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4,35

sur 1488 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans "Seul dans Berlin", nous suivons les différents habitants d'un immeuble berlinois pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ces individus n'ont de commun que le bâtiment car si on ressent de la peur et de l'effroi pour certains, d'autres génèrent beaucoup d'antipathie.

La diversité des personnages est un élément fort de ce livre mais l'atmosphère l'est d'autant plus en nous plongeant dans un climat oppressant de méfiance et de dénonciation. On ne peut se fier à personne et personne n'est à l'abri.

Un livre qui nous plonge avec brio dans un Berlin où les rouages du système sont faits pour vous broyer, où une parole peut mener à votre perte, où la résistance est là malgré tout dans des actions courageuses.

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Un livre dont je n'avais jamais entendu parler et que j'ai découvert sur ce site. Un livre qui évoque une période sombre de l'Histoire, mais au combien intéressante dans ce qu'elle révèle de la nature humaine dans ce qu'elle a de pire et de meilleur. Ce n'est pas un livre sur la résistance proprement dite, mais sur le courage de ces allemands conscients que celui qui devait restaurer la grandeur de l'Allemagne et assurer à tous un avenir meilleur faisait surtout régner la terreur, l'horreur et la mort. L'acte de résistance du couple Quengel peut sembler dérisoire et vain face au régime nazi, mais il revêt un courage extrême dans ce climat de peur et de délation .Ecrit dans une langue simple avec de nombreux dialogues, le climat anxiogène où chaque phrase peut-être interprétée comme une attaque contre le führer ou l'Allemagne nazie, où nombreux sont qui sont prêts à dénoncer ou vendre leur voisin ou leur collègue par peur, intérêt ou conviction pèse comme une chape de plomb sur tout le récit et sur la vie des protagonistes. J'ai trouvé très émouvant, le rapprochement de ce couple dans ce projet commun, qui leur fera prendre conscience de la place que l'autre occupe dans leur vie et dans leur coeur, leur simplicité et leur droiture qui s'oppose à la bassesse d'autres personnages. Un roman qui pousse à s'interroger sur l'âme humaine et sur les actions des hommes.
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Ce roman est un des premiers textes anti-nazi publié par un auteur allemand après la seconde guerre mondiale (1947).
L'histoire est basée sur des dossiers que la Gestapo avait constitué sur un couple d'ouvriers Berlinois qui avait écrit des cartes postales contre les nazis et les avaient déposés dans les couloirs d'immeubles.

L'auteur pose un regard critique sur la société et appelle à l'humanisme. A travers l'histoire d'Otto et Anna Quangel, il dépeint la quotidienneté des gens anonymes qui, d'abord soumis et terrifiés, vont finalement s'opposer au régime. On découvre que, plus que la haine, c'est la peur qui est à l'origine de la passivité du peuple allemand face au régime d'Hitler.

Les qualités de l'auteur ne sont pas sur le plan stylistique (le vocabulaire et les tournures de phrases sont assez banales) mais sur le plan de la justesse de vision. Hans Fallada décrit avec tendresse et cruauté le monde des gens normaux. Une réalité à laquelle on s'identifie, des personnages ordinaires, prolétaires que l'on suit avec angoisse, colère et espoir.

J'ai beaucoup aimé ce roman. Les premiers chapitres sont un peu longs mais, une fois les nombreux personnages campés, on est immergé dans l'Allemagne souterraine qui essaie de résister à l'infamie nazie avec des armes bien fragiles, des grains de sable dans une machine infernale. Leurs actes semblent infimes, voire inutiles et pourtant, ce sont ces gens-là qui ont sauvé l'Allemagne. Sans eux, l'Allemagne était irréductiblement perdue.

Ce roman a été adapté au cinéma.
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Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman écrit par un allemand juste après la deuxième guerre mondiale, parce qu'il était souvent cité comme une référence sur la vie au jour le jour dans un état totalitaire.
Il raconte en effet le quotidien des habitants d'un immeuble à Berlin à compter de 1940, et plus particulièrement, le destin d'un couple qui se met à écrire et à déposer aux quatre coins de la ville, des cartes postales critiquant le régime en place.

J'avoue que j'ai failli abandonner ma lecture à plusieurs reprises parce que les personnages développés dans la première partie ont vraiment eu du mal à captiver mon intérêt (les longs passages sur Enno ou Barkhaunsen m'ont vraiment ennuyée par exemple). C'est lorsque le récit se resserre autour du couple Quangel qu'il prend, à mon sens, toute son ampleur, mais que de longueurs auparavant…D'autant que le style n'a rien d'exceptionnel non plus.

Hormis cette importante réserve sur une partie des personnages, j'avoue qu'il décrit parfaitement les rouages d'une société vivant sous le carcan d'un état totalitaire :
La peur en premier lieu qui pousse à ne rien faire et à subir en silence, l'arbitraire qui fait que la vie de chacun peut basculer à tout moment pour un motif futile (par exemple, le simple fait de connaître « un résistant » ou d'être de sa famille peut vous envoyer à la torture et à l'échafaud même si vous ignorez tout de ses activités et il est donc absolument impossible d'être en sécurité dans un tel régime), la vulgarité et la violence de ses élites (ici les SS qui recrutent des hommes primitifs et valorisent leurs plus bas instincts), la propagande permanente et l'endoctrinement via les Jeunesses Hitlériennes, les employeurs etc.,

L'auteur décrypte parfaitement comment une société tout entière peut basculer puis être maintenue dans un régime délirant et d'une violence inouïe. Un message à ne jamais oublier. C'est là qu'est sa réussite.

