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EAN : 9782351781555
272 pages
Gallmeister (17/08/2017)
3.84/5   296 notes
Résumé :
En pleine forêt de Géorgie du Sud, au milieu de nulle part, Maya échappe in extremis à une sauvage tentative d’assassinat. Dix-huit ans à peine, victime d’un vaste trafic de prostituées régi par le redoutable Mexico, elle avait eu le malheur de devenir la favorite du maire et de découvrir ainsi les sombres projets des hauts responsables de la ville. Son destin semblait scellé mais c’était sans compter sur Leonard Moye, un type solitaire et quelque peu excentrique, q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (95) Voir plus Ajouter une critique
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sur 296 notes
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Très beau roman noir, bien construit, sur un scénario probablement déjà vu en partie dans d'autres livres, mais que l'écriture de Peter Farris magnifie dans des dialogues réussis, porteurs aussi bien de joie et peine, violence et tendresse, humour et dérision.

Deux héros dominent cette histoire, l'un proche du terme d'une vie parsemée d'erreurs et de douleurs, le vieux Leonard, l'autre, une jeune fille, Maya, déjà abîmée par les hommes, mais possédant une volonté de survivre et de vivre, ouvrant peu à peu ses sentiments au vieil homme et partageant avec lui une amitié sincère dans une intimité pleine de dangers mortels.

La vie de Leonard a été complexe, il en est encore torturé à mesure qu'il avance vers sa fin, celle de Maya en a fait une victime, en sursis car elle sait trop de choses sur les puissants de la cité qui doivent la détruire à tout prix.

Le roman s'articule donc autour de ces deux destinées qui se sont rencontrées fortuitement, viennent s'insérer de nombreux intervenants, malfaisants, plus rarement aidants, avec un suspense allant crescendo vers un dénouement peut-être attendu mais qui colle bien avec les destins des deux principaux héros.

Leurs personnalités sont très attachantes, ils ont leurs souffrances, bien différentes, ils en partagent certains pans, juste ce qu'il faut pour mieux se comprendre, s'attacher l'un à l'autre, chacun donnant et recevant le merveilleux de toute amitié désintéressée.

La nature est bien sûr présente tout au long de l'histoire mais le climat est si dense et tendu que les rares descriptions peuvent à peine se laisser effleurer par les yeux en quête du développement des événements.

Qui est donc le diable en personne? Certainement pas celui qui est cité comme tel, plutôt ange gardien protecteur. Plutôt tous ceux qui méprisent la vie humaine, écrasant sous leurs puissance et l'assouvissement de leurs perversions les plus faibles.

Belle lecture pour tous les amateurs du genre.
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Géorgie du Sud, au milieu de nulle part. Enfermée dans le coffre d'une voiture, ligotée, une chaussette dans la bouche, étourdie, Maya se réveille péniblement. Elle a beau taper des pieds et crier, le chauffeur continue de rouler, sur des routes de plus en plus chaotiques. Prostituée pour le compte de Mexico, favorite du Maire et donc susceptible de savoir certaines choses, elle se doute du sort qui lui est réservé. Lorsque la voiture s'arrête enfin, tout près de la réserve naturelle, et que les deux hommes ouvrent le coffre, elle reconnaît aussitôt Willie Watkins, un des coursiers de Mexico, et Javon. Ce dernier, bien décidé à profiter d'elle avant de la refroidir, manque de vigilance et Maya réussit à s'enfuir, évitant les balles. Courant vers une clairière, elle aperçoit un pâturage, des épouvantails et une maison tout au bout. La voix d'un homme qu'elle ne connait pas, une mâchoire qui craque, du sang qui gicle... Visiblement, il ne faut pas se croire tout permis sur le terrain de Leonard Moye !

