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sur 4434 notes
1874, une délégation du peuple Cheyenne rencontre le président Grant à Washington. Il lui propose la paix et d'échanger mille chevaux contre mille femmes blanches. Après un refus catégorique, Grant finit par accepter le deal.
May Dodd est la fille d'un riche propriétaire. Elle tombe amoureuse du contremaitre de son père et, contre l'avis de celui-ci, s'enfuit avec lui. Ils auront deux enfants. le père, pour se venger, la fait interner dans un asile sous le prétexte de nymphomanie (comme quoi la folie ne se trouve pas toujours où la logique humaine voudrait l'y placer). May va profiter de la proposition du gouvernement américain pour s'échapper de cet enfermement aliénant et part dans l'ouest pour devenir l'une des femmes d'un chef Cheyenne.
« Mille femmes blanches » est le récit romancé de cette aventure que nous conte May Dodd, sous la forme d'une correspondance avec sa famille, dont elle sait que les lettres n'arriveront jamais, et d'un journal de bord qu'elle tient. C'est la chronique de la tragédie d'un peuple, son extinction par un soi-disant progrès cupide et finalement décadent.
Jim Fergus narre avec toute la vraisemblance et le réalisme ethnographique la vie au sein de cette société que les « bons blancs » de l'époque prennent pour des sauvages parce qu'ils vivent avec la nature et non pas contre. Là encore, la preuve est faite que la notion de société civilisée est vaine, inutile et faite pour rassurer l'humain qu'il est bien humain en opposition à la sauvagerie de l'animal. Grave erreur !
La lecture de cette épopée est passionnante. On est rapidement subjugué par la modernité de May, son courage et son ouverture d'esprit. Elle est presque anachronique. Jim Fergus fait le portrait d'une grande Femme que l'on ne peut qu'admirer.
Cinq pour cent des royalties perçues par l'auteur sur les ventes de « Mille femmes blanches » ont été reversées à la St. Labre Indian School, Ashland-Montana 59004, https://www.stlabre.org/.

Traduction de Jean-Luc Piningre.
Editions le Cherche Midi, Pocket, 495 pages.
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Comme je suis très très en retard dans mes retours de lecture, une fois n'est pas coutume, je vais écrire un seul billet sur l'ensemble de la trilogie constituée de "Mille femmes blanches", suivi de "La vengeance des mères", et terminé par "Les amazones". Une lecture que je dois une fois de plus à ma meilleure amie, toujours de bon conseil, elle se reconnaîtra si par hasard elle passe ici.

1874 : le chef des Cheyennes, Little Wolf, obtient une entrevue avec le président américain Ulysses Grant dans le but de lui proposer un deal dont les termes sont les suivants : dans le but d'assurer l'avenir de sa tribu, il demande que mille femmes blanches lui soient livrées (comme des pizzas !) en échange de mille pur-sangs. On ne sait pas vraiment comment s'est conclu l'entretien, si ce n'est que la bonne société s'est fortement offusquée de cette demande. Toujours est-il que Jim Fergus est parti de ce fait avéré pour nous régaler d'une trilogie riche en émotion et en rebondissements.

le premier volume, sous-titré le journal intime d'une femme libre nous embarque à travers les carnets de May Dodd, "retrouvés" par son arrière-petit-fils J. Will Dodd, rédacteur en chef d'un journal à Chicago.
May n'a qu'une vingtaine d'années lorsqu'elle tombe amoureuse d'un contremaître de son père, avec lequel elle part vivre et qui lui fera rapidement deux enfants, hors mariage. Bien sûr sa famille la renie complètement, et son père ira jusqu'à la faire enfermer dans un asile psychiatrique où ses conditions de vie seront épouvantables. Pour échapper à son sort, elle se porte volontaire pour le programme "1000 femmes blanches", et sera sélectionnée en compagnie de nombreuses autres réprouvées issues comme elle d'institutions psychiatriques mais aussi de prisons ou de la rue. Rares sont en effet les femmes "respectables" qui ont répondu à l'appel...

