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sur 1279 notes
J'ai eu un immense coup de coeur pour le film Éternité, adapté du roman L'élégance des veuves d'Alice Ferney.
J'avais très envie de découvrir son écriture et on m'avait vivement conseillé de lire Grâce et dénuement.

La sensibilité de cette auteure est sûrement ce qui me touche le plus.
Ces textes transpirent de cet amour qui me happe tant : l'amour maternel.
Cette capacité de m'émouvoir irrémédiablement, de cette beauté de raconter aux lecteurs, les sentiments les plus forts que l'on porte à nos enfants et à notre famille sont d'une justesse remarquable.

Comme dans l'élégance des veuves, ce sont les femmes qui sont à l'honneur dans ce très beau roman Grâce et dénuement.

Ici, nous allons suivre le parcours de plusieurs femmes.
Elles sont fortes et combattantes, luttant contre les adversités de la vie qui ne les épargne pas.
Leurs priorités sont la famille, les enfants et la survie.

"Parce que l'amour des enfants, dit-elle, on le sent vivant dans sa poitrine et dans son ventre. C'est là qu'il habite, dit-elle en mettant la mais à plat sur son gros ventre."

La puissance de ces femmes qui portent à bout de bras toute une communauté.
Leurs dignités sans faille, leurs honneurs, leurs douleurs dans les cris, dans les larmes et dans les silences.
C'est beau,
C'est fort,
C'est juste.

Et dans ce récit, je l'ai ressenti intensément, Alice Ferney nous raconte cette histoire d'une manière incroyablement belle et intense et à la fois tellement percutante que j'ai été captivée par ces personnages et ces destins si malmenés par la vie.
Malgré des sujets qui n'ont rien de légers comme la pauvreté, la misère sociale, l'illettrisme, la violence, c'est un roman SOLAIRE !

Une ode à l'espoir et à la tolérance, pleine d'humanité qui m'a beaucoup touchée.

C'est un roman fort, puissant et d'une grande générosité.

C'est un livre comme je les aime.

Sincère, vrai et entier.

Je vous le conseille vivement.

Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Angeline, la vieille gitane, a inculqué la fierté à ses quatre fils. D'une pauvreté extrême, ils ne quémanderont pas et mettront au centre de leurs préoccupations : leurs familles, celles qui ont fondé pour trois d'entre eux, et celle qu'ils forment avec leur mère, qu'ils ne sont pas prêts de quitter.

Dans ce huit-clos surgit un élément extérieur : Esther, la bibliothécaire qui se propose de lire des livres aux enfants. Comme toute personne non gitane, elle est une "gadgé" pour eux. Très vite, elle apparaît cependant comme un souffle d'air frais dans leur tourmente, même pour Angeline, qui s'adresse à elle en parlant de "ma fille".

Le thème principal est l'apprentissage de la lecture, l'ouverture aux autres, mais l'auteure interroge aussi sur l'enfermement... ou la ressource, que constitue la famille, suivant les situations et les personnes.

Tout en se plongeant dans la vie des gitans, ce livre questionne sur des ressentis universels, sur les thèmes de la culture et la famille, deux univers qui ouvrent des portes et laissent aussi certains de côté.

Magistral.
Lien : http://partagerlecture.blogs..
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Voici un bien joli roman tout aussi beau que profond promettant en toile de fond un grand message de tolérance.
Esther est une bibliothécaire pour qui, le savoir et les livres sont aussi importants qu'un morceau de pain. C'est ainsi qu'elle brave le froid et la misère pour quelques heures de lecture auprès d'une tribu de gitans.
Au-delà des nombreux visages entre ces deux mondes, il y a surtout le visage du coeur qui réconcilie les deux mondes, il y a dans Esther le visage de l'amour, des lettres, de l'ouverture d'esprit, et quand elle commence à lire, c'est un seul et même monde qui enveloppe la rue froide.
Il y a un goût de liberté dans cette histoire, malgré les difficultés, les vols, l'illettrisme, il y a beaucoup de solidarité, et il y a des mots qui bout à bout amènent des phrases, puis des histoires, puis des rêves, puis de l'espoir.
Beaucoup de grâce dans la plume d'Alice Ferney pour qui l'impossibie n'existe pas.
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Ils n'ont aucun papier, ils occupent un terrain sans autorisation, les parents sont illettrés, leur dernier enfant n'a pas été déclaré à la mairie. Ils sont des gitans de France, des cinq fils aucun n'aurait songé à quitter leur mère Angéline, cela aurait été un déshonneur. Ils vivent donc avec leur femme et leurs enfants sur un terrain privé appartenant à une vieille institutrice. le ravitaillement sans argent, l'eau que l'on puise à la pompe, les sources occasionnelles de revenu, voilà leur quotidien. Et puis, un jour apparaît Esther, elle compte sur les livres pour les apprivoiser.

