La saga de L'amie prodigieuse se conclut avec ce quatrième et dernier tome, L'enfant perdue. Elena, après avoir tant rêvé de Nino, a enfin entamé une liaison avec lui, mais réussira-t-elle à concilier ses enfants, sa carrière d'écrivain, sa passion amoureuse et son amitié avec Lila ? Que réserve encore le destin à ces deux femmes ?
À l'exception du premier tome que j'avais beaucoup aimé, mon intérêt pour cette saga est allé decrescendo à mesure que l'on s'éloignait du quartier pour se concentrer sur des problèmes sociaux et politiques, avec des personnages qui m'étaient dans l'ensemble de plus en plus antipathiques, à commencer par Elena, et L'enfant perdue semblait bien partie pour continuer sur cette lancée.
Semblait seulement, car après un presque premier quart interminable, Elena rentre enfin à Naples ! Pas au quartier, mais elle s'en rapproche, et surtout se remet à côtoyer des noms familiers. Lila et Enzo, Antonio, Alfonso, les Solara… J'ai vraiment apprécié de retrouver cette ambiance qui m'avait tant séduite dans le premier tome.
J'ai réappris à… sinon aimer, moins détester certains personnages, y compris Elena. J'ai souvent eu le sentiment qu'elle était à la traîne, qu'elle mettait des pages et des pages à comprendre des évidences, et j'avais parfois envie de la secouer, d'autant qu'elle continue à se plaindre beaucoup, mais elle ne m'a pas autant rebutée que dans Celle qui fuit et celle qui reste.
Je n'irais cependant pas jusqu'à dire que j'ai adoré cet ultime volume. Il est très long, bon nombre de passages et d'introspections répétitives auraient pu être condensés, et à l'inverse, d'autres auraient mérité que l'auteur s'y attarde davantage. Je pense notamment à la mort de certains personnages importants, qui a peu d'impact.
Peu d'impact, c'est aussi ce que j'ai ressenti à propos de l'évènement majeur qui confère son titre au tome. Je ne sais pas si c'est parce que je m'en étais fait ma propre interprétation et que je m'attendais à tout autre chose, mais je suis restée « en dehors » de la tragédie. Je dirais même que cet aspect de l'oeuvre m'a ennuyée, là où il aurait pourtant dû me toucher.
Quant à la fin… Il n'y en a pas. Ou plutôt, elle est assez ouverte pour imaginer n'importe quoi. J'ai vu beaucoup de commentaires pertinents tenter de l'expliquer, et j'ai aussi un avis à ce sujet. Attention, spoilers dans les deux paragraphes ci-dessous.
Je me demande si Lila n'est tout simplement pas une invention d'Elena, une sorte d'amie moins prodigieuse qu'imaginaire, qui a toujours été là pour la pousser à se dépasser, entreprendre et s'interroger, mais aussi une sorte d'alter ego, ce qu'Elena serait devenue si elle n'avait pas réussi à échapper au quartier. Si elle avait été « celle qui reste », et non « celle qui fuit ».
Ce qui me conforte dans cette théorie, ce sont les poupées. Tout commence et tout se termine avec elles, mais surtout, elles sont la dernière (et unique) trace laissée par Lila. Deux poupées, une Elena. Un peu tiré par les cheveux, je le reconnais, mais je dois avouer que cette interprétation me plaît assez.
Fin des spoilers, et conclusion. Je ne regrette pas d'avoir lu cette saga, car même si j'ai moins aimé certains tomes / aspects / personnages, je me suis complètement laissé transporter par l'ambiance du quartier. À vous de lire cette tétralogie et de vous en faire votre propre idée !
Lien :
https://leslecturesdecyrligh..