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4,35

sur 1497 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On connait l'horreur et l'angoisse suscitées par le régime nazi dans les pays attaqués dans les années 40 mais l'on ne sait pas toujours celles que le peuple allemand a vécues. Ce livre nous fait découvrir, à travers le quotidien des habitants d'un petit immeuble, cette vie contrainte par la peur, la suspicion, la surveillance constante qui a fait résonner en moi cette phrase d'Asli Erdogan « le silence même n'est plus à toi » car sous cette terreur même penser devient dangereux. Cette dure réalité révèle au fils du temps la part d'ombre ou de lumière de chacun et il serait certainement difficile de savoir quelle nature de nous-mêmes serait mise à jours dans de telles conditions. Espérons d'ailleurs ne jamais le savoir bien qu'actuellement et malheureusement certains peuples en font la triste expérience Un livre vraiment essentiel dont la quatrième de couverture résume bien le propos et que je vous invite à découvrir.
« Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et pillée par ses voisins. C'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille. Ce sont les Quangel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front, qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers.
De Seul dans Berlin, Primo Levi disait dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu'il était "l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie". Aucun roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des citoyens allemands, juifs ou non, sous le IIIe Reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité. »
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Très beau roman sur le courage ordinaire, les anti-héros et pour une fois pour nous français, du côté des allemands pendant cette terrible 2ème guerre mondiale.
A lire absolument.
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Cette histoire qui débute en mai 1940 en Allemagne autour de personnages simples qui deviennent héros ou salauds nous fait voir une facette de l'histoire qui n'est pas forcément connue mais qui dégage une intensité dramatique qui ne peut laisser le lecteur indifférent.... je vous laisse découvrir cet auteur Hans Fallada qui m'a vraiment marqué
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D'ici quelques jours le film "Seul dans Berlin" sera diffusé dans nos salles de cinéma.
Il y a le roman (1947), le film (2016) et la réalité (tous les jours).

Ce qu'il faut retenir de ce roman c'est "que chacun est important".
Le roman de Hans Fallada est un superbe hommage au couple Quangel, Hampel dans la vrai vie.

La barbarie et la cruauté du Troisième Reich, appartiennent à nos livres d'histoire.
Appartiennent à l'histoire de nos parents.

Hans Fallada a su nous transcrire l'atmosphère de l'époque et après la lecture de ce roman, il reste la question: "Qu'aurais je fait dans cette situation, dans ce drame, dans cette ignominie ?"

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Une fois n'est pas coutume , je vais tenter de dire quelques mots d'un livre qui a fait l'objet de nombreuses critiques . C'est un coup de coeur , un livre très fort qui permet de se rendre compte qu'au sein de la pire des dictatures armées d'une police politique ne reculant devant aucun moyen , des individus peuvent devenir conscients et se transformer en grains de sable dans le rouage de la machine à broyer . Cette conscience les rend libres même si l'on peut au final juger que leur action à bien peu changé le cours des choses . Tout comme le célèbre épigramme contre Staline d'Ossip Mandelstam , les actes de désobéissance civile , les pétitions de plus en plus nombreuses contre l'injustice et l'autoritarisme , ce livre ne s'oubliera pas de sitôt dans la tête de ceux qui l'auront lu . L'exemple d'un(e) qui dit non porte à réflexion , éveille un regain de conscience et au hasard de la vie , changer l'attitude moutonnière en démarche de refus . Si vous avez aimé ce livre , recommandez-le à d'autres .
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On pourrait voir dans ce roman juste une énième variation de ces récits qui pullulent sur la seconde guerre. Mais ici l'essentiel est ailleurs car Hans Fallada nous embarque dans l'intimité d'un petit groupe d'habitants d'un immeuble à Berlin en 1940, en pleine ascension du nazisme.

Les personnages, plus vrais que nature nous donnent une vision de la réalité qui a rattrapé les allemands et qu'on évoque si peu. L'auteur raconte la guerre vécue de l'intérieur, dans la chair des berlinois. Il y a à la fois de la cruauté et de l'affection dans le regard que le romancier porte sur ces personnages complexes.
D'une part on trouve les sympathisants dont l'idéalisme et le manque d'information ont poussé à s'engager dans les partis et vouer fidélité au Führer. Ils sont devenus de bons petits soldats, prêts à dénoncer leur voisin de palier et prêts à tout pour rester dans les bonnes grâces des officiers. D'autre part les résistants, qui ont vite compris l'ampleur de l'horreur qui se déroulait sous leurs yeux et qui ont refusé de cautionner l'infamie de ce régime. Ils résisteront à leur petit niveau, en aidant les opprimés, en protégeant les persécutés, au risque de leur vie.

Si le récit manque parfois de souffle, il frappe par la vérité de certaines situations, telles la vie en prison ou en camp de concentration.

Il met en lumière la vraie nature qui se révèle lorsque des hommes faibles, déséquilibrés et sans morale s'emparent du pouvoir.

