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sur 1271 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman qui m'a paru ennuyeux. La bibliothécaire, Esther, va tous les mercredi faire la lecture aux enfants d'une famille gitane installée illégalement sur un terrain, dans des conditions sanitaires affreuses. C'est répétitif pendant les trois quarts du roman ; on a une impression de huis-clos.
On ne saura jamais rien des motivations d'Esther, ni de sa vie personnelle. Quant au statut des femmes gitanes, exclusivement lié aux enfants et à la survie du groupe, s'il est évoqué sans jugement, avec douceur et gentillesse, il fait froid dans le dos. La marginalité des Gitans, leur mode de vie, leur rejet par les Français sédentaires, et aussi les vols, la violence, tout est évoqué, mais dans quel but ? Une grosse dose de bons sentiments. du style indirect libre et du flux de conscience. C'est un peu lourd.
Le dernier quart du roman m'a cependant beaucoup touchée.
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Difficile de résister à cette sublime couverture, ce titre et cette photo et la fascination qu'exerce sur moi la culture Tsigane.
Les livres sont faits pour circuler mais celui-ci, il fallait que je le possède.
Je l'ai commandé chez recyclivre et à cause d'une erreur de ma part que je ne m'explique pas, il est resté presque un mois dans une boîte à lettres non attribuée, avant que je puisse le récupérer.

Grâce et dénuement.
La réalité est plus sordide, plus cruelle, impitoyable, hideuse, sale, puante, malheureuse...

mais

... la grâce n'a pas dit son dernier mot.

La photo est du photographe Mathieu Pernot . Autre belle découverte que je vous conseille.

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Un roman qui m'a paru un peu « à charge » pour les tziganes, décrits comme violents, sales, voleurs.
Mais le roman contient des dénonciations intéressantes : le système humiliant des carnets de circulation (aboli en 2017 seulement), les stéréotypes, le Porajmos (les nazis ont exterminé entre 250 000 et 500 000 tziganes sur une population estimée à 1 017 400 en 1939).
Mais rien n'est détaillé, ni la culture spécifique, ni les rituels, ni le communautarisme au sein même de la communauté, ni le racisme.
J'ai longtemps travaillé avec des gitans. Ils se sentaient en marge de la société et toujours jugés comme « les voleurs de poule ». Ils souffraient des stéréotypes mais reconnaissaient ne pas chercher à les déconstruire. Pour les populations plus éloignées, les soins et la scolarité étaient organisés avec des camions itinérants (ce qui se fait encore aujourd'hui).
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Voici un bien joli roman tout aussi beau que profond promettant en toile de fond un grand message de tolérance.
Esther est une bibliothécaire pour qui, le savoir et les livres sont aussi importants qu'un morceau de pain. C'est ainsi qu'elle brave le froid et la misère pour quelques heures de lecture auprès d'une tribu de gitans.
Au-delà des nombreux visages entre ces deux mondes, il y a surtout le visage du coeur qui réconcilie les deux mondes, il y a dans Esther le visage de l'amour, des lettres, de l'ouverture d'esprit, et quand elle commence à lire, c'est un seul et même monde qui enveloppe la rue froide.
Il y a un goût de liberté dans cette histoire, malgré les difficultés, les vols, l'illettrisme, il y a beaucoup de solidarité, et il y a des mots qui bout à bout amènent des phrases, puis des histoires, puis des rêves, puis de l'espoir.
Beaucoup de grâce dans la plume d'Alice Ferney pour qui l'impossibie n'existe pas.
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Esther Duvaux, la quarantaine, ancienne infirmière devenue bibliothécaire, propose à Angeline, cheffe d'une famille de gitans de venir lire des livres aux enfants, une fois par semaine. Angeline est la mère des cinq hommes du groupe. Tous sauf un sont mariés. Les enfants non scolarisés, livrès à eux même, jouent du matin au soir, selon les saisons, dans le froid ou le chaud, la poussière ou la boue du campement.
Rejetés par les municipalités qui ne mettent pas à leur disposition des aires d'accueil convenables, ils ont installé leur caravanes déglinguées sur le terrain d'une institutrice à la retraite; un terrain dorénavant couvert de tessons de bouteilles et de ferrailles jetées au feu afin de les nettoyer.... Les enfants aux cheveux sales et emmêlés, sont lavés, comme le linge une fois par quinzaine dans les bassines où trempe le linge.
Les femmes assurent le quotidien, lavage du linge, repas, garde des enfants, pendant que les hommes vont récupérer les ferrailles. Des hommes violents avec elles parfois, les dressant à coups de beignes et leur plantant une fois par an un enfant dans le ventre....Entre deux clopes ils bricolent leurs camions hors d'âge. Dure mission de bénévolat pour cette bibliothécaire au grand coeur, qui finalement sera acceptée et attendue par tous. Elle s'investira beaucoup plus afin de permettre aux enfant d'être scolarisés et deviendra leur assistante sociale attitrée.
Tous les poncifs sont réunis, la bénévole au grand coeur, le gitan sale et fainéant ne voyant pas l'intérêt de la scolarisation des enfants
Outre la lecture de contes d'Andersen ou de Perrault ou de fables de la Fontaine, Esther essaie d'inculquer aux enfants des valeurs de respect de soi et des autres, et de leur faire choisir la communication plutôt que la violence. Elle gagnera la confiance des adultes et tentera de leur faire combattre leur fatalisme. Elle est aussi la grâce pour l'un d'entre eux...la grâce face au dénuement du groupe.
Elle essaie de transmettre, lecture après lecture, un patrimoine culturel qui était inconnu du groupe, mais aussi tente de faire réfléchir les gamins notamment à partir de la morale des contes. La lecture source d'ouverture d'esprit. "Ce qu'on garde pour soi meurt, ce qu'on donne prend racine et se développe."
J'ai été touché par ce livre qui m'a permis de retrouver un certain nombre de situations vécues en qualité de lecteur bénévole de Lire et Faire lire, la difficulté de les captiver selon les lectures, par ces gamins de familles gitans que j'ai accompagnés, par ces gamins de familles d'origine étrangère qui n'ont aucun livre à la maison, et qui illuminent votre journée quand ils vous disent un jour : "tu sais, j'ai maintenant un abonnement à la médiathèque".
Et j'ai aussi été assez gêné par l'accumulation de stéréotypes...seules manquent les guitares.
Des stéréotypes qui ont souvent perdu toute leur actualité.
Un livre assurant la promotion de la lecture, pourquoi s'en priver ?


