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Citations sur Haka (63)

Son front semblait maintenant pleurer de sueur. Le mâle était solide mais la peur liquide.
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– Oui, je l’ai initié, poursuivit le Maori. Ce pauvre être avait besoin de moi, et les dieux le réclamaient. Non pas les dieux d’aujourd’hui, ces pitres qui sont les vôtres, mais ceux de nos ancêtres, avant l’arrivée de Tuti, votre capitaine Cook. Ainsi Tuiagamala devint Tané, le Mal dont chaque civilisation a besoin comme repère. Car, sans notion de bien et de mal, quelles barrières fixer à son peuple ? La symbolique est simple, monsieur Fitzgerald. Elle est la même que la vôtre, quoique plus primitive. Vous avez chassé les dieux multiples que nous honorions mais certains sont revenus. Car ceux que vous nous avez proposés en échange avec la cohorte de missionnaires débarqués sur notre terre ne nous ont finalement apporté que chaos, désorganisation du lien social et familial, mort des croyances, désolation et chômage… Aujourd’hui, certains d’entre nous, esclaves d’hier, reviennent aux anciennes formes de vie, de croyances… Nous honorons nos dieux en secret, loin de vos villes criardes et perverses où nous n’avons nulle place…
Le triomphe saillait de ses pommettes ; cet homme se croyait invincible. D’immortel, il n’y avait qu’un pas. Jack savait que les hommes étaient des sots, inventeurs de contradictions qu’ils étaient incapables d’assumer. L’aspect spirituel lui échappait : les Grecs n’avaient pas fait tant de manières avec leurs dieux. Ils s’en servaient selon l’occasion. Il expulsa un soupir dégoûté.
– Pauvre fou. Tu me donnes vraiment envie de vomir.
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Naturellement. C’était forcément une chose vomie mille fois qui lui tordait le ventre. Et chaque matin, Jack Fitzgerald pouvait mesurer l’ampleur du chaos : une partie d’infini qu’aucun stratagème mathématique ne comblerait jamais. Il l’avait juré.
Sa famille avait disparu. Depuis, Jack allait se réfugier dans la chambre isolée au fond du couloir, celle de la gamine. Il n’en ressortait qu’à l’aube, moribond, sans larmes, à moitié fou. Outre les photos, exposées aux murs par dizaines, il avait réuni là dossiers, ordinateurs, cartes d’état-major, témoignages divers et autres rapports de police liés à leur disparition. De cette histoire, Jack connaissait tout mais ne savait rien. Avec le temps, la chambre de la petite était devenue son bureau parallèle, une sorte de cimetière sans tombe : tant qu’on n’aurait pas retrouvé les corps, il resterait son propre fossoyeur – et accessoirement capitaine de la police d’Auckland.
Ce petit manège durait depuis bientôt vingt-cinq ans. Fitzgerald en avait aujourd’hui quarante-cinq et sombrait peu à peu vers le Pandémonium de son seul imaginaire. Car ce qui le poussait à se réfugier dans le bureau secret relevait plus du comportement psychotique que du rite obsessionnel. Dans le langage psychiatrique, la fonction était précise : il entretenait son délire.
D’après les experts, c’était la seule façon de guérir.
D’après lui, c’était la seule raison de vivre.
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La journée avait été éprouvante : une fille était morte le sexe découpé, un truand de la vieille école avait fait une chute mortelle sans rien révéler de sa terreur, des gosses l’avaient agressé en plein bar, une criminologue débarquait dans sa vie en lui avouant que les huiles locales savaient tout de ses escapades nocturnes et le spectre d’Elisabeth hurlait dans les phares de la Toyota…
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John déguerpit après lui avoir envoyé une sorte de baiser volant depuis l'autre bout de la pièce. Eva l'attrapa au passage et le cacha dans le fond de son coeur. Personne ne viendrait chercher dans cette poubelle.
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Les bruits de la nuit se faisaient des passes croisées dans les bosquets du jardin, les feuilles des arbres, spectateurs enthousiastes, bruissaient en guise d applaudissements.
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Quand les femmes s occuperont de la guerre ça s appellera la paix.
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Inutile d'être possessif avec une désespérée: d'un commun accord, ils laissaient les prismes aux chiens de la passion. Notre terre n'en manque pas et ça donne toujours l'illusion de vivre pendant un mois ou deux.
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Fitzgerald resta de marbre: il etait un des rares Neo-Zealandais a ne pas se fissurer quand une bombe atomique explosait dans les poissons de mururoa.
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Nouvelle Zelande. Pays de contraste, vert et bleu rythmé par les mouvements des flots. Toujours sauvage, rarement en colere. Un pays qui ressemble a tout et a rien, la Bretagne jetée dans le Pacifiqe sud, le Quebec aux Marquises, les Alpes aux pieds des baleines...
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