Un vieil homme, esseulé (mis à part le mannequin Marjean), rude, violent parfois et qui sait imposer ses propres lois. Une prostituée en fuite, "princesse" de Mr le Maire, maltraitée, paumée et en pleine dérive. Un duo improbable, certes, mais qui pourtant devra faire front contre mafieux en colère, politiques véreux et accros, hommes de main vengeurs et autres flics ripoux. Si Peter Farris sait nous plonger dans une ambiance noire et violente, entre perversions sexuelles, corruption, banditisme et mafia, il sait aussi dépeindre, avec finesse, les paysages alentours et, avec sensibilité, la relation unique et émouvante qui se crée entre Maya et Leonard. Un roman tendu, nerveux et à la fois touchant. Une peinture gangrenée de la société américaine.
Diablement efficace !
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Y a Maya, la p'tite abeille copine de Willy, puis y a Maya, l'héroïne de ce livre.
Point commun, le fait d'avoir connu pas mal de dards. Trop. Pas étonnant lorsqu'on se retrouve sous la coupe d'un proxo bien plus avide d'abattage charnel que de poésie déclamée sur la plage, un coucher de soleil rougeoyant en toile de fond.
Dix-huit ans et déjà un avenir radieux aux abonnés absents. D'autant plus improbable qu'un coffre de bagnole en guise de carrosse conduit par deux branques surarmés prête rarement à la positive attitude.
C'est qu'elle connait trop de secrets, la petite. De quoi faire vaciller les puissants.
Mais le très haut, dans son infinie bonté, se fendra tout de même d'un ange protecteur.
Vous verriez la gueule du chérubin.
Leonard Moye, qu'il s'appelle.
Saint Patron du défouraillage en règle.

Comme une petite réminiscence d'Heidi , sur ce coup-là.
Mais à la sauce Peter Farris, fortement assaisonnée en plomb et autre joyeuseté létale.

À la fois touchant et effrayant, Leonard possède tous les ingrédients du type à qui on ne se frotte pas...à moins d'avoir des penchants suicidaires à l'insu de son plein gré.
La loi, pas son problème dès lors qu'il s'estime en droit de s'arroger certaines mesures de rétorsion sur ses terres.

Ces mêmes terres appelées à devenir le récif salvateur sur lequel allaient venir se fracasser moult vagues de vils salopiots n'ayant pour seul objectif que de rétamer Maya.

Peter Farris, dans un souci de juste équilibre, viendra contrebalancer toute cette violence animale par de très beaux et tendres moments d'absolue tendresse.
De celle qui naît dans les coeurs de ceux que tout oppose mais que tout réunit, finalement.
Un vieil homme solitaire et mutique devenu l'ultime rempart d'une jeune fille à la dérive.
Une raison viscérale de réintégrer le monde des vivants après avoir si longtemps côtoyer celui des presque morts.

Porté par une écriture sèche et enlevée, ce Diable ne s'habille pas en Prada mais possède, cependant, suffisamment d'atours pour vous faire éprouver de la Sympathy for the Devil.

Grand moment.
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La petite pute et le vieux bootlegger ...ou comment trouver de la tendresse dans un monde de brutes.

Pas de doute, Peter Farris sait y faire pour planter le décor et il est désespérant, ce décor : un véritable diaporama de scènes de film noir.
Je suis toujours très sensible au contexte visuel dans un roman, me projetant aisément des images en Technicolor. Ici le ton, sec et brut, est très efficace pour imaginer des comtés de Géorgie (USA) entre campagnes isolées et quartiers citadins en faillite. Mais la plume sait aussi se faire lyrique pour décrire les forêts denses, les marais putrides et les grottes des territoires immenses de la région d'Atlanta.

Le pitch est assez prévisible mais, avec ses personnages attachants, cette histoire tient la route: La chasse à la fille peut commencer dans une atmosphère digne du film Délivrance*.

Des hommes de mains décervelés mais surarmés, des mafieux implacables, des édiles municipaux pourris et "accros" au sexe, drogues et pouvoir, des flics ripoux, des bouseux marginaux et excentriques, des petites prostituées consommables-jetables.
Tout un petit monde ne connaissant que sa propre loi.

Vous secouez le tout en ajoutant une dose de nature sauvage et souvent inhospitalière avec moustiques, mouches et alligators dans la chaleur d'étuve du Sud.

Je referme conquise ce thriller nerveux dans la ruralité américaine contemporaine. Encore une excellente production des éditions Gallmeister, spécialistes incontestées de la littérature des grands espaces naturels.

*John Boorman 1972

Sélection Policier du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018
Rentrée Littéraire 2017
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Belle surprise que ce deuxième roman de Peter Farris !

