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Emmanuelle Favier (Autre)
EAN : 9782490828173
48 pages
Maison Malo Quirvane (16/03/2020)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Emmanuelle Favier conte l’histoire d’Artemisia Gentileschi, fille du célèbre peintre Orazio Gentileschi. Comment Artemisia, par le pouvoir de sa peinture, a vengé toutes les femmes de tous les viols. Et comment elle a surpassé son père sans se départir de la piété filiale.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Afin, ami-lecteur, de te parler de la nouvelle dont il est question ici, il me faut d'abord t'expliquer le concept de la collection XVIIe. Précisons déjà que la Maison de Négoce littéraire Malo Quirvane se consacre entièrement à l'édition de nouvelles. Quant à la collection XVIIe dans laquelle est paru L'Oeil d'Artemisia, son concept est tout à fait original. Il s'agit d'inviter un auteur ou une autrice à écrire une nouvelle à partir d'un tableau de ce siècle, exposé au musée du Louvre. L'oeuvre à laquelle s'est intéressée madame Favier est une toile d'Orazio Gentileschi, le Repos de la Sainte Famille pendant la fuite en Égypte.

Peint pendant le séjour de la fille du peintre, Artemisia, à Londres, alors qu'elle est elle-même une artiste reconnue, il semblerait que la jeune femme ait alors repris sa place au côté du père pour l'aider dans son travail. C'est ce moment supposé qu'Emmanuelle Favier utilise et à travers duquel elle nous raconte la relation complexe d'un père et sa fille, la place de l'Art, ou encore la difficulté d'être femme. Je connaissais quelques éléments de la vie d'Artémisia mais il a fallu que j'aille relire quelques articles pour me remettre tout ça en mémoire. Car si le point de départ est l'aide que l'artiste apporte à son père pour le tableau en question, l'autrice nous emmène aussi dans son passé. Bref, cette nouvelle est un portrait sensible, fait par petites touches, d'Artemisia. Même si le récit ne semble pas tellement s'éloigner de la vérité historique, ce n'est pas ce qui m'a le plus intéressée dans cette nouvelle. Non ce qui m'a touchée, c'est la place de l'Art pour le personnage. À quel point il est ce qui l'ancre à la vie, ce qui l'anime, ce qui lui donne la force nécessaire pour continuer. Au fil de la trentaine de pages, j'ai vraiment savouré le joli style de l'autrice. Un exemple :

Entrer par effraction dans les toiles qu'Orazio peint de plus en plus rarement, de plus en plus lentement, est sa façon d'étreindre le vieillard, de lui confirmer qu'ils sont toujours un seul être de coeur et de pigments broyés.

Tout cela me donne envie de mieux découvrir le travail de madame Favier.

Comme tu l'as sans doute compris, ami-lecteur, on s'approche très près du coup de coeur. Pourquoi ne pas avoir mis une note plus élevée ? Parce que la fin, c'est à dire le dernier paragraphe, m'a semblé de trop, comme si l'autrice, ne sachant pas comme terminer, avait choisi la facilité.

Pour conclure, un mot sur la maison d'édition, lancée en mars 2019. J'ai été plus qu'agréablement surprise par la qualité du livre en question. Beau papier, édition soignée, typographie sobre et élégante,... Un travail parfait.


Lien : http://altervorace.canalblog..
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Merci à Babelio et aux Editions Maison Manu Quirvane de m'avoir donné l'opportunité de dévouvrir ce très beau récit.

Très beau texte court sur les relations artemisia gentileschi avec son père.

Emmanuelle Favier a fait le choix d'une peinture du Louvres comme inspiration de son récit: le repos de la sainte famille pendant la fuite en Egypte mais ce tableau n'est qu'un prétexte à évoquer la jeune femme et sa relation à son père.

En peu de pages elle parvient à nous faire comprendre le faussé qui les sépare et le lien qui les unis. Elle évoque le lourd passé qu'ils taisent, les traumatismes de la jeune femme et sa volonté de peindre.

le texte est beau et bien écrit.

L'auteur ne va pas à la facilité et décrit la scène qui a séparé Artémisia de son père: son viol par un ami, un concurrent de ce dernier.