Lors du long voyage qui va les mener jusqu'au campement de Little Wolf, le chef Cheyenne, dans le Nebraska, May commence à écrire dans un carnet le récit de ses aventures et de celles de ses compagnes dont certaines deviendront des amies. Ces récits se présentent sous forme de lettres à sa soeur, et parfois à son amour disparu, Harry, ou encore à ses enfants dont elle doute de les revoir un jour. le périple de ces femmes éprouvées par la vie les amènera à faire connaissance et à développer une grande solidarité entre elles. Je vous en présente quelques-unes : Phemie, fille d'une esclave noire et de son maître et elle-même vendue enfant à un planteur violent, elle finit par s'enfuir jusqu'au Canada, où elle trouvera un emploi. Dix ans plus tard, elle découvre l'offre d'échange et se porte volontaire. C'est l'une des figures les plus marquantes du roman, dotée d'un physique d'athlète et remarquable en tous points, elle s'imposera comme l'égale des hommes dans la tribu indienne.
Les jumelles Kelly, Meggie et Suzy, des irlandaises flamboyantes et pleines d'humour, spécialisées dans l'arnaque de vieux barbons ce qui les a conduites au pénitencier. Elles seront les héroïnes du second tome "La vengeance des mères", mais prennent déjà une place prépondérante dans la vie de la tribu.
Gretchen, fille d'immigrants suisses fermiers, peu gâtée par la nature, qui cherchait un mari et s'est retrouvée à la rue sans un sou, son prétendant ayant fui en la découvrant. Elle se dit que les cheyennes seront moins exigeants et verront en elle une bonne future mère avec ses hanches de poulinière.
Miss White, Narcissa de son prénom, protestante guindée n'a pour sa part aucune intention de se faire engrosser par un "sauvage". Elle préfèrerait lui apporter l'enseignement du Christ et les bonnes moeurs épiscopaliennes.
Helen Flight est quant à elle une artiste anglaise qui dessine à la perfection les oiseaux. Stérile (mais l'ayant caché), elle a postulé pour saisir l'occasion de découvrir de nouvelles espèces pour illustrer son prochain ouvrage. Elle réservera quelques surprises à ses compagnes...
Il y en a bien d'autres encore, qui partageront l'odyssée de May avec ses déboires, mais aussi ses moments de bonheur, car finalement, la vie au sein de la tribu cheyenne va se révéler bien plus enrichissante que prévu. Les femmes blanches vont peu à peu y trouver leur place et adopter le mode de vie local, tout en y imposant quelques "aménagements" pour améliorer le confort de tous. Il y aura des moments difficiles, comme quand May, mariée à Little Wolf en personne, découvrira qu'il a déjà deux épouses avec lesquelles il faudra le partager, ou quand certaines d'entre elles vont devoir faire face à un redoutable prédateur (humain), mais dans l'ensemble elles découvriront que les soi-disant sauvages se révèlent parfois bien plus civilisés que leurs concitoyens blancs. Bien sûr, tout n'est pas aussi tranché, il y a des blancs respectueux et qui pensent que les tribus indiennes devraient pouvoir garder leurs terres sans en être chassés pour faire place aux chercheurs d'or et autres pionniers. Tout comme il y a aussi des Indiens méprisables et sanguinaires, y compris envers leurs propres congénères de tribus rivales. On assiste d'ailleurs à une scène particulièrement horrible vers la fin du premier tome...

Le second volume s'articule cette fois autour des journaux des soeurs Kelly et d'une nouvelle venue, Molly Mc Gill qui fait partie du second contingent de l'opération Mille femmes blanches, dont le dépositaire est John William Dodd III, fils du précédent rédacteur en chef. Il les a reçus de Molly Standing Bear, amérindienne descendante de la tribu de Little Wolf.
Le groupe dont fait partie Molly Mc Gill est attaqué pendant son voyage en train par des guerriers Lakotas, dont le chef se nomme Hawk, un sang-mêlé. Pendant son enfance, il a été enlevé à ses parents et contraint de fréquenter une école de jésuites où il a appris l'anglais. Au camp des Lakotas, les sept " nouvelles" vont faire la connaissance des soeurs Kelly, qui leur serviront de guides dans cette nouvelle vie. Escortées par Hawk et quelques autres lakotas, elles partirons ensemble à la recherche de Little Wolf et de la tribu des Cheyennes. Je n'en raconterai pas plus, sous peine de divulgâcher des éléments du premier tome. Juste un mot pour mentionner un autre personnage remarquable qu'on suivra tout au long de l'histoire : Jimmy le muletier, alias Dirty Gertie, une femme courageuse contrainte de se déguiser en homme pour obtenir un travail auprès de la garnison responsable du programme d'échange. Elle se révélera une aide inestimable pour les jeunes femmes.