Géorgie du Sud. Ses marécages, sa chaleur saturée de mouches, ses tatous abimant les voitures, ses coyotes. Et attention aux crocodiles qui vous attrapent la jambe, aux serpents qui glissent à vos pieds! Dans un terrain isolé au coeur de la forêt vit Léonard, ancien trafiquant d'alcool, vu comme un fou, lui qui emmène partout un mannequin, figurant sa femme, Marjean. Partie? Morte?

Et voilà que débarque soudain une toute jeune prostituée, Maya, et à ses trousses, deux tueurs! Léonard va se prendre d'affection pour cette fille meurtrie et jouer les justiciers...

Mais on se doute que les choses n'en resteront pas là. Maya sait trop de choses, notamment sur le Maire, son client attitré... Vivante, elle est très gênante...

Dans un style brut et efficace, mais coloré de poésie quand il s'agit de décrire la nature sauvage, l'auteur nous offre une chasse à la femme faite de violence et de cruauté inouïe. Il met l'accent sur toutes les manigances politiques, les agissements des gangs, les réseaux de prostitution, la brutalité et la corruption au quotidien. Un portrait acéré et juste de l'Amérique actuelle. Et une magnifique et improbable amitié, qui m'a touché le coeur.
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critiques presse (2)
Culturebox
10 novembre 2017
Un polar haletant, qui pointe aussi les dérives d'une société américaine dominée par les rapports de force et la violence.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LePoint
15 septembre 2017
Un psychopathe, une fille paumée et un mafioso : Peter Farris brosse une triplette infernale dans « Le diable en personne ».
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Au crépuscule, le coyote traversa le pré de fauche en s'arrêtant régulièrement pour flairer l'air. Alerté par le sifflement d'un train, il poussa un hurlement et entendit les aboiements et les glapissements du chef de la meute et du reste de la famille lui répondre depuis les bois à l'est, suivis par un chant collectif qui ondulait à la manière du son distordu d'une sirène.
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Le paysage était plat et sans intérêt. Ils quittèrent l’Interstate, les comtés se fondaient les uns dans les autres, une géographie en perpétuelle répétition. Même les routes avaient des noms de solitaires, se dit Lambert. (...) D’autres routes portaient un simple numéro – 216, County Line 36 –, suggérant que les investisseurs s’étaient désistés ou avaient simplement manqué d’imagination. Les longues étendues de routes de campagne étaient ponctuées par des villes aux résonances bibliques – Egypt, Herod, Meggido, Damascus – dont les rues étaient désertées comme si tous les croyants venaient juste de monter au ciel pour l’Enlèvement des chrétiens. Lambert imagina les trottoirs jonchés de vêtements. (...), tous avec leur Seigneur, le monde soudainement beaucoup moins peuplé, les autres abandonnés à leurs usages païens, au viol et au cannibalisme généralisé, aux insultes proférées au ciel avec des fémurs en lieu de gourdins, aux verres levés à la lune ensanglantée.
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Maya réalisa que c'étaient toujours les "normaux" qui représentaient le plus grand danger, des nantis qui régnaient sur l'univers avec cette idée perverse que tout leur était dû. Avocats et cadres, conseillers municipaux, acteurs et athlètes épris de leur reflet dans le miroir. Maya ne connaissait pas le mot sociopathe, mais elle savait que c'étaient ces types-là qui s'en sortaient le mieux dans la vie et qui portaient les secrets les plus sombres, les plus lourds.
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Brune, coupe au carré, beaucoup de maquillage pour des yeux n'exprimant qu'un vague désintérêt vis-à-vis de tout ce qu'elle regardait.
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- Il sait quoi, le shérif ? demanda Chalmers.
Prance éclata de rire.
- Ce vieux planteur de cacahuètes est aussi perdu qu'une bonne sœur avec un godemiché.
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Videos de Peter Farris (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Farris
Nous sommes ravis de vous annoncer que Mélissa rejoint l'équipe des éditions Gallmeister ! En attendant de pouvoir vous rencontrer, elle vous présente avec Thibault deux nouveautés du mois de mars : Écoutez-moi jusqu'à la fin de Tess Gunty, récompensé du prestigieux National Book Award, et le Présage de Peter Farris.
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