Elle inclut cette scène difficile dans ce roman. sa puissance et sa description ancrent le besoin de peinture de la jeune fille, son talent à peindre des scènes terribles notamment Judith et Holopherne. Mettre les deux scènes en parallèle a été fort avec notamment les rôles opposés des servantes mais aussi le sang, celui qui est sur les draps. s'agit il de celui du monstre ou celui de la jeune fille innocente dont la vie vient d'être gagné.

Ce livre aborde aussi la place de la femme dans la société. celle du peintre qu'elle était au XVIIème siècle. comment a-t-elle osé continuer à travailler une fois son père décédé, mais aussi celle qu'on lui attribue aujourd'hui. Pourquoi a -t-on tellement tardé à lui trouvé une place au Louvre alors que son père y était représenté depuis si longtemps. le passé n'est pas le seul responsable de cette situation, les comportements sont ancrés en nous. quel dommages

Ce livre est un livre de colère, de ras le bol que les mêmes situations se répètent. l'auteur, à raison, ne mâche pas ses mots et ses reproches. Quand les choses évolueront elles enfin?
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Avant de parler de la prose d'Emmanuelle Favier, il est bon de noter la qualité de l'édition. Un petit bijou pour bibliophile.  Un tout petit volume  (11×18) de 48 pages sur un papier magnifique d'épaisseur,  de texture et de couleur, un graphisme élégant qui rappelle les impressions du XVIIe,  bravo... Tenir en main un tel travail est déjà un plaisir ! 
Et puis, la prose, la belle prose, la prose soutenue d'Emmanuelle Favier. On est dans l'élégance poétique de dire des choses insoutenables. Une petite trentaine de minutes de lecture ininterrompue. Quel dommage ce serait de couper cette évocation ! 
Celle de deux tableaux et de deux peintres. le repos de la Sainte Famille pendant la fuite en Égypte,  et, Judith et Holopherne. Orazio et Artemisia Gentileschi. N'hésitez pas à chercher sur le Web ces deux oeuvres après avoir lu. Et puis vous relirez pour mieux apprécier. 
Artemisia fut la première grande peintre (peintresse ?) de la Renaissance. Son génie  (le mot n'est pas excessif) explose dans son tableau le plus célèbre où l'on voit Judith décapiter Holopherne, le tableau est sanglant,  d'une sauvagerie magnifique. Emmanuelle Favier dresse ici le parallèle entre les tragiques destins de Judith soumise à son vainqueur puis vengeresse de son peuple et Artemisia violée par son professeur et qui toute sa vie dénoncera la violence qui lui a été faite. A elle et à toutes les autres. Comment dire l'indicible,  comment le montrer, le crier des siècles plus tard,  encore et encore.
Artemisia a été oubliée,  peu la connaissent encore.  C'est bien dommage.  Elle mérite mieux qu'être la fille d'Orazio, peintre encore plus oublié qu'elle, alors qu'il a moins de talent. Elle les surpasse, ce père puis ce mari veule, et de très loin. Même si on connaît peu de sa vie à part le plus tragique, mais là dans les moindres détails. 
Ami bibliophile,  ami lecturomane, prends cette demi-heure pour découvrir une pépite  que tu garderas précieusement parce qu'elle le mérite !  

Lien : http://MGbooks33.blogspot.com
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
elles ne voient pas l'absence de la fille dans le plus grand musée du monde, fondé un siècle et demi après que ce tableau a été peint. elles ne voient pas l'absence que creuse la présence insignifiante du père aux murs de la plus grande institution artistique en Europe, celle où s'élabore l'inconscient universel
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elle peint non pas comme un homme ainsi que ses contemporains le disent, mais comme une femme à qui l'on a tenté de volé l'âme en déchirant l'hymen, une femme dont il importait de détruire non la respectabilité mais le pouvoir créateur.
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elle a du baiser tant de mains que ses lèvres en sont sèches, lécher tant d'escarpins et de latrines, de bottes et de pianelles que sa langue en est irrémédiablement raidie.
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elle relance la vie qui s'est éteinte sur le chanvre trop humide, gâché par les miasme d'une ville pestifère.
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Londres est peu faites pour accueillir l'art sybarite qui est celui d'Artémisia.
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