Enfin un mot sur le troisième tome, "Les amazones", plus guerrier, axé sur la traque des dernières tribus indiennes qui n'ont pas encore accepté de se rendre dans les comptoirs "généreusement" concédés par les blancs en échange des immenses territoires peuplés de bisons où régnaient naguère Cheyennes, Lakotas et autres tribus alliées ou rivales. Nous y retrouvons certaines des héroïnes des deux volumes précédents, elles se sont affirmées et certaines sont mêmes devenues des chefs de guerre. Loyales à leur peuple d'adoption, elles prendront une part active au combat des Indiens pour préserver leur indépendance. Entre les derniers carnets de Molly Mc Gill et d'une autre héroïne, on découvre également les interventions de Molly Standing Bear qui nous apprend que l'histoire ne s'est pas arrêtée en 1875, et nous démontre s'il le fallait encore les ravages de l'homme blanc sur la civilisation indienne, et la spoliation dont les tribus ont été victimes.

Je me suis étendue un peu longuement sur l'histoire, mais je voulais quand même en donner quelques éléments essentiels, sans en divulguer les innombrables facettes. Cette saga est incroyablement riche, et même si l'histoire est fictive, les faits relatés pourraient parfaitement s'être produits.
Les portraits de femmes sont fouillés et chacune d'elle possède des particularités intéressantes et souvent elles sont très attachantes. Les hommes ne sont pas en reste, je ne suis pas près d'oublier Little Wolf, Hawk, ou encore Chance, croisé dans le tome 3. La nature tient une part essentielle dans l'histoire, elle fait partie intégrante de la vie des tribus indiennes qui sont en totale harmonie avec elle, et n'y prennent que ce qui leur est indispensable.
J'ai beaucoup appris aussi sur les prémisses de la réquisition par les colons blancs des terres indiennes, et la façon dont ils ont réussi à "persuader" nombre d'indiens de se rendre volontairement au sein des comptoirs où ils vont peu à peu renoncer à tous leurs droits. Certains se retrouveront vite sous l'emprise de l'alcool, arme fatale des envahisseurs.
Bref, j'ai été complètement happée par ce mélange de western, de road-trip, et de nature-writing, au point de lire la trilogie d'une traite (enfin entre-temps j'ai quand même dormi et travaillé !). J'ai quasiment tout aimé, excepté peut-être le côté un peu caricatural de certains personnages, mais cela m'a plutôt fait sourire. Je n'ai pas mis cinq étoiles parce que le troisième tome m'a un peu moins séduite, le côté combat et poursuite y étant trop présent à mon goût, mais les deux premiers méritent la note maximale.

Il paraît qu'une suite est parue, bien évidemment je la lirai dès que je parviendrai à mettre la main dessus ! En attendant, j'en connais parmi mes ami(e)s babeliotes qui seraient certainement aussi enthousiastes que moi...
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Je suis encore plus révolté !
En 1874, le programme du président Grant est d'envoyer mille femmes blanches à la frontière des Etats-Unis, à l'ouest du Mississipi, pour se marier avec les Cheyennes dans le but de les intégrer. May Dodd accepte pour échapper à l'asile où son père l'a fait interner abusivement. Au cours du voyage vers l'ouest, beaucoup de femmes s'échappent, mais 40 restent, se marient, s'intègrent malgré la différence de culture, sont heureuses, et font des bébés, comme le demande le président.
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Grant n'a pas tenu sa promesse ; le tribunal de la Haye n'existait pas. Qui l'aurait condamné ? Ils ont massacré les Indiens, parqué ceux qui restaient, volé leurs territoires, tout ça pour de l'or !
On en parle à peine, ou pire pour glorifier "la conquête de l'ouest", et faire encore plus de fric, avec les films de cow-boys et d'indiens. On oublie de dire aux enfants WASP que c'est un génocide, doublé de spoliation.
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Beaucoup de passages de ce livre me font penser à plusieurs morceaux de "Rage Against The Machine" ; comme par exemple :
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BULLET IN THE HEAD
Just victims of the in-house drive-by
(juste victimes de combines)
They say jump, you say how high
(Ils te disent saute, tu dis de quelle hauteur ?)

