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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman relate presque tout un siècle dans une réserve indienne qui accueille, en 1912, le Père Damien venu remplacer son prédécesseur.
Le Père Damien tiendra compte au Pape des événements et des difficultés qu'il rencontrera toutes ces années dans cette réserve où cohabitent plusieurs familles ennemies. Mais ce qu'il cachera jusqu'à la fin - et que nous savons, nous - c'est qu'il n'est autre qu'Agnès, une jeune soeur qui aura eu son lot de péripéties avant de se retrouver dans la peau de ce jeune Père. C'est ainsi que de 1912 jusqu'en 1996, année où nous le retrouvons entre toutes les digressions autour des différents membres de la tribu des Ojibwés, Agnès camouflera sa véritable identité jusqu'à ne plus vraiment la posséder.
C'est lors de la venue du Père Jude, venu enquêter sur la possible sainteté de soeur Leopolda, que toute l'histoire des familles Kashpaw, Nanapush, Puyat, Morrissey et Lazare se racontera au fil des années.
Louise Erdrich y aborde bien sûr les cultures et religions ancestrales et l'impact des missionnaires venus apporter le catholicisme, les enfants arrachés à leur famille et envoyés dans des internats censés les civiliser, la pauvreté et l'alcool, les terres volées par les Blancs à des hommes qui n'ont pas la notion de propriété; le surnaturel, les esprits se mêlent intimement à la vie de ceux qui restent, les soutenant les attirant parfois auprès d'eux.
J'ai énormément aimé ce livre de Louise Erdrich, le premier pour moi et pas le plus encensé, je pense du coup bientôt continuer avec d'autres plus connus, espérant y trouver la même passion.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Une fresque complexe, touffue, le destin d'une femme et l'histoire d'un missionnaire dans une tribu amérindienne de l'ouest des États-Unis.

Ce dernier rapport, c'est un peu les mémoires du prêtre, en passant d'une époque à l'autre, de 1910 à 1996. Est-ce qu'on saura tout ce qui s'est vraiment passé à Little No Horse ? Au lecteur de juger. La narration discontinue d'un chapitre à l'autre présente le fil des événements comme un puzzle dont on assemble peu à peu les pièces. de plus, le récit prend parfois des allures d'allégorie, où peuvent intervenir la magie et le rêve.

Mais si on est capable de laisser de côté l'esprit très cartésien, on est en face d'un roman fascinant, qui nous entraîne à travers des thèmes puissants. Il sera question de musique, de spiritualité et d'histoire amérindienne. Il y aura des catastrophes naturelles, des épidémies et des guerres, des amours et des passions charnelles, des solidarités, des trahisons et des haines de clans, des légendes et des croyances.