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Un beau roman.
Un beau dévouement d'Esther pour tenter de faire sortir le campement de gens du voyage et ses enfants de leur misère matérielle et culturelle.
Une patriarche, Angelina, attachante, attachante par sa sagesse et son recul sur la vie... une fois sa confiance patiemment obtenue!
Et dans le rôle principal (ou presque!): la lecture, comme moyen de sortir du quotidien.
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Un livre qui ne pouvait que plaire à la documentaliste que je suis, puisqu'il s'agit de la belle rencontre entre une bibliothécaire et les Gens du Voyage, déscolarisés pour la plupart. Avant de leur faire découvrir la magie des mots et l'évasion par la lecture, Sarah partage leur précarité et leur dénuement. Elle n'impose pas, elle propose. Alice Ferney décrit avec profondeur, l'âme de chaque personnage. Derrière l'analphabétisme, se cache une certaine philosophie de la vie.
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A la tête de cette famille gitane, Angéline, la grand-mère veille sur sa tribu composée de ses 4 fils, 3 belles-filles et nombreux petits-enfants. Ils vivent illégalement sur un terrain où ils ont installé leurs caravanes. Esther, une bibliothécaire, vient faire la lecture aux enfants tous les mercredis et contre toute attente, ils apprécient grandement ce moment, eux qui n'ont jamais pu aller à l'école. Esther se prend d'affection pour eux et arrive à faire scolariser une enfant de la famille. La vie est rythmée par la pauvreté, la saleté, la violence, les larcins pour subvenir aux besoins, la maladie mais aussi la chaleur et la solidarité qui règne entre tous les membres. Qu'adviendra t'il à la famille si un ou plusieurs membres la quittent ?
J'avais vu ce livre dans le rayon librairie d'un grand magasin et la quatrième de couverture m'avait donné envie de le découvrir. Je l'ai emprunté à la médiathèque de ma ville mais édité par Actes Sud dans un format haut et étroit, je trouve personnellement ce format pas très flatteur. Néanmoins ce texte est remarquable par sa qualité, l'auteur a su rendre la dure vie des Gitans avec respect et authenticité. Elle a reproduit le langage de cette famille au plus près, avec simplicité. le texte n'exclut pas parfois la violence et les détails crus. J'ai particulièrement apprécié le personnage d'Angéline qui est touchant par ce qu'on devine chez elle, et celui d'Esther, synonyme de bonté et d'humanité car elle n'hésite jamais à rendre visite à cette famille de Gitans, aussi différents d'elle soient-ils. Ce livre est un beau message de tolérance, il nous invite à ouvrir notre coeur aux plus pauvres et aux rejetés de la société.
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Une belle incursion dans un monde inconnu, éloigné du consumérisme, celui des Gitans, à travers l'histoire d'Esther qui vient lire chaque mercredi
des histoires aux enfants.

Beau témoignage.
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Grâce et dénuement est un roman qui retrace l'histoire d'une tribu de Gitans dont Angeline est la doyenne, mère d'Angelo, célibataire, de Simon marié à Héléna, de Lulu, marié à Misia, de Moustique, marié à Miléna et d'Antonio marié à Nadia. Esther, une « gadjé » bibliothécaire va venir faire la lecture aux enfants de ces couples et de cet événement partira notre histoire.

