Et s'en était presque éprouvant je dois dire...toute la colère d'
Andréani envers Degorce était assez difficile à lire. Hé oui, c'est là, où je me suis dis que Ferrari était très fort pour retranscrire toute la haine et la déception de ce militaire envers son supérieur qu'il admirait tant.
Au début, c'était vraiment dur pour moi de comprendre la raison d'une telle haine...et surtout c'était écrit de telle façon (phrases très longues) que j'ai failli lâché le livre, et là on se dit ...mais pourquoi tant de haine ? alors on continue quand même pour le découvrir par la suite et là c'est l'horreur de la guerre qui entre en jeu...et surtout de l'entrée des descriptions de la torture...
On comprend mieux pourquoi Degorce à tant de mal avec ce qu'il est "obligé" de faire ou de faire faire...
J'ai quand même cru à un moment que Degorce allait se lier d'amitié avec Tahar...mais non, je regrette presque qu'on en sache pas plus sur lui...là dessus je reste sur ma faim, sa description est assez énigmatique je dois dire.
Ce qui est bizarre dans ce livre, c'est que pas une seule fois on ne tranche vis à vis de l'un ou l'autre des protagonistes... à la lecture des lettres d'
Andréani, on est tenté de le haïr lui, on en a presque assez de sa haine...que l'on pourrait jugé excessive ...mais en même temps on a de la peine pour lui car il se raccrochait à son admiration et au final il tombe de haut ..que va t il devenir sans ça ? Et d'un autre côté en ce qui concerne Degorce on comprend ses doutes, et on a de la peine pour lui aussi...va t il s'en sortir ? va t il aller en enfer avec
Andréani ? y est il ? Y sont ils ?
Bref...roman assez âpre mais qui montre un autre visage de l'histoire des dernières guerres...vue et vécue par les militaires eux mêmes...Je ne sais pas si il y a beaucoup de livres qui traitent du même sujet, mais en tout cas il me fait penser à ces films sur les GI américains au Vietnam des années 80...
J'ai surtout aimé ce livre pour l'écriture de
Jérôme Ferrari...il est très fort, j'en étais mal de toute cette haine et ces doutes !