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3,53

sur 243 notes
Je suis resté un peu sur ma faim, et bien des questions demeurent dont celle qui tombe sous le sens : qu'est-ce que l' auteur est allé chercher là-bas, hormis peut-être l'aventure, l'aventure comme avec un goût préconçu, manifeste de chercher l'événement et non de la vivre à ses dépens. J'ai l'impression qu'il y a largué les amarres et pour la suite : on verra bien, avec un agenda mort, sauf la limite de son autorisation de séjour et le charme d'une visite guidée improbable. Mais je ne regrette pas d'avoir fait ce voyage en compagnie de Férey, toujours aussi déroutant, dans cette ville impossible où la seule fierté qu'on peut tirer d'y vivre est que personne ne se bouscule pour y aller, comme le dernier endroit du monde sans doute. Quand le dernier Goulag a fermé par là-bas, les autorités soviétiques se sont même posées la question de savoir comment ils allaient faire venir des gens pour exploiter les gisements de Nickel, de cuivre.. hautement inépuisables..les victimes du Goulag, pour celles qui en ont échappé s'en souviennent, mais que Staline en avait fait sa ville secrète, Férey, sans être un mouton de Panurge pour autant, n'en a cure de ça !.. J'ai aussi l'impression que quoiqu'on dise de cette ville loin de tout, comme une attente qui ne vient pas, il en restera toujours quelque chose, et Férey c'est un peu ça aussi, toujours cette faculté de rebondir, avec talent, sur un quotidien qu'une réalité épouvantable condamne, même si la pêche ne fut pas trop bonne. C'est la force de ce récit entre deux eaux.
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Après avoir sillonné l'hémisphère sud, le grand voyageur qu'est Caryl Férey s'est aventuré en terres hostiles de Sibérie (-20° quand il arrive à Norilsk). Rien ne l'y destinait au départ mais il a accepté la proposition des éditrices de la maison d'édition Paulsen, spécialisée dans les récits de voyage. A lui qui déteste le froid, elles proposent ni plus ni moins de se rendre dans « la ville la plus pourrie du monde ? Une cité minière qui pollue à elle seule autant que la France ». Avec son compagnon de voyage, borgne et bourru, qu'il surnomme « La Bête », il part donc affronter les grands froids et la Russie de Poutine.

L'écriture de Férey reste énergique et nerveuse, malgré l'engourdissement dû au froid. le récit humoristique de ses sorties bien arrosées alternent avec ses rencontres avec les autochtones et la relation sérieuse de leurs commentaires sur la vie, le travail, la rudesse du climat à Norilsk. Cette cité minière aux mains d'oligarques, un ancien goulag de Staline qui n'est accessible qu'avec une autorisation du FSB. On y exploite depuis les années 30 des gisements de nickel, de cuivre et de palladium.

Philosophe, il met en perspective ces confidences avec la réalité politique de la Russie. Les Russes rencontrés n'aiment pas Poutine mais sont contents qu'il les ait débarrassés de la Mafia et des dangers quotidiens qu'elle représentait. de deux maux finalement, il faut choisir le moindre. Au fil des pages, on sent qu'il abandonne peu à peu ses préjugés sur les Russes qui accueillent chaleureusement ces deux touristes français égarés dans leur froid polaire.

Ce récit de voyage improbable est agréable à lire. La sensibilité de l'auteur pour ces oubliés, ces forçats qui ne font pas de vieux os nous le rend attachant et on s'étonne de tourner si vite la dernière page.

