Mes Chers Vous,
Caryl Ferey est un baroudeur. Il aime boucler son sac à dos et à partir en immersion totale à la découverte d'un pays.... ou plus exactement, à la rencontre de la population d'un pays.
Lorsqu'il part, comme cela, quelquefois plusieurs mois, c'est principalement pour apprendre sur un mode de vie, sur une politique menée, sur l'oppression subie par une ethnie.
Caryl Ferey est un auteur engagé, humaniste, un peu en colère aussi.
Mais, comme il aime aussi mêlé l'utile à l'agréable, il préfère traîner son blouson noir dans les pays chauds: l'Afrique du Sud, l'Argentine, la Nouvelle-Zélande....
Alors, quand une éditrice lui propose de partir découvrir la ville la plus pourrie de la planète, il tend l'oreille, jusqu'à ce qu'elle précise qu'il s'agit de
Norilsk, en Sibérie et qu'en plus, là-bas, c'est l'hiver.
Pour l'amoureux de la chaleur des hémisphères sud, cette proposition sonne comme une absurdie, voir même une punition.
Et pourtant, si son ami surnommé La Bête peut l'accompagner, et parce que, quand même, il aime dénoncer les choses, il finit par dire "Banco".... sans vraiment savoir que cette ville est vraiment l'enfer sur terre.
Pas de roman ici, pas de personnages percutants qui entrainent le lecteur dans des aventures dingues, mais le récit d'un voyage inattendu qui laissera, sans conteste, un petit coup au coeur de l'auteur.
Parce que s'il est parti avec des a priori sur ce qu'il va trouver dans cette ville la plus polluée de la planète, dans cette région la plus froide de la planète, dans ce coin le plus moche de la planète,
Caryl Ferey, accompagné de la Bête, va se laisser surprendre par l'accueil toute en simplicité et en amitié des russes qu'il va croiser.
Certes, la vodka va couler à flot.... la bière aussi... et puis un peu le vin rouge, mais il faut bien ça pour tenir le coup sous ce climat démoniaque dans cette ville moche, triste, oubliée de tous.
Norilsk n'est ni un documentaire, ni un pamphlet politique, c'est juste le récit de la vie quotidienne de personnes oubliées de tous, à la vie dure mais qui continuent de rêver à une vie meilleure chaque fois qu'elles descendent dans les mines effectuées de tâches ingrates et dangereuses.
Norilsk, par sa simplicité d'écriture rend d'autant plus percutants les propos de
Caryl Ferey, rappelle qu'il faut savoir se dévêtir du superflu pour rencontrer avec vérité et sincérité l'Autre, et que chaque voyage permet de se recentrer sur soi-même et surtout, de s'enrichir de rencontres.
Un récit humaniste, criant de vérité, simple et qui, au final, démontre que même par -60° C, la chaleur humaine continue d'exister !
Lien :
http://cecibondelire.canalbl..