Ya standin' in line
(Tu restes en ligne )
Believin' the lies
(Tu crois aux mensonges )
Ya bowin' down to the flag ) 2x
(Tu t'inclines devant le drapeau )
Ya gotta bullet in ya head
(Tu as une balle dans la tête )

A bullet in ya head (8 times, building to a shout
(Une balle dans ta tête (8 fois, crescendo)
A bullet in ya head (7 times, shouted/screamed
(Une balle dans ta tête (7 fois, en hurlant)
Ya gotta bullet in ya fuckin' head !
(Tu as un balle dans ta putain de tête !)
Yeah !
(Ouais !)
Yeah ! (Sustained to end of drum roll
(Ouais ! (Qui dure jusqu'à la fin du roulement)
.
https://www.youtube.com/watch?v=fI677jYfKz0
.
L'écriture de Jim Fergus est très belle.
"Seulement vêtue de son pagne sur sa monture blanche, Phemie avançait de front avec les hommes. Les Crows ont dû être figés de terreur au spectacle de la guerrière noire qui, fonçant sur eux, levait son arc comme une déesse mythique."



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J'ai vraiment accroché à cette histoire, ce beau portrait de femme, et l'écriture non dénuée d'humour.

Vers 1870 aux Etats-Unis, May Dodd est une jeune femme de bonne famille à la nature passionnelle. Elle tombe amoureuse d'un ouvrier de son père avec lequel elle décide de partir vivre et dont elle a deux enfants... mais sa famille cherche par tous les moyens à mettre fin à cette honte et finit par la faire enfermer dans un asile d'aliénés !!!
Elle trouve un moyen de s'en échapper en acceptant de participer à l'opération « Mille Femme Blanches » par laquelle le président Grant a conclu un marché avec une tribu indienne en guerre en envoyant des femmes « volontaires » vivre à leurs côté et mêler leur sang pour les générations futures.
Le récit à la première personne émane des carnets que l'héroïne rédige ainsi que quelques lettres. On y découvre la civilisation cheyenne, ses moeurs, sa vie au grand air, ses traditions et croyances. Comment les femmes se sont plus ou moins bien adaptées, la solidarité entre elles et la place qu'elles finissent pas prendre dans la communauté.
Je ne dévoile pas le reste du déroulement de l'histoire malheureusement triste...
J'ai vraiment aimé ce livre et plutôt que ce portrait je devrais dire CES portraits de femmes fortes.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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En 1874, Little Wolf, chef Cheyenne et grand homme-médecine entreprit un voyage vers Washington pour rencontrer le président Ulysses S. Grant.

Lors de l'entrevue qui s'en suivra, il propose que l'on offre à son peuple mille femmes blanches en échange du même nombre de chevaux indiens, pour qu'ils puissent "les épouser et apprendre la vie nouvelle qu'il leur faudra mener quand le bison aura disparu", ce qui semble inéluctable compte tenu des migrations blanches qui s'annoncent.

Si cette proposition ne peut être entendue des américains, elle chemine néanmoins et grâce à un programme secret appelé FBI (Femmes Blanches pour les Indiens), conduira dans un premier temps, à l'envoi d'une centaine de femmes, toutes volontaires car il s'agit du seul moyen pour elles de fuir un emprisonnement ou un internement en hôpital psychiatrique.

Parmi celles-ci, May Dodd, internée à la demande de sa famille qui s'opposait à son mode de vie, pour troubles nerveux.

Et voici qu'au matin du 23 mars 1875, à 25 ans, elle part en direction du Nebraska, vers le dernier camp civilisé, avant d'être livrée aux "sauvages" avec d'autres femmes, qui deviendront des épouses de Cheyennes, puis des squaws et enfin des mères.

A mon avis :
C'est en 1873 et non en 1874, que Little Wolf s'est véritablement entretenu avec le président Grant. Par ailleurs, bien que l'on n'ait pas eu connaissance des propos qui ont été tenus à l'époque, il est peu probable qu'ils tournaient autour d'un échange de femmes contre des chevaux.

C'est pourtant sur cette base que Jim Fergus nous entraine dans ce roman, dont le véritable intérêt est la description du mode de vie des indiens Cheyennes.

En effet, une fois posés le décor de l'époque et l'histoire familiale de l'héroïne, on découvre assez rapidement l'univers qui attend ces femmes blanches et auquel elles ne pouvaient se préparer tant il est éloigné du leur.

Et de fait, elles vont aller de surprise en surprise. Parfois dans le bon sens du terme, quand il s'agit des relations sociales et de l'environnement de ces villages nomades, mais parfois dans le mauvais lorsqu'il s'agira du rapport à l'alcool, aux autres tribus indiennes et à leur culture.

Toujours est-il qu'au fil de ce roman, on découvre la vie de ce peuple, de manière très documentée, ce qui laisserait presque à penser qu'il s'agit plus d'une biographie que d'un roman. Et comme le récit s'appuie en grande partie sur la vie des Cheyennes et leurs moeurs, cette réalité s'insinue tout au long du récit.