Alice Ferney, auteure du XX ème siècle, a été récompensée pour son roman Grâce et dénuement, publié en 1997, par le prix « Culture et bibliothèque pour tous ». Elle a choisi son pseudonyme pour son fanatisme du philosophe Voltaire, qui a passé la fin de sa vie en Suisse, à Ferney. Elle aussi écrit L'élégance des veuves (1995), La conversation amoureuse (2000)... Dans sa vie l'importance se place dans la relation amoureuse, la maternité, la transmission du savoir, idéologie que l'on retrouve dans le comportement d'une tribu Gitane, notamment celle du roman.
Grâce et dénuement est une fiction, fruit d'une compilation d'ouvrages, coupures de presse et témoignages consacrés à la vie des gitans.

J'ai beaucoup apprécié la lecture de Grâce et dénuement.
Premièrement, le roman nous permet de découvrir un autre monde, une autre culture que celle que nous côtoyons au quotidien, mais aussi différente de tout ce que l'on peut apprendre à connaître grâce aux médias, car on entend très peu parler des Gitans, que ça soit à la télévision ou dans les journaux. Par exemple, les Gitans peuvent avoir certaines croyances comme c'est ici le cas pour la tribu d'Angeline qui consulte « Ysoris » à chaque naissance d'un nouvel enfant. de plus, on comprend très vite que les Gitans sont méfiants vis-à-vis des étrangers à leur tribu. Tout au long du roman ils appellent Esther « gadjé » qui signifie qu'elle n'est pas Gitane et ils mettent du temps avant de l'inviter dans leurs caravanes.
Deuxièmement, je trouve que ce roman effectue la chronique très objective du mode de vie des Gitans. On ne cherche pas à nous cacher les points négatifs de leur comportement, on nous met au courant de leur trafic, des cambriolages, des vols même si tout n'est pas dit dans le détail. On aborde aussi ouvertement les violences conjugales avec Simon qui bat sa femme Héléna, qui le quittera d'ailleurs pour cette raison, ainsi que les violences faites aux enfants quand ils désobéissent (claques, coups...).
En parallèle, on découvre également leur générosité mais aussi toute l'horreur de leur situation. le camp de Gitans invite avec eux les sans-abris à passer Noël, car il faut toujours partager avec les plus démunis que soit. Pour ce qui est de la difficulté de leur quotidien on s'en rend compte avec la promiscuité de la vie commune dans les caravanes ou quand Nadia fait une fausse couche sans assistance médicale « Elle [Angeline] s'occupa d'enlever la culotte pleine de l'enfant perdu. » (p.155 ; l. 170-171), le lecteur n'est pas ménagé, les détails sont donnés crus et ce qui prouve la réalité de cette scène comme des autres.
De plus, le réalisme de cette fiction permet de démontrer les méfaits des préjugés de la société sur les gitans. Au moment de la naissance de Djumbo, le fils de Misia et de Lulu, au début du roman, on est témoin du manque de considération du service médical devant l'arrivée de gitans, mal habillés, sales, mais qui demandent de l'aide pour faire naître un enfant. le personnel les ignore et sans l'aide d'un généreux interne, ils manquent de ne pas être pris en charge. Lulu est tout de même privé du spectacle de la mise au monde de son enfant sous prétexte que ce n'est « pas autorisé ». On retrouve ces difficultés à la mort d'un des membres de la tribu qui sera traité d'une façon intolérable à l'hôpital vis-à-vis de la prévention de la famille... Il y a aussi le cas de la scolarisation d'Anita, l'aînée des enfants de la tribu, soeur de Sandro et de Djumbo. Aucune école ne veut l'accepter en son sein avec l'excuse du manque de certains papiers, formulaires... Esther réussira à l'inscrire dans une école en usant des sentiments de la directrice.
En effet, on nous donne quelques preuves qui expliquent la difficulté d'intégration des Gitans au reste de la société. Nous sommes avertis de leur manque d'éducation « Les Gitans ne comprennent rien. Ils ne peuvent pas se défendre. » (p.126 ; l.60-61). de plus, à la page 147, la petite Anita, scolarisée depuis peu se plaint d'être rejetée à cause de sa coiffure. Elle a les cheveux sales et emmêlés alors que les autres fillettes portent des couettes, des tresses, des queues de cheval aux cheveux propres. L'apparence est un facteur de socialisation qui empêche l'intégration des Gitans.
Pour continuer, on observe dans ce roman, la possibilité de croiser deux groupes sociaux très distincts, la preuve à travers l'amitié que noue Esther, une « gadjé » bibliothécaire, au fil du temps, avec ce camp de Gitans et tout ce qu'elle réussit à leur apporter comme culture littéraire, notamment aux enfants ainsi que les échanges d'idées et de convictions qu'elle effectue avec les adultes en discutant avec la vieille Angeline autour du feu, avec les mères...
Pour finir, ce roman délivre une très belle morale qui fait image à l'idéologie de l'auteur. Ici, rien n'est plus important que la famille, l'amour, la maternité. Comme cité dans le dénouement du livre « Ça j'oserais jamais la prendre la pilule, disait-elle en mettant la bouche dans ses mains. » (p.195 ; l.15-16), la reproduction est quelque chose de très respecté chez les Gitans, elle ne doit en aucun cas être refoulée. On doit être fière de tomber enceinte et de fonder une famille.
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