« C'était la responsable d'une bibliothèque. Elle pensait que les livres sont nécessaires comme le gîte et le couvert. »
Et peu à peu les femmes se confient, les enfants s'attachent et les hommes observent dont Angelo le seul célibataire qui se retrouve amoureux avant même de comprendre ce qui lui arrive. Cette femme là, marié, mère de trois garçons, n'est pas pour lui, il faut s'empêcher de tomber dans des amours impossibles.
Grand merci à notre amie Colette de nous avoir offert ce petit bijou. Publié en 1997, je n'avais jamais eu l'occasion de lire. J'ai tout de suite été emporté par la qualité littéraire de ce roman. Alice Ferney nous introduit au coeur d'un camp de gitans sédentarisés en banlieue parisienne. Elle évoque avec beaucoup de pudeur l'exclusion, l'illettrisme, l'intolérance, les rapports hommes-femmes, l'importance de l'éducation, la place de l'école et des livres.
« Le mariage tzigane c'est sur l'honneur, une femme tzigane elle supporte le mari comme il est, elle a de la chance quand il ne la bat pas et que sa belle-mère est gentille. »
Chaque groupe de personnages a son importance, les femmes bien sûr, dont Angéline la matriarche, mères avant tout, « Si les promesses sont sacrées, celles faites aux enfants le sont plus que les autres. » Les hommes et leur fierté « Rares sont les gitans qui acceptent d'être tenus pour pauvre, et nombreux pourtant ceux qui le sont », et les enfants naïfs et sensibles « Ils n'avaient pas les jouets que reçoivent d'ordinaire les enfants, mais ils avaient la liberté. Ils faisaient un butin de tout ce qu'ils ramassaient. Ils allaient et venaient comme bon leur semblait. » Et au milieu Esther, la bibliothécaire qui va leur faire découvrir Jean de la Fontaine, Babar, Perrault, Andersen et Saint-Exupéry.
C'est donc bien le quotidien de cette tribu que l'auteur nous invite à partager, les naissances, les décès, les fêtes, les violences et l'amour.
Les dernières pages où Angéline a décidé d'arrêter la route de sa vie et convoque une à une ses belles-filles pour leur transmettre le sens de leur vie sont absolument magnifiques. Un roman rempli d'humanité où l'auteur sait à merveille nous faire entendre les sentiments inavoués, les désirs brimés et surtout que la grâce peut se trouver dans le dénuement absolu.





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Le roman porte magnifiquement son titre : il est tout de grâce, il nous compte en délicatesse et si simplement, sans fioriture le récit de cette bibliothécaire qui porte sa passion, son monde aux plus démunis.
L'auteur nous fait entrer dans un monde de saleté, de pauvreté, de rupture et nous fait découvrir les voix de ses personnages, leurs envies, leur vie... Elle rend le plaisir de la lecture universelle d'une façon si simple et si évidente qu'on aimerait poursuivre encore ce roman et que la fin arrive trop vite.
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Un seul lieu: un terrain vague, isolé, coupé de l'extérieur. C'est là que vivent Angéline, ces cinq fils et petits-enfants. La famille vit dans une organisation matriarcale où la mère et grand-mère fait la loi et seule son autorisation permettra à Esther, bibliothécaire, d'entrer dans la petite communauté pour y faire découvrir la lecture aux enfants.

Loin de recourir au naturalisme en écrivant au plus près de la réalité, Alice Ferney dépeint les tréfonds intimes, les sentiments de chaque personnage par une belle écriture à la fois douce et poétique.

Alors que l'auteur ne semble pas chercher à écrire un plaidoyer pour la littérature, sa plume révèle le mystère de la lecture, la fascination qu'elle exerce sur qui veut bien apprendre à la connaître.
Lors des séances de lecture, les enfants retrouvent leur insouciance et font preuve d'une curiosité sans borne oubliant ainsi la dureté et la violence du monde dans lequel ils vivent au quotidien.