Celui-ci permet donc d'aborder les aspects enviables de la vie des indiens, mais également les dérives de ce mode de vie, dues notamment au décalage important d'avec une vie "civilisée".

Dans cet environnement, ces femmes trouveront leur place, mais permettront également au lecteur de rester en lien avec la civilisation pour ne pas s'oublier au milieu du tumulte de la vie sauvage.

Ce parallèle permanent maintient l'intérêt de ce texte tout au long du livre, finalement assez plaisant à lire et parfois sans concession.

Jim Fergus est particulièrement affuté quant à l'histoire des indiens d'Amérique, et il s'agit ici du premier volume d'une trilogie, qui sera suivie par "la vengeance des mères" et "les amazones", deux autres histoires qui débutent là où s'est achevée celle du volume précédent, chacun d'entre eux pouvant néanmoins être abordé indépendamment des autres.

Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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J'ai eu envie de lire ce roman après avoir vu l'interview de Jim Fergus à La Grande Librairie lors de la sortie de la suite : « La vengeance des mères » trente ans plus tard.

Je croyais au départ qu'il s'agissait d'un fait historique alors qu'en fait, seule la rencontre en Little Wolf et Grant a existé mais on n'en a jamais su la teneur.

Mille femmes blanches doivent donc être recrutées pour épouser des Cheyennes et leur donner des enfants pour en faire des petits blancs et assurer l'assimilation des Indiens ni plus ni moins, c'est la mission FBI : Femmes Blanches pour les Indiens.

Certaines se sont portées volontaires comme May, pour échapper à son asile ainsi que Martha, l'assistante du médecin qui l'aidera à produire une fausse autorisation de son père. Il y a une autre pensionnaire de l'asile, Sara, mais aussi d'autres femmes aux personnalités bien affirmées : Helen Flight qui dessine des oiseaux, les soeurs Kelly, jumelles prostituées, Gretchen allemande à l'accent prononcé, Phemie, esclave noire dont la mère a été enlevée en Afrique, sans oublier un Révérend et une chrétienne rêvant d'évangéliser tous ces sauvages ou Daisy fille d'un planteur du Sud ruiné, raciste pur et dur… On frôle la caricature…

J'ai bien aimé le procédé utilisé par l'auteur : May Dodd écrit les évènements dans ses carnets comme on tient un journal, ce qui emporte rapidement le lecteur.

J'ai bien aimé cette femme rebelle qui avait tout pour me plaire : issue d'une famille huppée de Chicago, elle tombe amoureuse d'un employé de son père avec lequel elle se met en ménage et a deux enfants, au grand dam de son père, qui la fait interner en psychiatrie pour « perversion sexuelle et morale » ! donc isolement complet, attaché à son lit, avec des traitements dissuasifs pour la faire revenir dans le droit chemin ! et bien sûr, ses enfants lui ont été retirés.

« Franchement, vu la façon dont j'ai été traitée par les gens dits « civilisés », il me tarde finalement d'aller vivre chez les sauvages. J'espère qu'eux au moins, sauront nous apprécier. » P 60

Outre ces portraits de femmes, Jim Fergus nous propose aussi un magnifique portrait de Little Wolf, chef élu par le conseil des Quarante-quatre, et qui est l'incarnation spirituelle de la Médecine douce. Je l'ai beaucoup plus apprécié que le capitaine Bourke, le moins borné des représentants de l'armée.

Jim Fergus décrit très bien le mode de vie des Cheyennes, leur hiérarchie, la place des femmes, la polygamie, les réunions de conseil, les antagonismes entres tribus, ou leur difficulté à prendre des décisions qui s'avérera fatale, mais aussi certaines pratiques qui peuvent faire froid dans le dos. Il dénonce très bien la duplicité des Blancs qui n'ont qu'une seule idée, mettre le grappin sur les terres riches des Black Hills pour les confiner dans les réserves.

L'auteur ne se livre pas à un plaidoyer pour les Indiens, mais il défend bien leur cause, et ce n'est pas cette lecture qui va me rendre mieux disposée à l'égard des Blancs Américains, d'autant plus qu'avec Disney à la Maison blanche, les suprémacistes et les racistes de tous bords ont le vent en poupe.

