Babelio...

Ce texte, qui n'était qu'un passe-temps pour le Dog, fait de lui, à mes yeux, le nouveau Charles Bukowski, le Bukowski de la littérature policière, qu'il le veuille ou non. Je crois qu'il a un a priori négatif sur Buko et le voit comme un pervers, en tout cas sans le romantisme qu'il y a dans la lubricité d'Ellroy... Donc peut-être malgré lui, il est devenu le nouveau Bukowski. Pourquoi grâce à ce texte-ci, me direz-vous? Parce qu'on se bidonne sur 130 pages sur les coucheries de Fred Otash avec Liz Taylor, sur les potins de Liberace, sur la photo de Marlon Brando avec une bite dans la bouche, les racontars sexuels sur Marilyn, la nymphomanie d'Ava Gardner, JFK qui dure 1 minute 46 avec Ingrid Bergman, James Dean en meilleur pote d'Otash et réalisateur de film porno...

L'Ellroy lubrique est lâché, rejoint le grand Bukowski, pour le plaisir des zygomatiques et de l'imagination. Il fallait un soupçon du flic tragique pour la forme, et Otash reste prisonnier d'un certain fardeau, d'un meurtre commis dans sa jeunesse, mais ça n'intervient que peu dans le texte. Après, le public qui ne comprend pas le second degré de la persona médiatique mégalo d'Ellroy ne se déridera pas à la lecture... Les gens vont s'offusquer "Mais qu'est-ce qu'il raconte sur machin??? Il est fou!! :O" Mais le lisez pas, rabat-joies et rombières!! (tiens, j'en fais aussi, des allitérations à la Ellroy/Gratias!)

Lisez-le pour ce que c'est, un truc qu'il s'est éclaté à faire, sans l'ambition de ses grands pavés, justement entre deux pavés... Perfidia va débarquer, et je sens que je vais alors lire des critiques aberrantes du genre "Retour à la forme après le décevant Extorsion"... Pfff. Documentez-vous plutôt sur le contexte originel d'écriture... Et pour les autres, ruez-vous sur Extorsion qui vient de sortir en poche, comme j'ai fait!!
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Plongee dans le monde de la mafia avec ses coups bas et ses coups de vice: Ellroy excelle dans les histoires sombres et noires comme celles ci et je me suis regaale avec ce livre vif, nerveux et tres agreable à lire !
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Cette nouvelle raconte l'histoire vraie d'un flic véreux de Los Angeles, maître chanteur et proxénète à ses heures perdues. Fred Otash est un sacré personnage et si ces agissements sont plus que répréhensibles, l'histoire dans laquelle Ellroy l'embarque, mélange de faits réels et de fiction est avant tout très drôle et hautement politiquement incorrecte. Jubilatoire en somme !
Le premier chapitre m'a laissée quelque peu perplexe malgré tout, et puis, j'ai compris où l'auteur voulait en venir, se mettant lui même en scène. le roman débute en effet par un passage dans lequel Otash se trouve… au purgatoire. Il attend pour expier ses fautes et en prend pas mal pour son grade. La suite est faite de flashback. Otash en vieillard puis Otash dans ses années de débauches. C'est un homme, une femme, un ripoux comme on en fait plus, probablement le meilleur paparazzi de tous les temps et un sacré filou !
Une fois ce premier petit moment de flottement passé je me suis totalement laissée embarquer dans cette plongée dans le Hollywood des années 50 avec ses stars, ses strass et ses déboires.
J'ai adoré la manière dont ce court texte est écrit, avec un langage comme on n'en fait plus et un style de haute volée auquel on ne peut que tenter de rester accrocher si l'on veut suivre le rythme tonitruant. C'est légèrement outrancier, voir un peu salace et surtout, vraiment drôle ! Alors oui Otash est véreux, pourri, un vrai salaud mais l'on ne peut s'empêcher de rire du cynisme sombre et débauché semble t-il cher à James Ellroy. Un auteur que je connais mal mais que ce petit livre me donne envie de découvrir un peu plus !
Lien : http://alittlepieceof.fr/lec..
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