L'atmosphère est donc très noire à l'instar d'une partie des personnages. le malheur, la peur, les dénonciations, la petitesse sont dans toutes les pages. le plus beau passage à mon sens est celui de la rencontre en prison d'Otto et du chef d'orchestre.
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Pendant une bonne cinquantaine de pages, peut-être même un peu plus, je me suis demandée si ce livre allait vraiment me plaire... et puis la galerie de personnages s'est étoffée, tous aussi intéressants les uns que les autres, présentant toute une palette de comportements bien pesés : ceux qui ne changeront jamais, ceux qui changent sous l'effet du choc, parfois trop tard, ceux qui deviennent des héros dans leur volonté de résistance alors que rien ne les y prédestinait, ceux qui font semblant de ne rien voir, ceux qui suivent et qui s'en accomodent, ou ceux encore qui veulent se montrer pire que le mal... Encore un conseil de lecture de membres Babelio, sans qui je n'aurais probablement jamais découvert ce livre, alors merci !
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L'auteur nous plonge ici dans un petit immeuble de Berlin, en 1940. Alors que la guerre est au plus fort, nous faisons connaissance avec des familles modestes, qu'elles soient persécutées ou persécutrices.
Ainsi, si certains essaient de conserver un quotidien le plus normal possible en se fondant dans la masse, d'autres tentent de survivre, se cachent, ou s'engagent d'un côté ou de l'autre.

La simplicité et le réalisme de ces histoires en font de grandes histoires.

J'ai souvent lu des livres sur cette période mais aucun ne décrivant le quotidien de berlinois ordinaires, qu'ils soient juifs ou non. J'ai beaucoup aimé découvrir ce nouveau point de vue.

Malgré sa taille le livre se lit facilement, tant on est embarqué dans le quotidien de toutes ces personnes.
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Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et pillée par ses voisins ; c'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille ; ce sont les Quangel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers. de Seul dans Berlin, Primo Levi disait qu'il était "l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie".
Heureusement, il y a des livres comme Seul dans Berlin qui sont là pour nous rappeler ce qu'est la liberté. Liberté de penser, liberté d'agir, liberté de s'exprimer. Cette liberté pour laquelle des inconnus se sont battus, en groupes organisés ou par des actes isolés, et très souvent en le payant de leur vie. En s'inspirant d'un couple réel exécuté en 1943 suite à des actes de résistance, l'auteur rend ainsi hommage à tous ces héros anonymes qui ont donné leur vie pour notre liberté actuelle. A voir également le film inspiré du livre, excellent.

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Tout au long de cette lecture, on ne peut s'empêcher de se demander: "Et moi, qu'aurais-je fait?".

Hans Fallada nous décrit la vie de gens ordinaires à Berlin pendant la guerre, en s'inspirant de manière assez libre de l'histoire de Otto et Elise Hampel, qui avaient écrit 285 cartes condamnant le régime nazi entre 1940 et 1942, dont 268 finiront sur le bureau de la Gestapo...

"Moi au moins je suis resté convenable, je ne me suis pas compromis" dira Otto à son avocat après son procès. Ecrit en 1947, ce roman nous fait vivre l'horreur de cette vie à Berlin, où le simple fait de vouloir se distancer de l'appareil d'état fait déjà de vous un suspect.

Qu'aurais-je fait en 1940 si j'avais vécu à Berlin? Sans doute rien dont je ne sois fier, comme la majorité des Berlinois.
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J'ai eu du mal à rentrer dans cette lecture. Et puis du mal à refermer la dernière page. Il me semble que ce récit est celui d'une émancipation. le style est dépouillé, un peu austère même parfois, à l'image de cet Otto Quangel, personnage que l'on apprend à connaître puis à aimer au fil des pages. Sans vouloir faire une lecture moralisatrice de ce roman, il me semble qu'il y a tellement de choses à comprendre et à retenir de cette résistance qui s'improvise sur des cartes postales, de manière artisanale, l'air de rien, et qui résonne à la fin comme un véritable acte révolutionnaire. Nul besoin d'exploits pour être héroïque, la résistance est d'abord un acte de pensée.
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Une immersion dans Berlin pendant la seconde guerre mondiale. Nous partageons la vie de plusieurs familles qui s'adapteront chacune à leur façon au régime nazi et à la mise en place de cette machine d'état toute puissante, menaçante, répressive, abjecte... Il est tentant de juger les plus vils, de louer les moins serviles, mais ce n'est pas le but ici. Ce roman est plutôt un témoignage historique, basé sur de réelles archives d'ailleurs. Il y est question de survie dans un univers absurde et terrorisant, où la menace est invisible et permanente, où les hautes fonctions sont occupées par les personnes les plus crasses et indignes...

Un livre marquant, qui nous démontre que les fanatiques, en profitant du silence, ou même d'une certaine bienveillance de la masse, peuvent lentement faire advenir l'horreur. La prise de conscience est alors trop tardive, la monstrueuse chimère a pris forme et elle vit.

La seule difficulté à la fin de cette lecture est d'accepter qu'il s'agit bien de notre histoire et non de celle d'un monde fictif !
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