AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 609 notes
Les deux premiers chapitres sont déroutants : au point de m'être interroger sur l'intérêt de poursuivre la lecture ! Mais la persévérance paye : l'apparition de Lloyd Hopkins, sergent taciturne et marginal, dont la pugnacité va de pair avec l'intelligence fulgurante a changé la donne. Les chapitres suivants ont été proprement dévorés !


C'est sur une série de crimes dont la victime est toujours une jolie jeune femme aux alentours de la trentaine que porte l'enquête. Certains cas ont été considérés comme des suicides et classés. Il faut la perspicacité de Lloyd pour relier affaires entre elles. La montée en puissance du mode opératoire illustre bien la dangerosité et la folie du criminel. le roman nous fait partager les réflexions de Lloyd, mais on est aussi conviés en direct aux voies de faits du meurtrier, dont on ignore par contre l'identité (a posteriori, et en relisant le premier chapitre problématique, je me dis qu'il y avait là des indices lourds !)

La traque est menée tambour battant, c'est une véritable course contre la montre qui s'engage au fur et à mesure que l'étau se resserre. Difficile de lâcher le livre dans la dernière partie !

Les difficultés initiales seraient -elles dues à un problème de traduction : des expressions comme « Ses ancêtres irlandais protestants étaient à la lutte avec son cinglé de frère Tom » ou un « tube chirurgical » que j'ai fini par identifié comme un cathéter, ou encore « dans la bouteille de jus d'orange à laquelle elle buvait chaque soir » sont certes compréhensibles mais lourdes.

Un excellent polar décliné en trilogie, dont cet opus est le premier, et incite à poursuivre avec les deux tomes suivants.

286 pages Payot Rivages 15 février 2001
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          590
Écriture décapante mais aussi souci de mettre un peu de plomb dans la tête du lecteur. Le style et la profondeur sont déjà bien présents en 1984 chez l'auteur du "Dahlia noir".

"Blood on the Moon" pourrait être un cargo , un grand, qui a une telle force d'inertie que l'on ne voit pas comment l'arrêter à l'approche de sa destination finale.
Il est vrai que quand on tient un personnage tel que Lloyd Hopkins, le quitter comme cela laisserait comme un goût d'inachevé s'il ne poursuivait pas sa destinée pleine de souffrances cachées dans d'autres ouvrages.

Il est donc réjouissant de commencer la trilogie par ce livre qu'il serait dommage de résumer sinon peut-être en quelques mots : anti cité des anges.
Commenter  J’apprécie          451
C'est le premier livre que je lis de James Ellroy.
J'ai beaucoup aimé le défilé des chapitres assigné au meurtrier puis à l'enquêteur.
Le récit rempli d'anecdote sur leurs vies privées m'a permis d'apprécier davantage les personnages.
Même si certaines scènes sont particulièrement écoeurante cela ne m'a pas dérangé.
J'étais absorbé par ce récit et puis… la fin trop… trop « n'importe quoi ! » m'a gâché mon plaisir. J'attendais une fin normale… peut-être avec des questionnements puisqu'il y a une suite…
Je suis donc passé du 5 au 4, voire 3 étoiles, je pense que je ne lirais pas la suite !

Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          272
Quand on lit un bon polar, on passe souvent assez vite sur le style littéraire, se contentant parfois de dire qu'il est plutôt pas mauvais "pour ce genre de livre". Et quand on lit de la grande littérature, on reconnait parfois des longueurs, un manque de progression continue dans le récit. Ellroy fait lui du polar littéraire, arrivant à la synthèse du meilleur des deux "genres".

"Lune sanglante" est un des tout premiers Ellroy, mais tout est déjà là. La noirceur et la violence extrême, qui nous prend aux tripes et nous laisse avec des images ineffaçables. Les personnages principaux tellement bien dépeints dans leur complexité mais sans que cela ne nuise au rythme du récit. Le contexte historique, certes ici présent uniquement en petites touches et pas un élément essentiel de l'histoire, comme cela le deviendra par la suite. Enfin, un final haletant, qu'on est obligé de lire sans reprendre son souffle et qu'on termine épuisé.

