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sur 243 notes
Par ces temps de chaleur intense, ce sud à la merci d'un mégot ou d'un imbécile jouant avec des allumettes, quelle excellente idée que de partir en compagnie de Caryl Férey à Norilsk, en Sibérie.
C'est un étonnant récit de voyage. le choix de la Sibérie (imposée par son éditrice ?) est surprenant.
Mais ce que Férey aime, ce ne sont pas les lieux, ce sont les gens, les rencontres. Réussir à communiquer dans les bars, être heureux de rencontrer quelqu'un qui baragouine quelques mots compréhensibles, boire des verres, partager les repas, porter des toasts. Mais, il le reconnait, c'est surtout lui, et son copain « la bête » qui consomment bières et vodka.
Découvrir que cette ville de pollution, bradée à quelques oligarques russes est aussi une ville aimée par ses habitants, une ville photographiée avec amour. Se lier d'amitié, sympathiser avec les hommes et les femmes trop tôt vieillis, respecter leurs rêves, partager un peu de leur vie.
Puis, comme amputé d'amitié, retrouver le foyer et la vie parisienne, se souvenir de la chaleur de l'accueil russe de Sibérie, et raconter avec talent le « Zaboy », tenir sa promesse d'écrire leur Norilsk, c'est la tâche qu'avec talent Férey réalise avec ce court récit.

Lien : https://leslecturesdejoelle...
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Norilsk, Russie, 70°N : la ville la plus septentrionale et polluée du monde. 8 Mois d'hiver et de neige, jusqu'à -60°C. Son peuplement a commencé avec les goulags de Staline, des centaines de milliers de prisonniers politiques, arrivés vague par vague. Un site d'extraction minière très riche, classé secret, hyper polluant, tant pis pour dame nature, il faut "produire". Les habitants d'aujourd'hui sont pour beaucoup des descendants d'ancines prisonniers. Aujourd'hui la ville n'est plus "secrete" mais fermée : il faut une autorisation pour la quitter comme pour y aller. Caryl déroule son roman dans une Russier hyper corrompue et autant fataliste. En toile de fond, les Nenets (premeirs habitants et éleveurs de rennes nomades), chassés de leur terre, sédentarisés de force. A travers sa trame policière, c'est cette ambiance que Caryl a su dépeindre d'une main de maître.
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Caryl Ferey raconte bien. Il maîtrise la façon de nous tenir en haleine dans un univers post-apocalyptique. Il ne parle pas seulement des lieux mais aussi et surtout de ceux qui l'accompagnent et qui vivent à Norilsk. Il aime rencontrer les gens.
Il est parti avec un photographe, il rencontre des photographes, on n'en voit aucune, mais on peut compléter son récit par les très nombreux photos de ce lieu apocalyptique.
C'est tellement excessif (conditions de vie et conditions de travail) qu'on en oublierait que c'est partout sur la planète qu'est en route la destruction de l'environnement et de ceux qui sont encore contraints de subir ces conditions.
Après le récit de voyage, Caryl Ferey a fait un polar que j'ai très envie de lire.
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Mes Chers Vous,