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Livre très dur, qui dépeint la vie sous le régime nazi en Allemagne pendant la guerre, avec différents types de personnages et de réactions. Heureusement que ce livre se termine sur une note d'espoir, tourné vers l'avenir.
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Le livre de la "résistance allemande anti-nazie" selon Primo Levi. Tout est déjà dit sur cette histoire où les époux Quangel - avatars des époux Hampel - transforment la tristesse liée à la mort de leur fils au front en des actes de résistance anti-nazie dans le Berlin des années 1940.
Otto, le mari, est contremaître en menuiserie. C'est un taiseux, mais la mort de son fils le pousse à agir. Depuis leur immeuble de la rue Jablonski, ils commencent à fabriquer des tracts contre la propagande nazie cependant que, à quelques étages de chez eux, le jeune Baldur Persicke commence sa carrière chez les S.S. Dans le même immeuble, Lotte Rosenthal, la vieille juive, est cachée par le conseiller Fromm qui croit que sa position le protège.
Naturellement, une enquête est ouverte sur la distribution de ces tracts, qui sont très peu lus - les gens ont peur de les avoir dans les mains - qui remettent ouvertement en cause la politique menée par Adolf Hitler.
Seul dans Berlin est une plongée dans une ville entièrement consacrée à la guerre. Les usines tournent, les gens vivent mais, derrière le vernis, certains s'interrogent, se désolent, réagissent. Que ce soient les parents d'un soldat mort au front, la mère d'un S.S. qui participe à la Shoah par balle dans l'Est, un couple de jeunes communistes qui sentent qu'il faut faire quelque chose tout en étant d'une maladresse extrême, ils réagissent, tous, et résistent. Ils ont en face un monstre de bureaucratie, de cruauté, d'inhumanité, qui n'hésite pas à broyer ses propres serviteurs pour satisfaire sa faim d'ordre. de là nait une réflexion sur ce que fut la Deuxième guerre mondiale en Allemagne où, comme partout ailleurs, on se contentait d'abord de survivre. le roman montre enfin que la conscience humaine ne s'avoue jamais vaincue.
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Nous sommes en juin 1940, à Berlin, et l'heure est à la célébration du succès fulgurant de la campagne de France. L'Allemagne est, en 1940, victorieuse sur tous les fronts, et la dictature nazie est déjà bien établie.

Nous suivons les destins de différents personnages vivant dans un même immeuble : un couple assez âgé, a priori pas hostile au régime, mais que la mort de leur fils sur le front de l'Est va peu à peu faire évoluer ; une vieille dame juive vivant dans la peur depuis la déportation de son mari ; une famille hitlérienne convaincue, dont deux fils sont SS. D'autres personnages, comme la jeune fiancée idéaliste, ou les indicateurs louches de la police politique, gravitent autour d'eux.

C'est un roman assez intéressant car il évoque un sujet à ma connaissance assez peu abordé, celui de la résistance allemande au nazisme ; un ton intéressant également, puisqu'il s'agit d'un roman écrit juste après la guerre, c'est-à-dire quasiment « sur le vif » par un auteur, Hans Fallada (de son vrai nom Rudolf Ditzen), assez peu traduit en français, qui a vécu lui-même sous ce régime. J'avais déjà lu un roman de lui l'année dernière, Quoi de neuf petit homme ?, que j'avais apprécié pour son talent à décrire la vie, les rêves et les aspirations des « petites gens » de Berlin dans les années 1930.

Une histoire des gens ordinaires, en somme, et on retrouve cet aspect dans Seul à Berlin. Cette résistance-là n'est pas celle des actions spectaculaires et des sabotages ; c'est la résistance des coeurs et des esprits, l'acte même de résister qu'Hans Fallada essaye d'étudier.

C'est aussi un roman sur la dictature, qui se déroule dans un climat de plus en plus oppressant, où l'on lit (assez rare là encore) des détails sur la vie quotidienne des Allemands pendant la guerre, dont les conditions pratiques ne cessent de se dégrader. Fallada y décrypte avec une précision glaçante les mécanismes d'un régime qui anéantit toute individualité et toute indépendance d'esprit, et de ce point de vue le texte est passionnant … et même assez effrayant (le moral en prend un coup).

Un bon roman donc, où le récit peut aussi être compris comme une sorte de parabole et un hommage à toutes les résistances.

Tout à fait par hasard, quelques jours après avoir terminé le bouquin, je me trouvais à Berlin, une ville qui me passionne littéralement et où je ne me lasse pas de retourner. J'ai visité « Topographie des Terrors », un musée récemment remanié, ouvert sur les ruines de la tristement célèbre n°8 de la Prinz-Albrecht-Strasse, siège de la Gestapo à partir de 1933, lieu autour duquel tourne une grande partie de l'histoire. le musée, qui concerne l'histoire du nazisme, est captivant, très bien documenté, dans une muséographie moderne, et il s'agit d'une visite que je recommande vivement (pour plus d'informations sur le musée, c'est par ici).
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Seul dans Berlin aborde une partie de l'histoire que l'on voit très souvent dans la littérature. Pourtant l'angle de vue (les berlinois dans leur vie quotidienne et leurs choix face aux nazisme) m'a semblé intéressant et l'écriture simple et apaisée de l'auteur s'y prête totalement.
La force de ce roman est de brosser une galerie de personnages et de laisser le lecteur seul juge de chacun d'entre eux.
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