J'ai apprécié ce livre, mais ce n'est pas un coup de coeur et je ne sais pas si je lirai la suite, car je me suis attachée à May, même si je la trouve trop optimiste, voire naïve, mais je retournerais bien faire un tour dans les vastes plaines de l'Ouest… Enfin, on verra…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Une romance dans l'Ouest des États-Unis vers 1875, un best-seller qui ne m'a pas convaincue.

Je n'avais jamais entendu parler de ce marché entre un chef Cheyenne et le président des États-Unis. Cela a piqué ma curiosité et j'ai voulu en savoir plus en lisant ce livre. Dès le début, j'avais compris que le journal était faux, le style d'écriture me semblant peu réaliste. Mais je pensais que l'histoire elle-même pouvait être vraie, même si l'artifice d'écriture ne l'était pas. Déception alors de constater que toute l'aventure de ces femmes est complètement inventée et que ce n'est pas précisé dans le livre. Il parait que le chef Little Wolf a vraiment rencontré le président, mais il n'y a jamais eu d'entente pour échanger des femmes contre des chevaux.

Donc, tout ça, c'est du bidon?… Pas tout à fait, elles ont existé les beautés de la nature des plaines de l'Ouest et les horreurs des massacres et des Guerres indiennes. Mais ça prend de belles et braves héroïnes blanches pour en faire un sujet intéressant…

Au final, un roman qui se lit bien, mais qui n'a pas la force du véritable témoignage historique.
(Comme Joseph Boyden, Louise Erdrich, Richard Wagamese ou Thomas King, par exemple)
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Sur un tout petit fond de vérité, (Little Wolf a existé et il a vraiment rencontré le président U.S.Grant en septembre 1874... point !) Jim Fergus a concocté une histoire de fiction, toute de fiction.
Je suis toujours sensible aux histoires qui évoquent les traitements imposés par les "bons américains blancs" aux indiens (comme aux esclaves noirs), par ce que l'homme peut faire subir à l'homme. Toutes ces blessures, ces douleurs, ces injustices qui ont réellement existées... elles. Ici, ce n'est pas le sujet principal du livre, mais parce que l'idée de départ est intéressante et que j'apprécie les histoires d'indiens, j'ai bien aimé ce roman. Malgré les nombreuses invraisemblances... May s'adapte un peu trop vite et ne trouve que peu d'inconvénients à sa nouvelle vie chez les "sauvages"... j'ai accroché à l'aventure.
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Ce récit de fiction est traversé par un souffle romanesque qui m'a emportée trop vite à la dernière page. Inspiré d'un contexte historique bien réel, la condition des femmes et des indiens de l'époque m'a bouleversée et révoltée.

J'y ai vu à travers les carnets de May Dodd un magnifique portrait de femme et un chant d'amour au peuple indien.

J'ai partagé les appréhensions de May et de ses compagnes, mais aussi leur exaltation à découvrir une civilisation respectueuse des individus et de l'environnement, sur laquelle plane l'ombre de l'extermination.

Un roman tragique et magnifique, que Jim Harrison qualifiait de « Livre splendide, puissant et exaltant".
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1874.Un chef indien entreprend de traverser le continent américain afin de négocier une paix durable avec les blancs.Un accord est conclu,1000 femmes blanches en échange de 1000 chevaux pour permettre la survie d'une tribu et sa parfaite intégration.Sous formes de carnets intimes d'une des protagonistes ce roman nous conte l'aventure de ces femmes venues de tous horizons.
Devant le nombre important de critiques qu'à suscité " Mille Femmes blanches", écrit par ce défenseur de la cause indienne qu'est Jim Fergus, j'ai tardé à ajouter mon humble contribution au tollé que déclenche, bien souvent, le traitement réservé aux indiens d'Amérique. Effet de mode ou convictions personnelles, il est indéniable que chaque ouvrage, réel ou fictif, semble toucher beaucoup d'entre-nous. Leur mode de vie, leur respect de la nature nous enchante et c'est la révolte qui survient lorsque l'ogre blanc abuse de la naïveté de ces tribus spoliées de leur espace vital.
C'est de tout cela dont il est question dans cet excellent roman qui tire, semble-t-il, sa trame d'un fait réel. C'est la confrontation de deux mondes que tout oppose qui fait la valeur de ce récit. Ces milles femmes blanches mises au rebut d'une société qui ne veut plus d'elles vont apprendre à connaître le mode de vie ancestrale des Cheyenne que les blancs, qui les ont échangé comme de la marchandise, nomment des sauvages.
Une histoire prenante, un talent de conteur, les ingrédients sont là pour vous faire passer un très bon moment de lecture.
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