Le fait que ce roman soit beaucoup plus un "simple" polar permet à Ellroy d'atteindre au sublime du genre, car cette histoire est son oeuvre personnelle sortie tout droit de sa simple imagination. Dans le Dahlia Noir, oeuvre majeure, il se base sur une histoire existante et y brode comme un canevas avec tout son art. Ici, même le support est de lui, et cela mène peut-être à encore plus de ténèbres et d'horreur.

Là où on dit que parfois la réalité dépasse la fiction, chez Ellroy, la fiction enterre la réalité.
Commenter  J’apprécie          194
Ok les gars vous êtes tous là, c'est partie pour l'Opération « Lune Sanglante »

notre client: « James Ellroy » n'en est pas à son coup d‘essai, c'est un habitué du polar noir Américain, un amerloque pur souche, élevé au whisky et à la clope, pas le genre d'homme à sentir le printemps. On sait pas mal de trucs à son sujet : enfance chaotique, mère assassinée lorsqu'il avait 10 ans, père comptable qui succombera à une crise cardiaque quelques années plus tard… suite à ça James sera réformé de l'armée, il reprendra ses habitudes d'en temps : cambriolages, drogues et alcool, il est devenu un marginal sans but et sans domicile… Avant ces 30 ans, il tombe malade, obligé de reconsidérer son hygiène de vie, fini les excès, notre homme se range et commence à écrire….

Lloyde Hopinks va naitre de sa plume, un personnage complexe , un Irlandais protestant d'une intelligence sans faille, il voue une adoration aux jolies Femmes, dragueur invétéré, jamais assouvie, passionné de son métier, amoureux de son épouse trompée et malheureuse…Ce gars va vous faire bander, entre fellation et parties de jambes en l‘air, c'est à la fois un beau parleur, un amant, un ami et un compteur…torturé, traumatisé, il carbure à l'instinct et aux "amphete", il lâche jamais l‘affaire, toujours sur la ligne, au bord du gouffre, il connait les rouages, les combines, admiré et détesté des ses supérieurs, Lloyd ne faillit jamais…. C'est un putain de flic…

Laissez vous emporter dans l'enfer de L.A, c'est glauque, ça pue la nuit, on croise des morts et des prostituées et malgré (ou grâce) à cette ambiance malsaine, on se régale et on en redemande….

A plus les copains
Commenter  J’apprécie          190
Première plongée dans l'univers de James Ellroy. On m'avait prévenue, "noir, c'est noir!!!"...
Ok, mais à part ça ?
A part ça, un bilan mitigé. Une écriture terriblement efficace, précise, on va à l'essentiel et plutôt crûment... Les mots font mouche et servent un récit rudement bien mené, sont aussi féroces et violents que les faits racontés... Les personnages, ce qu'ils sont et leur pourquoi, tout cela est narré très brillamment, avec une lucidité qui parfois -souvent- fait froid dans le dos. On s'abîme dans l'origine du mal, dans ses méandres tortueux bizarrement familiers ....
J'ai beaucoup pensé au "Au-delà du Mal" de Shane Stevens, considéré par Ellroy comme l'un des romans fondateurs du thriller... Et on en sent l'influence à de nombreuses reprises... La même façon d'aller au plus près de l'enfer et de ses origines pour, peut-être, nous amener à les comprendre à défaut de s'y soumettre.
Les deux personnages principaux, chacun semblant à première vue l'incarnation de 2 pôles très éloignés, deviennent sous la plume d'Ellroy, 2 jumeaux, et grâce à un jeu de miroir subtil incarnent tour à tour, le bien autant que le mal.... Expliquer, c'est comprendre... Excuser?
Peut-être....
Compatir en tout cas...
Alors, oui, j'ai adoré ce bouquin, j'ai eu du mal à le lâcher une fois commencé. Pourquoi donc ce bilan mitigé ? Parce qu'il m'a manqué quelque chose d'essentiel pour moi, quel que soit le livre ou l'auteur, quel que soit le propos, j'ai besoin d'émotion, de me sentir emportée par les errances des personnages. Là, j'ai plutôt eu l'impression de n'être que spectatrice de leur dérive, d'être laissée sur le bas-côté de la route...
Ce que j'ai ressenti : de l'horreur oui, sans aucun doute. de l'intérêt pour l'histoire ? bien sûr, pour les personnages aussi... Mais j'ai eu beaucoup de mal à compatir, à me projeter, à m'indigner autant qu'à me laisser aller à la sympathie...
Mais peut-être est-ce là la volonté d'Ellroy, de ne pas nous permettre de s'apitoyer à la fois sur le destin des personnages et en même temps sur le notre... Peut-être que tout ce qu'il veut qu'on retienne, c'est la puissance du mal et la conscience de l'impact de nos traumatismes sur ce que l'on est... Pour donner plus de force à notre épouvante, moins de prise à notre
complaisance envers nos propres démons.... Peut-être aussi ne veut-il rien de plus que nous horrifier, nous dire : "le mal existe, il est là présent en chacun de nous et que l'on devienne flic ou psychopathe(les 2 n'étant pas incompatibles), soyez prévenu et gardez vous en....
Il va me falloir continuer de le découvrir pour savoir où il veut nous emmener... Et la qualité de sa plume autant que l'intelligence avec laquelle il mène le récit, me confortent dans mon désir de le découvrir plus....
Commenter  J’apprécie          190
J'ai lu le Dahlia noir il y a fort longtemps et j'ai retrouvé avec grand plaisir cet auteur. Il s'agit là de son premier roman et du premier tome de la trilogie Lloyd Hopkins. Ellroy a tout de suite frappé un grand coup avec ce polar très réussi.

