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Éric Faye (Autre)
EAN : 9782809715415
324 pages
Editions Picquier (04/03/2021)
4.25/5   8 notes
Résumé :
Le Japon est la planète habitée la plus proche de la Terre : pas facile, de prime abord, d’en saisir les codes, d’explorer ses facettes cachées, d’identifier ses tabous et ses obsessions. Des réalisateurs et écrivains nous ouvrent pourtant la voie pour comprendre ce monde si proche et si lointain, pour peu que nous soyons attentifs à ce qu’ils disent entre les lignes ou en pleine lumière. Il est question ici d’un archipel de livres et de films reliés par des passe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Eric Faye dont j'apprécie beaucoup les chroniques de voyage écrites à quatre mains avec Christian Garcin aborde ici le Japon cette « planète habitée la plus proche de la Terre », par le biais de sa littérature et de son cinéma. Une approche qui m'a beaucoup servie par le passé pour arriver à comprendre et apprécier un pays et une société opaque, d'accès difficile.
Le passé éclairant le présent, Faye ouvre ses premières fenêtres sur les fléaux du début du siècle dernier, guerre , tremblements de terre et bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki qui dominent la littérature nippone, à travers les conséquences desquels se révèle l'âme profonde du pays et le rapport de sa population à l'altérité et aux minorités. Il en ressort que le Japon s'y reflète plutôt par les souffrances qu'il a subies que celles qu'il a infligées, les notions mêmes de péché, de culpabilité et de pardon n'étant pas les mêmes dans une Europe chrétienne et dans un Extrême-Orient shintoïste, bouddhiste. Ce qui n'empêche pas les prises de conscience morales dont témoigne par exemple l'oeuvre monumentale du cinéaste Masaki Kobayashi.« La condition de l'homme ».
Y cheminent aussi les réflexions sur la place de la femme dans la société et à l'intérieur du couple, sur la famille japonaise longtemps soumise à l'autorité d'un chef sur l'ensemble de ses membres , qui évolueront très lentement dans le temps. La Constitution de novembre 1946 fortement inspirée des Américains consacrant la liberté individuelle sera le premier virage de cette évolution. Pourtant le Japon reste le pays où la règle est de se conformer aux valeurs et attitudes du groupe.” le premier lieu où la liberté n'existe pas au Japon-et où la liberté n'a guère de sens-est le noyau familial. le prénom est mentionné après le patronyme. On est d'abord d'une famille, puis soi-même “.
Dans son ensemble Faye nous relate les faces sombres d'une société, dont le tableau qui en ressort va à l'encontre de ses apparences : discrimination et massacre des Coréens, que Aki Shimazaki relate dans Tsubame et Akira Yoshimura dans le grand tremblement de terre de Kanto, auxquelles s'ajoute celle des burakumins , des parias discriminés pour cause d'avoir exécuté des basses besognes ( bouchers, tanneurs..) . Outre, c'est un pays où existe plus d'un million de hikikomoris et où quatre-vingt-dix mille de ses habitants fuient leur vie chaque année et sont engloutis dans les limbes. Alors que nous la considérons souvent comme policée,réglementée à l'extrême et très respectueuse de l'autre, c'est une société dominée par la violence et la solitude.
Même en pensant assez bien le connaître , ce livre m'a ouverte des nouvelles fenêtres sur des aspects surprises du Japon. Une lecture très instructive et passionnante, où l'auteur m'a impressionnée par sa vaste culture dans les deux domaines, agrémentée d'une analyse simple, impartiale et sans fioriture des divers thèmes abordés à travers livres et films. Un livre pour les passionnés du Japon , mais avant tout pour curieuses et curieux 😊!



