On a parfois reproché à le Sidaner d'utiliser le ton brut de toile de lin dans sa facture, comme un air de "pas fini". Maufra a fait cela aussi ! Cette technique porte un nom qui me reviendra plus tard ! Moi je me reprocherais l'inverse, un trop fini qui en retournant la toile donne en transparence à peu près l'idée de ce que je veux faire ; d'où mon abandon des huiles. Cela a correspondu au moment où je m'entichais des toiles de le Sidaner. Mais au delà de cette anecdote, j'ai admiré le côté crépusculaire des exécutions de le Sidaner : Bruges, Quimperlé, puis Gerberoy où il n'y a pas figure humaine ..
Le Sidaner, comme Daubigny, comme Vuillard me remontent en tête avec une acuité nouvelle. Des peintres modernes ou prémoderne pour Daubigny, qui avaient indubitablement quelque chose à dire et de nouveau à apporter : leur oeuvre remonte contre toute attente, les faisant sortir d'une relative disgrâce, mais seuls les grands réapparaissent, comme a dit Benjamin qui pousse les limites du temps en temps long pour ces grands artistes que les premières sommations dans un petit monde ne sauraient suffire.