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EAN : 9782748903973
612 pages
Agone (10/05/2019)
2.5/5   2 notes
Résumé :

« Notre société “de l’information” et “de la connaissance”, dans laquelle le marketing et la propagande ont pris des dimensions inédites, est envahie par le bullshit. Politiquement, le but du bullshitter n’est pas tant de plaire aux électeurs que de promouvoir un système dans lequel le vrai n’a plus de place parce qu’il n’est plus une valeur. Or celui qui ne respecte pas la vérité est aussi celui qui admet que seuls le pouvoir et la force sont les sources de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Cet ouvrage est difficile à résumer. Pour tout dire, il faudrait reprendre la conclusion de l'auteur qui a « essayé ici de défendre l'idée d'une éthique intellectuelle, et d'en définir la forme. L'éthique intellectuelle, tout d'abord, est autonome, elle ne se réduit pas à l'éthique tout court, et elle a ses principes propres. Elle n'est pas non plus une simple branche de l'épistémologie. Connaissance et action sont deux domaines distincts qui obéissent à des normes et à des raisons différentes...»

Pour atteindre son objectif, Pascal Engel nous entraîne dans une série de démonstrations, pas toujours faciles à suivre sur la Croyance, ce qui fait sa qualité, sa fiabilité. Au passage, nous sommes confrontés à un vocabulaire philosophique très technique, comme la doxastique, par exemple. Mais il y en a bien d'autres.

On ne peut pas croire n'importe quoi et n'importe comment. Toute croyance pour être valide devrait être orientée vers le vrai, la vérité. L'on doit, par conséquent s'interroger sur les raisons de sa croyance. Elles peuvent être multiples, cependant les seules raisons valables sont celles qui reposent sur la connaissance, justifiant la croyance. Ce qu'il nomme raison épistémique, liée au savoir, à la connaissance, à la recherche de la vérité.

Une croyance sérieuse doit reposer sur un savoir, une recherche de la preuve de sa véracité. Par suite, le livre est émaillé d'une multitude de distinctions et de sous distinctions complexes ; ce que P E appelle ses taxinomies. J'ai eu parfois l'impression qu'il coupait les cheveux en quatre...

Sa démonstration vise aussi à éviter les confusions des catégories, les confusions de vocabulaire, et notamment la confusion entre vertus intellectuelles et vertus morales. Entre attitude épistémique basée sur la recherche de la vérité et attitude morale s'intéressant au bien, au devoir, etc.

J'ai bien conscience que mon commentaire est d'une grande pauvreté au regard de l'extrême richesse du livre. Et je compte sur l'aide des Babéliens qui l'ont lu, pour compléter ma compréhension de la démonstration.

Il consacre des chapitres entiers aux vices intellectuels tels que le snobisme, la curiosité, la foutaise, le « bullshit », tout à fait passionnants. En cela, il nous invite à prendre du recul sur l'information manipulatrice des médias, des réseaux sociaux, lesquels n'ont absolument pas pour but, la connaissance de la vérité, la diffusion d'un savoir véritable, mais la production, consciemment ou non, de bullshits, de foutaises, etc.

D'un autre côté, bien qu'il ait semblé admettre le caractère particulier de la croyance religieuse, de la foi, sa démonstration sur les caractéristiques nécessairement épistémiques d'une croyance valable, aboutit inexorablement à l'idée que la possibilité pour les croyants (les chrétiens) d'imaginer une hypothèse différente de l'hypothèse évolutionniste, discréditerait leur croyance qui deviendrait une croyance non fiable. Evidemment je ne peux pas être d'accord avec lui... Mais j'ai trouvé que c'est un bon opus philosophique.

PAT
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critiques presse (3)
NonFiction
01 juillet 2020
Engel se préoccupe de répondre aux objections de moralisation du débat que certains adressent à l’idée même d’une éthique de la croyance. Il se défend de manière convaincante d’être arrogant et définit l’humilité intellectuelle comme « justesse d’esprit ».
Lire la critique sur le site : NonFiction
LaViedesIdees
31 octobre 2019
Construit comme une dystopie philosophique, Les vices du savoir présente les tenants et les aboutissants des manières de croire, aussi bien individuelles et collectives, qui cherchent à rompre avec certaines normes de la croyance, comme celle de vérité, jugées trop restrictives.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
LeMonde
28 juin 2019
Le travail de l’impressionnant Les Vices du savoir consiste à mettre au clair dans quels cas, et en quel sens, il est légitime de considérer que les transgressions des normes intellectuelles constituent des fautes éthiques.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Politiquement, le but du bullshitter n’est pas tant de plaire aux électeurs que de promouvoir un système dans lequel le vrai n’a plus de place parce qu’il n’est plus une valeur.
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Pour Kraus, le journalisme illustre particulièrement bien, la figure de l'impertinence : parler et écrire sans se soucier de savoir si ce que l'on dit est pertinent ou même simplement vrai, et avec uniquement comme but d'atteindre certains effets sur son public, fabriquer l'événement, le grossir pour attirer la curiosité.
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Vidéo de Pascal Engel
Conférence de Pascal Engel
Avec une nouvelle saison consacrée à la croyance, ce cycle de conférences interroge cette notion complexe et en examine les enjeux.
Les croyances sont souvent considérées comme des états psychologiques et associées à des illusions cognitives; or elles n'ont pas que des causes, mais aussi des raisons, ce qui autorise à esquisser une conception rationaliste de leur formation.
Conférence par Pascal Engel, philosophe, directeur d'études à l'EHESS, enregistrée le 20 mars 2024 à la BnF I François-Mitterrand.
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