AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 2076 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Attirée par la magnifique photo de Sainte-Sophie dans les brumes matinales en couverture et alléchée par un titre on ne peut plus prometteur, j'ai refermé ce livre dans un long soupir d'ennui et avec une sensation de soif inassouvie.
On suit Michel Angel à Constantinople, au printemps 1506, où il est convoqué par le Sultan Bajaret pour construire un pont sur la Corne d'Or, pont qui unirait deux quartiers emblématiques de la ville et en ferait une mégapole orientale grandiose.
Malheureusement l'histoire est assez linéaire et attendue, et l'écriture convenue. Tout semble aseptisé, comme retenu, froid, alors qu'on se trouve aux portes de l'Orient, l'envoutant Orient qui par ses parfums, ses couleurs, ses musiques, tout son exotisme et sa sensualité, ne pouvait pas laisser de marbre le grand Michel Angel ... Or on trouve un Michel Angel insensible, distant, presque même éteint. Comme si Enard n'avait pas osé se laisser aller, peut-être trop impressionné par l'homme de génie. le personnage du poéte Mesihi, plus modeste, est plus véridique, et donc plus réussi.
Commenter  J’apprécie          261
1506, Michel-Ange travaille sur le futur tombeau du pape Jules II. Mais n'étant pas payé, il répond à l'invitation du sultan Bazajet à Constantinople qui lui demande de dessiner un pont. L'artiste s'y rend, expérimente de nouvelles choses, cherche l'inspiration, rencontre du monde. Mais il se laisse aussi distraire, et Rome n'est jamais bien loin dans sa tête...

Ce livre m'est complètement passé au-dessus de la tête, d'une force que j'aurais pas crue possible. Certes il est bien écrit, bien que le style soit parfois un brin ampoulé. Mais où est réellement l'intérêt ? Derrière l'histoire de la création d'un pont dans un contexte de guéguerre territoriale et religieuse se cache une impossible histoire entre deux êtres qui se termine mal, entrecoupée de micro-découvertes du monde, d'interrogations personnelles et de requêtes de gages. On perçoit très peu le génie de l'artiste, à défaut on comprend que ce qu'il fait est grandiose et basta, on s'en contentera. Mais rien n'est fait dans le récit pour réellement plonger le lecteur dans "l'intrigue" ou apprécier les personnages qui pour nombre d'entre eux ont pourtant réellement existé.
On sent que c'est bien documenté, mais cela reste la biographie totalement fictive d'un homme à un instant T et dans une certaine région du monde.
La construction en chapitres ultra-courts a de quoi surprendre également, tout comme l'insertion de chapitres à la deuxième personne du singulier qui interrompent le cours de l'histoire et ne sont pas d'une clarté phénoménale au premier abord sur qui peut bien être le "je" derrière ces apartés.
Bref, un roman français contemporain comme Actes Sud semble les aimer (j'ai eu la même sensation avec La Confrérie des chasseurs de livres de Raphaël Jerusalmy : un titre et une couverture un peu traitres, un récit ancré dans L Histoire qui se veut plus ou moins recréateur de ce que l'on ne sait pas officiellement, l'absence totale d'envie voire d'impatience de retrouver le livre le soir en rentrant du boulot, une belle écriture mais un récit un peu vain qui ne sait trop où aller ni pourquoi il y va...) mais qui ne détient pas tous les atouts pour faire passer un agréable moment.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
Commenter  J’apprécie          252
Je n'ai pas trouvé dans ce livre ce qui nous était promis dans le titre. On s'attend à une fresque historique, une épopée sous les ors et les fastes de la Renaissance, des scènes grandioses dans les palais du sultan Bayazid. Mais on ne trouve qu'un carnet de croquis, des esquisses sur un cahier de voyage, des ébauches de récit qui ne donnent qu'une vague idée de ce qu'espérait Michel-Ange en se rendant à la cour du souverain de la Sublime Porte.Le génial Italien se montre étrangement oisif, sans grande volonté, assez peu productif et finalement peu enthousiasmé par ses rencontres avec l'Orient.
Pas très convaincant, le scénario ne repose que sur des traces assez vagues du passage de l'artiste qui n'a pas laissé un grand souvenir aux stambouliotes. Contrairement à Leonardo, qui est un véritable ingénieur et architecte, Michel Ange n'est pas en mesure d'édifier un pont capable d'enjamber la mer et le projet grandiose avorte. De l'homme qui fit naitre tant de héros jaillissant du marbre, on attendrait plus de détermination pour accomplir son oeuvre. En guise d'éléphant, il accouche d'une souris. Et il ne fait que geindre sur l'avarice de ses puissants mécènes, et sur l'argent qu'on lui doit. On dirait un fonctionnaire qui attend sa prime de fin d'année.
Décevant.
Commenter  J’apprécie          193
La première chose que j'ai envie de dire est que la magie du conte, l'envoûtement, n'ont pas fonctionné pour moi. Oui, la langue est belle, le procédé narratif original, avec des chapitres très courts, écrits au présent du subjonctif. le livre condense les activités quotidiennes de Michel-Ange, les sentiments éprouvés pour le futur génie par un poète turc interprète, et enfin quelques passages correspondent aux pensées d'un ou une inconnue dont l'identité mystérieuse est bien vite devinée.
Au final, on découvre l'histoire d'un être frustre, bien loin du génie que j'avais imaginé, qui ne sait pas trop où il en est. Les chapitres sont trop courts pour m'immerger dans une autre culture, il y peu de réflexions sur l'art en tant que tel. J'ai toujours imaginé qu'artiste rimait avec sensations et sentiments, et « Michelagnollo », comme le surnomme son frère, parait un personnage qui semble bien loin de ces deux univers, coincé entre son envie de créer des oeuvres immortelles, la radinerie de la papauté, son complexe vis à vis de Vinci, son refus de la sensualité et de l'amour.
Quant à l'écriture, ma foi… certains chapitres sont à mon avis complètement inutiles ou inintéressants (à mon avis hein, mais puisque je le donne…), comme ceux qui inventorient les possessions ou achats du grand homme :
« 19 mai : bougies, lampe, deux petites pièces ; brouet (herbes, épices, pain, huile) autant ; poissons en fritures, deux pigeons, un ducat et demi ; service, une petite pièce ; couverture de laine, un ducat. Eau fraiche et claire. »
Une page pour si peu…

