Une toute petite histoire de
Bernard Favarel Garrigues
Editions Do
Il y a des destins qui ne sont sortis grandis de la guerre. D'autres ont fait ce qu'ils ont pu et sont restés honnêtes, loyaux. Ainsi en est-il de Germaine et Madeleine dont l'histoire est relatée dans ce roman.
C'est l'histoire d'une amitié qui s'étend sur une vie entière. Une relation qui n'empiète pas sur l'intime mais qui restera fidèle et bienveillante malgré les années, malgré les situations, de leurs différences et surtout en dépit de la guerre.
Madeleine et germaine n'ont pratiquement rien en commun si ce n'est leur instinct de mère et c'est sûrement ce qui les a liées à jamais.
L'histoire commence au cimetière
Saint-Jean de Tarbes, Madeleine vient de mourir, son souhait est de reposer aux côtés de son fils mort, il y a près de soixante ans. La fille de Germaine fait exhumer les restes de Gabriel décédé des suites de torture à la libération de la ville de Tarbes. le fils de Madeleine était milicien et il a été enterré dans le caveau familial de Germaine... juive ashkénaze. Ceci n'est pas une mauvaise blague mais plutôt une ironie dont la vie a le secret.
L'histoire remonte alors aux origines de la rencontre des deux familles. Germaine et Paul, commerçants juifs, épris de littérature et de spectacles, ils fréquentent leurs voisins Madeleine, Antoine et leurs quatre enfants et puis la guerre éclate et les relations se distendent.
Antoine, antisémite, embrasse la milice et endoctrine ses deux fils ainés, Pierre et Gabriel, il scelle ainsi le destin funeste de toute sa famille, les deux derniers enfants ne s'en remettront pas eux non plus.
« Elle avait bien compris qu'ils avaient été confrontés à la mise au ban d'une mère seule et désarmé pour y faire face ».
Les femmes vont continuer à entretenir une relation amicale, indéfectible jusqu'au drame et au-delà.
Cette toute petite histoire est une grande leçon d'humanité, une histoire vraie au demeurant, remaniée par son auteur. Au-delà de la cocasserie, l'histoire trouble de la guerre et des petits soleils qui ont parfois rendu celle-ci plus acceptable.
Et une mise en lumière d'un épisode de mon histoire locale, je ne boude pas mon plaisir !