Paru en 2017, il est prémices au roman Lëd, sorti lui en 2021. Je pense le lire prochainement car je suis sûre d'y trouver d'autres souvenirs de cet incroyable voyage.
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En cette période estivale de canicule, je vous recommande chaudement "Norilsk" ce livre de Caryl Férey...Chaudement oui, vous aurez intérêt à vous couvrir pour ce voyage à 300 km au nord du cercle polaire...un coin dans lequel vous serez certain de ne pas croiser un autre touriste...Seuls ceux qui y sont nés arrivent à y survivre...sans toutefois être certains d'y faire de vieux os. L'espérance de vie ne dépasse pas 57 ans.
Et puis en cette saison estivale, vous n'y verrez pas le soleil se coucher......presque deux mois sans nuit ! Pour la plage rien de tel !
Norilsk est une ville créée de toute pièces par Lenine, ce bon vieux Lénine, qui voulait y exploiter les fabuleuses richesses minières. "La statue de Lénine réalisée par Merkoulov est posée sur un socle élevé et tournée de telle façon que ce dirigeant qui a porté dans son coeur l'idée des camps de concentration regarde justement de leur côté"
Il fut secondé dans son désir par un autre grand amoureux de la liberté, des droits de l'homme, le Petit Père de Peuples, Staline qui y créa un important Goulag. Au fond de la mine, les prisonniers travaillaient quelques mois, puis laissaient le champ libre à une nouvelle fournée de réfractaires à la joie de vivre du Moustachu...Pas de problème, le système était alimenté en permanence !
Depuis cette ville est devenue championne...Ville de tous les pires superlatifs : la pollution, le fleuve, qui prend des couleurs rouges, fume en hiver par moins 40, les appartements ont tous des triples vitrages.... Norilsk émettrait autant de pollution que la France entière...Là-bas, hiver comme été, les collines fument..
Je vous avez prévenu : c'est un coin où finir ses jours !
Caryl Férey, associé à son ami La Bête nous fait découvrir, ce qu'est cette charmante bourgade, ses poivrots qui pour oublier leur vie de m...se décapent l'estomac et le tripes à l'alcool. Tous deux ont écumé les rues et les bars, ont rencontré des habitant(e)s, des responsables, et nous rappellent les conditions de création de cette ville, de ce sinistre Goulag, les conditions de vie de ces prisonniers et des habitants qui de nos jours y travaillent encore, mais pour des salaires confortables ...
La vie a un prix...
Ah oui ! Petite précisions pour les amoureux de la neige....celle ci recouvre le pays 250 jours par an...Facile me direz-vous: il tombe 10 tonnes de neige par habitant..
Allez, prenez vite votre billet, dépaysement...et humour garanti!
Ça vaut le voyage ...mais du fond de votre fauteuil de lecture!
Je reparlerai de lui
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Bon soyons clair, Caryl Ferey, pour moi c'est le must ! Un de mes écrivains préférés, si ce n'est LE préféré... Donc évidemment chaque sortie de livre de Caryl est une fête, même si ce n'est pas un thriller. Cette année est une très bonne année. Après l'excellent « Pourvu que ça brûle », voici le petit dernier au nom imprononçable « Norilsk ». Un voyage en Sibérie, dans le grand nord russe, ville fermée, ville minière, ville usine à 300 km au nord du cercle polaire, et ville la plus polluée au monde. Mais qu'allait-il faire dans cette galère, lui qui visiblement n'aime que lla chaleur ! (c'est vrai que tous ses livres se déroulent plutôt dans des pays chauds!). Une demande de deux jeunes femmes des éditions Paulsen, un coup de tête, une envie d'extrême... et quelques mois plus tard, le voilà bien servi, en compagnie de la Bête, un de ses grands amis, déjà croisé dans « Pourvu que ça brûle » ! Avec Caryl, on ne s'ennuie jamais... Récit parfois drôle, parfois tendre, parfois délirant, parfois militant (j'aime beaucoup ce côté révolté de Caryl, qui ne s'habitue pas, jamais), parfois poétique de cette virée incroyable dans le grand froid et la pollution. Et comme toujours avec Caryl, des rencontres humaines qui marquent. Bref, pour les amateurs de voyage, de découverte et aussi de Caryl Ferey, à ne pas louper !
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Le récit d'un voyage au fin fond de Sibérie, Norilsk, la ville la plus pourri du monde , pollution, froid extrême, cet ancien goulag stalinien aujourd'hui reconverti en mégapole minière n'a rien de plus accueillant, en tout cas sur le papier.
L'air y est tellement néfaste que les mineurs effectuent des rotations mensuelles et que l'espérance de vie n'excède pas les 55 ans.
Pourtant les rencontres que Caryl et son acolyte « la bête » vont faire au cours de leur séjour vont leur montrer que les hommes comme les femmes de cette contrée perdue sont tout aussi accueillant et débordant de sympathie pour nos français, étrangers inhabituels du bout du monde, qu'autre part sur la planète.
La culture comme la musique, la photo ou le théâtre sont aussi présent que dans le reste du monde, simplement moins visible.
Ferey transcrit à la première personne, dans ces quelques pages, son voyage, en compagnie de son compagnon de route, éternelle rockeur borgne et déjanté qui égare tout sur son passage.
Rien de palpitant si ce n'ai la découverte d'une ville et de ses habitants quasiment impossible à découvrir autre part que dans ce récit.
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Court essai de Caryl Ferey sur son séjour à Norilsk j'étais bien contente de découvrir son existence après avoir refermé Lëd.
Au delà d'en apprendre davantage sur cette ville fascinante (il en a déjà beaucoup dit au fil de Lëd), ce livre nous donne surtout un petit aperçu de l'auteur, en tant qu'homme et en tant qu'écrivain : une brève immersion dans ses pensées, ses opinions, ses amitiés.