Et puis il y a des passages certes poétiques, mais dont la métaphore m'échappe complètement :
« Je ne cherche pas l'amour. Je cherche la consolation. le réconfort pour tous ces pays que nous perdons depuis le ventre de notre mère et que nous remplaçons par des histoires, comme des enfants avides, les yeux grands ouverts face au conteur. »
Au commencement était le verbe, parait-il, et du verbe naquit le monde. de cette image jolie et poétique ne nait qu'incompréhension et étonnement de ma part.
Enfin, je suppose qu'il y a une jolie métaphore concernant le pont, qui pourrait relier des cultures, des pays, des hommes, etc… mais c'est pareil, je suis passée à côté !
Bon, le petit singe est mort, c'était mon personnage préféré avec Mesihi, le poète, qui en avait fait cadeau à l'Italien. Il y a aussi du bon dans ce prix Goncourt des lycéens 2010, du bon sur lequel je ne m'étendrais pas, les autres critiqueurs en parlent mieux que moi.

Je reste, au final, assez déçue de cette lecture, et suis étonnée que des lycéens aient choisi ce livre pour un titre aussi prestigieux.
Commenter  J’apprécie          193
En 1506 le sultan Bayazid (Bajazet) demande à Michel-Ange de venir à Istanbul pour y dessiner un pont reliant les deux rives du Bosphore. le sculpteur accepta t-il cette invitation ? Les historiens n'en sont pas sûr. Les spécialistes de l'art repèrent dans son oeuvre une influence turque. Par ailleurs après une controverse avec le pape Jules II, Michel-Ange se fait discret à Florence. Il n'en faut pas plus à Mathias Enard pour imaginer le séjour de l'artiste à Constantinople. Outre le sultan et le vizir Ali Pacha, un autre personnage historique hante ses pages, le poète Mesihi.
Ce récit ressemble à un rêve.


