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3,4

sur 791 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le cadre de la collection « raconter la vie » des éditions Seuil, Annie Ernaux a choisi de raconter son hypermarché, à Cergy. « J'y ai vu l'occasion de rendre compte d'une pratique réelle de leur fréquentation, loin des discours convenus et souvent teintés d'aversion que ces prétendus non-lieux suscitent et qui ne correspondent en rien à l'expérience que j'en ai. » Récit descriptif sur le mode du journal durant un an, structuré.
Hormis quelques belles formules et observations, j'ai trouvé peu de geste littéraire, peu de valeur ajoutée d'une grande autrice. J'attendais davantage. Il est intéressant en complément de lire la critique de severine2611, caissière dans un hypermarché, qui marque que l'on ne peut réellement comprendre cet univers que de l'intérieur.
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Annie Ernaux s'est beaucoup promenée dans les allées de l'hypermarché Auchan de Cergy, à plusieurs moments de l'année et de la journée; elle y a observé les clients, leurs habitudes, leurs façons de faire dans ce lieu, qui représente bien plus que les courses. le résultat est réaliste et permet une réflexion sur la consommation, les milieux sociaux, la société... facile à lire et enrichissant
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Ce récit d'Annie Ernaux sous forme de journal nous emmène en 2012 dans l'hypermarché qu'elle fréquente à Cergy. Régulièrement, au gré des emplettes qu'elle effectue, elle observe qui vient dans cet endroit gigantesque, une population et une clientèles diverse selon les jours et les heures. Sans critiquer ouvertement, elle constate aussi les aberrations de la consommation : après Noël, les jouets de sont relégués à un petit rayon et sont tous soldés, alors qu'ils brillaient de mille feux quelques semaines auparavant. Elle souligne aussi les usages de l'hypermarché et du centre commercial : lieu de consommation, mais aussi de promenade. Un récit utile sur ces endroits qui nous plongent dans l'anonymat et nous coupent de tout contact humain alors que nous nous croisons dans ces allées pour des besoins plus ou moins essentiels...
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Dans ce petit livre, fidèle à son style épuré, Annie Ernaux tente d'analyser le « microcosme » d'un supermarché. de fin 2012 à fin 2013, elle va tenir un journal de ses passages à l'hypermarché Auchan de Cergy. Elle y consignera ses activités, ses ressentis, tout en observant avec attention les personnes qu'elle y croise, clients ou membres du personnel, ainsi que leurs comportements.
Plus que d'un simple récit, l'auteure se rapproche de l'analyse sociologique de ces nouveaux lieux de « rassemblement » que sont les centres commerciaux, leurs méthodes pour attirer et conserver leurs clients, leur offre commerciale ciblée ainsi que l'atmosphère qui règne entre leurs rayons. Il s'agit d'une démarche aussi originale qu'intéressante, tant il est vrai, comme le précise Annie Ernaux, qu'il s'agit là de l'un des seuls lieux où se côtoient encore aujourd'hui des personnes issues de la quasi-totalité des milieux sociaux qui constituent notre société.

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Sur la page Wikipedia consacrée à l'auteure, on peut lire ceci : « Son oeuvre littéraire, pour l'essentiel autobiographique, entretient des liens étroits avec la sociologie ».
Ce court récit en est le symbole.
L'auteure nous fait part de ses observations sur plusieurs mois de ses déambulations dans un immense supermarché d'un centre commercial de la région parisienne. Elle décrit les rayons, les clients, les employés et donne une place à chaque univers dans le coeur même de notre société.
Elle ne les dénigre pas, nous ne sommes pas dans la condamnation des temples de la consommation. Non, elle met dans le contexte de nos quotidiens la place de ces centaines de mètres carrés que la plupart d'entre nous arpentons environ une fois par semaine.
« Un relevé libre d'observations, de sensations, pour tenter de saisir quelque chose de la vie qui se déroule là. »
Et c'est passionnant, même pour moi, la phobique des courses qui est prise de vertiges dans la moindre des supérettes de quartier.
« …l'hypermarché est pour tout le monde un espace familier dont la pratique est incorporée à l'existence, mais dont on ne mesure pas l'importance sur notre relation aux autres, notre façon de « faire société » avec nos contemporains au XXIème siècle. Or, quand on y songe, il n'y a pas d'espace public ou privé où évoluent et se côtoient autant d'individus différents… ».
En tant qu'écrivain, elle s'était étonnée il y a longtemps de l'absence de ces lieux dans la littérature. « Début des années 70. (…) je m'étais demandé pourquoi les supermarchés n'étaient jamais présents dans les romans qui paraissaient, combien de temps il fallait à une réalité nouvelle pour accéder à la dignité littéraire. »
Je ne sais pas si aujourd'hui on peut parler de dignité littéraire, voire même de dignité tout court. Il est vrai que ces lieux de consommation n'échappent plus aux romans puisqu'ils font partie intégrante de notre mode de vie. Nous arrivons quand même à une époque où l'effet délétère de ces grandes surfaces a dépassé le stade de la rumeur et l'on déplore chaque jour le désert des communes au profit des centres commerciaux, la fermeture de tel artisan du commerce de bouche.
Je ne vais pas essayer de me guérir de mes vertiges sous les néons éclairant les linéaires de pâtes et de boîtes de conserve mais je recommande la lecture de ce roman qui illumine une corvée d'une aura particulière.
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Pendant un an l'écrivain Annie Ernaux a rédigé le carnet de bord de ses passages à l'hypermarché du centre commercial Trois-Fontaines où elle fait habituellement ses courses.
Une observation fine et perspicace. Sans avoir l'air de juger, sous couvert de mots simples, l'auteure réussit à faire apparaître les interactions humaines et l'absence de chaleur et quelquefois l'absurdité du lieu.
Sans étude sociologique mais avec son oeil d'écrivain, Annie Ernaux réussit le pari de la collection dans laquelle elle s'inscrit, “raconter la vie”.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Encore une fois l'autrice nous montre sa capacité à appréhender le monde et à être sensible aux habitudes et aux comportements des membres de notre société. Sa réflexion sur les hypermarchés s'illustre par un regard anthropologique et politique et Annie Ernaux n'hésite pas à dire - comme dans un journal privé - ce qu'elle pense et ce que l'on a peut-être tous, plus ou moins, éprouvé.
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Tout comme ma maman – avec qui elle partage son prénom – ou grâce à elle plutôt, je suis une inconditionnelle d'Annie Ernaux. Je lui trouve une maîtrise du mot juste (maîtrise que j'apprécie d'autant plus qu'elle me fait cruellement défaut !) et une clairvoyance émotionnelle incroyable, en bref j'aime et j'admire cette grande dame. Honnêtement, qui à part elle pourrait faire une étude sociologique dans une grande surface ?! Qui d'autre pourrait rédiger un texte aussi riche à partir des rayons d'Auchan ?! Transformer un simple journal de bord en l'empreinte d'une époque qui tend déjà à disparaître ?