Caryl Ferey est un baroudeur. Il aime boucler son sac à dos et à partir en immersion totale à la découverte d'un pays.... ou plus exactement, à la rencontre de la population d'un pays.
Lorsqu'il part, comme cela, quelquefois plusieurs mois, c'est principalement pour apprendre sur un mode de vie, sur une politique menée, sur l'oppression subie par une ethnie. Caryl Ferey est un auteur engagé, humaniste, un peu en colère aussi.
Mais, comme il aime aussi mêlé l'utile à l'agréable, il préfère traîner son blouson noir dans les pays chauds: l'Afrique du Sud, l'Argentine, la Nouvelle-Zélande....
Alors, quand une éditrice lui propose de partir découvrir la ville la plus pourrie de la planète, il tend l'oreille, jusqu'à ce qu'elle précise qu'il s'agit de Norilsk, en Sibérie et qu'en plus, là-bas, c'est l'hiver.
Pour l'amoureux de la chaleur des hémisphères sud, cette proposition sonne comme une absurdie, voir même une punition.
Et pourtant, si son ami surnommé La Bête peut l'accompagner, et parce que, quand même, il aime dénoncer les choses, il finit par dire "Banco".... sans vraiment savoir que cette ville est vraiment l'enfer sur terre.
Pas de roman ici, pas de personnages percutants qui entrainent le lecteur dans des aventures dingues, mais le récit d'un voyage inattendu qui laissera, sans conteste, un petit coup au coeur de l'auteur.
Parce que s'il est parti avec des a priori sur ce qu'il va trouver dans cette ville la plus polluée de la planète, dans cette région la plus froide de la planète, dans ce coin le plus moche de la planète, Caryl Ferey, accompagné de la Bête, va se laisser surprendre par l'accueil toute en simplicité et en amitié des russes qu'il va croiser.
Certes, la vodka va couler à flot.... la bière aussi... et puis un peu le vin rouge, mais il faut bien ça pour tenir le coup sous ce climat démoniaque dans cette ville moche, triste, oubliée de tous.
Norilsk n'est ni un documentaire, ni un pamphlet politique, c'est juste le récit de la vie quotidienne de personnes oubliées de tous, à la vie dure mais qui continuent de rêver à une vie meilleure chaque fois qu'elles descendent dans les mines effectuées de tâches ingrates et dangereuses.
Norilsk, par sa simplicité d'écriture rend d'autant plus percutants les propos de Caryl Ferey, rappelle qu'il faut savoir se dévêtir du superflu pour rencontrer avec vérité et sincérité l'Autre, et que chaque voyage permet de se recentrer sur soi-même et surtout, de s'enrichir de rencontres.
Un récit humaniste, criant de vérité, simple et qui, au final, démontre que même par -60° C, la chaleur humaine continue d'exister !
Lien : http://cecibondelire.canalbl..
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Une ville hors du commun, un écrivain-journaliste atypique, un photographe hors-norme, voilà les principaux ingrédients de ce petit livre insolite.
La ville se situe très au nord de la Sibérie, le climat y est polaire, la pollution énorme. On y vient quasi uniquement pour travailler dans les mines et avec un visa spécial.
L'écrivain-journaliste est Caryl Férey, qui écrit ce récit. Il ne voulait pas aller en Sibérie mais la curiosité a fini par le piquer.
Et le photographe est surnommé la Bête, c'est tout dire. Il est maladroit, distrait et il a une sacré descente. Mais Caryl Férey le voulait absolument avec lui pour ce voyage.
Malgré tous ces handicaps et une consommation abondante d'alcool, la ville, l'écrivain et la Bête vont chacun montrer des qualités inattendues.
Une excellente découverte pour moi.
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Norilsk m'est arrivé par hasard après un dîner avec un ami voulant me faire découvrir cet auteur qu'il apprécie. le livre est petit et la quatrième de couverture me tente.

La semaine dans cette ville sibérienne glacée, polluée et triste prend l'allure d'un trip rock'n roll sous la plume de Caryl Férey. Il nous embarque dans un récit drôle et émouvant à la rencontre des habitants de cette ville minière à l'avenir peu radieux. Il se laisse surprendre par l'accueil de ces russes et va passer avec son ami « la bête » de folles soirées à boire, à danser, à échanger sur le toit d'immeubles délabrés par -60° C.
J'ai apprécié ce carnet de voyage qui s'attache plus aux gens et à la richesse des rencontres. En allant vers l'autre on en apprend plus sur le lieu visité et nous permet de nous enrichir.
Je suis allé voir sur Babelio la bibliographie de Caryl Férey pour poursuivre ma découverte de ce baroudeur et auteur engagé.
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Voici un livre peut ordinaire. Ce récit est avant tout une commande de l'éditeur à Caryl Ferey, notre écrivain bourlingueur.

Récit d'un voyage que l'écrivain a entrepris en Sibérie au-delà du cercle polaire, à Norilsk. Cet ancien goulag devenu la plus grande cité minière et la ville la plus polluée du monde, est accessible seulement aux non-Russes et sur autorisation des services secrets, le Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie.

Il est parti avec un pote dans cette cité noir d'où on ne sort jamais ou alors les pied devant.

Alors Caryl est rentré en immersion comme on devine qu'il le fait habituellement quand il est en repérage pour ces romans. Il s'est mis au diapason des mineurs, il a cherché à les comprendre. Son empathie allons jusqu'à l'overdose de vodka.