J'ai oscillé entre des passages qui m'ont littéralement fait m'esclaffer, comme les descriptions de « Bambi », et des moments où Caryl Ferry me paraissait guère sympathique (un brin macho, un brin moqueur?).

Un livre qui se lit vite mais qui n'ajoute pas tant à la lecture de Lëd, bien qu'il nous permette de comprendre l'origine de ses personnages !
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Un petit livre de 155 pages qui se dévore !! J'ai vraiment aimé l'écriture. On part au fin fond de la Sibérie dans une ville secrète, très difficile d'accès car il faut un accord de la Russie.
Une ville industrielle et polluée ou l'on ne vit pas très longtemps.
L'auteur doit écrire un livre sur cette zone du monde. Il part avec son ami "La bête" pour pouvoir survivre.
Leur manière de découvrir ce peuple et cette région se fera en allant à la rencontre des locaux mais pas à la bibliothèque ou au Musée mais plutôt au bar et en boite de nuit !!!
C'est vraiment une lecture sympa et humoristique. On en apprend pas tellement sur la ville mais le "voyage" est plaisant.
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Une chouette découverte avec cet auteur, merci à Sylvie L. Départ pour la Sibérie à Norilsk avec l'auteur et son compagnon de voyage "La Bête". Un polar doté d'un humour noir et décalé, très bien documenté, un voyage polaire, teinté en blanc et noir.

"Il faisait près de - 20°C avec le soir, et le vent sur les hauteurs de la ville semblait d'accord pour nous casser la gueule. Ressenti - 40°C : chaque centimètre carré de peau rougissait sitôt à l'air libre, avant de se tétaniser de froid"

"La Bête" c'est le surnom de son compagnon de voyage, avec lui, l'aventurier est en sécurité où qu'il aille, le seul soucis est qu'il perd tout, brut de décoffrage et sans manière, un phénomène de la nature…

"La Bête entra dans mon appartement alors que le bagage était encore coincé dans l'ascenseur. - Qu'est-ce que c'est que ce truc! Ai-je ri en voyant l'engin tituber sur le parquet. - j'avais rien d'assez grand, c'est tout ce que j'ai trouvé, grogna La Bête. C'est une copine qui me l'a prêtée. - de quel âge? - Vers les soixante-quinze. - Ah d'accord… Écrase pas le chat en rangeant ton tank jusqu'à la chambre…"

Beaucoup d'humour pour un roman noir car ici à Norilsk la vie est plus que rude, restrictive, glacée, maladive, mortelle très tôt…

"Un de ses copains mineurs, qui à l'époque faisait le même job, avait dû stopper définitivement, frappé à vingt-cinq ans par un Parkinson définitif qui l'obligeait aujourd'hui à tenir son poignet pour écrire."