Une grande autrice qui raconte avec brio une vie étrange et des moments de l'histoire d'un peuple.
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Voici un livre qui, comme l'histoire qu'il raconte et les principaux personnages qu'il décrit, ne se laisse pas facilement appréhender.
Bien sûr il est question choc de culture, de croyance, il est question de racisme de sexisme, il est question d'amour et de haine, il est question de vérité et de mensonge, mais la vraie question posée n'est-elle pas : qu'est ce qui fait de nous ce que nous sommes ?
il est question de foi, puisque le roman nous fait vivre l'incroyable
expérience d'un prêtre, mais de foi en l'Homme surtout, avec ses doutes, ses renoncements, ses amours et ses démons... ses miracles.
La lecture de ce roman complexe et torturé, comme la vie peut l'être, est difficile, mais c'est un roman fascinant.
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Conseillé par un ami, ce livre est une superbe découverte. Une écriture fascinante, l'histoire d'une vie riche et inattendue, pleine d'humour, d'amour et de passion, où la vie spirituelle ne domine pas la vie terrestre mais l'accompagne....
Je ne peux pas vous raconter l'histoire, je risquerais de trop en dévoiler mais c'était tellement succulent que je l'ai fait durer juste pour le plaisir d'accompagner ces personnages plus longtemps, pour me laisser bercer par les mots de l'auteur d'une justesse remarquable.
Franchement, il vaut le détour, lisez- le.
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Un peu labyrinthique, étonnant, ce récit autour de la conversion au christianisme des amérindiens est un drôle de fleuve où on se laisse emporter sans parfois maîtriser ni comprendre le cours des choses. Complexe est le fil de l'histoire, tout comme les personnages que l'on découvre et que l'on aime vite avec tendresse. Un beau voyage...
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Ily a deux façons d'aborder "Dernier rapport..." . Soit comme une oeuvre lyrique & poétique unique dans la littérature amérindienne. Soit comme un des grands moments de cette littérature, ainsi que le propose la collections "Les grands espaces" du Livre de Poche.
Cette deuxième approche finalement, m'a séduit. Car j'y retrouve quelques uns des meilleurs romans lus ces dernières années dont "Le chemin des âmes" de Joseph Boyden (à glisser dans la sélection 1914), "les crimes de l'accordéon" de Annie Proulx, et "L'hiver indien" de Frédéric Roux. On pourrait aussi citer toute l'oeuvre de Tony Hillerman et quelques uns des romans de Jim Harrison. Et même une partie de l'oeuvre de Richard Powers ( on pense à "Trois fermiers s'en vont au bal" et plus spécialement à "Au temps où nous chantions" pour la présence immarcescible du piano).
En osmose avec la spiritualité amérindienne, le roman se déroule à ce rythme, sujet à des allers-retours troublants, voire à des oublis que l'auteur, dans ce long récit, va volontairement faire revenir à la surface.
C'est peut-être la thématique la plus forte du livre ; l'oubli, le souvenir de l'oubli et la souffrance du rappel des amours et des désamours.
La construction du livre va donc osciller continuellement entre la recherche impossible d'une stabilité affective et le bonheur.
Comme au théâtre, ici, unités de temps et de lieu et d'action sont sans cesse sollicitées, mais semblent impossibles à atteindre.
A l'image des vies, qui ici est imaginée sur presque un siècle ( on se souvient de l'artifice déjà présent dans "Little Big Man" de Thomas Berger), le cours du temps devient relatif. Seule la fin compte, si toutefois l'apaisement advient.
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Une religieuse mélomane envoutée par la musique qu'elle joue, une religieuse défroquée prise en otage lors d'un hold-up, un prêtre qui écrit au Vatican avec assiduité et qui fait preuve d'une grande compassion et tolérance, une indienne dont la vie est trouble et qui pourrait devenir sainte, un prêtre amoureux... et j'en passe. Les personnages de Louise Erdrich ont des parcours de vie peu communs. le lecteur n'est jamais au bout de surprises.
Le tout est traité avec beaucoup de talent. L'humour, presque le burlesque, sont présents. Tout en n'oubliant pas la réalité de la vie de ces Indiens du Nord de l'Amérique, parqués dans des réserves, réduits à une vie de subsistance où la perte de repères mène à l'alcoolisme et à la misère. Mais c'est l'action qui domine ce roman et même si j'ai parfois perdu un peu le fil au vu de l'abondance de personnages et des liens familiaux entrecroisés et compliqués, j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre.
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Les questionnements du Père Damien envers sa foi m'ont énormément plu dans ce livre, et finalement, tout le trouble autour de ce personnage est intéressant. A plusieurs reprises, Père Damien va pencher plus vers les croyances indiennes que vers le catholicisme, et on le voit constamment en prise avec des questions d'éthique et de bonne pratique religieuse. Ce n'est peut-être pas là l'intérêt du récit pour tous les lecteurs, mais je dois reconnaître que c'est un aspect de ce livre que j'ai beaucoup apprécié ! Cette plongée dans une réserve indienne à une époque où les Indiens se faisaient piller leurs terres contre rien par de grosses industries est aussi une expérience de lecture très intéressante. J'avoue que c'est une histoire que je connais peu, mais qui – je pense – mérite que je la creuse, vu cette première découverte.

L'écriture m'a totalement transportée également. J'ai lu une version traduite, mais je pense sérieusement à découvrir la plume en anglais dans un prochain livre de l'autrice. D'ailleurs, le Picabo River Book Club est unanime – Dans le silence du vent est un très bon choix comme future lecture de Louise Erdrich ! Vous en entendrez donc encore parler ici =)
Lien : https://juliejuz.wordpress.c..
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Bien entendu je vous conseille de lire ce livre, l'histoire toute atypique de ce prêtre au fil du siècle passé et comment il s'ouvre également aux croyances autochtones : il évoque une vision tour à tour d'un chêne majestueux avec une branche ornée de rubans représentant la religion catholique et celle des Ojibwés puis il revoit ce chêne couvert de rubans colorés, de plumes et autres décorations avec seulement une branche nue ; on le voit, durant toute sa vie et jusqu'à presque 100 ans, tolérant, aidant, acceptant, face à l'inexplicable aussi, intégré et pilier de ce village de Little No Horse, à la manière d'un Don Camillo face à Pépone qui ici serait Nanapush. Et encore Pépone était un fervent matérialiste, à l'inverse de Nanapush...

Fascinant oui, torturé non. Je viens de le terminer, et j'avoue souvent pour les noms indiens je me perdais et retrouvais ensuite... D'autant qu'il y a plusieurs personnages qui portent les mêmes patronymes (une mère et sa fille, des soeurs, des cousines...). Mais quelle grâce, quelle ouverture d'esprit ! Quelle drôlerie parfois, tragédie souvent...

Découverte également à travers ses livres des droits spécifiques aux indiens dans leurs réserves (ici évocation du shériff de la réserve alcoolique incapable supplanté par le père Damien Modeste pris en tenaille entre son devoir de réserve quant aux confessions reçues et son devoir moral - d'ailleurs, sont elles toutes administrées de la même façon ? Si quelqu'un sait ça m'intéresse)

Tant de thèmes abordés en si peu de pages, je suis ébahi.
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Superbe, superbe, superbe
Quand la littérature vous transporte, vous emporte dans un grand souffle épique
Un grand livre
des personnages sans doute inoubliables
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