Bref ça sens la suie, la sueur, la testostérone et l'alccol. du Caryl Ferey dans toute sa splendeur.
Lien : https://collectifpolar.com/
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La ville la plus pourrie et la plus polluée au monde, rien que ça ! Comment ce doux dingue d'auteur aurait-il pu résister à cette invitation ? Impossible pour lui et dans sa formidable humanité arrosée de vodka aux côtés de la bête au coeur tendre, le duo va à la rencontre d'un peuple oublié, malmené, moqué ... et c'est l'amitié qui gagne à tous les coups. le message est passé dans ce trou perdu au milieu des glaces et des mines il y a des gens dignes, des artistes, des hommes qui aiment et des femmes libres.
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Ecrivain voyageur par excellence, Caryl Ferey a l'habitude de nous conduire aux 4 coins du monde au travers de polars : en Nouvelle Zélande avec Haka et Utu, en Afrique du Sud avec Zulu, en Amérique-Latine avec Mapuche en Argentine et Condor au Chili et bientôt en Colombie.
Norilsk est une parenthèse dans son travail d'écriture. Il s'agit ici d'un récit de voyage. Voyage pour le moins inattendu pour ce baroudeur adepte des pays chauds et détestant le froid. Ce voyage, il le doit à deux éditrices qui le mettent un peu au défi de se rendre en cette terre hostile : NORILSK, ville de Sibérie, la plus froide et la plus polluée au monde. Bref, rien de très engageant. Mais c'est sans doute pour ça que Caryl Ferey se laisse convaincre, car c'est bien le dernier endroit où irait un touriste, d'autant plus que pour s'y rendre il faut un laissez-passer.
Pour cette aventure, il embarque son acolyte de toujours et compagnon de route : la Bête. Pirate étourdi et bourru qui ne manque pas de mettre de l'imprévu dans le voyage.

A la lecture de Norilsk, on claque des dents tant le froid est présent. Et surtout toutes nos images sont en gris et blanc. Pas de couleurs dans ce triste paysage : de la neige, un ciel bas, un air vicié et des cheminées de haut-fourneaux. Tout un monde isolé et abandonné.
Pourtant il se dégage une chaleur de ce récit : celle des habitants. Caryl Ferey aime les gens et ça se sent. Ses préjugés sur les russes tombent rapidement. Malgré leurs rudesses parfois, en raison de la dureté de la vie, les personnes qu'il rencontre se révèlent généreuses, chaleureuses et pleines d'amour pour ces petits français qui sont venus à leur rencontre. Car des touristes ils n'en voient pas souvent et c'est comme une bouffée d'air. Ils sont pour eux l'occasion de se faire entendre, que le monde sache qu'ils existent, qu'ils sont comme nous, qu'ils aspirent aux mêmes choses et qu'ils sont loin de l'image que Poutine donne des Russes et de la Russie, d'ailleurs « ils emmerdent le Kremlin ».

Caryl Ferey nous montre une fois encore qu'il a un faible pour les laissés-pour-compte, les oubliés, les sacrifiés. Auteur sensible et délicat, il nous embarque avec lui dans son voyage de prime abord pourri, qu'il n'aurait jamais eu l'idée de faire, ni nous non plus. Et pourtant, ce voyage est trop court, on voudrait qu'il dure encore et encore tant il est empli d'humanité. Son humour est également là pour adoucir cette dure réalité.
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Je suis très fan de Caryl Ferey donc forcément subjective dans ma "critique". Je pensais trouver un polar : il n'en est rien . Juste une chronique de voyage dans une ville de l'extrême nord. Mais comme toujours : des personnages que l'auteur est seul à "voir" , des histoires qui sont plutôt des scènes de la vie ordinaire de ceux qu'on appelle "des petites gens" . J'ai horreur de voyager, je n'aime pas vraiment les récits de voyage (n'en déplaise à S. Tisson que j'ai lu et qui est mentionné par Ferey dans ce récit ) MAIS bien sûr , là j'ai été conquise .... Ne chercher pas la beauté des paysages ni la finesse de l'étude psychologique des personnages, vous ne trouverez qu'un monochrome blanc et plat, "que" de l'humanité, de l'exploitation d' hommes et de femmes qui à 20 ans en paraissent le double. Mais quel port altier, quelle fierté ils ont à revendiquer leur attachement à leur ville aussi moche et inhospitalière soit elle. Eux l'aime, c'est leur vie et je partage tout à fait ce sentiment qui peut paraître étrange et paradoxal. On peut trouver de la beauté dans la laideur dès lors qu'elle est chargée d'affects.
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