Challenge ABC 2016-2017

Commenter  J’apprécie          181
Pas vraiment convaincue par ce texte de Mathias Enard qui relate un hypothétique séjour de Michel-Ange à Constantinople pour y concevoir un pont entre les 2 rives du Bosphore. J'ai trouvé le récit assez décousu et ai eu le sentiment que l'auteur avait récupéré quelques éléments historiques pour construire quelque chose qui tienne la route. Même si le style peut-être poétique, j'ai trouvé que tout cela tournait un peu dans le vide et le tout m'a finalement paru fumeux... Je suis d'accord avec une des critiques : je reste dubitative quant au choix par les lycéens de ce texte pour le Goncourt qui leur est réservé.
Commenter  J’apprécie          132
J'ai beaucoup entendu parler de ce roman à cause de son prix. Je dois avouer qu'il m'est rarement arrivé de lire un livre en pensant à son prix. Je lis un livre parce que le résumé m'a attirée, et s'il a été primé eh bien, tant mieux. Dans le cas de Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, j'ai refermé ce court roman en étant dubitative. Oui, la plume est belle. J'ai aimé ces métaphores, ces phrases ciselées, qui participent de la beauté du récit. Mais non, je n'ai pas aimé le récit en lui-même. Je me suis même bien ennuyée au début, incapable de rentrer dedans. J'ai fini par y parvenir, mais au final, je suis déçue. Je ne comprends pas qu'un tel battage médiatique ait été fait autour de ce livre - des plumes riches et ciselées, il en existe bien d'autre, et qui servent des récits bien plus accrocheurs !
J'ai eu un sentiment de vide en lisant ce court récit. Au fond, il ne s'y passe pas grand-chose, à part à la fin. Certes, c'est un joli tableau de l'époque et du lieu, un beau portrait de Michel-Ange et de Mesihi, mais c'est tout. On ne s'attache guère aux personnages. On les regarde de loin, et la plume, assez froide, n'aide pas à s'approcher.
J'ai savouré les mots, mais une fois terminée ma lecture, le livre ne m'a pas laissé de marque impérissable, si ce n'est que j'ai trouvé que le prix reçu était assez galvaudé.
Commenter  J’apprécie          110
Je pense que c'est un bel ouvrage, bien écrit, plein de poésie, qui fait agréablement voyager son lecteur dans le temps, entre l'Orient et l'Occident, et surtout, qui nous offre un portrait (romancé) de Michel-Ange.
J'ai notamment souffert cruellement d'un manque de vocabulaire d'époque, des notes de bas de page m'auraient été très utiles !
Cela n'a pas vraiment fonctionné entre ce livre et moi, même si encore une fois, je reconnais la qualité de l'écriture, et le talent de l'auteur à nous plonger dans son récit : paysages, couleurs, odeurs, personnages, ... C'est profondemment vivant.
Commenter  J’apprécie          90
Bon, décidément j'ai dû mal avec Mathias Enard. Mais ce roman est toujours mieux que Boussole car il est beaucoup plus facile d'accès. Après est-ce que cela m'a intriguée ? Pas sûr.

Un grand fan de cet auteur m'a offert ce livre pour que je ne reste pas sur un échec. Cette lecture n'en est pas un. Mais je ne garde pas ce livre dans ma bibliothèque. Je n'ai rien ressenti, j'ai tourné ces pages sans curiosité avec juste l'envie de le terminer. Je ne me suis pas attachée aux personnages, l'auteur arrive à faire paraître que les personnages sont froids, même s'ils sont préposés à avoir des sentiments facilement exploitables dans l'écriture. On passe sur leur état d'esprit en 2 lignes à peine.

Le seul personnage qui m'a intéressée était le poète et ami de l'artiste. Mais il n'est pas assez bien développé à mon sens. Des personnages débarquent et quand ils ont le moindre intérêt, on reste sur notre faim car on ne sait rien d'eux.

Bref, je l'ai lu, ça a été mais je ressors dans avoir rien vécu d'émotionnel ou de sensationnel.
Lien : https://www.labullederealita..
Commenter  J’apprécie          80
Je n'ai pas été éblouie par ce récit. L'écriture est légère, le style parfois dépouillé, parfois riche et poétique voire précieux, et l'ensemble empreint d'une certaine langueur orientale. Elle seule, ajoutée au dépaysement et à la brièveté de ce conte m'ont incitée à en achever la lecture. Pourtant j'avais bien envie d'y croire à cette histoire, au moins le temps qu'on me la raconte…
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (3854) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3186 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}