Les gaz, la mine… une ville coupée du monde, avec des rencontres du terroir, des guides enthousiastes, un voyage inoubliable. J'ai beaucoup aimé cette lecture, qui, avec cet humour dédramatise les faits plus durs, pour nous lecteurs je m'entends! L'auteur mêle à son histoire un lieu stratégique avec un milieu social délicat, une politique drastique, sans concession, la plume est directe et franche. de par ses voyages il sait nous plonger dans ces lieux qu'il a visités. Auteur à découvrir, principalement avec du roman noir dans des pays différents.


Lien : https://passionlectureannick..
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J'aime bien Férey, j'aime bien le lire ainsi que le voir à la télé avec ses hésitations, ses mots qui se bousculent à la sortie mais aussi plein de tendresse dans les yeux et dans la voix. Ici, en Sibérie pour laquelle il a accepté un challenge, il s'est fait plaisir et il a apporté dans ses bagages son copain photographe et borgne : La Bête! Mi homme, mi Titan, grand écluseur devant l'Eternel, perdant son passeport à longueur de bouquin que c'est à se demander si c'est véridique mais encore franc comme l'or et au grand coeur. Comme il n'y a rien à voir la journée, tout se passe donc la nuit dans la "Boîte" de nuit où les rencontres sont terriblement attachantes tant et si bien qu'avec trois mots d'anglais et sans savoir le russe on se fait des super copains. Là les gens ont à l'intérieur ce qu'il manque à l'extérieur : la chaleur.
Rencontres attachantes avec des vrais gens de tous bords et toutes professions, artistes y compris.
Un beau voyage littéraire avec un beau conteur.
Le tout se lit bien vite.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Caryl Férey aime voyager, rigoler, picoler, c'est bien connu.

Et même si ces trois activités sont plus agréables à pratiquer dans l'hémisphère sud où ses pas le mènent le plus souvent, il n'est pas sectaire. Quand on lui propose d'aller faire un petit tour au nord de la Sibérie, il n'hésite pas longtemps. L'exotisme polaire a aussi ses charmes, particulièrement la ville de Norilsk où il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir séjourner, autorisation du FSB oblige... D'ailleurs on se demande comment l'énergumène qui accompagne l'auteur, le bien nommé La Bête (qui lui a inspiré le personnage de Mc Cash dans " Plutôt crever" et " La jambe gauche de Joe Strummer"), une espèce de cyclope brut de décoffrage porté sur la bouteille et le pétard, a pu passer à travers les mailles du filet des services secrets...

"Il faisait près de -20°C avec le soir, et le vent sur les hauteurs de la ville semblait d'accord pour nous casser la gueule."

Ben oui, on n'allait pas l'envoyer là-bas en plein été... On est en Avril, mais le printemps n'est pas encore au programme. Mais qu'importe, dans ce trou du cul du monde, un des plus pollués sur terre, là où se concentrent des richesses géologiques qui font le bonheur des oligarques et le malheur de la planète, il fait chaud dans les bars et dans les coeurs quand bière et vodka coulent à flots et que copinent français, mineurs, ingénieurs et descendants des Zeks qui ont construit ce petit paradis du temps du Goulag.

Certes, l'éditeur avait sans doute de l'argent à placer quelque part, et pourquoi pas là-bas, hein ? Certes, l'auteur n'avait pas besoin d'aller à Norilsk pour nous livrer les informations désastreuses, mais au demeurant passionnantes, qui sont issues de ses recherches sur internet, certes il nous manque des photos qu'était censé prendre La Bête, certes, certes... Mais qu'est-ce qu'ils se sont amusés ! Et nous on n'aurait jamais su que tous ces gens merveilleux existent, fiers qu'ils sont de farfouiller dans les entrailles de la terre mais, surtout, fiers de ne pas être que ça.

Le message est passé.

Caryl Férey adore voyager, picoler, rigoler. Mais avant tout, il aime rencontrer les gens. Un livre drôlement émouvant qui se lit très vite, trop vite. C'est comme recevoir un vieux copain à son retour de voyage et l'écouter raconter ses frasques autour d'une bonne bouteille. Ne vous en privez pas, vous passerez une bonne soirée !
Lien : http://moustafette.canalblog..
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