Lloyd Hopkins est un excellent détective, mais un homme tourmenté. Il est en conflit avec sa hiérarchie à l'exception de son mentor qui l'aime et le protège comme son propre fils, il ne respecte pas les règles, voire même pas les lois, consomme des amphétamines, a une phobie du bruit et de la musique, sans oublier qu'il collectionne les maîtresses.

De l'autre côté, il y a un mystérieux tueur. A la suite du meurtre très sanglant d'une jeune femme, Hopkins trouve une empreinte partielle, le tueur n'est fiché nulle part et il pense d'abord avoir affaire à un homme maladroit qui aurait tué pour la première fois, mais il fonctionne et l'instinct et finit par comprendre qu'il s'agit en fait d'un tueur en série. Désormais la traque est lancée.

On suit ces deux hommes aussi tourmentés l'un que l'autre. Au départ tout semble les opposer et pourtant ils se révèleront être en quelque sorte des jumeaux liés par le sang, ils recherchent la pureté même s'ils ont choisi une voie différente et ce roman a une dimension mystique.

Il est très noir et on retrouve déjà toutes les qualités de l'écriture d'Ellroy dans ce premier roman. le récit est très bien maîtrisé et nous embarque pour une visite de la ville des anges bien loin des clichés, même si une grande partie se passe à Hollywood. Nous y côtoyons plutôt des prostitués des deux sexes que des gloires du cinéma. Il y a une réflexion intéressante sur les traumatismes de l'enfance et la manière dont ils influencent nos vies d'adultes, et l'auteur sait de quoi il parle puisque sa mère a été assassinée alors qu'il avait dix ans. Les thématiques de l'impunité, de la culpabilité et de l'identité sexuelle sous-tendent également ce roman, dont certains personnages sont ouvertement racistes et n'hésitent pas à tuer des noirs, ou du moins se préparer à le faire comme le frère de Lloyd.

