Le livre de la "résistance allemande anti-nazie" selon
Primo Levi. Tout est déjà dit sur cette histoire où les époux Quangel - avatars des époux Hampel - transforment la tristesse liée à la mort de leur fils au front en des actes de résistance anti-nazie dans le Berlin des années 1940.
Otto, le mari, est contremaître en menuiserie. C'est un taiseux, mais la mort de son fils le pousse à agir. Depuis leur immeuble de la rue Jablonski, ils commencent à fabriquer des tracts contre la propagande nazie cependant que, à quelques étages de chez eux, le jeune Baldur Persicke commence sa carrière chez les S.S. Dans le même immeuble, Lotte Rosenthal, la vieille juive, est cachée par le conseiller Fromm qui croit que sa position le protège.
Naturellement, une enquête est ouverte sur la distribution de ces tracts, qui sont très peu lus - les gens ont peur de les avoir dans les mains - qui remettent ouvertement en cause la politique menée par
Adolf Hitler.
Seul dans Berlin est une plongée dans une ville entièrement consacrée à la guerre. Les usines tournent, les gens vivent mais, derrière le vernis, certains s'interrogent, se désolent, réagissent. Que ce soient les parents d'un soldat mort au front, la mère d'un S.S. qui participe à la Shoah par balle dans l'Est, un couple de jeunes communistes qui sentent qu'il faut faire quelque chose tout en étant d'une maladresse extrême, ils réagissent, tous, et résistent. Ils ont en face un monstre de bureaucratie, de cruauté, d'inhumanité, qui n'hésite pas à broyer ses propres serviteurs pour satisfaire sa faim d'ordre. de là nait une réflexion sur ce que fut la Deuxième guerre mondiale en Allemagne où, comme partout ailleurs, on se contentait d'abord de survivre. le roman montre enfin que la conscience humaine ne s'avoue jamais vaincue.