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C'est le soir, la nuit est tombée. Tout est à peu près calme. j'écoute quelques morceaux de musique de Toru Takemitsu, ce génial compositeur qui a su croiser la musique occidentale et japonaise pour en faire quelque chose d'unique, où l'on se sent en harmonie totale avec le cosmos, apaisé. On lui doit également les musiques des films "Ran" et "Kagemusha" de Akira Kurosawa. Ambiance ! Il me faut bien ça pour écrire cette critique sur le livre d'Eric Faye, à propos de ce pays étonnant, qui est, effectivement, une planète à lui tout seul. Eric Faye nous restitue brillamment une image de ce pays à travers sa culture, surtout littéraire et cinématographique, entremêlée des évènements historiques saillants. de Kamo no Chomei à Yoko Ogawa, de Mizogushi à Kitano . Il explore toutes les facettes de ces livres et films et de leurs auteurs pour nous en livrer des explications et interprétations liées à l'histoire du pays. E c'est vraiment très ingénieux car, resituées dans leur contexte historique, ces oeuvres prennent une autre dimension. Cela nous permet de comprendre en partie l'état d'esprit des Japonais et l'origine de la spécificité culturelle du pays, qui ne s'est ouvert au monde qu'au milieu du XIXe siècle sous la menace américaine. On apprend énormément avec ce livre, tant la culture de l'auteur est phénoménale dans ce domaine. J'y ai retrouvé des oeuvres qui m'avaient personnellement marqué, des auteurs comme Abe Kobo ou Tanizaki, ou des cinéastes comme Ozu ou Ichikawa, mais j'en également découvert beaucoup d'autres que j'ignorais. Ce livre est une véritable manne pour l'amoureux/se du Japon et de sa culture.
J'ai appris récemment que le Japon, notamment la ville de Kyoto, commençait à souffrir du surtourisme. Ainsi, le Japon qui était encore récemment une destination protégée s'ouvre encore une fois de plus au monde. Je comprends aisément cet engouement populaire pour ce pays mais je ne suis pas sûr que tous ces touristes, comme pour d'autres contrées d'ailleurs, connaissent la culture plusieurs fois millénaire de ce pays. le livre d'Eric Faye vient combler ce vide. Il constitue à ce titre un excellent guide culturel que je ne peux que recommander.
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Eric Faye, qui a longtemps vécu au pays du soleil Levant, où il fut notamment lauréat de la Villa Kujoyama de Kyoto est un fou et grand connaisseur de ce pays

Après son roman « Nagasaki » paru en 2010, il poursuit toujours son chemin vers le Japon. « Malgré Fukushima, journal japonais »(2014), « Éclipses japonaises »(2016)., il vient de sortir « Fenêtres sur le Japon », bel essai sur la littérature japonaise et le cinéma japonais, avec les analyses d'un vrai lecteur

Eric Faye nous convie à une véritable promenade, en compagnie d'écrivains ou cinéastes de son choix, autant d'hier que d'aujourd'hui, au Japon, pays si fascinant et contrasté. souvent incompréhensible pour les européens que nous sommes.

Il s'entoure de cinéastes, et de romanciers pour nous faire découvrir la société et la culture japonaise dans son ensemble

Chaque chapitre est une fenêtre ouverte sur un aspect de la société nippone, sur laquelle il jette un regard d'écrivain : le tombeau des lucioles cotoient Kenji izoguchi Akira Kurosawa, ou même Carlos Ghon!

Un itinéraire en dehors des sentiers battus d'amateur et de curieux qui donne envie de dévaliser filmothèque et librairies pour découvrir tous les livres et les films qui sont cités.

Un voyage incontournable pour tous les amoureux de ce pays aussi mystérieux que complexe.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En Europe, le concept de hikikomori est parfois confondu avec celui d'otaku. Un otaku, proche parent du geek, vit centré sur une activité d'intérieur qui le passionne et l'accapare, comme les jeux vidéo ou les films d'animation. Contrairement à un otaku qui ne se coupe pas complètement de tout lien social, un hikikomori ne parvient plus à supporter la société. (...) Un de ces japonais qui se sont reclus chez eux ou chez leur parents en refusant tout contact social.
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Après 1945, le Japon est contraint à une seconde ouverture. Cette fois, il fait tout pour gagner la paix après avoir perdu la guerre. Dans ce cas également, la confrontation avec l'autre est source de grands changements dans le comportement des Japonais. L'archipel accueillant les jeux olympiques d'été, puis l'exposition universelle à Osaka et les jeux olympiques d'hiver, l'État entreprend d'enseigner à la population les bonnes manières pour accueillir les étrangers ; ne plus cracher, pratiquer la politesse, ne pas parler fort, bref, effectuer un saut qualitatif vers plus de "civilisation".
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Solitaire, sous la lampe,
c’est une joie incomparable 
de feuilleter des livres
et de se faire des amis avec 
les hommes d’un passé
que je n’ai point connu.

  Urabe Kenkô
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Sôseki* nous fait comprendre qu’on ne peut saisir un être et ses secrets tant que celui-ci n’a pas composé son propre « code secret » pour ouvrir son coffre-fort.
* L’écrivain Natsume Sôseki
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Vidéo de Éric Faye
Le romancier et essayiste Eric Faye sera au Belvédère du Rayon Vert de Cerbère du 11 septembre au 9 octobre, pour une « résidence duelle transfrontalière ». Organisées par les Rencontres cinématographiques internationales Cerbère-Collioure, ces résidences interrogent la notion de frontière en invitant concomitamment deux écrivains ou écrivaines, l'un(e) de langue française à Cerbère et l'autre de langue espagnole ou catalane à Portbou – Yolanda Gonzalez cette année.
Crédit de la vidéo : « Rencontres cinématographiques de Cerbère-Collioure ».
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