Une très belle écriture révélant un livre simple et émouvant qui fait briller la lecture.
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La lecture, c'est pour moi l'ouverture sur d'autres façons de penser, sur d'autres cultures, d'autres mode de vie. Et ce livre en est un exemple, une invitation à partager un peu le monde des gitans, en l'espèce de ceux qui vivent en marge de notre société, qui les ignore. Bien sur, ce n'est qu'un roman et l'histoire racontée n'a pas la prétention de décrire l'ensemble de la communeauté, mais si l'auteur a bien fait son travail, les situations décrites s'inspirent de situations réelles que l'ont ne peut pas simplement ignorer. Une invitation à aller aussi voir l'exposition du photographe Matthieu PERNOT au musée national de l'histoire de l'immigration ( jusqu'au 26 août) et son travail avec des gitans.
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J'aime essayer de comprendre mes peurs. Alice Ferney nous fait pénétrer avec « Grâce et dénuement » dans le monde des Gitans qui effrayent bon nombre de nos concitoyens car nous ne les connaissons pas or l'inconnu fait peur.
J'ai donc à la fois découvert Alice Ferney (dont je serais curieuse de lire d'autres oeuvres) et ce monde. J'ai suivi Esther, le personnage principal, qui y est entrée sans préjugés, sans crainte, juste avec son amour des livres et la foi en leur pouvoir. Sa noblesse d'esprit est servie par une écriture pleine de la grâce et du dénuement annoncés dans le titre. En effet, le langage est simple, le texte mêle récit et dialogue sans en utiliser les codes (guillemets, alinéas, …..), ce qui lui confère une fluidité naturelle. La langue utilisée par Esther est plus grammaticalement correcte que celle des Gitans mais sans maniérisme, sans chercher à les écraser intellectuellement, ce qui serait à l'opposé du but recherché , à savoir l'ouverture aux livres, à l'autre, pour ces gens qui vivent à l'écart de notre société.
Elle le fait en douceur, sans s'imposer (elle attend qu'on l'invite à s'approcher du feu, à entrer dans une caravane). Ce sont d'abord les enfants qu'elle approche, attisant ainsi la curiosité des adultes, l'envie d'écouter les histoires eux aussi et de comprendre cette « Gadjé », étrangère à leur monde et qui pourtant s'intéresse à eux.
L'auteur fait preuve de générosité, d'honnêteté, en décrivant les Gitans, sans les critiquer ni les idéaliser, juste en montrant qu'ils sont aussi des êtres humains, avec leurs forces et leurs faiblesses, leur code, leur style de vie, si différents des nôtres mais qui, derrière les apparences, sont des êtres de chair et d'amour.
Après avoir lu ce livre, vous savourerez le bonheur (et le confort) d'enfiler un pull quand il fait frais, de prendre un repas chaud en hiver, de sentir l'eau de la douche couler sur votre peau , bref tous ces petits riens qui vous semblent peut-être naturels mais dont tout le monde n'a pas la jouissance.

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Une auteure que j'ai envie de découvrir… Grâce et dénuement, un roman qui, pour ma part, est émouvant. Ce roman pousse à la réflexion, notamment sur le sens que l'on peut donner de sa vie. De plus, il invite à la tolérance, à l'acceptation de l'Autre sans jugement.
Les personnages sont drôles, naturels, sincères et touchants. Ils vivent dans des conditions déplorables, n'empêchant pas des moments de vie, des moments de "grâce".
D'autre part, ces personnages font face aux épreuves de la vie, telles que l'amour et la mort, avec force et résilience.
Alice FERNEY évoque une culture, un mode de vie, propres aux gens du voyage ; une sorte de microcosme souvent en marge de la société : à tort ou à raison ?
Je dois admettre qu'à travers ce roman, Alice FERNEY défend l'Humanité avec intensité et intégrité.
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Formidable saga qui nous immerge dans l'univers d'une famille semi sédentarisée de la banlieue parisienne à travers l'action d'une bibliothécaire qui va tenter d'approcher cette famille en contant des histoires aux enfants du conte.
Cette appréhension d'une culture gitane qu'on connait mal à travers la passion pour la littérature est une idée épatante, parfaitement exploitée par l'auteur qui signe ici son meilleur livre avec la conversation amoureuse, sur un tout autre sujet.. Une communauté parfaitement décrite et un roman qui exalte les bienfaits de la lecture, voilà deux arguments expliquant l'immense réusssite du livre paru et lu il y a maintenant plus de 15 années..
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