J'ai beaucoup aimé ce voyage du mauvais côté du rêve américain et je ne manquerai pas de lire les deux autres tomes de cette superbe trilogie.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          180
Je viens de l'achever et suis passée incontinent au second tome. Je n'ai pas été déçue. Il y a de l'épique chez Ellroy et un sens de la rédemption qui doit, à mon avis, provenir de ses origines personnelles : irlandaises ou écossaises.
Ses héros qui sont aussi des anti-héros ont toujours quelque chose de mystique et de crucifié - même un Peter Bondurant dans "American Tabloid." Ainsi, son Lloyd Hopkins, dont on apprendra seulement à la fin de "Lune Sanglante" le drame qui, dans l'enfance, l'a amené à se transformer en une espèce de Super Flic dédaigneux de sa hiérarchie.
Parce que le petit James Ellroy a lui-même connu sa part d'horreur, les personnages qu'il invente ont presque tous connu une horreur similaire durant leur propre enfance. Une horreur où se mêlent chair et violence.
Sur la chair, sur l'amour lui-même, le regard d'Ellroy est-il heureux ? Difficile de répondre à cette question. Pour lui, la femme en tous cas est TOUT. Il n'y a pas de garces authentiques chez Ellroy - contrairement au credo du roman noir. Toutes ses femmes fatales sont à la fois mère, épouse, maîtresse, amie, compagne, confidente. Et toutes y parviennent même si certaines d'entre elles paient ce multi-rôle de leur vie.
L'amour fou qu'Ellroy continue à porter à sa mère tragiquement décédée - et sans doute victime du tueur du Dahlia noir - participe beaucoup à cette aura qui nimbe tous les livres du romancier comme autant de petits mausolées qui la rendent éternelle.
C'est d'ailleurs peut-être pour cela que le style pourtant masculin d'Ellroy et son univers de mecs qui flirte souvent avec l'homosexualité et la bisexualité demeurent pourtant aisément accessibles aux femmes. Il y a une tendresse prodigieuse envers le genre humain chez Ellroy, qu'il s'acharne à dissimuler sous un cynisme parfois écoeurant et toujours très glauque, au bord du désespoir.
Commenter  J’apprécie          174
Premier roman d'une trilogie - une série publiée avant le Quatuor de Los Angeles -, Lune sanglante met en scène le Sergent Lloyd Hopkins. Des émeutes de Los Angeles en 1965 alors qu'il est soldat de Première classe dans la Garde nationale de Californie (ce qui donne droit à une scène hallucinante), nous le retrouvons dix-sept ans plus tard, alors qu'il a intégré le LAPD. Grand, costaud, diplômé avec mention de Stanford, il vit un mariage malheureux avec sa femme Janice qui veut le quitter, avec laquelle il a trois filles. Bien qu'il suscite un certain attachement, c'est un homme brisé, dérangé comme le dit sa femme, à l'instar du tueur en série qu'il poursuit, qui maquille certains de ses meurtres en suicide. Se passant dans les années quatre-vingt, c'est un roman très noir que j'ai apprécié pour son exploration des bas-fonds de Los Angeles, une ville violente, raciste et corrompue, et pour la psychologie torturée et complexe de personnages traumatisés, qu'il n'y a qu'Ellroy pour écrire ainsi. Je compte bien lire À cause de la nuit, la suite, après une petite pause cependant… le roman est dédié à Kenneth Millar (1915-1983), qui a écrit sous le pseudonyme Ross Macdonald.
Commenter  J’apprécie          151
le choix de Bertrand pour Collectif Polar

Lune sanglante est le1er volet de la trilogie Llyod Hopkins, les oeuvres qui ont imposé cet auteur américain comme le meilleur des écrivains de romans noirs de sa génération.
Theodore J. Verplanck, jeune auteur de poèmes, est amoureux de Kathy, l'artiste en herbe de son lycée. Deux de ses camarades se font passer pour la jeune femme et le violent. Vingt ans plus tard, il est photographe. Devenu un tueur obsessionnel, il repère des jeunes femmes seules, pénètre leur intimité et les assassine en faisant passer leur mort pour un suicide.
Pour moi Lune sanglante est un des romans noirs les plus remarquables de la dernière décennie du XXe siècle.
La Californie, la superbe description de Los Angeles (lorsque j'y suis allé après l'avoir lu, j'y étais chez moi) ; mon vrai premier tueur fou : Teddy V. ; la violence partout. Lloyd Hopkins le flic justicier, double du tueur fou, tous les deux amoureux de la même femme. Docteur Jekyll et mister Hyde. Fascinant. Avec une descente freudienne dans l'enfance des deux protagonistes. L'ai bien lu dix fois.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (1536) Voir plus



Quiz Voir plus

James Ellroy

De quelle couleur est le célèbre Dahlia ?

rouge
blanc
multicolore
noir

13 questions
167 lecteurs ont répondu
Thème : James EllroyCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..