Pour moi, Annie Ernaux, c'est un témoignage à elle toute seule. Qu'elle nous parle de son enfance, de son métier ou de ses courses au supermarché, tout ce qu'elle dit prend valeur de document. Et malgré sa brièveté, "Regarde les lumières mon amour" est à la hauteur de mes espérances.
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Annie Ernaux s'est glissée dans les contraintes de la collection Raconter la vie du Seuil (ici) et a donc produit 96 pages sur l'un des thèmes proposés : Les lieux producteurs ou expressions du social - espaces exemplaires d'un nouveau mode de vie, lieux révélateurs d'une crise sociale, lieux de flux, nouveaux lieux de travail...

Et quelle meilleure expression du social, que les supermarchés, ces lieux où presque tous, riches et pauvres, jeunes et vieux, se croisent au quotidien, entre plaisir et déplaisir, entre distraction et nécessité, pour assumer sans relâche cette tâche transmise depuis que l'homme est homme, assurer sa subsistance ?

Pendant un an, Annie Ernaux a tenu le journal de ses visites au supermarché, non par des visites d'écrivain-témoin, mais bien en cliente acheteuse, liste et caddie en main. Observant les lieux, les faits, les gens, notant les réminiscences et les réflexions que cela lui apportait, comme l'aurait fait un Georges Perec. Rien de rare, ici, donc, bien au contraire, rien que de l'ordinaire. La frénésie d'achat, le jeu avec nos désirs, la confrontation à l'autre dans une recherche qui mêle fuite et confrontation de la solitude, les enjeux du monde du travail et de la mondialisation, le sexisme et la ségrégation de la pauvreté, tout y est, dans un récit qui n'a que l'apparence de la légèreté et qui m'a donné une sensation de grande proximité avec l'auteur, que ses prises de conscience n'arrivent cependant pas à empêcher de participer à ce grand jeu de la consommation.

C'est un reflet absolument parfait de ce que l'on peut vivre soi-même en fréquentant un supermarché, mêlant amusement et lucidité. Rien de plus. Et tout est dans ce rien de plus. Trompé par la familiarité du sujet, on pourrait être, en lisant ce livre, un peu comme le naïf devant un Picasso qui dit, « J'aurais pu faire aussi bien ». Mais non, bien sûr, le lecteur accroché par cette prose à la fois sensible, curieuse et attentive, n'aurait certainement pas fait aussi bien.
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Comme à son habitude, c'est un style intimiste, celui du journal, qu'Annie Ernaux a choisi pour délivrer son regard tendre et enjoué sur le monde de la grande distribution ; un monde fédérateur et quasi-communautaire, aux règles tacites strictes et connues de tous. le « centre commercial », c'est tout à la fois un monde de contraintes, quotidiennes ou hebdomadaires, et de loisirs, suscités ou non, qui s'ouvre devant nous ; une instance tyrannique et redoutable qui sait faire et défaire les modes, couper et découper l'annualité en saisonnalité, et au sein de laquelle évolue un enthousiaste melting pot social, générationnel, ethnique, à l'image de notre société, secouée et avide, au quotidien, de nouveautés et d'évasions, profondément ancrée dans ses habitudes et assoiffée d'absolu.
Un regard doux et affectueux tels que ceux qu'Annie Ernaux a toujours su porter sur son environnement, empreint de toute la sagesse et de toute la pertinence dont un auteur aussi populaire qu'elle est capable.
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