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EAN : 9782348064920
128 pages
La Découverte (08/10/2020)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Clint Eastwood est aujourd'hui le metteur en scène de cinéma le plus populaire au monde. Sa longévité exceptionnelle – il tourne et joue encore à quatre-vingt-dix ans – lui a permis de traverser les époques et les genres : western, mélodrame, film policier. Il revisite les classiques du cinéma américain tout en les adaptant au contexte social et politique de notre temps. On pourrait le classer à droite si l'on considère ses prises de position politiques et quelques-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'adore Clint Eastwood, qu'il soit acteur, réalisateur ou les deux à la fois. J'ai donc de nombreux livres à son sujet, mais c'est le premier ouvrage sociologique que je lis qui lui est consacré.
La thèse de Jean-Louis Fabiani est la suivante : "bien qu'incapable de développer un métadiscours sur son travail", et malgré un physique commun et un talent relatif, Eastwood est parvenu à séduire à la fois le public de masse et les intellectuels. Chacun appréciant ses films pour des raisons qui lui sont propres grâce à son le refus de prendre parti, il "est aujourd'hui le metteur en scène de cinéma le plus populaire au monde". Bon.
Je suis sûrement de parti pris, mais j'ai la faiblesse de croire qu'Eastwood est un peu plus malin que cela, et parfaitement conscient du message qu'il véhicule. On observe depuis son dyptique de 2006 sur la guerre "Lettres d'Iwo Jima"/"Mémoires de nos pères" une réflexion sur l'histoire américaine et particulièrement sur le mythe et le héros qui n'a rien d'un hasard. D'autant qu'il a lui-même beaucoup exploité cette figure dans ses westerns, souvent avec une certaine dérision.
Si je n'adhère pas la thèse développée, la lecture de ce "Clint Eastwood" est intéressante et donne des pistes de réflexion pertinentes. Il va sans dire que cet ouvrage, plutôt flatteur malgré tout, est réservé aux admirateurs du personnage.
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critiques presse (1)
LeFigaro
29 décembre 2020
On peut être sociologue et s’intéresser au cinéma. Jean-Louis Fabiani le prouve avec une passionnante monographie sur Clint Eastwood aux Éditions La Découverte.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
"Clint Eastwood" en tant que persona a été puissamment reconfiguré par le traitement qu'il a subi dans les trois westerns qu'il a tournés avec Leone. Son enveloppe corporelle demeure celle d'un Américain du Nord - le surnom de son personnage est Blondie dans "Le Bon, la Brute et le Truand" - mais l'accumulation des écarts avec l'archétype du héros traditionnel de western a contribué à le faire sortir du carcan du typecasting et à lui révéler les potentialités cinématographiques d'une violence crue et rendue abstraite par son excès même. (p. 32)
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Il semble que l'homme reste le maître du jeu, même s'il est appelé à jouer plus finement. Le film d'Eastwood le plus récent à ce jour, "La Mule", qui a une dimension clairement testamentaire, tend à montrer que le personnage principal n'a pas renoncé aux plaisirs et aux privilèges attachés à la condition masculine, mais qu'il est prêt à payer, non pas au moyen d'un simple acte de contrition, mais avec de la prison ferme, ses frasques d'homme à l'ancienne. Il plaide coupable, au grand dam de son avocate (oui, une femme), de sa fille et de sa petite-fille, dont on comprend, à leur air effaré, qu'elles lui ont déjà accordé l'absolution. (p. 119)
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Comment peut-on situer le travail d'Eastwood dans un ensemble qui reste marqué par l'inégalité d'accès à l'image et la prégnance des stéréotypes ethniques ? Le sujet est délicat, car l'approche militante des faits aboutit sans exception à condamner un coupable toujours désigné d'avance. On l'a vu au chapitre précédent : l'affaiblissement de la figure de l'homme dans le cinéma états-unien est unilatéralement interprété comme une ruse de la raison mâle destinée à se gagner un pardon par le biais de l'exhibition des sentiments de vulnérabilité. Il semble que, quoi que fasse l'homme, ou quoi que fasse le Blanc, il ne cherche qu'à maintenir son pouvoir à travers la manifestation de sa négation. Un homme qui pleure, c'est un homme qui continue de dominer par d'autres moyens. (p. 88)
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Dans le chapitre de son livre intitulé "The meaning of Black", Paul Smith [1993] a raison de rappeler le déséquilibre fondamental entre la présence des Blancs et des Noirs dans le cinéma états-unien et surtout le fait que, lorsque des Noirs apparaissent à l'écran, ils ont toutes les chances d'être filmés par des Blancs. Doit-on pour autant en conclure à l'illégitimité foncière de ces derniers lorsqu'il s'agit de filmer la diversité ethnique du pays ? Il serait difficile d'imaginer un Blanc ne filmant que des Blancs, ou un Noir ne filmant que des Noirs. Le processus pourrait ne pas avoir de fin si l'on s'en tenait à une application rigide du principe d'appropriation culturelle : ainsi, un Italo-Américain ne pourrait pas filmer un Polono-Américain et un Noir du Midwest n'aurait aucun droit à représenter un Jamaïcain ou un Cubain. La compétition entre les ethnies que le néolibéralisme a exacerbée n'est certainement pas la solution. (p. 104)
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Que reste-t-il du héros quand l'héroïsme est devenu sans objet ? Le western italien est le produit de la subversion des codes du western classique, où il y a toujours matière à héroïsme, par une forme de nihilisme décadentiste européen dont Leone constitue un exemple paradigmatique. [William] Beard insiste sur la déconnexion entre la représentation du personnage exceptionnel et un quelconque substrat idéologique qui permettrait de rendre compte des raisons de l'action. De ce fait, la persona qui émerge de la trilogie et qui continue d'animer les films qui suivent chronologiquement (et donc particulièrement les films dont Harry Callahan est le héros) est déchargée de toute "tâche idéologique" (ideological task) aussi bien que de toute exigence de plausibilité. (p. 37)
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